ORGANISATION
PÉDAGOGIQUE
DES ÉTABLISSEMENTS
Pilotage
et accompagnement des dispositifs relais : classes relais et ateliers relais
NOR : MENE0301107C
RLR : 523-3d
CIRCULAIRE N°2003-085
DU 16-5-2003
MEN
DESCO
DJEPVA Réf.
: code de l'éducation ; C. n° 98-120 du 12-6-1998 ; C. n° 99-147
du 4-10-1999 ; texte d'orientation du 8-6-2000 ; C. n° 2000-141 du 4-9-2000
; convention cadre du 2-10-2002 Texte adressé aux rectrices et recteurs
d'académie ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie, directrices
et directeurs des services départementaux de l'éducation nationale
; aux directrices et directeurs régionaux de la jeunesse et des sports
et aux directrices et directeurs départementaux de la jeunesse et des sports
Les
dispositifs relais participent à la lutte contre l'échec scolaire
et à la prévention de la marginalisation sociale.
Les modalités temporaires de scolarisation obligatoire
que sont ces dispositifs (classes et ateliers relais), constituent une orientation
fondamentale des actions conjointes mises en place par le ministère de
la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche, par le ministère
de la justice et les mouvements associatifs d'éducation populaire en direction
d'élèves en grandes difficultés.
La présente circulaire a pour objet de rappeler
les objectifs assignés aux dispositifs relais et d'apporter des précisions
quant à leurs modalités de mise en uvre.
I - Rappel des objectifs communs à tous
les dispositifs relais
Ils accueillent des jeunes sous obligation scolaire et permettent un accueil temporaire
adapté des collégiens en risque ou en situation de marginalisation
scolaire et sociale. Ils ont pour objet de réinsérer durablement
ces élèves dans un parcours de formation générale,
technologique ou professionnelle en les engageant simultanément dans des
processus de resocialisation et de réinvestissement dans les apprentissages
scolaires. Ils ont donc vocation à accueillir, au cours de l'année
scolaire, des élèves issus de l'ensemble des divisions de collège,
éventuellement de lycée. Selon le projet, ils sont implantés
dans ou hors les murs de l'établissement scolaire.
Ces élèves en risque de marginalisation
scolaire et sociale, ne sont pas de simples perturbateurs. Ce sont des adolescents
qui connaissent des situations familiales et sociales très complexes. Beaucoup
d'entre eux bénéficient ou sont susceptibles de bénéficier
d'un suivi éducatif par ailleurs.
Les motifs qui président à l'admission
d'un élève peuvent être liés à des difficultés
de déscolarisation, d'absentéisme, de comportement, d'incivilités,
de démotivation dans les apprentissages voire de passivité.
II - Modalités de pilotage
Au niveau local
Il est déterminant aujourd'hui d'assurer l'essor
du nombre de classes et d'ateliers relais.
Afin d'atteindre les objectifs assignés, il
convient de réaffirmer le rôle prépondérant du groupe
départemental de pilotage institué par la circulaire n° 98-120
du 12 juin 1998 et étendu par la convention cadre du 2 octobre 2002.
Ce groupe doit arrêter le schéma de développement
des dispositifs relais de manière à diversifier l'offre de structures
de cette nature et veiller à leur articulation au regard des publics potentiellement
concernés.
Il appartient au groupe départemental de pilotage
ou, le cas échéant, aux commissions locales qui en sont l'émanation,
de déterminer, pour chaque élève signalé, la solution
d'accueil la plus pertinente (classes ou ateliers), la durée de son séjour,
la nature du soutien et de l'accompagnement à mettre en place, les enseignements
dont il doit bénéficier, le type d'activités à lui
proposer en dehors du temps d'enseignement. Les dispositifs doivent accueillir
un nombre d'élèves qui ne pourra pas être inférieur
à 10 élèves par module ou dispositif sur l'année.
À ce titre, il conviendra de se rapprocher des
actions menées dans le cadre des projets éducatifs territoriaux,
en particulier des contrats éducatifs locaux (CEL), dans la mesure où
les objectifs généraux sont convergents. Ainsi, sera évité
l'isolement des jeunes accueillis dans les dispositifs relais pendant les périodes
où ils ne sont pas dans leur établissement scolaire.
Le groupe départemental de pilotage assure l'évaluation
des dispositifs relais. Un bilan annuel est réalisé et transmis
à l'administration centrale (direction de l'enseignement scolaire et direction
de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative) avant
le 1er juillet de l'année scolaire.
Au niveau national
Un groupe de suivi interministériel, associant
l'ensemble des partenaires collaborant dans ces dispositifs, sera destinataire
de la synthèse des évaluations et fixera pour l'année suivante
les perspectives de travail.
Un regroupement annuel, s'adressant aux correspondants
académiques et régionaux des dispositifs relais, permettra d'actualiser
les orientations, de confronter l'approche nationale aux réalités
locales et d'entendre des experts impliqués dans ces dispositifs.
Il importe également de préciser le mode
d'élaboration, d'instruction et de suivi des projets. Il convient en particulier
de souligner que les projets d'ouverture doivent, dès leur origine, associer
localement les services académiques et les services déconcentrés
de la jeunesse et de l'éducation populaire.
Afin d'assurer conjointement le suivi des projets d'ouverture,
un groupe de travail est constitué au niveau national. Il est composé
des représentants de la direction de l'enseignement scolaire et de la direction
de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative.
Les projets, qui doivent être transmis à
ces deux directions, ne sont examinés que s'ils sont accompagnés
du double avis, des autorités académiques d'une part, et des responsables
des services déconcentrés de la jeunesse, de l'éducation
populaire et de la vie associative, d'autre part.
III - Modalités de soutien et d'accompagnement
Les soutiens apportés aux dispositifs relais peuvent prendre la forme d'emplois,
d'heures ou de crédits. Les modalités d'attribution sont fixées
en annexe.
Le séjour en atelier relais ou en classe relais
doit permettre à l'élève de se réinvestir dans les
apprentissages scolaires et contribuer à leur donner du sens. À
cet égard, éducation à l'orientation et découverte
des métiers sont des champs à ouvrir aux élèves qui
fréquentent ces dispositifs. Une réflexion est actuellement menée
par trois groupes de travail nationaux (mathématiques, activités
scientifiques et technologiques, français) et vise l'identification des
savoirs dont l'acquisition nécessite des activités pédagogiques
adaptées qui ne peuvent être la simple répétition des
enseignements antérieurs. Cette réflexion pourra être élargie
ultérieurement à d'autres domaines d'enseignement.
Ces situations pédagogiques ne constituent pas
des modèles : elles ont pour objet d'offrir aux enseignants, aux instituteurs
spécialisés, aux éducateurs et aux animateurs des pistes
de réflexion et de production leur permettant de mettre en uvre une
pédagogie de questionnement des savoirs et de la manière de se les
approprier.
Par ailleurs, l'enquête menée depuis deux
ans par la direction de l'évaluation et de la prospective (DEP) sur les
caractéristiques et le devenir des élèves accueillis dans
un dispositif relais sera poursuivie.
Enfin, les différentes inspections générales
pourront être amenées à faire une évaluation sur l'ensemble
des dispositifs relais.
Pour le ministre de la jeunesse,
de l'éducation nationale et de la recherche
et par délégation,
Le directeur de l'enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR
La directrice de la jeunesse, de l'éducation
populaire et
de la vie associative
Hélène MATHIEU
AnnexeMODALITÉS
DE SOUTIENS DES DISPOSITIFS RELAIS À COMPTER DE LA RENTRÉE 20031 - Les
moyens accordés par la direction de l'enseignement scolaire
Les moyens en emplois, en heures et en crédits
de fonctionnement pédagogique pour les dispositifs relais, sont prévus
dans les dotations déléguées aux académies. La transmission
d'un dossier à l'administration centrale par les services académiques
doit donc comporter l'identification des moyens prévus par l'académie.
2 - Les moyens accordés par la direction
de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative
L'attribution de financements de cette nature repose
sur les stipulations de la convention cadre et du cahier des charges du 2 octobre
2002.
Conformément à la demande des associations
signataires, chaque atelier relais sera financé par l'administration centrale
(DJEPVA) sur la base d'un forfait annuel.
Cependant, il sera tenu compte de la réalité
de la mise en place du dispositif (date de démarrage, nombre de semaines
effectuées, nombre d'élèves participants...).
Les crédits sont versés en fonction de
la réception de la convention signée par les parties (inspection
académique, direction départementale jeunesse et sports, association
d'accueil, éventuellement collectivité territoriale) au bureau DJEPVA3.
Enfin, des projets de classes relais, en partenariat
avec des associations agréées, et répondant aux mêmes
critères que ceux inscrits dans le cahier des charges des ateliers relais,
pourront être financés dans la limite des crédits disponibles.
À cet effet, il appartient au groupe départemental de pilotage de
faire remonter ces projets accompagnés d'un budget faisant apparaître
la demande de financement. 3 - La poursuite de la mutualisation des ressources
partenariales.
Il importe bien entendu de poursuivre les collaborations
avec les services de l'État ( protection judiciaire de la jeunesse, délégation
interministérielle à la ville) parties prenantes dans le développement
des dispositifs relais et qui peuvent, le cas échéant, apporter
un soutien complémentaire sous la forme de subventions de fonctionnement
(prise en charge des frais de locaux), la rémunération de personnels
notamment d'animateurs ou de personnels éducatifs, le financement d'activités
périscolaires. Il convient également de mobiliser les collectivités
territoriales et les associations concernées de proximité.
Les concours du fonds social européen peuvent
enfin bénéficier aux dispositifs relais. Il importe d'intensifier
le recours à cette modalité particulière de financement.
À cet égard, l'appui des correspondants académiques "fonds
structurels" aux porteurs de projet doit permettre de lever les obstacles liés
à la constitution des dossiers.