ENCART B.O.
n°15 du 11-4-2002
Principes
et modalités d'organisation de la deuxième année de formation
des enseignants et des conseillers principaux d'éducation stagiaires
(plan
de rénovation de la formation des
enseignants du 27 février 2001)
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Principes et modalités
d'organisation de la deuxième année de formation dans les IUFM
(plan de rénovation de la formation des enseignants du 27 février
2001)
C. n° 2002-070 du 4-4-2002
(NOR : MENS0200778C)
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Cahier des charges de la deuxième
année de formation
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Annexe : éléments
d'aide à la réalisation du cahier des charges
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Principes et modalités
d'organisation de la deuxième année de formation dans les IUFM
C. n° 2002-070
du 4-4-2002
NOR : MENS0200778C
RLR : 438-5
MEN - DES A13
Réf. : Plan de rénovation
de la formation des enseignants du 27-2-2001
Texte adressé aux directrices et directeurs d'institut universitaire de
formation des maîtres ; aux rectrices et recteurs d'académie
o Dans
les années à venir, le service public de l'éducation nationale
aura l'impérieuse nécessité de renouveler la moitié
de son corps enseignant tout en mettant en uvre les conditions d'une école
de l'exigence, exigence de réussite, exigence d'adaptation et d'intégration,
exigence d'efficacité.
La formation des enseignants
et des conseillers principaux d'éducation est une condition de la réussite
de ces exigences ; la richesse des réflexions et la somme des productions
dans ce domaine depuis 1989, du rapport Bancel en passant par les tables rondes
de 1998, le rapport Cornu/Brihault, le rapport Bornancin, le rapport de synthèse
des évaluations du CNE, sans oublier les rapports sénatoriaux, de
l'inspection générale, de l'Académie des sciences et les
contributions de spécialistes, d'intellectuels et des organisations syndicales,
démontrent l'intérêt de tous pour placer la formation au cur
de l'évolution du système éducatif.
Le plan de rénovation
du 27 février 2001 et les travaux conduits depuis, notamment ceux de la
commission Meirieu sur le cahier des charges de la deuxième année
en IUFM, ont permis d'actualiser la réflexion en s'appuyant sur les acquis
de dix ans de fonctionnement des IUFM.
La circulaire et son cahier
des charges annexé fixent les principes et les modalités d'organisation
de la deuxième année de formation dans les IUFM qui devront s'appliquer
à la rentrée 2002.
Le champ d'application de
ce texte circonscrit à la deuxième année de formation en
IUFM s'intègre dans l'économie générale du plan de
rénovation conçu comme un continuum
qui prend sa source dans le
cursus universitaire et se prolonge tout au long de la vie professionnelle, en
respectant une nécessaire progressivité dans la construction de
l'identité professionnelle de l'enseignant.
La mise en uvre de cette
rénovation exige une mobilisation de tous les acteurs, recteurs, directeurs
d'IUFM, présidents d'universités, IA-DSDEN, personnels de direction,
corps d'inspection, formateurs d'IUFM, formateurs de terrain, enseignants en double
affectation, enseignants chercheurs, enseignants titulaires, étudiants,
enseignants stagiaires et représentants des personnels, chacun agissant
de manière complémentaire et cohérente au service de l'intérêt
général.
La formation vise à
assurer les quatre grandes mutations que les stagiaires doivent opérer.
Devenir un spécialiste
des apprentissages scolaires
Passer de la position de celui
qui apprend à celui qui fait apprendre exige de la part du stagiaire un
changement de perspective : la priorité n'est plus à l'appropriation
personnelle des savoirs mais à la transmission de ceux-ci à d'autres,
qui devront eux-mêmes se les approprier. Transmettre implique de se placer
"du côté de celui qui doit apprendre" et dont on ignore, le plus
souvent, les motivations, les blocages. Cette mutation impose une approche différente
des "savoirs académiques" (du savoir universitaire au savoir enseigné)
et une réflexion critique sur l'efficacité des situations d'apprentissage
mises en uvre auprès des élèves.
Accéder au statut
de fonctionnaire du service public d'éducation
Avec la réussite du
concours, l'étudiant devient un fonctionnaire stagiaire : il doit, tout
à la fois, s'inscrire dans un projet collectif incarné par des textes
officiels issus de la légitimité démocratique et apprendre
à exercer ses droits au sein d'une équipe tout en faisant preuve
d'initiative pédagogique. Un travail sur la notion de service public, une
explicitation des droits et des devoirs du fonctionnaire, devraient notamment
lui permettre de percevoir les finalités des innovations institutionnelles
dont il est partie prenante et identifier les espaces où il pourra exercer
son initiative.
Prendre en charge la dimension
éducative du métier
La transmission des savoirs,
axe essentiel du métier d'enseignant est inséparable d'une dimension
éducative plus large que le stagiaire doit progressivement prendre en charge
: enseigner aujourd'hui signifie aussi être attentif à la fonction
d'intégration de l'école républicaine. Cet apprentissage
passe notamment par un travail précis sur la question de la loi et des
règles, sur l'orientation, élément structurant de la scolarité
de tous les élèves.
Apprendre à connaître
et à comprendre la diversité des contextes et des réalités
scolaires
La découverte du monde
scolaire et du métier d'enseignant dans sa diversité constitue un
enjeu essentiel pour la formation. Assurée par des enseignements, mais
aussi par d'indispensables mises en situation, dans des écoles ou des établissements,
la réflexion qui accompagne ces expériences permet par exemple de
travailler sur les représentations de chacun, d'éclairer des observations,
dans le but d'éviter de se projeter dans un futur métier à
partir de certitudes ou de points de vue insuffisamment explicités.
La deuxième année
de formation en IUFM doit se construire autour de deux principes :
- une formation professionnelle
d'adultes à caractère universitaire ;
- une formation fondée
sur l'alternance.
Elle poursuit l'objectif de
faire acquérir au futur enseignant, dans sa mission générale
d'éducation, les compétences professionnelles de base, à
savoir une capacité à construire, conduire, évaluer et analyser
des situations d'apprentissage et d'enseignement.
Établissement d'enseignement
supérieur engagé dans une démarche contractuelle avec l'État,
l'IUFM dispose d'une grande latitude pour mettre en uvre les démarches
et modalités de formations respectant les lignes de force énoncées
ci-après.
1) Une formation professionnelle d'adultes à caractère
universitaire
La deuxième année
de formation doit autant que la première année d'IUFM être
conçue par l'institution et vécue par le stagiaire comme une étape
essentielle entre le cursus universitaire et l'entrée dans le métier.
L'origine diverse des lauréats
des concours doit conduire l'IUFM à mettre en uvre des dispositifs
de repérage des acquis afin de déterminer les besoins des stagiaires
au regard des exigences de leur future profession et de leur proposer des parcours
individualisés de formation.
Cela exige un engagement réciproque
entre les deux parties.
L'IUFM s'engage à placer
le stagiaire au centre du dispositif en position d'acteur adulte responsable de
sa formation.
Pour ce faire, l'organisation
de la deuxième année doit notamment s'attacher à :
- expliciter au stagiaire
les compétences qu'il doit acquérir en fin de formation, ce que
l'institution est en droit d'attendre de lui en référence aux textes
relatifs aux missions du professeur (circulaire n° 97-123 du 23 mai 1997),
au référentiel de compétences du professeur des écoles
(note de service n° 94-271 du 16 novembre 1994) et de son statut de fonctionnaire
stagiaire du service public de l'éducation nationale ;
- construire des parcours
de formation adaptés à la diversité des stagiaires concernés,
privilégiant le travail en groupe, l'analyse des pratiques, la préparation
et l'exploitation systématique de tous les stages ;
- organiser des modes de relation
entre formés et formateurs analogues à ceux pratiqués dans
les troisièmes cycles universitaires ;
- mettre en place des méthodes
de travail que le stagiaire aura à développer avec ses élèves
(travail en groupe, recherche documentaire, démarche de projet...), avec
ses collègues (travail en équipe, en interdisciplinarité...)
et avec d'autres partenaires ;
- offrir au stagiaire des
plages horaires suffisantes pour faciliter le travail personnel, la prise de distance
réflexive et critique, la recherche documentaire et l'utilisation des ressources
offertes par les technologies de l'information et de la communication ;
- distinguer clairement la
période pendant laquelle l'évaluation formative accompagne les évolutions
du stagiaire de celle où l'IUFM établit le bilan terminal de la
formation ;
- réguler la formation
du stagiaire par la mise en place de bilans intermédiaires intégrant
tous les éléments de la formation - visites de stages, suivi du
mémoire, productions du stagiaire en liaison avec les enseignements et
son travail personnel ;
- éviter l'isolement
du stagiaire, notamment pendant les stages, en exerçant un encadrement
vigilant, structuré autour de dispositifs d'alerte, de remédiation
et de réajustement du parcours de formation ;
-concevoir un bilan de fin
de formation qui permette à chaque stagiaire de prendre conscience des
acquis réalisés en formation initiale et de s'inscrire dans une
perspective de formation continuée.
Le stagiaire, informé
de ses droits et obligations, des stratégies mises en place par l'IUFM
pour contribuer à sa réussite et des finalités de sa formation,
s'engage lui, sur un projet de formation négocié avec les équipes
de formateurs dans l'esprit d'une démarche contractuelle qui le conduit
à s'impliquer dans l'apprentissage de son métier et à assumer
ses responsabilités éducatives.
Cela demande de la part du
stagiaire un réel investissement personnel pour :
- mobiliser au sein de son
parcours de formation des savoirs universitaires ;
- établir des liens
entre les connaissances ;
- développer sa capacité
de réflexion sur l'organisation et la transmission des savoirs ;
- intégrer le fait
que son activité professionnelle s'exerce au sein d'un service public ;
- s'investir dans des productions
écrites, orales et multimédias, individuelles ou collectives, évaluées
ou non ;
- apporter sa participation
à l'évaluation des formations assurées et proposer des éléments
d'évolution ;
- et surtout tirer profit
de ses expériences pratiques de stage (à l'occasion en particulier
du travail en groupe d'analyse des pratiques).
2) Une formation professionnelle s'appuyant sur le principe
de l'alternance
La dimension professionnelle de la formation initiale des enseignants est fondée
sur une articulation entre des périodes de stage, moments de pratique dans
une classe, dans le contexte d'une école, d'un établissement et
des temps de formation hors de la classe, permettant au futur enseignant, d'acquérir
progressivement une démarche réflexive.
Au cours de cette deuxième
année, la formation se déroule, pour des temps limités, dans
des lieux distincts :
- à l'IUFM, pivot de
la formation, lieu de ressources, de construction de compétences, d'interrogation
et d'analyse des pratiques, de développement d'une identité professionnelle
;
- sur des "terrains", lieux
de formation, où les débuts d'une pratique (dans la classe, l'école,
le collège ou le lycée, en pratique accompagnée ou en responsabilité)
rencontrent les conditions réelles de la vie professionnelle sans lesquels
il ne saurait y avoir de véritable formation au métier ;
- dans des cadres professionnels
autres (en entreprise, à l'étranger ou dans des structures artistiques,
culturelles, sportives).
Il revient alors aux professeurs
stagiaires de s'approprier des lieux d'exercice, des temporalités différentes
et d'entrer en contact avec de nombreux interlocuteurs. Dans cet esprit, les IUFM
développeront une organisation permettant d'éviter une juxtaposition
de modules et de sessions de stages au profit d'une formation plus intégrée
dont les objectifs sériés et progressifs et les modalités
d'évaluation seront portés à la connaissance des stagiaires
et explicités dès le début de l'année.
D'une manière générale,
un dispositif en alternance devrait permettre :
- au stagiaire d'articuler
les moments de la formation et les activités spécifiques qui s'y
rattachent ;
- aux équipes de formateurs
de fédérer leurs compétences et d'aider à la construction
de la cohérence de la formation.
a) Le stage en responsabilité
: élément central de la formation
Le plan de formation de l'IUFM
doit mettre en évidence une organisation de l'année du stagiaire
clairement centrée sur la préparation, l'accompagnement, l'exploitation
et l'analyse des périodes de stage en responsabilité.
Tout au long de l'année,
il revient à l'IUFM de réunir les conditions de la réussite
de chaque stagiaire en stage de responsabilité en veillant notamment à
:
- proposer un stage de pratique
accompagnée à effectuer dans une école, un établissement
de réalité scolaire très différente de celle du stage
en responsabilité ;
- définir les missions
des formateurs durant le stage en responsabilité (visites conseils, d'évaluation)
et prévoir très tôt dans l'année les "dispositifs d'alerte",
d'aide et de soutien en cas de difficulté repérée ;
- définir un dispositif
de suivi des stagiaires par des équipes pluricatégorielles (maîtres-formateurs,
formateurs en IUFM, conseillers pédagogiques...). Ceci implique en particulier
que les formateurs de terrain interviennent régulièrement et en
pleine responsabilité dans la formation à l'IUFM (notamment dans
les ateliers de pratiques professionnelles...) et que les formateurs IUFM s'investissent
sur le terrain.
b) Les moments d'analyse
et de réflexion
Il est essentiel de prévoir
des temps de réflexion permettant d'une part, de comprendre, d'analyser
la pratique et d'autre part, de l'enrichir en permanence pour la faire évoluer
; cette réflexion doit trouver sa place :
- dans les enseignements disciplinaires,
interdisciplinaires et transversaux ;
- dans les activités
permettant de "capitaliser" des informations, des savoirs construits, des démarches,
des outils, de mobiliser des ressources qui seront réinvesties et testées
dans la classe (activités directement liées à la préparation,
à l'exploitation des stages) ;
- dans les analyses d'expériences,
(réussies ou non) visant à modifier et à améliorer
les gestes professionnels et les représentations du métier.
Conduits généralement
par petits groupes, ces moments de formation, ont pour objectif :
- d'identifier, d'analyser
et de résoudre "des problèmes professionnels" ;
- de relier les apprentissages
faits sur les lieux de formation et de les mettre en perspective ;
- de se doter de repères
conceptuels, méthodologiques, éthiques en vue de faire des choix
;
- de dégager le caractère
multiple et hétérogène du métier d'enseignant et d'appréhender
sa complexité.
Ces groupes contribuent à
l'apprentissage progressif du travail en équipe et favorisent la construction
d'une attitude d'analyse critique des situations et des pratiques.
L'analyse de situations professionnelles
se nourrit de l'apport des sciences humaines, en particulier de la psychologie
de l'enfant et de l'adolescent, des savoirs relatifs aux processus d'apprentissage.
Il revient aux équipes
de formateurs de préciser le(s) cadre(s) théorique(s) retenus et
les modalités les plus adaptées au bon fonctionnement de ces ateliers,
dans la mesure où les modèles sont nombreux et les exemples de mise
en uvre très contrastés.
La plupart des IUFM innovent
et expérimentent déjà dans cette voie ; cet élément
dynamique doit, à partir des expériences conduites, favoriser à
terme une valorisation des réussites.
La mise en uvre d'une
formation rénovée sera accompagnée par un ensemble de mesures
relatives à la formation des formateurs qui feront prochainement l'objet
d'un texte national.
Tous les IUFM, qu'ils soient
ou non engagés dans une vague contractuelle sont concernés par les
modifications visant à rénover la formation des enseignants.
Des avenants aux plans de
formation seront envoyés à la direction de l'enseignement supérieur
pour le 30 juin 2002.
Ces avenants, conçus
sous la forme d'une courte note accompagnée de tableaux présentant
le calendrier de formation du stagiaire, synthétiseront d'une part, les
modifications que les IUFM mettront en place dès la rentrée 2002
et d'autre part, les annonces des chantiers qui seront amorcés ou approfondis
au cours de l'année 2002-2003 afin de poursuivre la mise en uvre
de la rénovation, annoncée le 27 février 2001.
Il est utile de préciser
que les éléments du cahier des charges s'appuient sur un grand nombre
de principes déjà connus, énoncés dans les nombreux
travaux et rapports diffusés (à titre d'exemple les rapports Bornancin
et Meirieu restent consultables par tous les formateurs sur le site du ministère
- http://www.education.gouv.fr ) et dans les textes fondateurs définissant
la formation en IUFM (parcours individualisé, diversification des modalités
de formation, collaboration des formateurs de terrain, intégration des
TICE, maîtrise de la langue...)
Formation professionnelle
d'adultes à caractère universitaire fondée sur le principe
de l'alternance, la deuxième année d'IUFM vise à armer les
stagiaires pour leur permettre de faire face à la diversité des
situations qu'ils pourront rencontrer afin d'assurer "les missions et les objectifs
fixés par la nation" par la loi d'orientation sur l'éducation et
son rapport annexé du 10 juillet 1989.
Cette circulaire annule
et remplace
les circulaires n° 91-202
du 2 juillet 1991, n° 91-263 du 30 septembre 1991, n° 92-137 et n°
92-138 du 31 mars 1992, n° 92-223 du 30 juillet 1992, n° 92-303 du 22
octobre 1992, n° 93-010 du 6 août 1993 et n° 94-26 du 14 novembre
1994 relatives aux contenus et à la validation des formations organisées
par les IUFM.
Pour le ministre de l'éducation
nationale
et par délégation,
La directrice de l'enseignement
supérieur
Francine DEMICHEL
CAHIER DES CHARGES DE LA DEUXIÈME
ANNÉE DE FORMATION
La deuxième année
d'IUFM organise, dans les meilleures conditions possibles, l'interaction entre
les situations de terrain et les apports de tous ordres : elle permet que des
problèmes rencontrés dans les écoles, les établissements
et les classes puissent être étudiés dans des cadres où
l'analyse est possible, où des apports disciplinaires, transversaux et
techniques, seront proposés. En travaillant avec l'ensemble des acteurs
de la formation - ses pairs, les professeurs, les formateurs de terrain, les chefs
d'établissement, les conseillers principaux d'éducation - , le stagiaire
pourra ainsi réinvestir, questionner, évaluer ces différents
apports, démarche qui constitue la matière même de la formation.
Les principes transversaux
de la formation
Afin de répondre aux
exigences d'une formation de qualité et de promouvoir auprès de
tous les publics concernés implication et engagement personnels, quelques
principes simples guideront l'élaboration par chaque IUFM des contenus
et des modalités de la formation de deuxième année pour le
premier et le second degrés.
La maîtrise approfondie
des contenus disciplinaires, didactiques et pédagogiques spécifiques
à chaque niveau d'enseignement ne
peut être qu'un objectif de formation à long terme. Il convient donc,
en formation initiale, de choisir, en les argumentant, quelques grandes priorités,
en décidant, dans le cadre d'une réflexion concertée de renvoyer
certains développements au-delà de la deuxième année
d'IUFM, voire de préfigurer des parcours de formation continue.
La répartition des actions
de formation mettra à
profit les 36 semaines de l'année scolaire. Une formation d'adultes préparant
à un métier implique un engagement de chacun qui dépasse
largement la seule période couvrant les actions évaluées.
La formation à la maîtrise
par les élèves de la langue française et de ses usages à
l'oral et à l'écrit constitue
l'une des priorités de la formation initiale des enseignants du premier
et du second degrés. Ainsi, conviendra-t-il de s'assurer :
- d'une part, que tout stagiaire
développe les compétences attendues dans ces deux domaines ;
- d'autre part, que chaque
futur enseignant soit en mesure (en fin de formation) de concevoir, de mettre
en uvre, d'évaluer, à tous les niveaux et dans le cadre des
différentes disciplines (premier ou second degré) des situations
et des activités d'apprentissage, permettant aux élèves d'exercer
"un savoir-lire", de produire un écrit, d'effectuer une intervention orale.
Les contenus de la formation
intègreront les apports
de la recherche afin de les mettre au service de tous les professeurs stagiaires
des premier et second degrés.
La complémentarité
des compétences apparaît
aujourd'hui indispensable pour former des professionnels de l'enseignement : les
contenus seront élaborés par des équipes pluricatégorielles
au sein desquelles les formateurs de terrain apporteront leur contribution.
Les dispositifs de formation
retenus dans chaque IUFM mettront
en évidence des modalités de formation et d'intervention variées
(cours, ateliers, groupes, travail autonome et/ou à distance, encadré
ou non). La diversité de ces dispositifs favorisera ainsi l'utilisation
par les stagiaires des technologies de l'information et de la communication et
des techniques documentaires.
D'une manière générale,
il s'agit d'éviter deux écueils : le morcellement de la formation
(perte de la vision globale et donc de la cohérence d'ensemble) et une
trop faible implication du stagiaire dans le processus de formation.
Les éléments
du triptyque de formation (stages, enseignements, travail personnel) soulignés
par le cahier des charges doivent contribuer à la réalisation des
objectifs énoncés dans la circulaire.
A - Les
stages
En deuxième année d'IUFM, les stages programmés par l'institut
sont de nature différente : tous les stagiaires bénéficient
d'un stage en responsabilité et d'un stage de pratique accompagnée.
À ces deux types de stages, s'ajoutent, pour les titulaires du CAPET, du
CAPLP et du concours de CPE, un stage en entreprise. Le principe d'une connaissance
progressive de réalités scolaires diversifiées doit guider
les IUFM dans l'organisation de l'année. Il convient notamment de proposer
aux stagiaires du second degré général un court stage de
sensibilisation dans une école et aux futurs professeurs des écoles
un court stage de sensibilisation en collège.
Les objectifs spécifiques,
les compétences attendues des stagiaires, les modalités d'aide et
d'évaluation de chacun des stages, doivent être clairement définis
(document de référence écrit, charte...) et portés
à la connaissance des stagiaires dès le début de l'année.
Le stage en responsabilité
Organisé selon des
modalités différentes dans le premier et dans le second degré,
le stage en responsabilité prend appui sur un réseau d'écoles
et d'établissements d'accueil et constitue un élément central
de la formation de deuxième année. Le stagiaire travaille dans sa
classe avec l'appui du maître-formateur (premier degré) ou du conseiller
pédagogique (second degré) ; il exerce, pour un temps donné,
en pleine responsabilité. À ce titre, il participe à l'ensemble
des activités de l'école, du collège, du lycée (concertations,
conseils...). Il rencontre, dans l'école, l'établissement, les différentes
instances ou partenaires avec qui il sera amené à travailler dès
l'année suivante (réseau d'aides spécialisées aux
élèves en difficulté - RASED - le conseil de la vie lycéenne
, les équipes de la santé scolaire...).
À ces éléments
transversaux s'ajoutent des éléments liés à la spécificité
de chaque degré d'enseignement.
Dans le premier degré,
le stage en responsabilité
est d'une durée totale de 9 semaines, il comprend 3 sessions, devant s'effectuer
dans la mesure du possible, dans chacun des 3 cycles de l'école primaire.
Programmée dans le but de faciliter un travail en amont et en aval, l'organisation
doit prendre en compte et définir :
- la durée des différentes
périodes et leur répartition sur l'année ;
- la progressivité
des exigences précisées pour chacune des sessions ;
- le statut des traces écrites
demandées ou produites par les stagiaires et les formateurs durant les
stages (cahier de bord, préparations, analyse de sa propre pratique, bulletin
de visite...).
Dans le second degré,
le stagiaire assure un service
tout au long de l'année ; ainsi, dès le jour de la rentrée,
il assure une responsabilité éducative et pédagogique. Cette
situation induit la mise en uvre d'une forte interaction entre l'expérience
en situation et la formation à l'IUFM, en particulier :
- la présentation à
l'IUFM de la formation et de ses enjeux le plus tôt possible au moment de
la rentrée afin que le stagiaire connaisse très rapidement le formateur
chargé de son suivi. Cette modalité d'anticipation permet par ailleurs
à chacun de fixer les modes de travail les plus pertinents (contacts réguliers,
facilités notamment par le courrier électronique) ;
- l'accompagnement par les
conseillers pédagogiques et les professeurs d'IUFM des premières
semaines d'exercice ; durant cette période, les formateurs privilégient
les réponses aux questions urgentes et les aides à la "prise en
main" d'une classe, dans des contextes spécifiques, dans le cadre d'un
enseignement disciplinaire ;
- l'affectation des stagiaires
en responsabilité principalement dans les collèges, à l'exception
de certaines disciplines (philosophie, sciences économiques et sociales,
spécialités enseignées en lycées technologiques et
professionnels). L'expérience montre qu'une affectation de plusieurs stagiaires
dans le même collège facilite le travail entre pairs et contribue
à lutter contre l'isolement. De même, la présence du conseiller
pédagogique dans l'établissement d'affectation du stagiaire contribue
à la réussite du stage.
De manière complémentaire,
le stage de pratique accompagnée se déroulera prioritairement dans
les lycées.
Concernant les conseillers
principaux d'éducation, ils sont principalement affectés dans les
collèges auprès d'un collègue conseiller principal titulaire.
Le stage de pratique accompagnée
Organisé sur une période
en continu ou de manière "filée", dans des écoles ou un établissement
présentant une réalité scolaire différente de celle
rencontrée durant le stage en responsabilité, ce stage a pour objectif
d'offrir au stagiaire, après une période d'observation, un terrain
d'exercice où la conduite de la classe et sa préparation sont guidées
par les conseils du maître-formateur, d'un conseiller tuteur, titulaire
de la classe, puis évalués, dans le cadre d'une évaluation
formative.
Le stage en entreprise
Composante obligatoire de
la formation des professeurs d'enseignement général de lycée
professionnel comme des professeurs d'enseignement technologique et professionnel
et des conseillers principaux d'éducation, le stage en entreprise, dont
l'objectif général est la connaissance du milieu économique
et professionnel, doit faire l'objet d'un projet (étude à caractère
technique et pédagogique) qui sera pris en compte dans la validation de
l'année de formation.
Le stage en entreprise doit
viser en particulier :
- une connaissance de la "réalité"
des acteurs de l'entreprise ;
- une réflexion sur
la mise en cohérence de la formation à partir de la rencontre avec
les tuteurs des entreprises ;
- une découverte des
caractéristiques et de la nature des produits fabriqués ou des services
offerts par l'entreprise.
Pour les futurs professeurs
de l'enseignement technologique et professionnel, ce stage doit être l'occasion
de travailler notamment sur tous les éléments destinés à
aider les élèves dans la préparation, le déroulement
et l'exploitation de leur période de formation en entreprise (PFE), dans
le cadre de l'alternance.
Dans la mesure du possible,
le stagiaire d'une discipline générale de lycée professionnel
effectue le stage en binôme avec un collègue de l'enseignement professionnel
et technologique. La durée du stage est variable - selon le profil et l'expérience
du stagiaire - et un contrat de stage définit d'une part, les droits et
les devoirs du stagiaire au sein de l'entreprise, d'autre part, les responsabilités
et la mission de l'entreprise durant cette période de formation.
Par ailleurs, tous les stagiaires
du second degré sont susceptibles d'effectuer un stage en entreprise, si
les conditions de formation définies par l'IUFM le permettent. Dans l'hypothèse
où ce stage est proposé à tous, il est alors intégré
à la validation de l'année.
Le stage école pour
les stagiaires du second degré, le stage collège pour les professeurs
des écoles
La programmation d'un stage
d'environ une semaine, organisé en continu ou de manière "filée",
en collège pour les futurs professeurs des écoles, à l'école
primaire pour les stagiaires du second degré vise une meilleure connaissance
des publics scolaires, de la continuité des apprentissages et des principales
problématiques transversales.
Pour les stagiaires du second
degré général, un stage en lycée professionnel, en
lycée technologique ou dans une section d'enseignement général
et professionnel adapté (SEGPA) de collège peut se substituer au
stage école.
Par ailleurs, les IUFM pourront
proposer aux stagiaires, dans le cadre d'une formation intégrée,
un stage à l'étranger, un stage dans une structure artistique, culturelle
ou sportive, un stage dans une structure administrative hors de l'éducation
nationale (stagiaires documentalistes).
B - Les enseignements
Les contenus de formation élaborés par l'IUFM visent à donner
du sens au métier dans lequel s'engagent les stagiaires.
Chaque IUFM a pour mission
de définir, en référence aux objectifs nationaux retenus
pour la formation initiale, les contenus et les modalités adaptés
à la diversité des métiers de l'enseignement auxquels il
prépare. À cet effet, le plan de formation distinguera notamment
:
- les contenus communs à
aborder dans le premier et le second degrés (avec ou sans adaptation particulière
liée au niveau d'enseignement) ;
- les contenus spécifiques
à une filière ou à un public.
Les éléments
de formation développés ci-après ne constituent nullement
un découpage imposé mais davantage un ensemble de "repères",
au service d'un objectif global qui demeure l'éducation de tous les élèves
par la réussite dans les apprentissages : ces repères sont destinés
à guider les équipes de formateurs dans la définition des
contenus d'une formation initiale intégrée et cohérente.
Former un spécialiste
des apprentissages scolaires
Compte tenu de la formation
universitaire des professeurs stagiaires et des exigences des concours d'accès
aux métiers de l'enseignement, les contenus de formation s'inscrivent dans
deux logiques essentielles :
- une mise en perspective
des acquis disciplinaires ;
- une approche interdisciplinaire
et transversale.
L'approche disciplinaire,
didactique et pédagogique
La maîtrise des contenus
et des principaux outils didactiques spécifiques à chaque discipline
ou champ disciplinaire suppose de la part des formateurs de dégager, pour
la formation de 2ème année, quelques priorités en nombre
limité, en veillant à définir, à partir des programmes
scolaires (d'une classe, d'un cycle) :
- les notions fondamentales
et les compétences essentielles à acquérir ;
- les principaux obstacles
didactiques, source de difficultés d'apprentissage pour les élèves
;
- les principaux apports de
l'épistémologie et de l'histoire de la discipline.
La maîtrise des pratiques
pédagogiques liées à la conduite des apprentissages des élèves
suppose d'aborder plus particulièrement :
- la construction d'une situation
d'apprentissage et l'élaboration des documents nécessaires à
sa mise en uvre (progressions, préparations, supports, etc.) ;
- la conduite de la classe
(situation collective, par petit groupe, gestion du temps, place de la parole
de l'élève, de l'adulte, place de la "voix" de l'enseignant, gestion
de l'espace, place et usage par les élèves des outils technologiques,
en liaison avec les compétences requises et attestées par le brevet
informatique et internet (B2i), etc.) ;
- la prise en compte de la
diversité des élèves, la différenciation pédagogique
;
- le repérage, l'analyse
et le traitement de la difficulté d'apprentissage ;
- l'exploitation pédagogique,
intégrée dans la pratique de classe, des évaluations diagnostiques
nationales de CE2, 6ème (mises en place par la direction de la programmation
et du développement du ministère de l'éducation nationale)
;
- la pratique des exercices
de la "banque d'outils d'aide à l'évaluation" mis à la disposition
de toutes les classes de collège par la DPD... ;
- l'intégration dans
la pratique pédagogique de la discipline des ressources documentaires et
de la richesse des réseaux et du multimédia.
L'approche interdisciplinaire
et transversale
La démarche interdisciplinaire
vise notamment à :
- montrer les "passerelles"
entre divers domaines, comprendre la nature des liens qui les unissent ;
- présenter des notions
dans une continuité des apprentissages ;
- travailler (notamment en
formation commune) sur des thèmes fédérateurs qui s'appuient
sur des savoirs disciplinaires (l'éducation civique, juridique et sociale
(ECJS), les démarches proposées dans le cadre des itinéraires
de découverte au collège, des TPE - travaux personnels encadrés
- au lycée, des PPCP - projet pluridisciplinaire à caractère
professionnel - , en lycée professionnel).
Former un fonctionnaire
du service public d'éducation
Ce volet de la formation couvre
les savoirs et les savoir-faire permettant au stagiaire de comprendre les enjeux
de l'éducation aujourd'hui, de situer son action pédagogique et
l'exercice de sa responsabilité au sein du système éducatif.
Dans cette perspective, il convient d'aborder plus particulièrement :
- l'histoire et l'actualité
des valeurs de l'école républicaine ;
- des éléments
de philosophie et de sociologie de l'éducation (les enjeux de l'école
d'aujourd'hui et ses valeurs...) ;
- l'histoire et l'actualité
de la laïcité en relation notamment avec l'enseignement du fait religieux
;
- la responsabilité
du métier d'enseignant dans la classe, l'école, l'établissement
;
- la déontologie et
les enjeux éthiques dans l'exercice professionnel ;
- l'impact culturel, social,
juridique et économique de l'entrée dans la société
de l'information ;
- les droits et obligations
du fonctionnaire, dans un service public d'éducation ;
- le fonctionnement du système
éducatif (connaître la démarche de projet) ;
- la classe, l'école,
le collège : lieux d'interactions, de dialogues, de conflits.
Il convient de préciser
que ces éléments de formation doivent majoritairement être
intégrés à l'ensemble des volets de la formation développés
dans les paragraphes ci-dessus.
En outre, ils seront abordés
sous des formes variées (travail documentaire, entretiens, enquêtes,
rencontres, expériences personnelles ou collectives, études de cas,
enseignements disciplinaires, interdisciplinaires, etc), les formateurs s'appuieront
notamment sur les séances "d'analyses de pratiques" ou les séances
de formation commune au premier et au second degrés .
Former à la prise
en charge de la dimension éducative du métier
Si la fonction de transmission
demeure un élément central pour un enseignant, il doit aussi savoir
accompagner le parcours des élèves qui, progressivement apprennent
à trouver leur place et à faire des choix pertinents. Pour cela,
il est essentiel que tous les stagiaires découvrent les dimensions liées
à la construction et au développement de la personne dans l'école,
l'établissement, la société. Quelques axes prioritaires :
- des éléments
relatifs au développement et à l'évolution de l'enfant et
de l'adolescent (psychologie, physiologie, rythmes de vie) ;
- les connaissances nécessaires
à la communication et à la relation ;
- les lois, règles
et règlements dans l'institution scolaire, le respect, la discipline et
les sanctions (apprentissage de la citoyenneté...) ;
- le dialogue avec les familles
;
- les partenariats ;
- la prévention des
risques professionnels (enseignement technologique et professionnel) ;
- l'orientation, ses enjeux
(connaissance et valorisation des trois voies de formation), ses structures (place
du CIO...) ; le rôle du professeur principal ;
- l'insertion professionnelle
d'un élève dans le monde du travail ;
- les représentations
sociales, familiales, professionnelles de la femme et ses conséquences
(choix des parcours, métiers) ;
- la gestion de la mixité
scolaire.
Il convient d'aborder l'ensemble
de ces questions en s'appuyant largement sur des études de cas, sur les
ateliers d'analyses de pratiques, plus généralement sur les expériences
et les situations vécues ou observées dans les classes.
Former le stagiaire à
la connaissance des divers contextes scolaires
En formation initiale, chaque
stagiaire aura l'occasion de rencontrer pour la comprendre et l'analyser, la diversité
des réalités scolaires. Les différents stages, l'observation,
l'analyse de pratiques professionnelles, les enseignements proposés, le
travail réflexif que permet le mémoire professionnel, constituent
les principaux supports de la formation et de l'information sur ces questions.
Seront abordés principalement :
- la connaissance de la diversité
sociale et culturelle des situations scolaires (éléments de sociologie,
de philosophie de l'éducation...) ;
- la prévention et
la protection de l'enfant et de l'adolescent (sécurité routière...)
;
- l'accueil et l'intégration
des élèves handicapés ; les dispositifs d'adaptation et d'intégration
scolaires ;
- les spécificités
des écoles et établissements situés en zone ou réseau
d'éducation prioritaire.
La réflexion sur les
contenus et l'organisation de la formation initiale doit obligatoirement faire
apparaître les moments de formation commune dont l'objectif principal est
l'émergence d'une culture professionnelle commune à tous les enseignants
par-delà les spécialités, les disciplines et les niveaux
d'enseignement.
Cette formation commune peut
notamment s'appuyer sur une entrée disciplinaire (exemples : les évaluations
nationales en français, en mathématiques, au CE2, en 6ème
et leur exploitation pédagogique, le "comportement de lecteur", comment
le susciter et l'entretenir, la démarche expérimentale, etc), aborder
des sujets plus généraux relatifs à l'éducation, aux
publics scolaires, à l'environnement socio-économique, identifier
les disparités et les convergences d'approche entre les enseignements de
disciplines différentes pour les élèves d'une tranche d'âge
donnée, travailler sur la continuité des apprentissages, etc.
Dans tous les cas, il s'agit
d'offrir aux stagiaires des occasions de mettre en perspective des connaissances,
de rencontrer des réalités nouvelles, de travailler en équipe,
en choisissant "des objets de travail" pertinents et des modalités de formation
lui permettant là encore de s'impliquer (études de cas, confrontation
de pratique interdegrés...).
Enfin, les plans de formation
distingueront nettement les contenus développés dans une perspective
de formation de ceux dont l'objectif est essentiellement d'apporter une première
information sur le sujet. Loin de considérer cette information comme secondaire,
il convient au contraire d'identifier les thèmes prioritaires à
aborder, pour amorcer dès la formation initiale, au cours de demi-journées
banalisées de formation commune, un travail en liaison avec les principaux
partenaires concernés.
C - Le travail
personnel du stagiaire, le mémoire professionnel
Toute formation d'adultes
doit créer les conditions d'une implication forte de chacun dans l'ensemble
des volets proposés : ainsi, en formation initiale, convient-il de réserver
un temps suffisant affiché à l'emploi du temps, permettant à
chaque stagiaire de conduire, en autonomie, avec ou sans l'aide d'un formateur,
des travaux personnels, des projets, dont les modalités d'évaluation
seront clairement définis et contractualisées dès la rentrée.
Cette pratique de formation favorise notamment :
- les travaux en équipes
de stagiaires, d'origines disciplinaires différentes ;
- l'utilisation large des
ressources documentaires ;
- l'usage personnel des technologies
de l'information et de la communication ;
- les productions individuelles
et collectives évaluées ou non, et utilisées à des
fins de formation du groupe.
Dans le souci d'équilibrer
la formation, il serait souhaitable que chaque stagiaire puisse mettre à
profit ce temps de travail autonome (qu'il peut prolonger au-delà de son
temps de présence à l'IUFM) pour réaliser :
- le mémoire professionnel
;
- des travaux (partiellement
encadrés) en liaison avec l'ensemble des enseignements de la deuxième
année. (projet didactique et pédagogique, projet partenarial, par
exemple).
Dans la mesure où le
mémoire professionnel constitue pour l'ensemble des stagiaires l'un des
trois volets de la validation de fin de formation initiale, il est nécessaire
d'en préciser les objectifs, les principales caractéristiques et
les modalités pratiques de mise en uvre.
Le mémoire professionnel
: écrire pour analyser et penser sa pratique
Production écrite personnelle,
le mémoire professionnel associe une problématique pédagogique
élaborée à des éclairages théoriques, enrichis
de l'expérience auprès des élèves. Dans la mesure
où il impose le recul critique, l'étayage documentaire et l'entraînement
à une forme d'écriture longue, il représente l'aboutissement
de la démarche réflexive développée au cours de la
formation.
Ses principales caractéristiques
Le mémoire professionnel
doit faire l'objet dans chaque IUFM d'un cahier des charges, porté à
la connaissance des stagiaires et présentant les objectifs visés
par ce travail, les exigences attendues, les modalités du suivi et de la
soutenance, les critères de l'évaluation.
Parmi les qualités
attendues d'un mémoire qui pourront devenir autant de critères d'évaluation,
il convient de mentionner :
- la qualité de l'expression
écrite, la lisibilité : ce travail exige une véritable "écriture
filée", qui ne soit pas une juxtaposition d'alinéas et de documents.
Il doit comprendre tous les éléments "d'un écrit long" (introduction,
transitions, conclusion), articuler discours argumentatif, narratif et référentiel.
- la qualité de l'argumentation
: sans être un mémoire de recherche, le mémoire professionnel
doit s'efforcer de répondre aux critères d'une argumentation cohérente,
à savoir présenter des affirmations justifiées, envisager
des objections, contextualiser les conclusions, notamment.
La direction de mémoire
Pour réussir cet exercice
exigeant, tous les stagiaires doivent bénéficier d'une direction
de mémoire en présentiel et à distance. Faute d'un dispositif
d'accompagnement rigoureux, ce travail peut parfois devenir un exercice formel,
sans profit véritable pour la formation. Les directeurs de mémoire
doivent donc veiller aux choix des sujets, proposer un suivi efficace et faire
de la soutenance un moment impliquant fortement stagiaires et formateurs. Ils
favoriseront le regroupement des sujets autour de thèmes fédérateurs,
de façon à faciliter, en cours d'élaboration, le travail
en équipe, la dynamique des échanges entre stagiaires et le partage
des lectures.
Pour permettre un suivi plus
efficace, les exigences de la direction du mémoire seront contractualisées
(engagements réciproques explicités, calendriers des rencontres,
ateliers méthodologiques, échéancier des productions intermédiaires,
etc). Les étapes du travail sont jalonnées par des rencontres individuelles
; on peut aussi envisager des regroupements au cours desquels les stagiaires présenteraient
collectivement l'avancée de leur travail, les apports de leurs lectures,
etc.
Au cours de l'année,
une semaine totalement libre de toutes activités de formation à
l'IUFM est réservée à la réalisation par les stagiaires
du mémoire professionnel.
Le document final
Ce mémoire, de 50 000
signes environ (présenté sur support papier et numérique)
qui peut comprendre des éléments non textuels (production audiovisuelle,
enregistrement, productions d'élèves...) est un écrit formalisé
qui peut être réalisé collectivement ou individuellement.
Dans le cas de mémoires collectifs, la contribution écrite de chacun
doit apparaître nettement. Pour les stagiaires ayant bénéficié
d'un stage en entreprise, à l'étranger ou dans une structure hors
éducation nationale, le mémoire peut inclure cette expérience.
La soutenance
La soutenance qui s'impose
à l'ensemble des stagiaires est individuelle et publique, elle doit constituer
un temps fort de la formation.
D - Éléments
spécifiques à la formation des professeurs des écoles
La polyvalence du
professeur des écoles
Les professeurs des écoles
sont des maîtres polyvalents. Dès la première année
d'exercice, les débutants doivent être prêts à assurer
les enseignements à tous les niveaux de l'école primaire. Ainsi,
la notion de polyvalence qui s'attache à l'identité professionnelle
du PE constitue-t-elle pour la formation initiale un enjeu central qui doit faire
l'objet d'une réflexion entre les formateurs et d'une explicitation auprès
des stagiaires. Les contenus des enseignements, les démarches et les modalités
retenues doivent ainsi rendre compte de la diversité d'acception que recouvre
ce terme, de sa richesse mais aussi de sa complexité.
Dans cette optique, la formation
pourra s'organiser, parallèlement à l'entrée disciplinaire
toujours nécessaire, autour de chacun
des cycles de l'école primaire, en
veillant à :
- intégrer des éléments
relatifs à la connaissance de l'enfant (psychologie, théories des
apprentissages ;
- développer avec précision,
pour l'ensemble des champs disciplinaires concernés, les éléments
de didactique et de pédagogie liés aux apprentissages à l'école
maternelle (le cycle 1).
La formation disciplinaire
doit être orientée vers les situations d'enseignement et d'apprentissage.
Elle doit avoir pour cur les apprentissages fondamentaux, - parler, lire,
écrire, rédiger, compter, calculer, résoudre des problèmes
mathématiques -. Elle doit aussi préparer le stagiaire à
la prise en charge des enseignements de toutes les disciplines et permettre l'appropriation
d'une dominante, parmi les trois champs suivants : les langues vivantes, les arts,
l'éducation physique et sportive.
Les enseignements fondamentaux
Les parcours obligatoires
de formation des professeurs stagiaires mettront en évidence, dans le cadre
d'un horaire renforcé, les dispositions retenues visant à développer
l'expression orale des élèves, l'enseignement de la langue écrite
et de la lecture. De manière complémentaire, les acquisitions de
la langue, à l'oral et à l'écrit, se construisent à
travers l'ensemble des activités scolaires et s'exercent dans tous les
domaines disciplinaires : les mathématiques, les sciences et la technologie,
l'histoire-géographie, l'éducation civique, les arts plastiques,
l'éducation musicale, l'éducation physique et sportive.
Dans le domaine des mathématiques,
le stagiaire devra être capable d'amener les élèves à
savoir compter, calculer, résoudre des problèmes, à acquérir
les concepts et maîtriser les processus de base figurant dans les programmes
scolaires en vigueur. On veillera également à l'application des
connaissances mathématiques dans les sciences, la géographie, l'EPS,
par exemple.
Les compléments de
polyvalence
Parallèlement aux enseignements
fondamentaux dont l'un possède une forte dimension transversale (la maîtrise
de la langue), l'ensemble des autres disciplines sera abordé d'une part,
sous l'angle des compléments disciplinaires nécessaires (notamment
pour les disciplines non choisies par le stagiaire parmi les options du concours)
et sera centrée, d'autre part, sur les activités de la classe :
dans le domaine des sciences par exemple, l'enseignant s'appuie sur une démarche
expérimentale d'investigation débouchant sur la construction de
savoir-faire et de connaissances ("La main à la pâte", plan de rénovation
de l'enseignement des sciences et de la technologie à l'école, nouveaux
programmes), sur les productions écrites et orales des élèves,
sur des supports variés pour atteindre les objectifs fixés.
L'acquisition obligatoire
d'une "dominante"
Les IUFM ont pour mission
de mettre en place "des dominantes de formation" à l'attention de tous
les professeurs des écoles stagiaires dans les domaines suivants : langues
vivantes, arts, éducation physique et sportive. Destinées à
permettre aux futurs enseignants d'acquérir une formation approfondie (au
plan disciplinaire, didactique et pédagogique) dans l'un de ces domaines,
ces actions de formation seront intégrées au plan de formation de
l'établissement. Dès la première année d'exercice,
les professeurs des écoles, titulaires de cette compétence particulière
la mettront au service d'une "polyvalence d'équipe". Ceci ne doit en aucune
façon remettre en question la nécessaire polyvalence du maître.
Introduite à titre
expérimental dans la majorité des établissements dès
l'année universitaire 2001-2002, cette mesure a permis aux équipes
de formateurs d'amorcer une réflexion approfondie sur la philosophie et
les principes d'une telle orientation et de réfléchir de manière
collégiale aux conditions pédagogiques et pratiques de sa mise en
uvre.
Il revient désormais
à chaque IUFM de définir des parcours de formation conduisant à
évaluer la "formation à dominante", en s'appuyant sur les orientations
suivantes :
- une inscription du dispositif
dans un continuum, entre l'amont (expérience acquise avant l'entrée
à l'IUFM) et l'aval. Les professeurs des écoles doivent pouvoir
poursuivre leur formation dans le domaine de la dominante choisie (ou dans une
autre) dans le cadre de la formation continue ;
- "un positionnement" du professeur
stagiaire, en début de formation ;
- l'élaboration d'itinéraires
individualisés (en partie) ;
- l'approfondissement disciplinaire,
didactique et pédagogique ;
- l'articulation des actions
spécifiques avec les stages, le mémoire professionnel ;
- la définition des
éléments de d'évaluation.
Le cadrage horaire de la
formation des professeurs des écoles
L'horaire annuel total de
la formation est d'environ 900 heures, dont la part encadrée ne doit pas
dépasser 450 heures.
Près d'un quart de
la formation des futurs professeurs des écoles est consacré à
l'enseignement de l'apprentissage du français .
L'année commence le
1er septembre, se termine le 30 juin et comporte 36 semaines d'activité
de formation.
La formation se poursuit au
mois de juin, après l'évaluation en vue de la validation. Cette
période est adaptée à la mise en uvre de certains éléments
de la formation.
Douze semaines (9 + 2 + 1)
sont consacrées aux différents stages.
Une semaine, laissée
totalement libre de toutes activités de formation à l'IUFM, est
réservée à la confection du mémoire professionnel.
Chaque semaine, deux
demi-journées sont réservées
au travail personnel (avec éventuellement des outils et des ressources
d'auto-formation, sur site ou à distance).
La valeur
moyenne recommandée des enseignements se décline de la manière
suivante :
- Enseigner la langue française
à l'école primaire :
didactique et pédagogie
de l'expression orale, de la langue écrite,
enseignement de la langue à
travers toutes les disciplines de l'école |
Environ 100 h
(dont au moins 20 h
d'analyses de pratiques
professionnelles) |
- Enseigner les mathématiques
à l'école primaire |
Environ 50 h
(dont au moins 10 h
d'analyses de pratiques
professionnelles) |
- Aborder les autres disciplines
de l'école primaire
(notamment les disciplines
non choisies au concours)
dans le cadre d'une formation à
la polyvalence et
en s'appuyant sur les 3 cycles de l'école primaire |
100 h |
- Acquérir obligatoirement
une dominante de formation :
à travers les stages , le mémoire professionnel,
des compléments de formation
(disciplinaire, didactique, pédagogique...)
Cet horaire ne concerne
que les compléments de formation.
|
50 h |
- Analyser les pratiques professionnelles,
préparer et exploiter,
les stages, présenter la méthodologie du mémoire professionnel
À cet horaire s'ajoutent
les 30 h minimum indiquées ci-dessus |
75 h
(+ 30 h minimum
indiquées ci-dessus) |
- Connaître l'école
et ses valeurs (éléments de philosophie ; la
déontologie du métier et du service public ; philosophie de la laïcité
;
l'histoire du fait religieux ; la responsabilité morale, civile et pénale
de l'enseignant)
|
30 h |
- Apprendre à maîtriser
"les outils" de l'enseignant (le corps, la voix
et les outils technologiques)
|
15 h |
- Apprendre à connaître
des réalités scolaires particulières (l'école
maternelle, la prise en charge de la diversité intégrant les questions
de l'adaptation et de l'intégration scolaire et la situation des enfants
intellectuellement précoces, l'enseignement en réseau d'éducation
prioritaire)
|
30 h |
Ces quatre derniers éléments
de la formation feront l'objet, pour partie, d'une formation commune avec les
professeurs stagiaires du second degré (voir plus bas)
L'éducation civique
constituera un élément
de formation dans chaque discipline. On s'inspirera ici des indications fournies
dans le nouveau programme des écoles.
E - Éléments
spécifiques à la formation des professeurs des collèges et
lycées
Les disciplines
Si les savoirs sont au cur
de l'exercice de la profession enseignante, l'enseignant n'en est pas moins un
praticien.
Dans cette optique, la discipline
doit être la matrice d'une professionnalité globale ; toutefois,
la formation doit, par complémentarité, intégrer également
les approches pluri disciplinaires et transversales indispensables à l'exercice
du métier d'enseignant.
C'est en effet en s'appuyant,
principalement sur la discipline de référence du stagiaire, et sur
les démarches pluridisciplinaires et transversales, que l'on travaillera
à bâtir pour l'avenir ses compétences professionnelles.
Le stagiaire devra notamment
se montrer capable de :
- maîtriser les savoirs
de référence des programmes scolaires ;
- savoir adapter sa formation
disciplinaire à l'évolution des connaissances en tirant les conséquences
des acquis de la recherche ;
- prendre en compte la nécessaire
dimension langagière de tout apprentissage quelle que soit la discipline
enseignée ;
- prolonger son approche disciplinaire
par des notions d'épistémologie et d'histoire de la discipline ;
- établir des liens
avec les disciplines connexes ;
- conduire une réflexion
critique sur la transposition d'objectifs de connaissance en contenus d'enseignement
;
- intégrer l'utilisation
des TICE à sa pratique pédagogique ;
- tirer profit de la bivalence
des PLP dans la construction des savoirs des élèves.
D'une manière générale,
la définition des contenus de formation doit nécessairement combiner
l'approche disciplinaire, éducative et citoyenne des enseignements. Dans
le même ordre d'idée, le futur enseignant devra être en mesure
de concevoir et de mettre en uvre, quelle que soit sa discipline et le niveau
d'enseignement, des situations d'apprentissage au cours desquelles, l'élève
sera amené à lire, à produire un écrit ou à
effectuer une intervention orale.
Le collège et les
dispositifs d'orientation
La spécificité
du collège doit être un temps fort de la formation des professeurs
des lycées et collèges de l'enseignement général.
Le collège constitue
en effet, non seulement le lieu où sont majoritairement affectés
les sortants d'IUFM, mais également un lieu de construction de l'identité
de l'élève, un niveau central de la perception de la continuité
éducative (liaison CM2/6ème) et des dispositifs d'orientation.
Les pratiques d'orientation
structurent la scolarité et le devenir des élèves ; à
ce titre, elles concernent tous les enseignants.
Dans la formation, il est
indispensable que les questions d'orientation soient abordées par les stagiaires
à travers une connaissance aussi bien des voies générales,
technologiques et professionnelles afin qu'ils soient en mesure de porter auprès
de leurs futurs élèves une image également valorisée
de celles ci (un stage en entreprise ou en lycée professionnel pour les
stagaires des disciplines d'enseignement général peut utilement
trouver sa place dans cette approche).
Par ailleurs, la fonction
de professeur principal doit être systématiquement appréhendée,
ainsi que le rôle des partenaires concernés, les parents et le monde
économique et social.
Cette formation s'appuie sur
des équipes pluricatégorielles intégrant des conseillers
d'orientation-psychologues, des chefs d'établissement, des professeurs
principaux et des conseillers principaux d'éducation.
Les certifications supplémentaires
La formation d'un enseignant
spécialiste des apprentissages et ouvert sur le monde n'exclut pas, en
fonction des cursus antérieurs, des expériences et pratiques personnelles
ou des appétences particulières d'offrir aux stagiaires des parcours
différenciés de formation, en dehors de la discipline de recrutement,
intégrant enseignements, stages et mémoire professionnel, notamment
dans les secteurs disciplinaires suivants :
Le français langue
seconde.
Les arts (hors arts plastiques,
éducation musicale et arts appliqués).
L'enseignement en langue étrangère
des disciplines non linguistiques.
L'objectif de ce dispositif
est de permettre la constitution d'un vivier de compétences dans les établissements
confrontés à des besoins spécifiques (sections européennes,
accueil des primo-arrivants, classes à projet artistiques et culturels).
Organisés pour des
stagiaires volontaires et disposant des prérequis universitaires nécessaires,
ces parcours pourraient déboucher sur une certification supplémentaire
qui reste à définir.
Dans un premier temps, cette
opération fera l'objet d'une expérimentation prenant appui sur des
dispositifs déjà mis en uvre dans certains IUFM et utilisera
les ressources existantes dans l'environnement universitaire et scolaire de l'IUFM.
Le cadrage de la deuxième
année des PLC, PLP, CPE, certifiés documentation et agrégés
Pour répondre aux impératifs
d'une formation intégrée évitant la juxtaposition des modules,
laissant du temps disponible aux stagiaires pour le travail personnel (recherche
documentation, mémoire professionnel), prenant en compte les parcours antérieurs
des stagiaires et permettant de leur offrir des temps de formation commune autour
d'objets de travail pertinents, les parcours-type de formation sont évolutifs.
L'année commence le
1er septembre, se termine le 30 juin et comporte 36 semaines d'activité
de formation.
La formation se poursuit au
mois de juin, après l'évaluation en vue de la validation. Cette
période est adaptée à la mise en uvre de certains éléments
de la formation.
1) Le stage en responsabilité
(élément central de la formation des stagiaires) correspond à
un volume horaire maximum de :
- 216 h sur l'année
pour les stagiaires du second degré des disciplines de l'enseignement général
;
- 432 h pour les certifiés
de documentation et les conseillers principaux d'éducation (stage en responsabilité
de 12 h par semaine) ;
- 360 h pour les stagiaires
certifiés en éducation physique et sportive (stage en responsabilité
de 10 h par semaine incluant les activités sportives) ;
- 288 h pour les stagiaires
de l'enseignement technologique et professionnel.
Ce volume horaire maximum
comprend le stage en responsabilité et le stage en entreprise ; il tient
compte de manière modulable des spécificités enseignement
général (bivalence), enseignement professionnel et enseignement
technologique (stage en responsabilité de 4 h minimum par semaine et stage
en entreprise de 8 semaines maximum)
2) L'ensemble des autres activités
de formation constitue le second bloc horaire dont le volume annuel maximum est
défini par référence aux maxima fixés ci-dessus pour
les stages en responsabilité et comprend selon les catégories concernées
:
- le stage de pratique accompagnée
(2 semaines en moyenne) ;
- le stage en entreprise (à
l'exception des stagiaires de l'enseignement technologique et professionnel pour
lesquels le temps consacré à cette modalité de formation
est inclus dans le premier bloc horaire) ;
- les autres stages (stages
en école, en lycée professionnel, technologique, SEGPA, stages dans
des secteurs hors éducation nationale, stages à l'étranger...)
;
- les activités de
formation (disciplinaires, générales, préparations et exploitations
des stages, analyses de pratiques, aide méthodologique à la conception
du mémoire professionnel) ;
Pour les stagiaires du second
degré qui bénéficient d'un volume maximum de formation de
216 h, celui-ci se décompose de la manière suivante :
2/3
du temps de formation (150 h environ) consacré aux approfondissements disciplinaires,
à l'histoire et l'épistémologie de la discipline, à
la didactique et la pédagogie de la discipline, à la dimension éducative
du métier, à la formation du fonctionnaire et à la formation
aux contextes d'exercice, à la méthodologie du mémoire professionnel,
au stage de pratique accompagnée, aux autres stages, à la préparation
et à l'exploitation des stages.
1/3
(70 h minimum) consacré à des "passages obligés" spécifiques
tels :
- l'analyse des pratiques
professionnelles ;
- la déontologie du
métier et du service public ; la philosophie de la laïcité
; l'histoire du fait religieux ;
- la maîtrise des outils
de l'enseignement (corps, voix et outils technologiques) ;
- l'adaptation et l'intégration
scolaire.
Ces derniers éléments
de formation seront proposés aux stagiaires :
- en partie sous la forme
d'une formation commune à tous les stagiaires de 1er et 2nd degré
;
- en partie sous la forme
d'une formation spécifique mise en rapport avec la discipline.
3) Le troisième bloc
horaire correspond au temps laissé disponible au stagiaire pour le travail
personnel et doit inclure la rédaction du mémoire professionnel
(une semaine laissée totalement libre de toutes activités de formation
à l'IUFM est réservée à la confection du mémoire
professionnel), la réalisation de productions écrites, les recherches
documentaires ainsi que la possibilité de suivre des enseignements optionnels
qu'il aura choisis en fonction de son projet de formation, des enseignements universitaires
proposés par l'université dans le cadre de la convention de rattachement,
des participations à des actions de formation continue inscrites dans le
PAF.
F - La validation
de la formation
La deuxième année
, qui constitue une année de formation professionnelle doit permettre à
l'institution de vérifier pour chaque stagiaire l'acquisition des compétences
nécessaires à l'exercice du métier pour lequel il a reçu
une formation initiale.
Le dispositif de validation
de la formation, préalable à la titularisation, doit nécessairement
combiner deux perspectives, celle des instituts universitaires de formation des
maîtres dont la responsabilité est de mettre en place une évaluation
des stagiaires en formation ; celle des représentants du ministère
employeur qui doivent disposer des informations suffisantes pour procéder
à la titularisation. Les deux instances concernées apporteront un
soin particulier à la mise en place de cette procédure en deux volets
(concertation, calendrier...) afin que soit réservé le maximum de
temps et de moyens à la formation même des stagiaires.
Le travail du stagiaire est
évalué tout au long de l'année selon une logique formative.
Cette modalité est complétée par un bilan terminal de la
formation portant sur :
- le stage en responsabilité
;
- le mémoire professionnel
;
- les enseignements.
1) La validation du stage
en responsabilité est
prononcée par un jury désigné par l'IUFM à partir
du résultat des différentes visites d'évaluation effectuées
par les formateurs. En cas de difficulté avérée, l'IUFM pourra
organiser une évaluation formelle (visite complémentaire) conduite
par des formateurs différents de ceux qui ont suivi le stagiaire et la
participation d'un membre des corps d'inspection.
2) le mémoire professionnel,
qui s'impose à l'ensemble des stagiaires de l'IUFM, fait l'objet d'une
présentation orale individuelle devant un jury désigné par
l'IUFM au sein duquel siège le directeur du mémoire. La soutenance
est publique.
3) Les aptitudes et l'acquisition
des connaissances (les enseignements)
sont appréciées par un jury désigné par l'IUFM.
La composition des trois jurys,
qui relève de la compétence de l'IUFM, doit assurer la séparation
entre les trois modalités d'évaluation et la pluralité des
avis (nombre suffisant et diversité des membres des jurys.
En effet, il est souhaitable
que les IUFM organisent les évaluations en recourant aux compétences
les plus variées (formateurs de l'IUFM de tous statuts, universitaires,
membres des corps d'inspection, enseignants en service partagé en double
affectation, maître-formateur, conseiller pédagogique, etc.).
Les modalités précises
d'évaluation de la formation pourront être très variées
; elles seront définies par le conseil d'administration qui pourra choisir
entre plusieurs formules telles que : la réalisation d'un projet pédagogique,
d'un projet partenarial, des éléments de contrôle en cours
de formation, un entretien élargi au moment ou à l'issue de la soutenance
du mémoire professionnel, etc. Cette dernière modalité pourra
notamment s'appliquer aux stagiaires qui assurent un service tout au long de l'année.
Il est rappelé que,
dans le cas de la formation au professorat des écoles, les professeurs
des écoles stagiaires qui ne seront pas titulaires du CLES niveau 2 ou
du DCL niveau 3 ou d'un équivalent, ou qui n'auraient pas choisi l'épreuve
de langues vivantes au concours, (ou y aura obtenu une note inférieure
à 10) suivront un enseignement de langues en deuxième année,
enseignement qui donnera lieu à une épreuve de niveau de langue
équivalent à celui du CLES niveau 2.
Cette épreuve sera
proposée par l'IUFM pour une période transitoire dans l'attente
de la généralisation du CLES niveau 2.
L'étudiant ou le stagiaire
doit obtenir la moyenne quel que soit le type d'épreuve qu'il passe.
Au moment de la validation,
les travaux produits par le stagiaire attesteront de l'utilisation ou de l'intégration
dans sa démarche auprès des élèves ou en formation,
des technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement (TICE).
À l'issue des trois
évaluations, une commission de validation dont la composition est arrêté
par le directeur d'IUFM prépare sur la base des rapports des trois jurys,
un rapport individuel sur chaque professeur stagiaire, précisant si la
scolarité a été jugée satisfaisante ou non et, dans
ce cas, s'il propose ou non une prolongation de la scolarité.
Conformément à
la loi n° 84-52 du 26 janvier 1984 sur l'enseignement supérieur, modifié,
les modalités d'évaluation doivent être arrêtées
dans chaque établissement au plus tard à la fin du premier mois
de l'année d'enseignement et ne peuvent être modifiées en
cours d'année.
Enfin, en application de l'article
1 de l'arrêté du 2 juillet 1991, l'ensemble du dispositif de validation,
arrêté dans les IUFM et répondant aux spécificités
propres de chaque établissement, doit être conçu comme un
élément non détachable du plan de formation ; à ce
titre, il est intégré aux procédures d'expertise et d'agrément
du plan de formation prévues dans le cadre de la politique contractuelle.
La commission nationale d'évaluation des plans de formation sera particulièrement
attentive au dispositif retenu et veillera à ce que deux écueils
soient évités : l'absence totale d'évaluation en dehors du
mémoire et du stage en responsabilité, et la lourdeur ou le morcellement
de l'évaluation.
La titularisation
Afin de respecter les contraintes
de gestion, les IUFM doivent transmettre les dossiers des stagiaires aux recteurs,
à une date à déterminer d'un commun accord.
C'est notamment à partir
de ces dossiers que les jurys académiques établiront la liste des
professeurs stagiaires qu'ils estiment aptes à la titularisation, conformément
aux textes réglementaires suivants :
- arrêté du 2
octobre 1991 modifié, relatif aux conditions de délivrance du diplôme
professionnel de professeurs des écoles ;
- arrêté du 18
juillet 1991 modifié, relatif à l'examen de qualification professionnelle
et au certificat d'aptitude au CAPES, CAPET et CAPEPS ;
- arrêté du 3
décembre 1992 modifié, relatif au certificat d'aptitude aux fonctions
de conseiller principal d'éducation ;
- arrêté du 12
mai 1999 modifié, relatif au certificat d'aptitude au professorat de lycée
professionnel.
Conformément aux textes
réglementaires en vigueur, l'évaluation de l'année de stage
effectuée par les professeurs agrégés de l'enseignement du
second degré relève de la compétence de l'inspection générale,
qui propose au recteur de l'académie, au vu d'une inspection dans la classe
du stagiaire, la titularisation.
Ces modalités particulières
de titularisation, différentes des autres corps (jurys académiques,
EQP, DPPE, certificat d'aptitude...) ne conduisent pas à exempter l'agrégé
stagiaire des modalités d'évaluation de la formation, qui, elle,
relève de la seule compétence de l'IUFM.
Dans le cadre d'une formation
d'adulte "contractualisée", il appartient donc à l'IUFM de s'assurer
que l'engagement du fonctionnaire stagiaire à suivre la formation proposée
et à s'impliquer dans toutes les composantes de son parcours "négocié"
recouvrent pour tout le monde la totalité des clauses du contrat.
Annexe
ÉLÉMENTS D'AIDE À
LA RÉALISATION DU CAHIER DES CHARGES
Rappel
des mots clés
Pour construire une formation
d'adultes à caractère universitaire fondée sur l'alternance,
les points forts du cahier des charges rappelés ci-après doivent
guider les évolutions des plans de formation :
- stratégies convergentes
des responsables académiques ;
- établissements scolaires
lieux de formation ;
- collaborations entre les
équipes de formateurs ;
- prise en compte de la diversité
des stagiaires ;
- diversification des dispositifs
de formation ;
- intégration et cohérence
des enseignements proposés ;
- circonscrire les "passages
obligés" et ouvrir des perspectives de formation continuée ;
- décloisonnement des
disciplines ;
- obligation de faire des
choix pour former à l'essentiel.
Des plans de formation
rénovés
La formation
doit répondre aux besoins de l'institution et des stagiaires.
L'importance de la place dans
le temps et la nécessité d'une diversification des catégories
de formateurs intervenants (réalité du travail en équipe)
obligent l'IUFM à construire un parcours de formation affichant délibérément
le positionnement du stagiaire au centre du dispositif de formation.
Ce plan, décliné
sur l'année, du 1er septembre au 30 juin, inclut de manière intégrée
les périodes de stages, de formations obligatoires et optionnelles, de
travail personnel du stagiaire, (la superposition des parcours par filières
permettant de repérer les moments consacrés aux formations communes),
identifie clairement les passages obligés (enseignements), les modalités
mises en place (ateliers, petits groupes, cours magistraux...) ainsi que le ou
les formateurs responsables.
Autour du triptyque retenu
(stages, enseignements, travail personnel) la présentation des maquettes
de formation devra intégrer ces éléments d'organisation spatiotemporelle,
d'équipes pluricatégorielles et de diversification des dispositifs.
Les plans de formation ainsi
conçus rendent immédiatement lisibles et compréhensibles
à partir du calendrier du stagiaire, les articulations proposées
en terme de modalités et d'acteurs :
Les acteurs
--------------------->
Formateurs IUFM
Enseignants en double affectation
Maîtres formateurs
Conseillers pédagogiques
Les enseignants chercheurs
Intervenants extérieurs
Enseignants en services partagés
|
|
Le calendrier
du stagiaire
-----------------------
La semaine d'accueil
Le repérage des acquis
La définition du parcours
Le travail personnel
1er période (conseils)
2ème période
(évaluation)
Bilans intermédiaires
Les stages
Préparation des stages
Exploitation des stages
Utilisation du mois de juin
Les enseignements obligatoires
Les options facultatives
Les convergences inter catégorielles
La validation
Bilan final de formation
|
|
Les modalités
<---------------------
Cours magistraux séminaire
Formation à distance
Travail autonome
Ateliers d'analyse de pratiques
Visites conseils tutorat
Tutorat électronique
Entretien personnalisé
Séances d'informations
|
|
Des outils à
élaborer
La mise en uvre
d'une formation d'adultes doit s'appuyer sur la conception d'outils facilitant
le suivi du parcours de formation, tels :
- le livret d'accueil du stagiaire
présentant l'IUFM et la formation dispensée ;
- le contrat ou projet de
formation élaboré avec le stagiaire pour fixer en commun les objectifs
de départ ;
- le carnet de bord pour assurer
le suivi et faciliter le lien entre les différents formateurs ;
- le bilan de formation listant
les compétences acquises, les contenus abordés en formation initiale
et ouvrant sur des développements ultérieurs.
Une stratégie académique unitaire
La mobilisation de tous les
acteurs nécessite de mettre en cohérence l'ensemble des partenariats
déjà formalisés, conventions avec les universités
de rattachement, contrats d'objectifs avec les recteurs, conventions avec les
EPLE (accueil des stagiaires, conseillers pédagogiques...), chartes départementales
avec les IA-DSDEN et les conventions ou accords bilatéraux passés
dans différents secteurs (formation à distance/CNED, enseignements
artistiques/DRAC, formations à l'astronomie/Observatoire de Paris, relations
internationales etc.).
Un document de synthèse,
récapitulation coordonnée de toutes les interactions indispensables
à l'efficacité de la formation, permettrait d'inscrire celle-ci
dans une logique de complémentarités académiques.
Il revient au recteur de s'assurer
notamment que les conditions de déroulement des stages répondent
du mieux possible aux exigences d'une formation de qualité ; ainsi convient-il
de rappeler le rôle primordial du recteur d'académie et de ses équipes
(corps d'inspection, chefs d'établissements) dans la mise en uvre
efficace et réussie d'une formation initiale des enseignants.
Calendrier
Les éléments
du cahier des charges s'appuyant sur des principes déjà connus et
le fait que beaucoup d'IUFM impulsent de manière dynamique des stratégies
de formation en phase avec les orientations ministérielles sans attendre
la publication de textes officiels, créent les conditions favorables pour
une application rapide des mesures visant à améliorer la formation
des maîtres.
De plus, la dimension universitaire
qui caractérise la formation en IUFM, l'imprégnation d'un esprit
de recherche garantissant le haut niveau de compétence, l'aptitude réactive
des formateurs et la capacité d'adaptation et d'anticipation des équipes
de direction, ne peuvent que faciliter la mise en place de cette rénovation.
L'exemple récent de
la mise en uvre anticipée des "dominantes de formation" pour les
professeurs des écoles démontre de manière positive l'ambition
qu'ont les IUFM de faire évoluer la formation des maîtres.
Il appartient désormais
de créer en interne les conditions d'un large débat avec l'ensemble
des équipes de formateurs autour du présent texte.
Celui-ci sera également
porté à la connaissance des stagiaires pour permettre des échanges
entre formateurs et formés sur les objectifs de la formation et les conditions
de sa réussite.
Les modifications apportées
aux plans de formations ainsi que celles programmées au cours de l'année
universitaire 2002-2003 seront envoyées à la direction de l'enseignement
supérieur pour le 30
juin 2002.
Le comité de suivi
de la rénovation de la formation initiale et continue des maîtres
organisera au cours de l'année universitaire 2002-2003 des séances
de travail sur la mise en place du nouveau dispositif afin que les évolutions
proposées puissent faire l'objet d'explications, d'échanges avec
tous les partenaires concernés, voire aboutir à de nouvelles propositions,
afin que le processus amorcé par le présent texte conserve toute
sa conception dynamique.
Lexique : sigles utilisés
IUFM :Institut universitaire
de formation des maîtres
CNE : Comité national
d'évaluation
IA-DSDEN : Inspecteur d'académie-directeur
des services départementaux de l'éducation nationale
TICE :Technologies de l'information
et de la communication pour l'enseignement
CAPES : Certificat d'aptitude
au professorat de l'enseignement du second degré
CAPEPS : Certificat d'aptitude
à l'ensei-gnement de l'éducation physique et sportive
CAPET : Certificat d'aptitude
au professorat de l'enseignement technique
CAPLP : Certificat d'aptitude
au professorat de lycée professionnel
CPE : Conseiller principal
d'éducation
RASED : Réseau d'aides
spécialisées aux élèves en difficulté
SEGPA : Section d'enseignement
général et professionnel adapté
PFE : Périodes de formation
en entreprise
PPCP : Projet pluridisciplinaire
à caractère professionnel
TPE : Travaux personnels encadrés
CM2 : Cours moyen deuxième
année
CE2 : Cours élémentaire
deuxième année
DPD : Direction de la programmation
et du développement (ministère de l'éducation nationale)
CIO : Centre d'information
et d'orientation
PE : Professeurs des écoles
PLC2 : Professeurs des lycées
et collèges deuxième année (professeurs stagiaires du second
degré en formation à l'IUFM)
PLP : Professeur de lycée
professionnel
EPS : Éducation physique
et sportive
EPLE : Établissement
public local d'enseignement
EQP : Examen de qualification
professionnelle
DPPE : Diplôme professionnel
de professeurs des écoles
CNED : Centre national d'enseignement
à distance
DRAC : Direction régionale
de l'action culturelle (ministère de la culture)
ECJS : Éducation civique,
juridique et sociale
B2i : Brevet informatique
et internet
CLES : Certificat de compétences
en langue de l'Enseignement supérieur