|
Bulletin Officiel
de l'Education Nationale
supplément au N°23 du 10 juin
|
|
www.education.gouv.fr/bo/1999/sup23/SCOB9901255X.htm-
vaguemestre@education.gouv.fr |
LA MUTATION DES COLLÈGES : UN COLLEGE POUR
TOUS ET POUR CHACUN
o J'ai
voulu prendre pour le collège le temps et les moyens d'un état
des lieux sans complaisance, évaluer objectivement les dispositifs
mis en place jusqu'à aujourd'hui et donner la parole à celles
et ceux qui vivent et font vivre ce maillon essentiel de notre système
scolaire. À travers la restitution publique des résultats
collectés par François Dubet et son équipe, on constate
l'abondance et la franchise de la parole enseignante pour dire l'inconfort
des situations vécues mais aussi l'exigence malgré tout maintenue.
Le niveau monte mais l'écart se creuse entre les établissements
et, au sein des collèges, entre les élèves. C'est cela
qu'il faut prendre à bras le corps pour créer les conditions
d'un collège plus juste.
Les organisations représentatives associées à cette
réflexion collective (syndicats, mouvements pédagogiques,
fédérations de parents d'élèves) ont salué
l'honnêteté de la démarche et la qualité des
témoignages recueillis. Leurs propositions, avec naturellement les
inflexions propres à chacun, dessinent des priorités souvent
partagées. Je me suis attachée à en tenir le plus grand
compte. D'ailleurs le comité de suivi qui les rassemble reste en place
dans cette nouvelle phase, celle de l'action.
Nous voici donc en possession d'un bilan contrasté, images assez
fidèle de la réalité. Celle-ci, en effet, n'est ni
uniformément radieuse ni désespérément sombre
et, en tout cas, rétive aux simplifications abusives. Je tiens ici
à préciser, une nouvelle fois, le fond de ma pensée
sur le collège unique : j'en assume sans réserve l'ambition
originelle, la promesse égalitaire et démocratique. C'est pourquoi
je crois à l'évolution nécessaire de ses formes pour
une prise en compte beaucoup plus attentive de la diversité des
collégiens. Car le collège pour tous doit être en même
temps celui de chacun si l'on ne veut pas que l'égalité formelle
continue de masquer trop d'inégalités réelles. Le
collège uniforme doit laisser place à un collège capable
de tendre la main, au bon moment, à chaque élève tel
qu'il est. C'est la seule façon de conduire tous les collégiens,
sans les lasser ni les casser, sur le chemin des apprentissages
nécessaires.
La consultation nationale le montre bien : le collège n'est pas victime
d'une crise mais appelé à une mutation. Son salut n'est pas
dans le repli réactif et défensif mais dans une évolution
maîtrisée, seule façon de garantir ce droit essentiel
de tous les adolescents de notre pays à une éducation commune
et de qualité qui ne fasse l'impasse sur
aucun. Il s'agit de leur droit à un socle de compétences qui
leur permette de se situer dans une histoire et dans une culture partagées
qui les aide à trouver leurs marques et à construire leur avenir
dans un monde qui bouge, qui conjugue les connaissances nécessaires
et la capacité de faire, l'autonomie pour être et l'aptitude
à vivre ensemble.
Difficulté de l'exercice mais noblesse de la tâche : les professeurs
en sont les premiers conscients. C'est même au nom d'une haute idée
de leur métier qu'ils pointent ce qui, dans le collège
d'aujourd'hui, leur semble faire obstacle à l'accomplissement de leur
mission. Ils ne tiennent pas là le discours de la plainte. C'est pourquoi
victimiser les enseignants serait, au fond, les trahir. Car ils ne cherchent
pas des alibis pour baisser les bras mais des points d'appui pour agir plus
efficacement.
C'est sûr, le monde a changé et avec lui les conditions d'exercice
du métier d'enseignant. Faire classe est moins facile qu'avant, dès
lors que la nation a fait le choix d'accueillir au collège ceux dont,
jadis, les parcours scolaires ne se croisaient pas. Rien dans les classes
n'est donné d'avance : ni le sens des études ni les règles
communes. Les adolescents sont sans doute plus durs à convaincre et
à tenir, peut-être même à comprendre. L'engagement
requis est plus intense, les situations plus déroutantes, le métier
plus exposé.
La mission des enseignants n'est donc pas de tout repos car il leur faut
aller à l'encontre de tout ce qui voudrait que le destin d'un adolescent
soit scellé d'avance et l'école une simple gare de triage
reflétant la naissance. Cela mérite considération et
soutien. J'ai bien entendu que les professeurs n'attendent pas de solutions
toutes faites, mais des temps de concertation et de respiration, ainsi que
des outils, dans un système dont les performances peuvent et doivent
être améliorées. Je veillerai à ce que ces attentes
ne soient pas déçues. L'enjeu n'est pas simplement scolaire
car réussir la mutation du collège engage l'idée que
notre pays se fait de lui-même.
C'est aussi l'affaire des parents. Je comprends le souci que chacun se fait
pour son enfant ; la hantise que demain il ne trouve pas sa place, l'espoir
parfois démesuré que l'école réponde à
tout et celui, légitime, qu'elle arme, du mieux possible, pour affronter
un avenir incertain. Les parents, tous les parents, doivent être reconnus
pour ce qu'ils sont : des co-éducateurs auxquels le collège
doit, sans empiètement de l'un sur le domaine de l'autre, dire plus
clairement ce qu'il attend des élèves, en quoi consistent ses
règles et à quel dialogue régulier il s'engage.
Les premiers concernés sont les collégiens qui doivent trouver
aux études qu'ils poursuivent un sens qui ne se limite pas à
l'obligation de scolarité. Ce sens, sans lequel il n'est pas d'effort
possible ni de réussite à la clef, c'est à eux de le
construire mais à nous de les y aider. Tout, ici, doit converger :
la définition du bagage utile, de bonnes conditions de vie au
collège, les coups de main "sur mesure" donnés à temps
à ceux qui décrochent ou peinent à s'accrocher. L'ennui
et l'apathie en classe, si souvent évoqués dans la consultation
nationale, au moins aussi souvent que les problèmes de violence, ne
doivent pas grand chose à la fatalité et certainement pas tout
à l'environnement extérieur. Faire en sorte que les
élèves soient heureux d'apprendre, c'est aussi le rôle
du collège.
Les décisions que je présente ici n'ont pas germé dans
la cervelle de quelques-uns mais s'efforcent de répondre
concrètement aux attentes exprimées à l'occasion du
débat sur le collège. Elles tirent en même temps parti
de ce qui, dans nombre de collèges, se met en place avec une longueur
d'avance sur les fonctionnements ordinaires. Leur ambition : que la
démocratisation quantitative de la fréquentation du collège
se prolonge par une démocratisation qualitative des voies et des chances
de réussite.
Parmi les actions que je vais mettre en place, certaines sont destinées
à tous et d'autres plus ciblées. Un collège capable
de s'adapter à chacun pour éviter de reléguer les uns
sans freiner les autres : c'est ainsi que les intérêts des
élèves les plus en difficulté comme ceux des meilleurs
peuvent non pas s'opposer mais converger. Certaines dispositions sont
d'application immédiate. D'autres nécessitent une montée
progressive en puissance. Je ne commenterai ici que celles que je considère
comme les principaux leviers des changements introduits au collège.
Cette mutation nécessaire du collège s'ordonne autour de 3
objectifs complémentaires :
1 - Prendre en considération des élèves différents
dans un collège pour tous.
2 - Diversifier les méthodes d'enseignement pour aiguiser l'appétit
d'apprendre
et accompagner la conquête de l'autonomie.
3 - Mieux vivre dans la "maison collège".
I - EN 6ème : DÉMARRER DU BON
PIED
Un effort tout particulier est fait au bénéfice de la 6ème
, cette première marche de l'escalier qui peut être la zone
de tous les dangers ou de tous les envols.
1 -Les collégiens en herbe,
propulsés sans transition du CM2 à la 6ème , se trouvent
souvent
déroutés par leur nouvel environnement. Il faut les aider davantage
à s'acclimater et à démarrer du bon pied. C'est la fonction
du nouveau livret d'accueil du collégien, "Mon Journal de 6ème",
qui sera distribué à chacun dès la rentrée. Ces
disciplines nouvelles, à quoi ça me sert ? Le collège,
comment ça marche ? Et moi là-dedans, comment je m'y prends
? Un petit guide que j'ai voulu résolument non
rébarbatif, ayant valeur de rite d'intégration dans la "maison
collège".
Pour favoriser l'adaptation au collège des élèves issus
du primaire, je crois également nécessaire, comme cela se fait
d'ailleurs dans de nombreux collèges, que toute classe de 6ème
puisse disposer de sa salle à elle, point d'ancrage et territoire
dont l'appropriation, la personnalisation même, seront facteurs
d'intégration scolaire.
2 -Partir des collégiens
tels qu'ils sont pour les mener à bon port, cela veut dire ne pas
fermer
pudiquement les yeux sur ceux, trop nombreux, qui arrivent en 6ème
sans maîtriser les bases nécessaires en lecture, écriture,
expression orale et en mathématiques. Ceux-là risquent de s'emmurer
dans l'échec. De subir leurs années collège comme une
contrainte vide de sens ne leur permet même plus l'estime de soi.
Ceci, bien sûr, oblige à renforcer l'efficacité de
l'enseignement élémentaire. J'ai annoncé, lors des
États généraux de la lecture et des langages à
Nantes les 4 et 5 mai 1999, les dispositions que je compte prendre pour
réduire, en amont, la source de ces difficultés (définition
plus précise des objectifs de l'école maternelle, relance et
rénovation de la politique des cycles, ateliers lecture-écriture
pour tous, amélioration des évaluations nationales et de terrain,
etc.). Il reste que le collège doit, lui aussi, trouver des réponses
adaptées qui conjuguent refus de la relégation et individualisation
de l'aide nécessaire.
C'est tout l'objectif des heures de remise à niveau, qui seront mises
en place dès la rentrée, dont bénéficieront
désormais les collèges qui en ont besoin pour organiser le
rattrapage de ce qui n'a pas été acquis et remobiliser les
élèves en variant les modes d'apprentissage dans de petits
groupes à géométrie et à durée variables.
Je souhaite indiquer avec fermeté le but à atteindre tout en
laissant, sur le terrain, la souplesse requise pour des solutions ciblées.
Cet effort de remise à niveau (jusqu'à 6 heures en 6ème
et 3 heures en 5ème) sera mis en place dès la rentrée
prochaine. Il nécessite un renforcement très net de la
coopération entre maîtres du primaire et professeurs des
collèges -comme cela se fait d'ailleurs dans de nombreux collèges
que j'ai visités- au bénéfice non seulement d'un diagnostic
précoce mais d'une meilleure continuité pédagogique
et éducative CM2-6ème, ainsi que des rencontres, une information
réciproque, des projets communs. Il requiert de même une
collaboration transversale des professeurs des différentes disciplines,
la création d'un véritable diagnostic des compétences
à l'entrée en 6ème, un dialogue avec l'élève
et sa famille.
Ouvertes à tous et assurées par des professeurs de la classe,
les études dirigées permettent d'épauler
pédagogiquement le travail personnel des élèves de
6ème et de 5ème. Je les crois tout à fait
bénéfiques pour de jeunes collégiens en phase d'acquisition
de méthodes de travail (notamment documentaires) et, de ce fait, à
développer résolument.
II - TOUT AU LONG DE LA SCOLARITÉ, PRENDRE
EN COMPTE DES ÉLÈVES DIFFÉRENTS DANS UN COLLÈGE
POUR TOUS
Tous les collégiens ont en commun un même statut d'élève
mais cette identité partagée ne les fait pas identiques.
L'élève virtuel ne doit plus faire écran à
l'élève réel, celui auquel les enseignants ont affaire.
Cette prise en compte plus effective de la diversité des collégiens
est une condition de l'efficacité des apprentissages, une question
également de simple justice.
Il ne s'agit donc pas de renoncer aux classes hétérogènes
mais de passer d'une hétérogénéité
subie, parfois vécue comme laissant sombrer les uns et empêchant
les autres d'avancer, à une hétérogénéité
maîtrisée, tenant mieux compte des besoins de chaque
élève, de ses rythmes, de ses centres d'intérêts,
de ses lacunes et de ses points forts. Telle est, là où la
mixité n'est plus d'usage, la condition de sa reconquête.
Avant d'en venir aux conséquences pédagogiques qui en
résultent pour tous, il faut évoquer quelques dispositions
spécifiques. La méthode, encore une fois, s'inspire de celle
mise en oeuvre dans les ZEP et leurs réseaux d'éducation
prioritaire : donner plus à ceux qui ont moins mais cette fois-ci
sur l'ensemble du territoire et sur l'ensemble des collèges. Les ZEP,
sous la pression des difficultés, montrent qu'on peut inventer d'autres
façons de faire. Elles administrent aussi la preuve que la remobilisation
scolaire est possible et qu'il vaut mieux, pour tirer l'ensemble, viser
l'excellence. J'ai augmenté le nombre de collèges classés
en ZEP et je suis résolue à poursuivre la relance de la politique
de l'éducation prioritaire. Mais il faut aussi s'attaquer aux écarts
qui se creusent au sein de chaque collège et cela vaut pour tous les
quartiers, pour les zones urbaines comme pour les zones rurales.
1 -Je souhaite généraliser
en 4ème, pour tous ceux qui en ont besoin, les groupes "nouvelles
technologies appliquées" : ce dispositif souple permet aux
élèves d'expérimenter à travers un projet la
cohérence des différents enseignements disciplinaires, et aux
enseignants de diversifier leur pédagogie dans le cadre d'un travail
en équipe. Je crois que chacun s'est aperçu à l'usage
que la suppression des 4èmes technologiques, quand elles étaient
autre chose que des classes de relégation, était une erreur.
Les moyens dont elles disposaient et le meilleur de leur expérience
doivent être réinvestis dans ces groupes.
2 -Ce suivi plus attentif et plus
individualisé des élèves, je souhaite qu'il dépasse
le strict champ des apprentissages et permette, en priorité à
ceux qui rencontrent des difficultés de tous ordres (scolaire, familial,
relationnel...), de bénéficier d'un tutorat. L'enfant ou
l'adolescent pourra ainsi, au sein même du collège, établir
une relation privilégiée avec un adulte-tuteur auquel il pourra
parler en confiance, qui le suive et qui fasse le lien avec la famille, avec
le professeur principal et toute autre personne utile. C'est un dispositif
souple, ponctuel ou durable - là aussi repéré dans des
collèges - selon les besoins d'accompagnement et les problèmes
de comportement éventuellement posés.
3 -Un collège accueillant
à tous doit aussi s'ouvrir davantage aux élèves
handicapés. J'ai
tenu à ne pas exclure cette préoccupation à l'occasion
du chantier global sur les collèges. Ces élèves sont
encore trop souvent orientés, sans nécessité, vers des
établissements spécialisés voire déscolarisés
: de nouvelles Unités Pédagogiques d'Intégration seront
ouvertes, afin de favoriser la continuité éducative en milieu
ordinaire. Il est de même nécessaire que l'assouplissement des
façons d'enseigner permette un meilleur accueil des enfants atteints
de maladies chroniques dont les contraintes pourront être mieux prises
en compte afin qu'ils suivent, eux aussi, une scolarité aussi normale
que possible. Et j'entends que des collèges exemplaires, de ce point
de vue, soient connus afin que leurs actions soient reproduites. Cela, dans
le cadre des schémas départementaux d'intégration que
j'ai mis en place.
III - DIVERSIFIER LES MÉTHODES
D'ENSEIGNEMENT POUR AIGUISER L'APPÉTIT D'APPRENDRE ET ACCOMPAGNER
LA CONQUÊTE DE L'AUTONOMIE
Diversifier les méthodes d'enseignement réunit
l'intérêt des élèves en difficulté et de
ceux qui ne le sont pas, des collégiens qui ont du mal à suivre
et de ceux qui excellent au collège. Aucune classe en réalité,
fût-ce la plus "homogène", ne constitue un agrégat
d'élèves uniformes calés, un an durant, sur les mêmes
rythmes d'apprentissage et les mêmes raisons d'apprendre. Les
méthodes d'enseignement doivent s'adapter davantage à cette
réalité.
1 - Je souhaite à
cet égard que chaque élève de 4ème puisse s'investir,
avec plaisir et détermination et même avec passion, dans la
réalisation de "Travaux croisés", projets pluridisciplinaires
valorisants et formateurs, prolongeant et systématisant les "parcours
diversifiés" expérimentés en 5ème. Il s'agira
pour chaque collégien de mener à bien une production (artistique,
scientifique, etc.) correspondant à un vrai centre d'intérêt
et mettant en oeuvre, sur quelque support que ce soit, des savoirs
complémentaires de différentes disciplines : son "chef d'oeuvre",
en quelque sorte, réalisé avec
l'aide d'enseignants des diverses disciplines concernées, dont la
notation sera à terme prise en compte dans les épreuves du
diplôme national du brevet.
2 -Dans le domaine, fondamental
parce que socle de tout le reste, de la maîtrise des langages, les
préoccupations exprimées lors de la consultation nationale
collège rejoignent celles des États généraux
de la lecture et des langages. Je compte agir dans trois directions :
- la mise en place d'ateliers lecture pour tous car l'incitation
à la lecture est une priorité ; il s'agit là d'inscrire
à l'emploi du temps de tous les élèves une heure de
lecture hebdomadaire obligatoire sous forme de 2 demi-heures prises en charge
successivement par les enseignants de toutes les disciplines. En effet, on
peut lire aussi bien - quoique pas la même chose - avec le professeur
d'EPS ou celui de français, de technologie ou d'histoire et apprendre,
ce faisant, à diversifier utilement ses stratégies de lecteur.
Je sais bien qu'il se fait déjà en bien des endroits beaucoup
de choses sur ce front, c'est pourquoi je crois possible de systématiser
une obligation minimum et de généraliser à toutes les
disciplines la responsabilité de faire lire les élèves.
Cela s'accompagne de la montée nécessaire des objectifs de
lecture, en qualité et en quantité, notamment dans le travail
personnel des élèves ;
- les pratiques de l'oral (expression, argumentation, écoute...),
très insuffisamment travaillées au collège jusqu'à
présent mais expérimentées avec succès par certains
établissements. Il s'agit de partager plus équitablement ce
"pouvoir de dire" qui est aussi pouvoir de penser et de défendre un
point de vue face aux autres. Pour inscrire durablement ce travail de l'oral
dans les pratiques scolaires, il convient de tendre vers l'intégration
concertée de l'évaluation de l'oral (réalisée
dans le cadre du contrôle continu) dans le diplôme national du
brevet ;
- l'éducation à l'image participe de la même
préoccupation de la maîtrise des langages : prise en compte
de connaissances élaborées par les élèves hors
l'école pour développer des compétences spécifiques
(de compréhension et de production) mobilisant les différentes
disciplines.
3 -Lecture et écriture,
articulation texte/image, recherches documentaires. L'ordinateur est un outil
dont le collège ne peut plus se passer : je souhaite donc, en liaison
avec les conseils généraux,
accélérer l'équipement informatique des établissements
pour que chaque élève ait effectivement
accès à ces technologies et que toutes les disciplines en fassent
le levier de leurs apprentissages.
4 -Admettre la diversité
des élèves en tenant ferme sur le droit de tous à une
éducation commune oblige à rompre avec une conception trop
normative de l'évaluation et trop négative de l'orientation.
L'évaluation est encore centrée sur la sanction du manque,
la mesure de l'écart par rapport à la norme. Les compétences
des élèves sont loin d'être toutes prises en compte,
leurs progressions apparaissent peu. C'est pourquoi j'ai décidé,
à l'instar de ce qui se fait dans certains collèges, une
modification du bulletin trimestriel dans le sens d'une plus juste mesure
des progrès accomplis et des points positifs de l'élève,
ainsi que d'une meilleure lisibilité. La création d'un Livret
des compétences, en complément, doit permettre une mise en
valeur plus équitable des différents talents que tout
élève manifeste dans la vie au collège et une
appréciation plus juste de l'ensemble de ses capacités.
Enfin, il faut que le collège cesse d'opposer, comme c'est encore
la tendance dominante, culture
savante et culture technique ou professionnelle, savoirs abstraits et
capacités de faire, de fabriquer. Pierre-Gilles de Gennes a bien
rappelé de quelles affinités entre la main et le cerveau
procède tout le développement intellectuel de l'humanité.
Il est temps, en effet, de mieux montrer aux collégiens que les cultures
techniques et professionnelles ne sont pas des pis-aller mais une dimension
essentielle de notre époque et de l'équilibre des savoir-faire.
IV - MIEUX VIVRE DANS LA "MAISON
COLLÈGE"
Dans ce collège où ils étudient tous, les adolescents
passent aussi une grande part de leur temps. La qualité de leur vie
et celle des enseignants dans l'enceinte du collège influe sur le
climat et la mobilisation scolaires. Je compte donc agir à plusieurs
niveaux pour que les collégiens et les collégiennes puissent
réellement s'épanouir dans leurs établissements et y
vivre, dans toute la mesure du possible, des "années collège"
heureuses.
1 -La vie au collège, ça
se construit. Un beau collège, bien conçu, bien agencé
et bien équipé, pensé pour ses usagers en liaison avec
les équipes éducatives, ni trop fermé ni trop ouvert
à son environnement, c'est un atout pédagogique. C'est aussi
un signe de respect, pour les collégiens et pour les professeurs,
qui favorise le respect en retour.
C'est pourquoi, outre la partition de quelques gros collèges de plus
de 1000 élèves situés dans des zones en proie à
de graves difficultés, j'ai lancé (en liaison avec
l'assemblée des départements de France) l'élaboration
d'une Charte de qualité des constructions et rénovations scolaires.
Désormais, les équipes pédagogiques seront associées
aux choix qui seront faits.
Dimension également décisive de la qualité et de
l'équilibre de la vie collégienne : les activités physiques
et sportives qui ont, à mes yeux, rang de véritables pratiques
sociales, civiques et culturelles. Comme le disait Antoine Blondin, "le sport
est le seul domaine où on peut avoir un prix
d'excellence sans être tout le temps le premier de sa classe"... Encore
faut-il que les équipements soient mis à disposition de l'ensemble
des collèges.
2 -La nécessité d'une
concertation pédagogique plus étroite entre enseignants d'un
même niveau, le besoin - aux deux extrémités du collège
- de lier davantage CM2/6ème et, en 3ème, de mieux préparer
l'orientation m'ont conduite à souhaiter la mise en place d'un professeur
coordonnateur par niveau qui soit, à cette échelle, chargé
des mises en synergie pour une meilleure efficacité du collège.
La mission des principaux et de leurs adjoints est essentielle, leur influence
majeure sur l'ambiance du collège. Je connais aussi leur capacité
d'entraînement, le temps donné, les soucis de la
responsabilité : nous y reviendrons lors des décisions qui
suivront le rapport du recteur Blanchet remis récemment à Claude
Allègre et à moi-même.
Je souhaite également que le dialogue avec les parents des
élèves soit renforcé, au-delà de la traditionnelle
réunion de rentrée. Cela signifie des rencontres collectives
au moins trimestrielles, des rendez-vous individuels plus fréquents
et un effort tout particulier en direction de ceux qui, pour une raison ou
une autre, hésitent à franchir le seuil du collège.
Dans beaucoup d'établissements, on a su trouver l'art et la manière.
3 -La vie au collège, ça
se parle et les CPE ont, sur ce plan, tout leur rôle à jouer,
rôle que j'entends valoriser. C'est la fonction de "La vie de la classe",
une heure inscrite à l'emploi du temps des élèves (en
moyenne, 1 heure tous les 15 jours de la 6ème à la 3ème),
qui doit fournir l'occasion d'aborder des questions relatives au fonctionnement
du collège, de s'exercer au débat et au règlement des
conflits, d'évoquer (en 3ème) les problèmes d'orientation.
Porte-paroles des collégiens, les délégués de
classe doivent recevoir, pour exercer pleinement leur mandat et favoriser
une participation élargie des élèves, une formation
plus soutenue dont chaque établissement devra élaborer le plan.
De nouvelles initiatives (guide pratique relatif au traitement des violences
scolaires, parcours
civiques, éducation préventive à la santé et
à la sexualité, mallettes pédagogiques...)
complèteront celles déjà mises en uvre en
matière de lutte contre les violences au collège. Mais la clef
de voûte de règles acceptées par tous, c'est le
règlement intérieur. Je souhaite que ce document soit plus
explicitement établi dans son rôle de texte fondamental du civisme
scolaire et complété, dans les classes, par une Charte des
droits et devoirs du collégien à l'élaboration de laquelle
les élèves doivent être étroitement associés.
Vous le savez, ce chantier-là, dans les collèges, est
déjà largement entamé.
Soins, dialogue, éducation à la santé, repérage
d'élèves en situation de danger... Je voudrais
insister sur le rôle des infirmières au collège qui doit
être renforcé, leur nombre si possible augmenté, leur
affectation à un établissement de rattachement et leur
intégration dans l'équipe éducative plus
systématiques. De même, interlocuteurs de proximité des
élèves, les aide-éducateurs doivent aussi être
associés à la mutation du collège. Sans doute est-il
temps de lever un tabou : celui de leur présence dans la classe,
expérimentée avec beaucoup de bonheur par certains collèges,
pour des tâches confiées par le professeur.
4 - La vie au collège,
ça s'évalue : audits des établissements, observatoires
régionaux des pratiques pédagogiques, valorisation des innovations
et aussi adaptation des formations initiales et continues aux situations
concrètes vécues par les enseignants (accent à mettre
sur la connaissance des adolescents, l'analyse de
l'hétérogénéité des publics, la maîtrise
des langages, le travail en équipes inter-disciplinaires...).
François Dubet, dans le prolongement du travail qu'il a effectué,
sera chargé de réfléchir aux formes que pourraient prendre
des audits contribuant efficacement à l'auto-évaluation par
les collèges de leurs propres pratiques et résultats. De l'amont
à l'aval, je souhaite que les personnels engagés dans la mutation
du collège y soient préparés, que les démarches
mises en uvre soient suivies, expertisées, diffusées
au bénéfice de tous. Sur le Web, le site "collège" amorce
une mutualisation des pratiques, sous la houlette du CNDP, qui indique, à
mon sens, la voie à suivre.
Pour qu'un collège avance, il ne faut pas seulement que tout le monde
soit sur le pont. Il faut que tous fassent effectivement équipe :
les enseignants, les CPE, les personnels techniques, ouvriers et de service,
les conseillers d'orientation psychologues, les documentalistes, les
médecins, les infirmières, les assistantes sociales, les
surveillants, les aide-éducateurs, sous l'animation et
l'entraînement des principaux de collège et de leurs adjoints.
Les collégiens ont un flair infaillible pour repérer les
défauts de la cuirasse et voir où le front des adultes se fissure.
Là où chacun s'isole dans sa spécialité et tient
les autres à distance, le collège a parfois des allures de
bateau ivre. Là où des équipes solidaires portent un
projet collectif pour leur établissement, les résultats sont
au rendez-vous. C'est pourquoi les performances des collèges peuvent,
dans des contextes socio-économiques équivalents, être
si contrastées. Je voudrais saluer ici l'engagement des principaux
de collège et de toute leur équipe qui savent, le moment venu,
remonter le moral ici, mobiliser là, engager le dialogue avec les
familles. Bref, définir l'humeur d'un établissement, celui
qui porte à la cohésion d'une équipe éducative,
à la cohérence pédagogique et à la réussite
des élèves.
"Si l'école ne permet pas de gommer les inégalités sociales,
moi, je change de métier !" : cette phrase entendue lors de la
consultation m'a touchée, elle met la barre très haut et
témoigne, chez ce professeur, d'un engagement fort. Pour réussir
la mutation du collège, certaines rigidités doivent tomber,
le respect des initiatives pédagogiques doit être garanti et
le pouvoir d'impulsion l'emporter sur le pouvoir d'empêchement.
Accompagner, conseiller, encourager, animer : c'est toute une conception
du pilotage du système qui se transforme, dont participe également
l'évolution nécessaire des pratiques d'inspection qui doivent
se tourner davantage vers l'évaluation des équipes sur leur
terrain et stimuler l'aptitude à travailler ensemble.
"Enième débat sur le collège..." ai-je parfois entendu.
Ses résultats ont, je l'espère, eu raison de quelques scepticismes.
Enièmes annonces aujourd'hui ? Pas davantage. Plutôt une mise
en mouvement. Des voies sont tracées, des premières décisions
sont prises, un processus est lancé. Je compte sur les enseignants
pour l'enrichir, chemin faisant, de leurs pratiques : j'y serai attentive.
Je souhaite également que les organisations (syndicales, parentales,
pédagogiques) qui, au sein du Comité de suivi, ont participé
à la réflexion, continuent d'être associées à
l'effort de vigilance que requiert l'engagement pris aujourd'hui pour la
mutation du collège. Je les convie donc à poursuivre l'exercice
pour que nous allions ensemble vers un collège plus juste.
Assuré de sa tâche, accueillant à tous et attentif à
chacun, ancré dans le réel sans soumission au désordre
des choses, fort d'une véritable identité, c'est ainsi que
je vois ce collège plus juste. Plus juste pour les collégiens
qui veulent, à raison, être compris et guidés sur leur
trajet. Plus juste pour les enseignants qui y mettent beaucoup d'eux-mêmes.
Plus juste pour les parents qui partagent une forte espérance scolaire
pour leurs enfants. Plus juste, le collège sera aussi plus efficace.
Ségolène Royal
Ministre déléguée
chargée de l'enseignement scolaire
PRENDRE EN CONSIDÉRATION DES
ÉLÈVES DIFFÉRENTS DANS UN COLLÈGE POUR
TOUS
-
Anticiper en primaire
-
Liaison CM2-6ème
-
Création d'heures de remise à niveau en 6ème
et 5ème
-
Le journal du collégien en 6ème
-
Tutorat de l'élève par un adulte
référent
-
Étendre les groupes "nouvelles technologies appliquées"
(NTA)
-
Scolarisation des élèves handicapés
-
Positiver l'orientation des élèves après
la 3ème : création
d'un livret des compétences
-
Évolution des SEGPA
-
Le dispositif d'aide et de soutien en 4ème
-
La classe de 3ème d'insertion
|
Anticiper en primaire
o Un grand nombre des difficultés
que rencontrent les élèves au collège trouvent leurs
racines dans une scolarité primaire défectueuse.
L'école primaire est à la base de tout, et les retards
que l'on y prend sont difficiles à rattraper.
Pour améliorer son efficacité, il faut procéder
à :
- une relance des cycles ;
- une rénovation du processus d'évaluation, en organisant des
évaluations
au début et à la fin de chaque cycle ;
- la mise en uvre des douze actions arrêtées lors des
Etats généraux
de la lecture et des langages.
De nouvelles orientations pédagogiques en maternelle vont
être définies. Le point central en est la maîtrise des
langages qui est au cur du processus de la réussite scolaire.
À la fin du cycle 3, lors de l'année de CM2
Un bilan est effectué en début d'année en
français et en calcul, afin que durant l'année scolaire, toutes
les mesures de soutien puissent être mises en uvre.
Si des difficultés demeurent après le diagnostic
établi à la fin du second trimestre, ce diagnostic est
discuté avec les enseignants de 6ème afin de mettre en uvre
immédiatement le nouveau dispositif de remise à niveau.
Il est rappelé que si l'enfant n'a pas encore de retard une
solution de redoublement doit être proposée après dialogue
avec les parents.
Des actions de soutien pendant les vacances d'été seront
recherchées (Ecole ouverte, travail avec les associations).
Liaison CM2-6ème
Il s'agit de consolider et de préciser méthodiquement
cette articulation pour renforcer la continuité pédagogique
et éducative entre l'école élémentaire et le
collège en favorisant le travail en commun des professeurs des
écoles et des enseignants de 6ème :
Pour cela, il faut :
- faire évoluer positivement les représentations
réciproques, comparer les attentes ;
développer une meilleure connaissance des pratiques
pédagogiques, des programmes respectifs et des compétences
attendues ;
- inciter les enseignants à élaborer des projets communs
;
favoriser le travail en équipe des enseignants au sein d'un
même niveau.
Modalités de mise en uvre
L'IEN et le principal organiseront ces rencontres avec le concours
du professeur coordonnateur.
Elles porteront soit sur des thèmes de travail (évaluation
6ème et difficultés d'apprentissage des élèves,
programmes respectifs, maîtrise de la langue, méthodologie,
éducation à la citoyenneté et cohérence
éducative...), soit sur l'élaboration et le suivi de projets
communs (défi-lecture, défi-maths, projet culturel...).
Elles seront renforcées par l'organisation de stages communs
sur site.
Création d'heures de remise à
niveau en 6ème et 5ème
Objectifs
- Prendre en charge l'hétérogénéité
des élèves et les remettre à niveau.
- Apporter une aide individualisée aux élèves qui
présentent des lacunes dans la maîtrise des langages et du
calcul.
- Proposer d'autres modes d'apprentissage et remobiliser pour le travail
scolaire en valorisant les atouts de chacun.
- Redonner confiance en eux aux élèves en créant une
relation plus directe avec les professeurs.
Modalités
- Diagnostic en CM2, rencontre professeurs des écoles
CM2/professeurs de 6ème en fin d'année pour repérer
les élèves en difficultés.
- Groupes à géométrie et à durée variables,
pris en charge par des enseignants de disciplines diverses.
- Une brochure guide distribuée dans tous les collèges pour
donner des méthodes de travail pour les élèves les plus
en difficulté.
Le journal du collégien en
6ème
o Distribué à la rentrée
à chaque élève, "Mon journal de 6ème" permet
à chaque collègien de mieux comprendre le collège et
ce qu'il y fait.
Objectifs
- Permettre à l'élève de comprendre ce que se
passe en 6ème à travers des situations vécues par
étapes (début et cours d'année).
- L'aider à se situer dans le collège.
- Lui donner les moyens de s'interroger sur sa façon de travailler,
de se comporter, seul ou avec les autres.
- Et surtout, lui donner le contenu et le sens des programmes et des
compétences attendues de lui.
Le journal du collégien est utilisé notamment pendant
l'heure de vie de la classe.
Tutorat de l'élève par un adulte
référent
Descriptif
Le collégien peut trouver dans son établissement un
adulte référent (tuteur) dès lors qu'il rencontre un
besoin provisoire ou permanent de dialogue et d'accompagnement ou de recadrage
de comportement.
Objectifs
- Permettre à l'élève de parler de lui-même,
de ses difficultés scolaires ou de tout autre problème qu'il
rencontre.
- Permettre à l'élève de reprendre confiance en lui
et de mieux s'intégrer à la classe.
- Restaurer l'estime de soi chez des élèves qui traversent
un moment difficile.
- Trouver des solutions adaptées à chaque élève
pour remédier à ses difficultés scolaires.
- Prévenir les problèmes de comportement dans le collège,
de démotivation et d'absentéisme.
- Le tutorat est également mis en place en cas de sanctions disciplinaires
contre un élève.
Modalités
- Le tutorat doit être un dispositif souple répondant
aux besoins d'un élève sur un temps donné.
- Le tuteur peut être un enseignant, ou tout autre adulte de
l'établissement. Il est proposé à l'élève
par le chef d'établissement en liaison avec le CPE.
- Le tuteur peut prendre appui sur l'équipe pluriprofessionnelle mise
en place dans l'établissement.
- Il définit avec l'élève et sa famille les méthodes
de suivi.
Remarque : Le tutorat peut
être étendu, à l'exemple de ce qui se fait dans certains
collèges, aux élèves de 3ème prenant en charge
un élève de 6ème ou à d'autres adultes, en liaison
avec le collège (association de soutien scolaire, retraités
de l'éducation nationale).
Exemple : Collège Villeneuve, Grenoble,
Isère
Les 650 élèves du collège ont un tuteur au moins une
fois dans leur scolarité, selon leurs
besoins. Les enseignants assurent ce tutorat pour apprendre aux
élèves à organiser le temps de travail individuel, à
prendre la parole face à un adulte et à respecter les autres
dans le dialogue. Les enseignants décèlent les difficultés
particulières, créent un climat de confiance, apportent une
aide individualisée et établissent des relations
régulières avec les familles.
Chaque année, les nouveaux enseignants-tuteurs reçoivent
une formation interne, spécifique à leur niveau de classe.
Le chef d'établissement et l'administration veillent à ce que
tous les enseignants soient tuteurs.
Étendre les groupes "nouvelles technologies
appliquées" (NTA)
Les élèves qui relevaient des 4ème et 3ème
technologiques du collège ont besoin d'une pédagogie adaptée,
centrée sur la réalisation d'un projet concret faisant appel
à plusieurs disciplines. Les groupes NTA ont vocation à
répondre à ce besoin. Créés à la rentrée
1998, ils seront étendus à la rentrée 2000 à
tous les collèges où des élèves en auraient besoin.
Leurs moyens seront augmentés et clairement identifiés.
Objectifs
- Permettre d'atteindre plus facilement les objectifs de la classe
de 4ème en privilégiant l'utilisation de la technologie et
des nouvelles technologies.
- Motiver les élèves par une approche plus concrète.
- Mettre en oeuvre une démarche de projet pour permettre aux
élèves de comprendre la cohérence et la
complémentarité des différents enseignements.
Modalités
- L'ensemble des disciplines doit contribuer à la réussite
des élèves qui participent aux groupes "technologies
appliquées".
- Le travail des enseignants doit s'inscrire dans une démarche de
projet élaboré en commun.
- Ce projet détermine le choix des réalisations proposées
à un élève ou a un groupe d'élèves.
- Les acquis réalisés dans ces groupes "nouvelles technologies
appliquées", en termes de connaissances, d'organisation et de
méthode seront réinvestis dans les différentes disciplines.
Scolarisation des élèves
handicapés
La mission conjointe des inspections générales de
l'éducation nationale et des affaires sociales a mis en évidence
les carences en matière de scolarisation des adolescents handicapés,
que ce soit en intégration individuelle ou en structure
d'intégration collective : disparités territoriales,
discontinuités des cursus scolaires, problèmes
d'accessibilité des locaux...
Ainsi, quatre ans après la création des unités
pédagogiques d'intégration, structure spécialisée
devant assurer la continuité scolaire à la sortie des classes
d'intégration scolaire (CLIS) pour les jeunes handicapés mentaux,
seules 52 étaient ouvertes accueillant moins de 500 élèves.
Par ailleurs, très peu de collèges prennent le relais
de l'accueil des enfants souffrant d'autres handicaps. Trop d'adolescents
handicapés sont orientés par défaut vers les
établissements spécialisés ou se retrouvent
déscolarisés.
Objectifs et modalités de mise en oeuvre
- Le plan de relance en faveur de la scolarisation des enfants et
adolescents handicapés présenté en conseil des ministres
le 3 février 1999 va permettre d'inverser la tendance constatée,
et en premier lieu d'assurer une continuité éducative.
- De nouvelles unités pédagogiques d'intégration (UPI)
vont être créées pour répondre aux besoins existants
et pour assurer une continuité avec les CLIS pour enfants handicapés
mentaux implantées dans les écoles élémentaires.
- Par ailleurs, le champ de prise en charge des UPI va être élargi
aux élèves souffrant de déficiences sensorielles et
motrices. De nouvelles UPI vont être créées pour offrir
une continuité éducative en milieu ordinaire aux élèves
scolarisés dans les CLIS 2 (déficiences auditives), 3
(déficiences visuelles) et 4 (déficiences motrices).
- L'intégration individuelle sera facilitée par le
recours à des auxiliaires d'intégration, et diverses mesures
d'accompagnement sont engagées en direction des enseignants accueillant
des élèves handicapés (actions de formation, outils
pédagogiques...).
- Les schémas départementaux de scolarisation des
élèves handicapés mettent en uvre cette politique.
Positiver l'orientation des élèves
après la 3ème : création d'un livret des
compétences
Objectifs
- Rendre l'orientation positive en aidant l'élève à
prendre conscience de ses compétences et à envisager positivement
sa formation future.
- Permettre aux élèves de 3ème d'effectuer leur choix
d'orientation.
- Faciliter la transition des élèves vers le lycée
d'enseignement général et technologique et le lycée
professionnel.
Modalités
- Création d'un livret de compétences qui suivra
l'élève tout au long de sa scolarité au collège
: c'est à partir des compétences acquises et recensées
dans ce livret que les conseils pour l'orientation seront donnés
et non comme c'est trop souvent le cas, à partir de ses déficits.
Ce livret pourra être rempli avec les élèves
durant l'heure de vie de classe qui sera en 3ème essentiellement
consacrée à l'éducation à l'orientation.
- Dans le même esprit, le bulletin trimestriel fera
apparaître les progressions et compétences des élèves.
- Les collèges organisent des actions visant à développer
l'articulation entre les classes de troisième et de seconde des
lycées d'enseignement général et technologique et des
lycées professionnels, notamment grâce à l'intervention
de professeurs et d'élèves de lycée professionnel au
cours de l'heure de vie de classe en 3ème.
- Pour introduire davantage la culture professionnelle au collège,
des conventions de partenariat seront passées entre les collèges
et les lycées professionnels (notamment pour les 3ème à
option technologique, les SEGPA, les 3ème d'insertion).
- Cette heure permettra ainsi de faire se rencontrer des acteurs
économiques de proximité, des enseignants et des
élèves.
Exemple : Collège Les Courlis, Nevers,
Nièvre
14 collèges urbains et ruraux ont travaillé pendant
5 jours avec 36 entreprises du Nivernais. C'est au total 36 professeurs
principaux de 3ème qui ont rencontré les chefs d'entreprise,
croisé les informations entre le monde du travail et celui de
l'école. Les enseignants ont passé deux jours en entreprise,
les chefs d'entreprise ont redécouvert le collège pendant une
journée. Ils y ont suivi des cours, rencontré les équipes
éducatives. Cet échange entre adultes a permis d'organiser
une remarquable journée "entreprise" destinée aux 546
collégiens des 4ème et 3ème de la région.
Évolution des SEGPA
Objectifs
- Intégrer les SEGPA à la vie des collèges.
- Mettre en réseau les collèges et les lycées professionnels
au sein des bassins de formation et d'emploi ou des districts.
- Renforcer l'accès à la qualification des élèves
de SEGPA et accroître l'offre de formation.
Modalités
- Favoriser les échanges d'enseignants entre collège
et SEGPA dans les disciplines générales.
- Encourager les échanges de services entre les professeurs pour faciliter
les interventions de PLP de LP en SEGPA.
- Informer pour élargir le choix de l'offre de formation en encourageant
les possibilités pour un élève d'effectuer, dès
la classe de 4ème, un stage dans une autre SEGPA ou dans un lycée
professionnel.
-Ouvrir les SEGPA aux enseignements et aux pratiques artistiques.
- Mieux intégrer les locaux au collège, associer les
élèves aux activités éducatives du collège
(CDI, activités culturelles, sorties scolaires).
- Élaborer une carte des formations visant à la convergence
des champs professionnels, par la mise en réseau des établissements
(SEGPA, LP, CFA) et par un travail précis sur les critères
d'affectation en lycée professionnel.
Les dispositifs d'aide et de soutien en
4ème
Objectifs
- L'objectif du dispositif d'aide et soutien en 4ème est de
préparer les élèves à rejoindre un cursus de
formation. A l'issue de ce dispositif, l'orientation doit être largement
ouverte et la plus ambitieuse possible.
Modalités
- La 4ème d'aide et de soutien reste ancrée sur les
objectifs du cycle central. La formule d'aide et soutien peut être
organisée sous deux formes :
. regroupement partiel d'élèves de différentes
classes pour une partie des enseignements ;
. classe spécifique lorsqu'un nombre significatif d'élèves
est concerné,
cas d'un gros établissement ou politique de bassin.
- L'équipe des enseignants met en place un projet pédagogique
approprié aux élèves. Ce projet pluridisciplinaire exploite
des situations concrètes et s'appuie sur une démarche de projet.
- Le projet est un support, un "prétexte" pour mettre en évidence
la cohérence entre tous les champs disciplinaires et favoriser ainsi
la remise à niveau des connaissances des élèves. Il
doit aussi les aider à élaborer leur projet personnel de formation.
- Les effectifs doivent permettre de mettre en uvre une pédagogie
personnalisée et individualisée pour remettre l'élève
en confiance et l'aider à élaborer son projet de formation.
- L'élève doit être associé à sa propre
formation par un engagement de progression personnalisée.
- Des stages doivent être organisés en milieu professionnel
ou en lycée d'enseignement professionnel sur une durée d'une
à huit semaines. L'élève doit être préparé
à ces
séquences qui s'inscrivent dans le projet pédagogique de la
classe. Il sera suivi par un tuteur et un enseignant, les activités
en milieu professionnel seront des supports d'activités lors des
périodes dans l'établissement scolaire.
La classe de 3ème d'insertion
Le fonctionnement de ce dispositif est maintenu.
Objectifs
- Préparer l'insertion des élèves dans une formation
qualifiante (CAP, BEP).
- Permettre d'établir des relations privilégiées
entre élèves et enseignants grâce aux effectifs réduits
(aide, écoute, remise en confiance des élèves et parcours
d'apprentissage individualisés).
- Favoriser les innovations en matière de diversification
des pratiques pédagogiques. Les enseignants ont recours à des
méthodes actives et à l'utilisation de supports concrets.
- Ouvrir sur le milieu professionnel pour contribuer à la
construction du projet de
formation.
Modalités
- La formation repose sur un projet pédagogique, établi
en fonction des besoins des élèves, articulant formation dans
l'établissement et stages en milieu professionnel.
- Les stages en milieu professionnel sont intégrés
étroitement au projet pédagogique. L'alternance de périodes
de formation en lycée professionnel et en entreprise doit être
gérée et exploitée au plan pédagogique par toutes
les disciplines. Les stages contribuent à aider les élèves
à mesurer l'importance des savoirs scolaires dans la vie professionnelle,
à comprendre les règles de vie sociale et à préparer
leur projet d'orientation.
- Leur durée peut aller de six à quinze semaines, si
possible dans des entreprises différentes jusqu'à ce que
l'élève se sente à l'aise dans une situation professionnelle
et précise son choix de formation. L'élaboration d'un dossier
de suivi de stage revêt une importance particulière dans le
cadre de la préparation du certificat de formation générale.
DIVERSIFIER LES MÉTHODES D'ENSEIGNEMENT
POUR AIGUISER L'APPÉTIT D'APPRENDRE ET ACCOMPAGNER LA CONQUETE DE
L' AUTONOMIE
-
Bulletins trimestriels modifiés et création d'un livret
des compétences
-
"Travaux croisés", réalisations pluridisciplinaires en
4ème
-
Donner à tous accès à la micro-informatique
-
Des ateliers-lecture pour tous
-
L'apprentissage de l'oral
-
Études dirigées en 6ème et 5ème
-
Éducation à l'image
-
Heures d'éducation à la santé/sexualité
-
Pôles d'excellence dans les REP et les ZEP
-
Regroupement des disciplines expérimentales
-
Moduler la durée des cours en fonction des exercices et
disciplines
|
Bulletins trimestriels modifiés et
création d'un livret des compétences
Objectifs
1 Bulletins trimestriels
- Modifier la forme et le contenu du bulletin trimestriel pour indiquer
à l'élève ce qu'il fait et doit faire, de
préférence à ce qu'il est.
- Expliciter l'évaluation des compétences scolaires
de l'élève.
- Évaluer l'élève dans sa globalité par
la prise en compte de compétences autres que les performances scolaires
(sens de l'initiative, autonomie, prise de responsabilité, travail
fourni...).
- Évaluer systématiquement la progression de
l'élève et apporter des conseils précis pour
l'améliorer.
- Mettre en évidence les points forts sur lesquels il peut
s'appuyer pour progresser.
2 Livret des
compétences
Création d'un livret des compétences qui suivra
l'élève tout au long de sa scolarité au collège
: c'est à partir des compétences acquises et recensées
dans ce livret que les conseils pour l'orientation seront données
et non comme c'est trop souvent le cas, à partir de ses
déficits.
Modalités
- Il convient de concevoir de nouveaux bulletins qui
présentent en terme de configuration, plus d'espace pour les
appréciations :
. distinguer sur les bulletins trimestriels, ce qui relève du constat
et des conseils à l'élève pour progresser ;
. faire figurer, pour chaque discipline, les notes extrêmes
attribuées aux élèves de la classe, la note moyenne
de la classe, les notes moyennes attribuées aux diverses divisions
d'un même niveau de classe ;
. indiquer le nombre de devoirs ou contrôles qui ont permis le calcul
de la moyenne de l'élève ;
. mettre l'accent sur les aspects positifs du travail et des résultats
des élèves ;
. préciser les exigences scolaires qui leur sont posées.
Le bulletin trimestriel peut faire l'objet d'une analyse de son contenu
avec l'élève, au cours d'un entretien, si besoin en présence
des parents. Ce bilan visera, d'une part à mieux faire comprendre
à l'élève et à sa famille les appréciations,
les commentaires, et d'autre part à repérer, identifier ses
difficultés pour la mise en place de remédiation.
- Le livret des compétences pourra être rempli
avec les élèves durant l'heure de vie de classe qui sera en
3ème essentiellement consacrée à l'éducation
à l'orientation.
"Travaux croisés", réalisations
pluridisciplinaires en 4ème
Objectifs
- Valoriser la réalisation, la fabrication, la production,
d'un projet impliquant plusieurs disciplines.
- Favoriser un travail pluridisciplinaire pour assurer une plus grande
continuité et
cohérence des savoirs.
- Entraîner les élèves à mener un projet
jusqu'à sa réalisation finale, développer leur
autonomie.
- Encourager le travail d'équipe des enseignants de disciplines
différentes.
- Prolonger les parcours diversifiés de 5ème en les
renforçant.
Modalités
- En classe de 5ème, dans les parcours diversifiés,
l'élève aura déjà mis en place les bases d'un
travail autonome (individuel ou en groupe) dans une approche pluridisciplinaire.
Il aura également pris l'habitude de travailler avec plusieurs enseignants
et de construire des passerelles entre les enseignements. Les "Travaux
croisés" en classe de 4ème lui permettront d'affirmer les
compétences déjà développées en 5ème.
- Les réalisations demandées aux élèves
peuvent être de différentes natures : enquête,
expérience ou fabrication d'un objet scientifique, ateliers
d'écriture, création artistique,
audiovisuelle, musicale, théâtrale, actions sur le patrimoine,
l'histoire, l'environnement.
- Les moyens utilisés sont ceux prévus actuellement
pour les parcours diversifiés de 4ème qui ne sont guère
mis en place aujourd'hui, comme le constate le récent rapport de
l'Inspection générale de l'éducation nationale.
- La notation des travaux croisés sera prise en compte à
terme dans les épreuves du
diplôme national du brevet.
- Les établissements sont invités à mettre en
uvre les travaux croisés au cours de l'année 1999-2000.
Ces travaux seront obligatoires à la rentrée 2000.
Donner à tous accès à
la micro-informatique
L'usage des technologies d'information et de communication dans les
collèges sera développé.
Technologies d'information et de communication, outils
d'enseignement
L'usage des technologies d'information et de communication
s'intègre aux pratiques disciplinaires. Les utilisations sont
diversifiées.
Les tâches d'enseignement s'effectuent le plus souvent dans
le cadre de classes et dans les situations où l'enseignant offre à
ses élèves des connaissances selon un ordre
soigneusement réfléchi, prenant en compte les difficultés
du sujet, les obstacles qu'il connaît et que les élèves
doivent surmonter...
Dans cette perspective, les technologies nouvelles renforcent l'action
pédagogique ; elles peuvent lui donner un caractère plus vivant,
en rendant plus attractives les situations ou en déclenchant une
participation plus forte des élèves.
Elles sont notamment un soutien efficace pour les actions de
maîtrise des langages et la réalisation des "travaux croisés"
en lycée professionnel.
Technologies d'information et de communication, outils
d'apprentissage
Grâce aux technologies d'information et de communication, les
élèves peuvent
davantage apprendre par eux-mêmes. Face à un développement
formidable des connaissances, le système éducatif doit se donner
comme priorité de rendre l'élève
capable d'apprendre par lui-même. Les technologies d'information et
de communication constituent un moyen essentiel d'accès à la
connaissance.
L'école doit permettre l'accès à ces ressources
d'une double manière :
- en possédant une collection d'outils numériques ;
- en fournissant aux élèves les moyens d'accès aux lieux
et aux ressources.
Avec Internet, ce sont des ressources à distance qui s'offrent.
Il convient d'apprendre aux élèves à savoir chercher
les ressources utiles. L'apprentissage de la démarche documentaire
est fondamental.
Ces apprentissages nécessitent des espaces de travail
adaptés : ordinateurs en nombre au centre de documentation et
d'information, salle multimédia, l'ensemble étant organisé
en réseau avec l'accès à Internet.
Technologies d'information et de communication, outils
bureautiques
Les technologies d'information et de communication sont des outils
de base qui permettent l'écriture et la communication. Tout
élève devrait maîtriser des outils tels qu'un traitement
de texte et l'usage d'Internet avant l'entrée au lycée.
Dans le cadre des plans académiques triennaux, les rapprochements
avec les Conseils généraux seront accélérés
afin que chaque collégien puisse disposer pleinement de l'usage de
cet outil.
Des ateliers-lecture pour tous
Objectifs
- Développer les compétences des élèves
dans le domaine de la lecture.
- Donner le goût, l'habitude et le plaisir de lire à
tous les élèves.
- Les rendre capables de développer des stratégies
de lecture très variées.
- Guider chaque élève, vers une pratique autonome,
personnelle de la lecture et l'amener à utiliser les lieux de lecture
qui sont à sa disposition (CDI, bibliothèques municipales).
- Favoriser dans la classe les échanges autour de la lecture.
- Impliquer l'équipe d'enseignants dans la maîtrise
des langages, conformément aux programmes.
Modalités
- Une demi-heure de lecture deux fois par semaine d'abord en 6ème
et en 5ème : chaque demi-heure sera prise en charge par un enseignant
de la classe, à raison de deux disciplines par semaine. Toutes les
disciplines seront concernées, chacune pour une période de
six semaines consécutives. Le documentaliste sera associé à
cette démarche.
- En continuité avec cette action, le travail à la
maison comprend obligatoirement des lectures.
Il pourra s'agir de :
. lecture silencieuse ou lecture à voix haute par le professeur ou
par un élève.
ll pourra être fait appel ponctuellement à un conteur ou à
un comédien ;
. support imposé ou support libre (y compris apporté par les
élèves), utilisation des manuels scolaires ;
. types d'écrits variés adaptés aux goûts et aux
compétences des différents élèves.
- Discussion autour des textes lus, travaux d'écriture.
- Tout projet d'établissement doit comporter une dimension
maîtrise de la lecture et des langages.
- Développer différentes situations de prise de parole
des élèves : exposé, dialogue, débat, entretiens...
- Le projet d'établissement doit intégrer ces objectifs.
L'année 1999-2000 sera l'année de mise en place du
développement de la pratique de l'oral. Après un bilan, une
évaluation pour le diplôme national du brevet pourra être
envisagée dans le cadre du contrôle continu.
L'apprentissage de l'oral
Objectifs
- Construire un véritable apprentissage des pratiques de l'oral
pour tous.
- Changer les représentations sur la pratique de l'oral, leur
faire prendre conscience que c'est un travail nécessaire et exigeant.
- Développer les capacités d'écoute des
élèves et les initier à des pratiques langagières
variées et complexes.
- Conduire chaque élève vers la maîtrise de soi
et le respect de l'opinion d'autrui par l'apprentissage des règles
de la parole en groupe.
- Faire acquérir à chaque élève la confiance
en soi nécessaire pour s'exprimer face aux autres.
- Faire découvrir le pouvoir de la parole et ses enjeux sociaux.
- Travailler l'écoute et la prise de parole dans tous les
cours et dans différentes situations de la vie au collège.
Modalités
- Ménager des moments d'échanges entre professeur et
élèves, et entre élèves, pour la verbalisation
des démarches adoptées par les élèves dans la
réalisation d'une tâche donnée. Formulation de questions
par rapport à un objet d'apprentissage. Formulation d'hypothèses
concernant la résolution d'un problème, confrontation de
résultats.
- Utiliser des supports variés pour travailler sur l'écoute
et les pratiques langagières orales : enregistrement audio et vidéo,
jeux de rôles, exercices théâtraux.
Études dirigées en 6ème
et 5ème
Ce dispositif a fait ses preuves. Il sera progressivement renforcé.
Objectifs
- Donner aux élèves les moyens d'apprendre à
travailler seuls ou en groupe ; les aider à organiser et réaliser
leur travail personnel.
- Apporter une aide pédagogique aux élèves
dépourvus de suivi et de soutien familial.
Modalités
- Ces études doivent :
. mieux cerner et analyser les difficultés des élèves
;
. réfléchir sur les procédures de travail personnel
intellectuel des élèves ;
. s'habituer à travailler en concertation.
- Ces études dirigées doivent être assurées
par les enseignants de la classe.
Éducation à l'image
Objectifs
- Changer les représentations des enseignants sur l'image
auxiliaire de la langue en la construisant comme objet spécifique
d'enseignement et d'apprentissage.
- Prendre en compte la réalité culturelle des
élèves et les connaissances qu'ils élaborent hors de
l'école par les images et les écrans.
- Développer des compétences de repérage des
divers types d'images et de leurs fonctions dans différents types
de texte ;
- Travailler l'articulation écrit/oral/image tant en lecture
qu'en production.
- Diversifier des situations de classe pour installer des démarches
de compréhension et de maîtrise propres aux différents
types de discours (cinéma, télévision, affiches,
publicité, textes scientifiques).
- Conduire les élèves vers la notion d'uvre et
d'auteur, en particulier dans l'écriture audiovisuelle et filmique.
Modalités
- Chaque enseignement disciplinaire comprend régulièrement
un temps de travail sur les représentations et les images proposées
par la discipline (français, histoire/géographie, sciences
de la vie et de la terre, technologie, arts plastiques...).
- Varier les situations mises en place : analyse d'images, reformulation
orale ou écrite, légendage. Travailler la fonction des images
dans la construction des connaissances.
- Inclure des ateliers d'images dans les pratiques, en particulier
dans les parcours diversifiés.
- Articuler la maîtrise des langages (écrit, oral, image)
sur le développement de la lecture d'écrans
(télévision, cinéma, multimédia).
- Des outils pédagogiques seront mis à disposition
des élèves.
Exemple : Collège Pablo Picasso,
Reims, Marne
Les élèves de 5ème lisent, analysent et critiquent
les journaux télévisés et la presse écrite, la
publicité ou d'autres productions des médias. Sept enseignants
travaillent en coordination : on écrit des scenarii, on choisit des
images, on met en page, on enregistre, on filme, on réalise des
expositions.... Du français à la musique, en passant par l'histoire
et les mathématiques, toutes les disciplines se mêlent pour
aboutir à une réalisation commune.
Heures d'éducation à la
santé/sexualité
Objectifs
- Renforcer la politique de prévention dans le domaine de
la santé des jeunes.
- Aider les jeunes à faire des choix conscients et prévenir
les conduites à risque.
- Développer l'estime de soi et le respect des autres.
- Apporter un repère sur les valeurs et sur les lois : lutter
contre les violences.
Modalités
- L'éducation à la santé, définie par
la circulaire du 19 novembre 1998, prévoit un horaire moyen de 30
à 40 heures obligatoires pour les quatre années de collège.
- Cet horaire inscrit dans l'emploi du temps des élèves
est réparti entre les niveaux selon le choix de l'établissement.
- Des rencontres éducatives nécessitent une fréquence
régulière tout au long de la scolarité au collège
pour permettre aux jeunes d'intégrer au mieux les attitudes de
responsabilité et de prévention au cours de leur
développement.
- L'heure de vie de classe peut servir de cadre propice à
cette démarche.
- L'encadrement peut être assuré par les personnels
de la communauté éducative formés à cet effet
: enseignants, CPE, médecins, conseillers d'orientation, psychologues,
infirmières, assistantes sociales.
- Les partenaires extérieurs agréés peuvent
être sollicités et intervenir sous la responsabilité
des personnels de l'établissement.
- Les classes de 4ème et 3ème intègrent
l'éducation à la sexualité. Une mallette pédagogique
sera diffusée à tous les collèges.
Pôles d'excellence dans les REP et dans
les ZEP
Descriptif
Mise en place d'activités éducatives d'excellence de
type sections sportives, classes musicales à horaires
aménagés, ateliers de pratiques artistiques, rencontres avec
des personnalités, jumelage avec les institutions culturelles
(musée, conservatoire, orchestre), sportives, universitaires,
scientifiques...
Objectifs
- Valoriser et conforter l'identité de ces établissements
scolaires, donner à leurs élèves ce qu'il y a de meilleur.
- Mobiliser les acteurs et motiver les élèves au sein
des REP et dans les ZEP. Des partenariats avec un établissement
d'enseignement supérieur ou de recherche de la même académie
ou d'une académie voisine seront activement recherchés (sciences,
langues, technologie...). Dans le même esprit, des relations avec les
entreprises s'établiront.
Modalités
Le contrat de réussite définit les modalités
de fonctionnement avec les pôles d'excellence et envisage les actions
à mettre en place ainsi que les différentes phases
d'évaluation.
Exemple : 5 collèges de Toulouse,
Haute-Garonne
5 + 5 = Réussite ! Cinq collèges en ZEP à Toulouse
signent une convention de parrainage avec les universités. Le
collège Bellefontaine et l'Institut national polytechnique de Toulouse,
le collège Stendhal et l'université des Sciences sociales ,
le collège La Cepière et l'université du Mirail, le
collège Lalande et l'université Paul Sabatier , le collège
La Reynerie et l'Institut national des sciences appliquées.
Au total, 2 000 collégiens apprendront avec leurs
aînés, dès la rentrée, ce que sont la réussite,
la citoyenneté, la créativité graphique ou plastique,
les mathématiques...
Deux de ces collèges signeront en outre un protocole
d'échanges avec l'association d'entreprises "Toulouse Ouest Partenaires".
Ce partenariat permettra de donner aux collèges du matériel
informatique, d'organiser des visites et des séjours d'élèves
en entreprises.
Regroupement des disciplines
expérimentales
Il s'agit de donner la possibilité à l'équipe
enseignante de regrouper une partie des horaires des disciplines mettant
en oeuvre une démarche expérimentale : sciences de la vie et
de la terre, technologie et physique-chimie, sans modifier le volume horaire
de chacune d'entre elles.
Objectifs
- Permettre aux élèves de prendre conscience de la
complémentarité des démarches d'observation et de
réalisation développées en sciences de la vie et de
la terre, technologie et physique-chimie.
- Développer conjointement chez les élèves le
raisonnement scientifique et les compétences expérimentales.
Modalités
- Mettre en place dans chaque collège une réflexion
commune des enseignants de sciences de la vie et de la terre, technologie
et physique-chimie sur leurs programmes respectifs et les relations qu'ils
entretiennent .
- Définir les emplois du temps de ces disciplines en fonction
des projets pédagogiques élaborés par les enseignants
(regoupements des heures de cours sur une période ; plages horaires
communes pour des observations, des recherches, des réalisations ;
interventions conjointes des enseignants).
Moduler la durée des cours en fonction
des exercices et des disciplines
Il s'agit là d'une possibilité ouverte aux équipes
pédagogiques dans le cadre de l'autonomie des collèges, sans
diminution du volume horaire des disciplines.
Objectifs
- Adapter l'unité de temps de la séquence de cours aux
spécificités de la discipline.
- Moduler également l'unité de temps en fonction des exercices
proposés.
- Mettre en place un emploi du temps plus souple et plus en adéquation
avec les besoins.
- Diversifier les activités proposées aux élèves
et disposer du temps nécessaire pour celles-ci.
Modalités
- Deux possibilités sont ouvertes :
. élaboration d'un emploi du temps annuel avec des unités de
temps différentes
selon les disciplines et les exercices ;
. variation au cours de l'année scolaire des unités de temps
en fonction
des besoins ponctuels des enseignants ;
- Les choix d'emploi du temps seront faits en cohérence avec
le projet d'établissement.
MIEUX VIVRE DANS LA "MAISON-COLLÈGE"
-
Un professeur coordonnateur par niveau
-
Vie de la classe
-
Une Charte de qualité pour les collèges
-
Une salle à soi pour chaque classe de 6ème
-
Formation des délégués-élèves
-
Lieux d'écoute
-
Lutte contre les violences
-
Travail sur le règlement intérieur et Charte des droits
et devoirs
-
Réduction de la taille des établissements
-
Développement des internats et des foyers du collégien
-
Une rencontre par trimestre avec les parents
-
Renforcement du rôle des infirmières
|
Un professeur coordonnateur par
niveau
- Il favorise le travail en commun des enseignants d'un même
niveau.
- Il permet aux enseignants d'avoir une approche plus globale de
chaque niveau de l'établissement.
- Il facilite les relations entre la direction et l'ensemble des
enseignants.
- Il facilite les échanges entre les enseignants et d'autres
personnes intervenant auprès des élèves : emplois jeunes,
surveillants, tuteurs...
- En sixième, il anime la liaison CM2-6ème. En
troisième, il participe à la coordination des actions
d'orientation.
- Il fera partie d'un conseil pédagogique qui assurera, avec
le chef d'établissement, l'animation pédagogique du collège.
- Les professeurs coordonnateurs seront mis en place sur la base
du volontariat des équipes pédagogiques, dans le cadre de
l'autonomie des établissements.
Vie de la classe
Objectifs
- Permettre une prise de parole des élèves et un dialogue
avec un ou plusieurs adultes.
- Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les
cours : problèmes d'actualité, de société, de
citoyenneté, de vie au collège.
- Prévenir les problèmes de comportement.
- Éduquer au respect des autres, à la maîtrise
de l'écoute des autres, apprendre à articuler les arguments.
- Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer
une Charte des droits et des devoirs au collège et/ou dans la classe.
Modalités
- Une heure est inscrite à l'emploi du temps des
élèves pour la vie de la classe, en moyenne tous les quinze
jours, de la 6ème à la 3ème.
- L'organisation de cette heure est confiée au professeur
principal avec la possibilité d'interventions d'autres adultes : autres
professeurs, conseiller principal d'éducation, conseiller d'orientation
psychologue, intervenants extérieurs...
- En 3ème, cette heure sera consacrée plus largement
à l'éducation à l'orientation et aux choix d'orientation
de chaque élève. Les interventions de conseillers d'orientation
psychologues seront donc les plus fréquentes possibles. Des personnes
parlant de leurs
activités seront sollicitées, ainsi que les contacts avec des
élèves et des enseignants des lycées (notamment techniques
et professionnels).
Exemples :
Collège Henri Barbusse (situé en
ZEP), Vaulx-en-Velin, Rhône
Un dispositif de vie de classe est mis en place à l'échelle
de tout l'établissement. Deux heures de cours, de 10h à 12h,
sont banalisées cinq fois dans l'année. Pendant la
première heure, chaque classe est prise en charge par son professeur
principal. Pendant la deuxième heure, seuls restent les
délégués de classe qui sont réunis avec les adjoints,
par niveau, pour faire la synthèse de leur classe. Pendant ce temps,
un bilan du déroulement de la séance avec la classe est fait
par les professeurs principaux. Une synthèse générale
par niveau est établie puis communiquée à la classe
par le professeur principal et les délégués. L'objectif
de cette action est double : donner un espace de parole aux élèves
pour prévenir la violence et mettre les délégués
en situation de porte-parole des élèves de leur classe, au
niveau de l'établissement.
Collège Les Vernes, Givors,
Rhône
L'action a concerné l'ensemble des classes de 5ème.
Elle a été menée par les professeurs principaux et
coordonnée par la CPE. Une heure par quinzaine y a été
consacrée. L'objectif de cette action était d'améliorer
la communication professeur/élève et élève/
élève en décodant discours et attitude et en apprenant
à gérer ses émotions. Au premier trimestre, un travail
sur les règles de la classe et sur les problèmes administratifs
a été mené, puis il a porté sur l'ambiance et
la préparation d'un projet de sortie. Le deuxième trimestre
a marqué le début du travail sur les émotions : l'outil
vidéo a été utilisé pour une prise de conscience
du fonctionnement du groupe classe. Le troisième trimestre a permis
à deux classes de travailler sur le vocabulaire des émotions
notamment à travers un jeu de rôle.
Collège Longchambon (situé en ZEP),
Rhône
L'heure de vie de classe en 6ème est inscrite à l'emploi
du temps des élèves. Elle est coanimée par le professeur
principal et un autre membre de l'équipe. Différents thèmes
y sont étudiés : la connaissance du collège, du personnel,
du règlement intérieur, la gestion des conflits, de la
violence...Ces séances se font sous forme d'animation, de mini jeux.
Il s'agit de "bien vivre ensemble".
Collège Albert Camus, Dreux,
Eure-et-Loir
Dans le cadre de l'éducation à la citoyenneté,
plusieurs actions ont été mises en place parmi lesquelles,
au niveau de chaque classe, des débats à partir de situations
pratiques empruntées à la vie scolaire, menés par les
professeurs principaux.
Une Charte de qualité pour les
collèges
Depuis la décentralisation, les conseils généraux
se sont beaucoup engagés dans la construction et la rénovation
des collèges. Les collèges les plus réussis au plan
architectural mais aussi du point de vue de leur intégration dans
l'urbanisme (établissements ni ouverts à tous les vents ni
repliés sur eux-mêmes) ont montré le lien étroit
entre la qualité du bâti et le bien-être pédagogique.
Un travail de repérage des critères de qualité
a été fait. Il porte sur :
- une réflexion sur les espaces (salles de classe, lieux de
travail pour les enseignants, lieux de réunion, ...) ;
- la conception de la circulation dans les collèges (couloirs,
escaliers, espaces de dégagement) ;
- les lieux de vie (CDI, réfectoire, sanitaires) ;