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LA SANTÉ DES ÉLÈVES
: PROGRAMME QUINQUENNAL DE PRÉVENTION ET D’ÉDUCATION
C. n° 2003-210 du 1-12-2003
NOR : MENE0302706C
RLR : 505-7
MEN - DESCO B4
Texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie
; aux inspectrices d’académie et inspecteurs d’académie, directrices
et directeurs des services départementaux de l’éducation nationale
; aux chefs d’établissement ; aux inspectrices et inspecteurs de l’éducation
nationale
PRÉAMBULE
L’école a la responsabilité particulière, en
liaison étroite avec la famille, de veiller à la santé des jeunes qui lui
sont confiés et de favoriser le développement harmonieux de leur personnalité.
Elle participe également à la prévention et à la promotion de la santé en
assurant aux élèves, tout au long de leur scolarité, une éducation à la
santé, en articulation avec les enseignements, adaptée à la fois à leurs
attentes et à leurs besoins ainsi qu’aux enjeux actuels de santé publique.
L’objectif est de leur permettre d’acquérir des connaissances,
de développer leur esprit critique et d’adopter par là même des comportements
favorables à leur santé en développant leur accès à l’autonomie et
à la responsabilité. C’est pourquoi la prise en compte de la santé
des élèves ne peut être l’affaire de quelques spécialistes mais concerne
l’ensemble de la communauté éducative.
Aussi, la promotion de la santé en faveur des élèves est-t-elle indissociable
de la politique éducative globale. Elle est également liée à l’action
de prévention dont les champs sont définis notamment dans le contrat-cadre
de partenariat entre le ministère chargé de l’éducation nationale
et le ministère chargé de la santé. Ensemble, ces politiques concourent
à transmettre aux élèves la dimension essentielle du respect de soi-même
et d’autrui, favorisant ainsi leur intégration à l’école et,
d’une manière plus générale, dans la vie sociale. Désormais, la politique
éducative de santé à l’école s’inscrit dans un programme quinquennal,
défini en termes d’objectifs prioritaires, de stratégies d’action
et d’évaluation.
La mise en œuvre de ce programme s’appuie, d’une part sur
les textes actuellement en vigueur à l’éducation nationale :
- la circulaire n° 98-234 du 24 novembre 1998, “Orientations pour
l’éducation à la santé à l’école et au collège”, qui fera
l’objet de modifications suite au rapport des inspections générales
de l’éducation nationale et de l’inspection générale des affaires
sociales, dont les conclusions doivent être rendues pour la fin de l’année
2003 ;
- la circulaire n° 98-108 du 1er juillet 1998 “Prévention des conduites
à risque et comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté”
;
- la circulaire n° 98-140 du 7 juillet 1998, “Éducation à la citoyenneté
dans l’enseignement primaire et secondaire” ;
- les circulaires n° 2001-012 du 12 janvier 2001 “Orientations générales
pour la politique de santé en faveur des élèves”, n° 2001-013 “Missions
des médecins de l’éducation nationale” et n° 2001-014 “Missions
des infirmier(ères) de l’éducation nationale” ;
- les circulaires n° 2002-024 du 31 janvier 2002 et n° 2002-111 du 30 avril
2002 : “Adaptation et intégration scolaires : des ressources au service
d’une scolarité réussie pour tous les élèves” ;
- la circulaire n° 2003-027 du 17 février 2003 “Éducation à la sexualité
dans les écoles, les collèges et les lycées”,
d’autre part, sur des collaborations plus étroites et formalisées
avec les partenaires du système éducatif : ministère chargé de la santé,
Institut national de prévention et d’éducation à la santé, Institut
national de la santé et de la recherche médicale (contrat-cadre et conventions
joints en annexe de la présente circulaire).
Il faut en effet aujourd’hui organiser, autour de la santé des élèves,
une mobilisation totale pour aider les jeunes à préserver leur santé et
lutter efficacement contre les problèmes qu’ils sont susceptibles
de rencontrer. A cette fin, l’implication des familles, et de tous
les acteurs de la communauté éducative, en particulier les personnels de
santé et sociaux mais aussi les enseignants et les conseillers principaux
d’éducation, qui sont au quotidien avec les élèves, comme la collaboration
étroite avec les partenaires (collectivités, organismes publics et associatifs,
professionnels de santé extérieurs à l’école) sont indispensables.
La réflexion sur la santé des élèves devra être intégrée à la vie de l’école
ou de l’établissement scolaire, en prenant en compte notamment les
questions de gestion du temps et de l’espace scolaires des élèves
et des adultes.
Les instances de l’école ou de l’établissement scolaire - conseil
d’école, conseil d’administration, commission hygiène et sécurité,
comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté...) - constituent
des lieux de débat et de concertation sur l’ensemble de ces questions.
L’ensemble des partenaires y contribue, dans l’école comme dans
les différents lieux de vie des enfants et des adolescents.
Un bilan régulier de la politique menée dans le cadre de ce programme sera
présenté aux instances paritaires académiques et départementales.
Ainsi l’école, en tenant compte de son environnement et en favorisant
l’éducation des jeunes à la santé et à la citoyenneté, s’associera
pleinement à la politique générale du pays en matière de santé publique
dans le domaine de la prévention et de la promotion de la santé.
I - Repérer et suivre les
problèmes de santé des élèves
La santé des élèves est un facteur
essentiel dans l’acquisition des savoirs à l’école. Le repérage
et le suivi efficaces des problèmes de santé doivent également permettre
de remédier aux inégalités face à l’accès aux soins, liées soit
au contexte familial et social, soit à la localisation géographique.
Ainsi, les bilans médicaux, effectués par les médecins de l’éducation
nationale, contribuent à dépister les pathologies, les maladies, les déficiences
pouvant entraver la scolarité des élèves, notamment les troubles spécifiques
du langage écrit ou oral, de repérer les signes de souffrance psychique,
de délivrer des conseils de santé, de favoriser toute forme d’intégration
scolaire et d’orienter si nécessaire vers des structures adaptées,
mais aussi de construire une véritable vigilance des familles et des jeunes
sur les problèmes liés à la santé.
La réalisation de cet objectif doit suivre trois axes prioritaires :
- réaliser à 100 % les bilans médicaux des enfants scolarisés avant leur
sixième anniversaire. Ce bilan, inscrit dans le code de l’éducation,
doit être centré sur les acquisitions et le développement nécessaires
à une bonne insertion à l’école, notamment sur les compétences neuro-sensorielles
nécessaires à l’apprentissage des langages. La concertation entre
médecins, infirmier(e)s, enseignants, membres du RASED, professionnels
de soins et les familles sera organisée conformément aux dispositions
de la circulaire n° 2002-024 du 31 janvier 2002, relative à la mise en
œuvre d’un plan d’action pour les enfants atteints d’un
trouble spécifique du langage oral ou écrit ;
- augmenter l’efficacité du suivi des avis médicaux donnés aux familles
pour assurer l’accès et le recours aux soins. Le taux actuel de
retour d’information de ces avis s’établit en moyenne autour
de 35 %. L’objectif fixé est d’atteindre un taux de 80 %.
Il convient de parvenir à une mobilisation générale pour améliorer l’accès
aux soins : l’organisation de réseaux locaux en vue d’une
recherche concertée de solutions partenariales, une étroite collaboration
avec les familles, les services des collectivités territoriales et les
organismes sociaux, la formation d’équipes pluriprofessionnelles
sensibilisées au repérage d’indicateurs significatifs et le contrôle
effectif par les personnels de la communauté éducative concernés par le
suivi de santé des élèves (cf. en annexe 3 à titre
d’exemple les protocoles de l’Oise et de la Seine-Saint-Denis)
;
- inciter les familles à faire bénéficier leurs enfants des consultations
de prévention aux âges charnières (fin du primaire et fin du collège)
à partir de la rentrée 2004 ; ces consultations gratuites, déjà organisées
par certaines caisses primaires d’assurance maladie (CPAM), sont
réalisées, au choix de la famille, en ville, à l’hôpital, au dispensaire
ou dans toute autre structure habilitée. Il s’agit de les multiplier.
Il est à noter qu’un nombre important d’élèves bénéficient
d’une visite dite “d’orientation” en fin de 3ème.
Il conviendra d’établir des modalités de liaison entre les médecins
de l’éducation nationale qui effectuent cette visite et les médecins
qui réaliseront la visite de prévention.
D’une façon générale, les inspecteurs d’académie, directeurs
des services départementaux de l’éducation nationale, veilleront
à ce que la collaboration étroite entre les médecins scolaires, les médecins
de la protection maternelle et infantile et les médecins de ville permette
d’atteindre rapidement ces premiers objectifs. En outre, il pourra
être fait appel aux étudiants en médecine de 3ème cycle qui effectueront
tout ou une partie de leur stage en milieu scolaire. Ces internes, sous
la responsabilité des médecins de l’éducation nationale, apporteront
leur concours aux différentes actions menées.
Pour accompagner cette démarche, il est nécessaire que les différents
médecins appelés à intervenir auprès des enfants, disposent d’outils
communs de recueil de données. Pour la rentrée scolaire 2004/2005, un
nouveau carnet de santé, adapté à ces objectifs, ainsi qu’un protocole
de consultation intégrant des données sur la santé psychique, seront élaborés
par un groupe national de travail éducation nationale-santé. Ce carnet
intégrera également les protocoles de soins et d’urgence des élèves
atteints de troubles de la santé et le repérage des troubles spécifiques
du langage. Il sera utilisé, comme le carnet de santé actuel, conformément
aux règles régissant le respect de la confidentialité.
De manière transitoire, il conviendra d’utiliser les documents existants
pour l’année scolaire 2003-2004, tout en veillant particulièrement
aux orientations nouvelles.
II - Mieux connaître, mieux
repérer et prendre en compte les signes de souffrances psychiques des
enfants et des adolescents
Des enfants et des adolescents
en souffrance se signalent de plus en plus tôt par des plaintes somatiques,
des troubles du comportement qui ne sont pas toujours reconnus comme des
signaux d’alarme, mais dont la fréquence et la durée doivent alerter
(repli sur soi, violences, absentéisme, modifications importantes des
résultats scolaires...). Une attention particulière doit être apportée
au repérage des risques suicidaires ; en effet, 8,7 % des garçons et 19
% des filles consultant l’infirmière déclarent avoir déjà tenté
de se suicider. (1)
Le travail en équipe doit être favorisé autour de ces jeunes fragilisés.
Dans les différents lieux d’accueil et d’écoute existant dans
les établissements scolaires, tous les personnels -personnels de direction,
d’enseignement, d’éducation, d’assistance éducative,
d’accueil, de restauration, sociaux et de santé, administratifs
et techniques, ainsi que les psychologues scolaires et les conseillers
d’orientation-psychologues-doivent être attentifs aux signes de
mal-être des enfants et des adolescents. La visite à l’infirmerie
est souvent l’occasion de repérer ces signes. Si la situation le
nécessite, et après accord de la famille pour un élève mineur, ou de l’élève
lui-même s’il est majeur, le relais sera passé au médecin de l’éducation
nationale ou, en cas d’impossibilité ou d’urgence, au médecin
traitant, ou au service d’urgence spécialisé afin qu’un diagnostic
soit réalisé. Toute prise en charge éventuelle, sera alors proposée dans
le cadre d’un travail en réseau avec les services spécialisés, notamment
avec les CMPP et les secteurs de psychiatrie.
Afin d’organiser ce travail en réseau de façon systématique, une
concertation pour la mise en place d’un dispositif d’orientation
et d’accueil sera engagée à partir de la rentrée 2003, dans chaque
département par l’inspecteur d’académie, directeur des services
départementaux de l’éducation nationale, dans le cadre d’une
convention avec le directeur départemental de l’action sanitaire
et sociale, et les services de santé concernés pour le signalement et
la prise en charge des urgences psychiques après concertation entre les
partenaires concernés. Ce dispositif devra conduire à créer des procédures
innovantes permettant d’orienter rapidement les élèves en souffrance
et de les accueillir au plus vite dans les structures d’accompagnement
ou de traitement adéquates. Il s’agit de tout mettre en œuvre
pour assurer la meilleure protection des jeunes. L’objectif recherché
est que soit organisée, au cours de l’année 2003-2004, une vingtaine
de dispositifs d’accueil, à titre expérimental, dont il conviendra
de prévoir l’évaluation, avant une éventuelle démultiplication.
Cette mesure figure au nombre des objectifs prioritaires retenus dans
le contrat-cadre entre le ministère chargé de l’éducation nationale
et le ministère chargé de la santé.
Afin d’accompagner la mise en œuvre de ces actions, il est
nécessaire de mener un travail préalable permettant :
- de mesurer et d’identifier la prévalence de ces troubles ainsi
que leur prise en charge dans la population scolaire ;
- de sensibiliser et d’informer les enseignants et l’ensemble
des personnels des écoles et des établissements scolaires qui ont un contact
quotidien avec les élèves ;
- de renforcer les compétences des professionnels de santé et sociaux
rattachés aux écoles et aux établissements scolaires, ainsi que des psychologues
scolaires et des COP, dans le domaine de la santé psychique, et notamment
dans la prévention des conduites suicidaires ;
- de développer la collaboration entre le milieu scolaire et les structures
spécialisées (CMPP, secteurs de psychiatrie, services de médecine pour
adolescents...) ;
- de s’appuyer sur les recommandations du guide réalisé par l’organisation
mondiale de la santé (OMS) intitulé “La prévention du suicide -indications
pour le personnel enseignant et le milieu scolaire” et diffusé à
la rentrée dans les académies.
À cette fin, plusieurs mesures vont être mises en œuvre. Il s’agit
tout particulièrement :
- d’intégrer, dès la rentrée 2003 dans le cadre du cycle triennal
d’enquêtes engagé entre la direction de l’enseignement scolaire
et la direction de la recherche, des études de l’évaluation et des
statistiques du ministère chargé de la santé, un volet “santé psychique”
dans le questionnaire en direction des élèves de 3ème. Le protocole d’enquêtes
entre les directions concernées figure en annexe (annexe
5) du contrat-cadre éducation nationale-santé ;
- d’identifier des propositions d’actions
à partir des expertises collectives menées sous la direction de l’INSERM,
d’une part sur l’éducation pour la santé des jeunes, et d’autre
part, sur le dépistage et la prévention des troubles mentaux chez l’enfant
et l’adolescent ;
- d’élaborer un guide d’action à destination des équipes éducatives
en partenariat avec l’INPES. Ce guide proposera, outre des apports
théoriques, des exemples concrets d’actions de terrain susceptibles
de servir d’appui aux actions à mener ;
- de permettre, dans le cadre du plan national de prévention du suicide,
l’accès aux formations organisées au plan régional, pour les personnels
de santé et sociaux intervenant en milieu scolaire ;
- de réaliser une enquête sur les collaborations existantes ou à développer
entre les équipes éducatives et les équipes de psychiatrie, les CMP et
les CMPP. Cette enquête sera menée à partir de la fin de l’année
2003, sur un échantillon d’écoles et d’établissements. L’état
des lieux ainsi réalisé permettra d’établir des recommandations
pour une meilleure prise en charge des élèves en souffrance ;
- d’organiser des journées de sensibilisation régionales ou départementales
à destination des responsables de la santé publique et de l’éducation
nationale, afin de favoriser la connaissance mutuelle de ces réseaux et
la circulation des informations ;
- de mettre en place une convention-cadre avec l’INSERM, ayant pour
objet de fixer les conditions générales de collaboration pour faire progresser
et valoriser les connaissances disponibles liées à l’enfance et
à l’adolescence, et contribuer à leur mise à disposition auprès
des acteurs du système éducatif. En 2003-2004 le programme de travail
portera sur une étude à caractère multidisciplinaire sur les modes de
vie et les comportements à risque des enfants et des adolescents scolarisés
(convention cadre jointe en annexe 4).
(1) Source : enquête en milieu scolaire
réalisée par l’Inserm en 2001.
III - Assurer tout au long
de la scolarité la continuité des actions d’éducation à la santé
Dans le cadre de l’action
publique d’éducation et de promotion de la santé chez les jeunes,
l’école a un rôle prépondérant à jouer, complémentaire de celui
de la famille.
L’éducation à la santé participe à l’acquisition progressive
de savoirs et de compétences qui permettront aux élèves de faire des choix
éclairés et responsables en matière de santé.
3.1 Intégrer dans les projets d’école
et d’établissement une programmation ou des actions d’éducation
à la santé
Dès à présent, les thèmes relatifs à la
santé sont abordés à l’école primaire, comme au collège ou au lycée,
au travers des enseignements, et peuvent l’être dans le cadre de
dispositifs spécifiques tels que les itinéraires de découverte, les travaux
personnels encadrés et les projets pluridisciplinaires à caractère professionnel.
D’autre part, les dispositions de la circulaire du 1er juillet 1998
relative aux comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté
ainsi que le cadre donné par la circulaire du 24 novembre 1998 “Orientations
pour l’éducation à la santé à l’école et au collège”
qui prévoit l’organisation de 30 à 40 heures de rencontres éducatives
sur la santé ont permis la mise en place de nombreuses actions en particulier
dans les collèges. Ce dernier dispositif fera l’objet d’une
évaluation conjointe de l’inspection générale des affaires sociales,
de l’inspection générale de l’éducation nationale, et de l’inspection
générale de l’administration de l’éducation nationale et de
la recherche, s’attachant notamment à en évaluer les conditions
effectives d’application, à en analyser les modalités de mise en
œuvre, freins et éléments facilitateurs.
L’évaluation examinera également la complémentarité entre les actions
conduites dans les établissements scolaires et les politiques d’éducation
à la santé menées en direction des jeunes en dehors du cadre scolaire,
ainsi que les articulations entre les différents partenaires. Enfin, elle
formulera toute proposition en vue du renouvellement du dispositif d’éducation
à la santé à l’école et au collège, de son extension au lycée et
d’une meilleure coordination des acteurs impliqués dans ces politiques.
Cependant, d’ores et déjà, l’étude menée en 2001 (2) sur l’éducation
à la santé et à la sexualité à l’école et au collège, met en évidence
une multiplicité et une hétérogénéité d’actions sans projet réellement
structuré.
Aussi, afin d’aider les équipes éducatives à construire une programmation
d’éducation à la santé, intégrée dans le projet d’école et
d’établissement, un travail a-t-il été entrepris entre la direction
de l’enseignement scolaire, l’Institut national de prévention
et d’éducation pour la santé et la mission interministérielle de
lutte contre la drogue et la toxicomanie, afin de mettre en place une
expérimentation dans ce domaine. Celle-ci s’appuiera sur les enseignements
et les séances d’éducation à la santé, en tenant compte d’une
progression pédagogique de l’école au lycée et proposera des pistes
d’actions ainsi qu’une méthodologie d’intervention et
d’évaluation.
Cette expérimentation se déroulera sur trois ans dans les académies volontaires
et son évaluation déterminera les conditions de sa généralisation. Trois
à cinq bassins de formation seront retenus. Parallèlement, un guide méthodologique
sera réalisé et diffusé à l’ensemble des académies à la rentrée
2006.
Plus largement, la convention de partenariat engagée entre l’INPES
et la DESCO précise les diverses modalités de collaboration, et définit
les opérations prioritaires à mener en commun. Elle est annexée au contrat-cadre
éducation nationale-santé (annexe 2).
3.2 Développer l’éducation à
la sexualité
Conformément à la loi du 4 juillet 2001 et à la circulaire du 27 février
2003, l’ensemble des collèges et des lycées doivent mettre en place
des séances d’éducation à la sexualité. Un travail important a déjà
été réalisé dans les collèges pour les classes de 4ème et 3ème. Il convient
désormais de l’étendre à tous les niveaux de classes.
Dans les lycées, une information est souvent effectuée sur des thématiques
précises, notamment en termes de prévention des risques. Il importe désormais
de mettre en œuvre une véritable éducation à la sexualité. L’objectif
à atteindre est fixé à au moins 50 % des lycées sur 3 ans. Les méthodes
d’intervention devront être adaptées à l’âge et aux attentes
des élèves, en privilégiant notamment les temps d’échanges et les
débats.
Afin de faciliter la mise en œuvre de ces dispositions, deux documents
pédagogiques seront mis à disposition des formateurs et des équipes éducatives
des collèges et des lycées : un support de formation réactualisant et
complétant le guide “Repères sur l’éducation à la sexualité”
sera diffusé très prochainement et un guide pédagogique sera réalisé en
2004.
Une brochure à l’intention des enseignants du premier degré sera
élaborée au cours de cette même année.
Par ailleurs, les élèves doivent être informés, dans les établissements
scolaires, des diverses sources d’information, d’orientation
et de conseil existantes au sein de ceux-ci et à l’extérieur. À
cet effet, un espace d’affichage dans les lieux de passage des élèves
et dans les lieux de soins sera obligatoirement réservé. Il comportera
les heures d’ouverture de l’infirmerie, les numéros verts,
les coordonnées des structures locales (centres de planification et d’éducation
familiale, de planning familial, consultations de dépistage anonyme et
gratuit, accès gratuits à la contraception d’urgence). Dans les
lycées, les modalités de mise à disposition des préservatifs (dans les
infirmeries et/ou dans tout type de distributeur automatique), devront
être établies et faire l’objet d’une réflexion avec les lycéens,
au sein du conseil d’administration et du conseil de la vie lycéenne,
afin de permettre une meilleure accessibilité à ce moyen de prévention.
(2) Note d’information
03.02 avril de la DPD à la demande de la DESCO.
3.3 Prévenir les conduites
addictives
La prévention des comportements à risque
et la lutte contre la consommation de produits illicites ou dangereux
doit être intégrée dès l’école primaire et tout au long du cursus
scolaire, particulièrement au collège. L’expérimentation des produits
psycho-actifs est de plus en plus précoce et conduit de plus en plus souvent
à des poly-consommations associant les drogues, l’alcool, le tabac
et la prise de médicaments psycho-actifs. Ces consommations plus ou moins
régulières, peuvent porter gravement atteinte à la santé et à la scolarité
des jeunes, et compromettre leur insertion dans la société.
Une enquête DESCO-OFDT (3)-MILDT relative à l’application de la
loi n° 91-32 du 10 janvier 1991 dans les établissements, réalisée en 2001,
montre que l’application de cette loi n’est pas effective,
notamment dans les lycées.
À partir de ces constats, il est obligatoire :
- d’appliquer effectivement la loi ° 91-32 du 10 janvier 1991 ;
- d’inscrire dans les règlements intérieurs l’interdiction
de fumer dans l’enceinte des établissements (lieux couverts et non
couverts) pour l’ensemble des élèves.
Par ailleurs, il est essentiel de décourager l’initiation aux substances
psycho-actives et de réduire les risques sanitaires et sociaux chez les
jeunes consommateurs.
Dans cette perspective, les modalités suivantes devront être mises en
œuvre :
- faire connaître, appliquer les dispositions de la loi sur les consommations
de produits licites (loi du 10 janvier 1991) et illicites (loi du 31 décembre
1970), et les inscrire au règlement intérieur ;
- rappeler systématiquement les sanctions disciplinaires et judiciaires
encourues en cas d’infraction à la législation sur les stupéfiants
;
- organiser dans le cadre du projet d’établissement une information
systématique sur les dangers des produits psycho-actifs et la nocivité
des polyconsommations ;
- prévoir des réunions d’information et de sensibilisation en début
d’année scolaire à l’intention des personnels de l’établissement
et des parents, non seulement sur la connaissance et les effets des produits,
mais aussi sur le développement de l’adolescent ;
- développer des actions d’aide aux jeunes en situation de consommation
régulière et mettre éventuellement en place des orientations vers les
services spécialisés.
Le chef d’établissement veillera à l’application de ces mesures
en usant de tous les moyens à sa disposition pour leur mise en œuvre.
Celle-ci fera l’objet d’un point particulier dans le bilan
annuel d’activité présenté au conseil d’administration.
Afin d’améliorer la lutte contre le tabagisme, les infirmières des
établissements scolaires proposeront aux adolescents, dans le cadre d’actions
de prévention, des tests visant à mesurer le taux de monoxyde de carbone
expiré et leur communiqueront des informations sur l’accès aux dispositifs
de sevrage. Elles pourront accompagner les élèves engagés dans une démarche
de sevrage en lien avec les professionnels ou services spécialisés. Elles
auront également la possibilité de délivrer ponctuellement, et à titre
dérogatoire, des substituts nicotiniques (pastilles sublinguales), après
une phase d’expérimentation conduite dans une vingtaine d’établissements
volontaires. Les modalités de cette expérimentation figurent en annexe
(annexes 1.2 et 1.3) du contrat-cadre éducation
nationale-santé.
Le comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté est le dispositif
le mieux adapté pour organiser ces actions de prévention, notamment des
conduites addictives. La totalité des établissements devront en être dotés
à la rentrée 2004. À cette fin, l’inspecteur d’académie, directeur
des services départementaux de l’éducation nationale, réunira les
représentants des comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté
de chaque bassin d’éducation de son département dans le courant
du premier trimestre de chaque année scolaire pour définir, en conformité
avec les orientations nationales et académiques, le programme d’actions
de l’année scolaire à venir.
Les coordonnateurs académiques et les personnes-ressources
formés au niveau des inspections académiques devront renforcer leur collaboration
avec les chefs de projets départementaux drogues et dépendances.
L’organisation, en 2003-2004 de journées interacadémiques, à destination
du réseau des coordonnateurs académiques et des chefs de projet départementaux
drogues et dépendances, conduira en 2004 à la tenue d’“Assises
de la prévention”.
3.4 Éduquer à la nutrition et prévenir
les problèmes de surpoids et d’obésité
Les problèmes de surpoids ou d’obésité
touchent aujourd’hui plus de 10 % des enfants de 5 à 12 ans et 13,4
% des adolescents.
L’éducation nutritionnelle, l’éducation au goût et à la consommation,
ont toute leur place aussi bien à l’école qu’au collège ou
au lycée, en appui sur les enseignements ou dans le cadre des animations
organisées autour de la valorisation des patrimoines culinaires.
Cette éducation à la nutrition et à la prévention des problèmes de surpoids
et d’obésité, conformément aux recommandations du Plan national
nutrition santé, doit s’appuyer sur des mesures concrètes. En particulier,
il convient :
- de généraliser l’utilisation des outils de repérage (disque indice
de masse corporelle -IMC- et courbe de poids), lors des bilans médicaux
et des dépistages infirmiers et d’informer systématiquement les
parents des suites de ce repérage ;
- de diffuser dans les établissements scolaires en 2004-2005 un guide
de la nutrition pour les adolescents, élaboré par l’INPES ;
- d’inciter les chefs d’établissement à mener une réflexion
au sein du conseil d’administration sur la présence de distributeurs
et particulièrement sur leurs contenus afin de prendre en compte la qualité
nutritionnelle des produits proposés. Les boissons sans sucre, l’eau,
les produits frais (fruits, légumes...) et les aliments à faible teneur
en calories seront largement privilégiés dans ces distributeurs ;
- de définir une politique d’installation de fontaines d’eau
réfrigérée en concertation avec les collectivités territoriales concernées.
Tous les établissements devront être pourvus de ces fontaines à l’horizon
2007.
En ce qui concerne l’opportunité et la composition de la “collation
de 10 heures” ainsi que des aliments proposés lors des goûters et
à l’occasion des différentes manifestations organisées au sein de
l’école (anniversaires, fêtes de fin d’année, kermesses...),
une expertise scientifique va être réalisée par l’Agence française
de sécurité sanitaire des aliments. À l’issue de cette expertise,
et sans méconnaître les aspects de convivialité qui s’attachent
à ces événements, des recommandations seront communiquées aux écoles.
Par ailleurs une enquête sera menée au cours de l’année 2004 sur
l’application de la circulaire du 25 juin 2001 relative à la composition
des repas servis en milieu scolaire, notamment en ce qui concerne les
recommandations nutritionnelles.
Enfin il faut rappeler que l’activité physique et sportive est un
facteur essentiel de prévention des problèmes de surpoids et d’obésité.
(3) OFDT : Observatoire
français des drogues et des toxicomanies.
IV - Développer chez les
élèves des comportements civiques et solidaires : généraliser l’apprentissage
des gestes qui sauvent
Afin d’aboutir à une généralisation
progressive de l’apprentissage des gestes qui sauvent, deux priorités
sont déterminées :
- dans toutes les écoles, développer sur les trois années à venir le dispositif
“Apprendre à porter secours” (APS) ;
- dans les collèges, poursuivre ce programme au cours des cinq prochaines
années scolaires afin d’aboutir, à la fin de cette période, à l’obtention
de l’attestation de formation aux premiers secours (AFPS) pour tous
les élèves.
Cet apprentissage a un double objectif : d’une part, permettre à
tout élève d’effectuer une alerte et de pratiquer des gestes simples
face à une situation d’urgence médicale avant la prise en charge
par les secours spécialisés, d’autre part, faire acquérir aux élèves
des savoirs et savoir-faire dans la gestion de situations d’incidents
ou d’accidents de santé, en prenant appui sur les programmes d’enseignement.
Cinq mesures accompagnent ce dispositif :
- une attestation nationale validera les acquis de cette formation à l’issue
des trois cycles de l’école primaire ;
- la brochure pédagogique “APS”, référentiel de formation
pour les formateurs, sera actualisée et diffusée dès la rentrée 2003-2004.
Elle prend en compte les nouveaux programmes de l’enseignement primaire
et l’évolution de la formation aux premiers secours ;
- le développement de la formation aux premiers secours des enseignants
se poursuivra en formation initiale ou continue ;
- le partenariat entre le ministère chargé de l’éducation nationale
et le ministère chargé de la santé sur la formation “Apprendre à
porter secours” est formalisé dans le cadre d’une convention
nationale, qui sera mise en œuvre durant l’année scolaire 2003-2004
; cette convention est jointe en annexe (annexes 6,
6.1, 6.2) du contrat-cadre éducation nationale-santé.
- un protocole d’accord sera également signé entre le ministère
chargé de l’éducation nationale et le ministère de l’intérieur
afin d’aboutir, à terme, à ce que les collégiens puissent obtenir
en fin de 3ème l’attestation de formation aux premiers secours.
Un premier bilan concernant :
- le dispositif mis en place dans les académies relatif au suivi des problèmes
de santé des élèves et des avis médicaux donnés aux familles ;
- le dispositif d’orientation et d’accueil pour les élèves
en souffrances psychiques ;
- l’expérimentation des vingt-deux sites pilotes de lutte contre
le tabagisme (liste en annexe 1.3),
devra être adressé par les inspecteurs d’académie aux recteurs,
puis transmis à la direction de l’enseignement scolaire pour
le 15 mars 2004
selon une grille nationale qui sera adressée aux recteurs ultérieurement.
Pour le ministre de
la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche
et par délégation,
Le directeur de l’enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR
Annexe
1.1
contrat-cadre DE PARTENARIAT EN
SANTÉ PUBLIQUE
Entre
le ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche,
le ministre délégué à l’enseignement scolaire
et
le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées
PRÉAMBULE
L’établissement d’une collaboration renforcée
entre le ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de
la recherche et le ministère de la santé, de la famille et des personnes
handicapées est un impératif, comme l’ont démontré les travaux et
les études réalisés en commun à l’occasion de l’adoption du
plan national de lutte contre le cancer ou de la présentation en conseil
des ministres de la communication sur la santé des jeunes en milieu scolaire.
Le politique de Santé publique et la promotion de la santé en faveur des
élèves sont étroitement liées. En effet, la protection de la santé des jeunes
représente le premier maillon de la chaîne de préservation du capital santé
de chacun. C’est au sein du milieu familial, mais aussi à l’école
que se forgent les prises de conscience, les comportements et les habitudes
qui feront que l’adulte sera attentif à la qualité de sa santé tout
au long de son existence. C’est dire l’importance du rôle de
l’école pour veiller au bien-être et à l’épanouissement physique,
mental et social de l’élève, assurer, tout au long de la scolarité,
une éducation à la santé adaptée aux enjeux actuels et contribuer à la prévention
des conduites et des situations à risques.
Les deux ministres conviennent de renforcer et de mieux organiser leur collaboration
dans le présent contrat-cadre.
Article 1 - Domaines concernés
Ce contrat porte sur les différentes dimensions
de la politique de santé publique qui concernent la population des élèves.
Les principaux domaines concernés sont :
- les dépistages des troubles de la santé, notamment les troubles sensoriels
;
- la prévention des conduites à risques incluant les consommations de produits
psycho-actifs et du tabac ;
- la promotion des comportements favorables à la santé notamment en matière
de nutrition, d’activité physique, d’exposition solaire, de
qualité du sommeil ;
- l’éducation à la sexualité notamment pour une prévention des infections
sexuellement transmissibles, du sida et des grossesses non désirées ;
- la prévention des troubles mentaux ainsi que le suivi des élèves concernés
;
- la scolarisation des enfants malades.
Article 2 - Objectifs
Chaque année scolaire, les objectifs prioritaires
des ministères font l’objet d’une définition commune par les
ministres.
Pour l’année scolaire 2003-2004, les objectifs prioritaires sont :
- la lutte contre le tabagisme (annexes 1.2 et 1.3) ;
- la généralisation de la formation aux premiers secours ;
- la collaboration entre la direction de l’enseignement scolaire et
l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
;
- la réalisation d’un cycle triennal d’enquêtes sur l’état
de santé des populations scolaires ;
- l’expérimentation de la mise en place de dispositifs d’accueil
des enfants et des adolescents en souffrance psychique.
Dans chacun de ces domaines, les deux ministères décident de coordonner
leurs actions et de soutenir activement les programmes ou actions en faveur
de l’éducation à la santé et de la santé des jeunes en milieu scolaire.
Ils favoriseront le développement de la promotion de la santé au sein de
l’école, du collège et du lycée, dans un objectif de continuité avec
les actions menées sur ce thème au cours de la petite enfance et d’anticipation
des enjeux de santé attachés à la vie adulte et professionnelle.
Article 3 - Constitution du comité de
pilotage
Un comité de pilotage est constitué, sous
la présidence conjointe du ministre chargé de la santé et du ministre chargé
de l’éducation nationale.
Il est notamment composé des organismes cités ci-après.
• Pour le ministère de la santé
la direction générale de la santé, l’institut national de prévention
et d’éducation à la santé, l’institut de veille sanitaire
•
Pour le ministère de l’éducation nationale
La direction de l’enseignement scolaire, la direction de l’enseignement
supérieur, la direction de la recherche, l’inspection générale de
l’éducation nationale
•
Les organismes compétents en matière de prévention
et d’éducation à la santé, en particulier la mission interministérielle
de lutte contre les drogues et la toxicomanie et l’Inserm.
Article 4 - Missions
Les missions du comité de pilotage sont :
- la définition des objectifs communs, du programme d’actions et de
son calendrier ;
- le choix des études et enquêtes à mener en commun ;
- le choix des thèmes faisant l’objet d’actions communes de
communication, d’information et de formation des personnels ;
- la définition des modalités selon lesquelles les agences sanitaires contribuent
au programme d’action;
- le suivi des indicateurs d’évaluation des actions ;
- la bonne articulation entre le repérage, le dépistage et le dispositif
de prise en charge ;
- l’examen des possibilités de développement de la collaboration entre
tous les partenaires, dans le domaine de l’éducation à la santé des
jeunes et de la prévention en milieu scolaire.
Le comité de pilotage peut décider de constituer des groupes de travail
associant toute personnalité compétente dans le domaine concerné.
Il se réunira au moins une fois par an.
Fait à Paris, le 17 juillet 2003
Le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées
Jean-François MATTEI
Le ministre délégué à l’enseignement scolaire
Xavier DARCOS
Annexe 1.2
APPLICATION
DE LA LOI DU 10 JANVIER 1991 DANS LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES
Objectif
Viser à ce que tous les établissements
scolaires appliquent la loi du 10 janvier 1991 dès la rentrée scolaire
2003.
Public visé
Tous les élèves et tous les
personnels, des écoles, des collèges et des lycées d’enseignement
général, technique et professionnel.
Modalités
- Rappeler aux chefs d’établissement
et aux corps d’inspection l’impératif du respect de la loi.
- Encourager les initiatives tendant à faire des écoles et des établissements
scolaires des lieux non fumeurs.
- Favoriser l’information des jeunes et des personnels sur les conséquences
du tabagisme.
- Agir sur les représentations sociales et culturelles de la consommation
de tabac.
- Décourager l’initiation et favoriser le sevrage chez les jeunes
consommateurs.
- Apporter une aide méthodologique aux établissements scolaires qui s’engagent
dans la lutte contre le tabagisme.
- Mettre en place dans vingt-deux établissements scolaires pilotes des
centres de ressources (infirmeries) dès la rentrée 2003 (voir cahier des
charges annexe 1.3).
- Assurer la formation spécifique des infirmières scolaires en premier
lieu des établissements scolaires pilotes, notamment pour le soutien personnel
à apporter aux fumeurs.
- Faciliter la diffusion de l’information et l’aide à l’arrêt
de la consommation du tabac pour les jeunes et les adultes, et/ou orientation
vers les services spécialisés.
Ces axes s’intègrent dans la stratégie générale de prévention, de
dépistage et de prise en charge des consommations de substances psychoactives
mise en place par le Gouvernement dans le cadre du plan quinquennal de
la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.
Annexe 1.3
EXPÉRIMENTATION
DANS 22 ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES PILOTES
Objectif
Viser à ce que ces vingt-deux
établissements scolaires pilotes deviennent des lieux non fumeurs.
Public visé
Tous les élèves et tous les
personnels des établissements concernés
Conditions de mise en œuvre
- Appel à candidature auprès
des lycées volontaires disposant d’une infirmerie et dotés d’un
poste d’infirmier(ère) à temps plein.
- Implication du chef d’établissement, de l’infirmier(ère)
scolaire et de la communauté éducative.
- Existence de ressources de proximité pour l’information et le
sevrage tabagique.
Modalités
- Communication sur le projet
pour impliquer l’ensemble des acteurs de la communauté (personnels,
parents, élèves) et les partenaires et maintenir la dynamique tout au
long de l’année, en s’appuyant sur les comités d’éducation
à la santé et à la citoyenneté.
- Formation spécifique des infirmier(ère)s de l’éducation nationale.
- Mise à disposition de testeurs de monoxyde de carbone dans les infirmeries
et, à titre dérogatoire, de substituts nicotiniques de dépannage. Des
financements spécifiques sont prévus sur le budget du ministère chargé
de la santé (chapitre 47-11).
- Développement d’un travail en réseau avec les partenaires locaux
: centres d’information, consultation tabacologiques, centres d’information
et de ressources sur la drogue et les dépendances (CIRDD), comités départementaux
d’éducation à la santé (CODES), médecin de ville ...
Évaluation
Cette politique d’expérimentation
se déroulera dès l’année scolaire 2003-2004.
Elle sera évaluée sur la base d’indicateurs établis au niveau national
et mis à la disposition des établissements scolaires au cours du 1er trimestre
de l’année scolaire. La généralisation de l’action fera l’objet
d’une planification rapide.|
LUTTE CONTRE LE TABAC
- EXPÉRIMENTATION 22 SITES PILOTES
Annexe
2
CONVENTION
Entre
Le ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche
et
L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
PRÉAMBULE
Le ministère chargé de l’éducation nationale
conduit dans le cadre de sa mission éducative une politique de promotion
de la santé, d’éducation à la santé et de prévention, en faveur des
élèves.
Les axes essentiels de cette politique sont définis dans les textes suivants
:
- La circulaire n° 98-108 du 1er juillet 1998,
Prévention des conduites à risque et comité d’éducation à la santé
et à la citoyenneté, rappelle les principes
fondamentaux de la politique éducative en matière de prévention des conduites
à risque, définit la politique de l’établissement scolaire dans ce
domaine et invite à une généralisation des comités d’éducation à la
santé et à la citoyenneté (CESC).
- La circulaire n° 98-234 du 24 novembre 1998,
Orientations pour l’éducation à la santé à l’école et au collège,
définit la nature et les objectifs de l’éducation
à la santé, les moyens et les méthodes de sa mise en œuvre et instaure
des rencontres éducatives sur la santé au collège.
- La circulaire n° 2001-012 du 12 janvier 2001, définis les Orientations
générales pour la politique de santé en faveur des élèves.
- La circulaire n° 2002-098 du 25 avril 2002,
Politique de santé en faveur des élèves,
résume les trois principes qui guident la
politique de santé à l’école : l’information et la participation
des familles, l’implication de l’ensemble de la communauté éducative
et le développement de partenariats avec les autres acteurs de santé publique.
- La circulaire n° 03-027 du 17 février 2003,
L’éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges et les lycées,
instaure trois séances annuelles d’information
et d’éducation à la sexualité pour les trois niveaux de scolarité.
L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
(INPES), établissement public créé par décret le 3 mai 2002, s’est
substitué au Comité français d’éducation pour la santé (CFES). Selon
les termes de la loi du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et
à la qualité du système de santé, il a pour missions :
- d’exercer une fonction d’expertise et de conseil en matière
de prévention et de promotion de la santé ;
- d’assurer le développement de l’éducation pour la santé, y
compris de l’éducation thérapeutique, sur l’ensemble du territoire
en tant que mission de service public ;
- de mettre en œuvre les programmes nationaux de prévention, pour le
compte de l’État et de ses établissements publics.
Le directeur de l’enseignement scolaire siège au conseil d’administration
de l’INPES.
Le ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche,
représenté par le directeur de l’enseignement scolaire (DESCO), Monsieur
Jean-Paul de Gaudemar
et
l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé,
représenté par son directeur général, Monsieur Philippe Lamoureux
Constatant
La convergence de leurs missions et de leurs
objectifs dans le domaine de la promotion de la santé des enfants et des
adolescents, et afin de renforcer et de formaliser leur partenariat
Conviennent ce qui suit :
Article 1 -
La direction de l’enseignement scolaire
(DESCO) et l’INPES conviennent de travailler ensemble dans le domaine
de la prévention, de l’éducation à la santé et de la promotion de
la santé auprès des enfants et des adolescents scolarisés. Cette collaboration
se traduit par l’élaboration concertée d’un programme de travail,
la définition des opérations prioritaires à mener en commun et l’évaluation
conjointe des résultats.
Article 2 - Actions en direction des
enfants et des adolescents scolarisés
La DESCO et l’INPES mènent ensemble
des actions de promotion de la santé en direction des enfants et des adolescents
scolarisés. Ils conviennent notamment de concevoir, expérimenter et évaluer
une programmation d’éducation à la santé de la maternelle au lycée,
dont le descriptif figure ci-après.
Article 3 - Formation des personnels
L’INPES apporte son expertise, notamment
sur les aspects méthodologiques de l’éducation à la santé, les formations
des personnels que la DESCO organise ou auxquelles elle participe. Il peut
contribuer à la conception et/ou la réalisation de ces formations.
Article 4 - Collaborations de proximité
L’INPES et la DESCO soutiennent les
collaborations au niveau régional, académique et local entre les acteurs
de santé publique (DDASS, DRASS, comités d’éducation pour la santé,
assurance maladie, etc.) et les acteurs de l’éducation nationale (rectorats,
inspections d’académies, écoles, établissements publics locaux d’enseignement,
etc.).
Article 5 - Outils pédagogiques
L’INPES et la DESCO peuvent s’associer
pour créer et/ou promouvoir des outils pédagogiques ou des documents d’information
en éducation à la santé destinés au milieu scolaire, selon des modalités
adaptées à chaque projet.
La DESCO et l’INPES travaillent ensemble sur les critères de validation
des outils pédagogiques en éducation à la santé destinés au milieu scolaire,
en associant en tant que de besoin les partenaires concernés.
L’INPES informera la DESCO sur le dispositif “pédagothèque”
d’analyse des outils pédagogiques. L’INPES associera la DESCO
et/ou les professionnels de l’éducation nationale à l’analyse
des outils spécifiquement destinés au milieu scolaire.
Article 6 - Publications
La DESCO participe au comité de rédaction
de la revue publiée par l’INPES : La
Santé de l’homme. D’autres collaborations
sur des publications peuvent être menées.
Article 7 - Diffusion
L’INPES et la DESCO définissent et
mettent en œuvre une procédure pour la promotion et la diffusion des
documents et outils pédagogiques en éducation à la santé auprès des personnels
des écoles et des établissements scolaires de l’Education nationale
: relais, modalités d’accompagnement de ces outils, mise à disposition
des fichiers utiles...
Article 8 - Enquêtes et travaux de recherche
L’INPES et la DESCO peuvent mener ensemble
des recherches ou des enquêtes dans le domaine de l’éducation à la
santé. Ils peuvent également inciter et aider les acteurs locaux à mener
des recherches-actions permettant notamment d’analyser la démarche
éducative menée dans les écoles ou établissements scolaires sur les thèmes
de santé.
Article 9 - Colloques, séminaires
L’INPES et la DESCO peuvent organiser
conjointement des colloques, séminaires ou journées nationales de travail.
Article 10 - En
dehors même de leur programme commun de travail, la DESCO et l’INPES
se tiennent réciproquement informés des initiatives qu’ils prennent
en matière de prévention, d’éducation à la santé et de promotion de
la santé en milieu scolaire.
Article 11 - Le
directeur général de l’INPES et le directeur de l’enseignement
scolaire se rencontrent au moins une fois par an pour s’entretenir
des modalités de leur collaboration, de l’évaluation du programme
de travail en cours et de la préparation de l’année suivante.
Article 12 -
La présente convention est établie pour une
durée de trois ans à compter de sa signature. Elle est renouvelable par
tacite reconduction. Elle fait l’objet, pour chaque année civile,
d’un avenant précisant le programme conjoint de travail entre la DESCO
et l’INPES.
Fait à Paris, le 6 août 2003
Pour le ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la
recherche
et par délégation
Le directeur de l’enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR
Le directeur général de l’Institut national de prévention et d’éducation
pour la santé
Philippe LAMOUREUX
AVENANT : PROGRAMME DE TRAVAIL 2003
Ce programme se réfère aux articles suivants de la
convention :
Article 2 - Actions en direction des
enfants et des adolescents scolarisés
Expérimentation d’une “programmation”
d’éducation à la santé de la maternelle au lycée : conception, mise
en œuvre et évaluation
Ce projet, prévu sur plusieurs années, est
décrit en annexe.
Pour l’année 2003, l’INPES et la DESCO se donnent pour objectifs
:
- de mettre en place le comité de pilotage national ;
- de constituer les groupes de travail (primaire, collège, lycée) ;
- d’élaborer la première trame de la programmation d’éducation
à la santé se déroulant tout au long de la scolarité ;
- de déterminer les 2 ou 3 académies chargées de sélectionner les lieux
dans lesquels se déroulera l’expérimentation.
Article 3 - Formation des personnels
Dispositif de formation d’adaptation
à l’emploi du programme national de pilotage 2002-2003 : conseillers
techniques de service médical, infirmier ou social
Cette formation a pour objectif de développer
les compétences de conseil, d’encadrement et d’animation des
conseillers techniques nouvellement nommés. Un premier module de formation
a eu lieu du 25 au 29 novembre 2002 intitulé “Présentation des fonctions
et responsabilités des conseillers techniques”. L’INPES est
intervenu le 29 novembre 2002, lors de la matinée consacrée à la “préparation
du travail de l’intersession à effectuer par les stagiaires”
et les 24 et 25 mars lors du deuxième et dernier module intitulé “approfondissement
des connaissances et renforcement des compétences”.
Article 5 - Outils pédagogiques
Conception de la mallette pédagogique
“Léa et le feu”
En 2003, l’INPES a prévu de concevoir
et d’éditer la quatrième mallette pédagogique de la collection Les
chemins de la santé : “Léa et le feu”. La DESCO participera
au comité de pilotage de cette action et/ou aidera au choix des professionnels
de terrain à associer à ce comité.
Conception d’une mallette pédagogique
sur le thème de la nutrition
En 2003, l’INPES a prévu de concevoir
une mallette pédagogique sur le thème de la nutrition, destinée aux classes
de collèges. La DESCO participera au comité de pilotage de cette action
et/ou aidera au choix des professionnels de terrain à associer à ce comité.
Élaboration et diffusion de fiches d’aide
à l’action à partir d’ouvrages de littérature pour la jeunesse
En 2003, l’INPES débutera un nouveau
projet ayant pour objectif de réaliser, à partir des ouvrages de littérature
pour la jeunesse, des outils d’animation en éducation à la santé sur
le thème de la santé mentale. Pour cela il est prévu de constituer un comité
de lecture restreint. Celui-ci analysera les ouvrages de littérature pour
la jeunesse puis rédigera des fiches décrivant chaque ouvrage de façon synthétique
et proposant des pistes d’actions pour l’utiliser comme outil
d’animation en éducation à la santé. La DESCO participera à ce comité
de lecture et/ou aidera au choix des professionnels de terrain susceptibles
d’y participer.
Conception d’un guide d’actions
sur la promotion de la santé mentale
En 2003, l’INPES coordonnera la rédaction d’un guide d’actions
sur la promotion de la santé mentale, destiné aux différents acteurs locaux
des secteurs sociaux, éducatifs et sanitaires concernés par des actions
de prévention ou promotion de la santé auprès des jeunes. Ce guide d’actions
s’inscrit dans le prolongement d’un travail entrepris en 2002.
Il présentera :
- un point conceptuel sur les connaissances théoriques relatives aux compétences
psychosociales ;
- des exemples d’actions de terrain se référant à ce concept ;
- des critères d’évaluation.
Pour réaliser ce guide d’actions, l’INPES constituera un comité
de pilotage auquel la DESCO participera et/ou aidera au choix des professionnels
susceptibles d’y participer.
Conception de documents sur les troubles du
langage : une synthèse documentaire et un “guide-ressources”
Dans le cadre du plan de communication grand public
sur les troubles du langage, l’INPES coordonnera la production de
plusieurs documents, notamment une synthèse documentaire et un guide-ressources
à destination des professionnels de santé et des personnels de l’éducation
nationale. Pour réaliser ces documents, un comité de pilotage a été mis
en place auquel la DESCO participe.
Conception d’un guide pédagogique
sur l’éducation à la sexualité
Dans le cadre des documents d’accompagnement
pédagogique annoncés dans la circulaire sur l’éducation à la sexualité
à l’école, au collège et au lycée, la DESCO a prévu de concevoir dans
la collection Repères un guide pour les équipes éducatives de collège et
de lycée. Ce guide, qui s’adresse aux personnels d’enseignement,
d’éducation, de santé et d’action sociale, a pour objectif d’aider
à la mise en place des séances d’éducation à la sexualité. L’INPES
participera au comité de pilotage ou au groupe de travail mis en place par
la DESCO et/ou aidera au choix des professionnels de l’éducation pour
la santé susceptibles d’y participer.
Article 7 - Diffusion
Définition d’une procédure
En 2003, l’INPES et la DESCO conviendront
d’une procédure de travail pour assurer la promotion et la diffusion
des documents et outils pédagogiques en éducation à la santé destinés au
milieu scolaire.
Cette réflexion concernera notamment les documents suivants :
- Livret La santé des jeunes scolarisés
à destination des personnels de l’éducation
nationale. Ce livret présente les résultats du Baromètre santé 2000 qui
concernent la santé des jeunes scolarisés. Il présente également des outils
pédagogiques, des pistes d’actions et des expériences de terrain susceptibles
d’aider les personnels de l’éducation nationale à développer
l’éducation à la santé dans leur établissement.
- Mallette pédagogique Protège ton dos
destinée aux enfants de cycle 3 à l’école
primaire.
- Coffret Badaboum et Garatoi
pour les enfants de cycle 2 à l’école primaire.
- Trois brochures d’information sur la nutrition destinées aux enfants
(6-10 ans) et aux adolescents (11/14 ans et 15-18 ans) ainsi qu’un
livret d’accompagnement de 4 pages destiné aux enseignants.
- Un cédérom Fonds documentaire et
pédagogique en éducation nutritionnelle réunissant
les références des ouvrages et des outils pédagogiques sur la nutrition
ainsi qu’un dossier documentaire sur les représentations de l’alimentation
et les comportements alimentaires. Ce cédérom pourra être diffusé aux enseignants
souhaitant mener des actions d’éducation à la santé sur ce thème.
- Les mallettes pédagogiques de la collection “Les chemins de la santé”.
- Brochure d’information sur la sexualité :
Questions d’ados
destinée aux lycéens.
EXPÉRIMENTATION
D’UNE PROGRAMMATION D’ÉDUCATION À LA SANTÉ DE LA MATERNELLE
AU LYCÉE - CONCEPTION, MISE EN ŒUVRE, ÉVALUATION
INTRODUCTION
“Reconnue comme le lieu privilégié, mais non
unique, d’éducation et de promotion de la santé en raison des interactions
importantes entre la santé, la réussite scolaire et l’éducation, et
aussi parce qu’elle permet d’atteindre la très grande majorité
d’une classe d’âge (1)”, l’école
s’est vu confier par le ministère de l’éducation nationale un
rôle essentiel en matière d’éducation pour la santé : “Ni simple
discours sur la santé, ni seulement apport d’informations”,
l’éducation pour la santé a pour objectifs “l’appropriation
de connaissances utiles pour comprendre et agir, la maîtrise de méthodes
de pensée et d’action, le développement d’attitudes telles que
l’estime de soi, le respect des autres, la solidarité, l’autonomie,
la responsabilité. Composante d’une éducation globale, l’éducation
à la santé ne constitue pas une nouvelle discipline : elle se développe
à travers les enseignements et la vie scolaire. Tous les personnels membres
de la communauté éducative y prennent part, individuellement et collectivement,
chacun selon la spécificité de ses missions” (2).
Si les directives du ministère de l’éducation nationale sont ainsi
claires et ambitieuses, les activités mises en place sont encore de nature
et de qualité variables : en effet, tous les niveaux existent, d’une
séance ponctuelle d’information jusqu’à une véritable programmation
inscrite dans le projet d’établissement, associant l’ensemble
des membres de la communauté éducative et intégrant un processus d’évaluation.
En s’appuyant sur les atouts existants, il est proposé de concevoir,
d’expérimenter et d’évaluer, avec les professionnels de terrain,
une programmation d’éducation à la santé de la maternelle au lycée.
Les actions mises en œuvre seront adaptées à chaque cycle scolaire,
menées dans la durée, par des équipes formées et soutenues au plan méthodologique.
Elles s’appuieront sur les enseignements et la vie des établissements,
et s’articuleront aux projets académiques et à la politique régionale
de santé.
Dans un premier temps, à partir de l’analyse des textes officiels
et d’expériences déjà menées, une programmation sera établie et des
outils méthodologiques facilitant sa mise en œuvre seront conçus. Ce
dispositif sera ensuite expérimenté dans plusieurs écoles, collèges et lycées,
sur une durée de trois années scolaires. Après évaluation, des recommandations
seront rédigées pour faciliter son éventuelle extension.
Les objectifs du projet
Objectif général
Élaborer et expérimenter une programmation
d’éducation à la santé en milieu scolaire, de la maternelle au lycée.
Objectifs spécifiques
Concevoir, expérimenter et évaluer dans
trois à cinq sites une programmation d’éducation à la santé de l’école
maternelle au lycée (3), associant la communauté éducative
et l’ensemble des partenaires.
- Articuler la programmation d’éducation à la santé avec le projet
académique et avec les programmes régionaux et locaux de santé.
- Développer et organiser le partenariat au sein de la communauté éducative
et avec les autres acteurs locaux de santé publique (institutionnels,
professionnels, associatifs).
- Soutenir et renforcer les compétences de la communauté
éducative en matière d’éducation à la santé (formation, soutien
méthodologique...).
- Développer, chez les élèves, les compétences qui leur permettront de
protéger et promouvoir leur santé en s’appuyant sur l’appropriation
des connaissances, la maîtrise de méthodes de pensée et d’action,
le développement d’attitudes telles que l’estime de soi, le
respect des autres, la solidarité, l’autonomie et la responsabilité
(4).
- Identifier et construire les conditions et les outils nécessaires à
l’extension de la programmation sur l’ensemble du territoire.
- Identifier les atouts et les freins à la mise en place de ce projet.
- Mettre à la disposition des membres de la communauté éducative un guide
méthodologique et les outils pédagogiques nécessaires à la mise en œuvre
de la programmation.
Concevoir et organiser des modules de formation initiale et continue pour
les professionnels de l’éducation nationale.
Phases de travail
1 - Conception de la programmation
Mettre en place un comité de pilotage national
composé, dans un premier temps, de la Desco, de l’Inpes, de la DGS
et de la Mildt (5). Ce comité assurera l’animation,
la coordination et le suivi général du projet à ses différentes phases.
Élaborer, à partir des enseignements existants, des orientations fixées
par le ministère de l’éducation nationale en matière d’éducation
à la santé et des priorités de santé publique, la première trame d’une
programmation d’éducation à la santé se déroulant tout au long de
la scolarité, suivant une progression pédagogique et respectant les besoins
des enfants et des adolescents à chaque étape de leur développement. À
cette fin, il faudra préalablement :
- identifier la place de l’éducation à la santé dans les programmes
scolaires officiels, de la maternelle au lycée (filière générale, technologique
et professionnelle) ;
- rassembler les informations disponibles sur les pratiques actuelles
d’éducation à la santé en milieu scolaire (enquêtes, rapports d’activités,
expériences innovantes...) et les attentes des différents membres de la
communauté éducative dans ce domaine ;
- recenser et sélectionner les documents et outils pédagogiques d’éducation
à la santé susceptibles d’être utilisés en milieu scolaire.
2 - Expérimentation dans trois à cinq
sites
Lancer un appel à participation auprès
des académies qui sélectionneront les écoles, collèges et lycées participant
à la phase expérimentale.
Constituer un comité de pilotage local dans chaque bassin d’éducation.
Ce comité devra :
- adapter aux spécificités locales, aux motivations et aux compétences
des équipes éducatives participant au projet, la première trame de travail
proposée par le comité de pilotage national ;
- accompagner les équipes éducatives participant au projet : organisation
de formations, soutien méthodologique, soutien à la mise en place de partenariats...
;
- assurer l’animation, la coordination et le suivi du projet au
niveau du bassin d’éducation ;
- désigner un représentant par bassin d’éducation pour participer
aux échanges avec le comité de pilotage national ;
- engager, dans chaque site, la programmation d’éducation à la santé
à plusieurs niveaux de classe pendant trois ans ;
- évaluer la programmation (processus et résultats). L’évaluation
se déroulera en plusieurs étapes, permettant des ajustements en cours
d’expérimentation ;
- identifier les facteurs facilitant ou freinant l’extension éventuelle
de ce dispositif ;
- établir des recommandations pour la pérennisation du programme et son
extension à d’autres sites.
(1)
Inserm. Éducation pour la santé des jeunes. Démarches et méthodes. Synthèse
et recommandations. Paris : Les éditions Inserm, coll. Expertise collective,
2001 : 40 p.
(2) Orientations pour l’éducation
à la santé à l’école
et au collège. Circulaire n° 98-234 du 24 novembre 1998 du ministère de
l’éducation nationale.
3) Dans la première phase, la programmation débutera conjointement
dans les différents niveaux de classes.
(4) Voir la circulaire
n° 98-234 du 24 novembre 1998, ministère de l’éducation nationale
“Orientations pour l’éducation à la santé à l’école
et au collège”.
(5) Sa composition pourra secondairement
s’élargir à d’autres services du ministère de l’éducation
nationale (l’inspection générale notamment) et à des professionnels
de terrain.
CALENDRIER PRÉVISIONNEL
DES DEUX PREMIÈRES PHASES
2003
- Mise en place du comité de pilotage national.
- Organisation générale du projet.
- Recherche documentaire, recensement d’expériences et d’outils
pédagogiques.
- Constitution de trois groupes de travail (primaire, collège, lycée)
associant des représentants institutionnels et des professionnels de terrain.
- Élaboration du programme d’éducation à la santé pour chacun des
trois niveaux (proposition d’une méthode de travail et d’outils
pédagogiques).
Premier semestre 2004
- Appel à participation et sélection d’écoles,
de collèges et de lycées qui expérimenteront les programmes proposés.
- Mise en place des comités de pilotage locaux.
- Séminaire de travail réunissant le comité de pilotage national, les
trois groupes de travail nationaux et les comités de pilotage locaux.
- Adaptation et affinement du programme pour chaque site.
- Conception des méthodes et fabrication des outils d’évaluation.
- Choix et/ou fabrication des documents et des outils pédagogiques qui
seront utilisés dans chaque bassin.
Septembre 2004 à juin 2007
- Mise en place d’une formation de
base en éducation à la santé pour les équipes locales.
- Expérimentation du programme dans chaque site.
- Évaluation continue du processus et des résultats.
Deuxième semestre 2007
- Identification des facteurs favorisant ou freinant la généralisation
du programme.
- Rédaction des recommandations.
Annexe 3
SUIVI DES
PROBLÈMES DE SANTÉ REPÉRÉS CHEZ LES JEUNES ENFANTS - PROTOCOLE DE MISE
EN ŒUVRE (*)
1 - À partir du bilan de
santé systématique
Tous les enfants de grande section
de maternelle ou de cours préparatoire sont examinés en présence des parents,
par la mission de promotion de la santé en faveur des élèves (MPSFE) dans
le cadre du bilan de santé systématique.
En cas de dépistage d’un trouble, la MPSFE transmet aux parents
de l’enfant un “avis” lui indiquant la nécessité de
consulter un professionnel de santé selon le problème dépisté.
La famille, ou le professionnel consulté doit avertir par “Retour”,
que l’enfant a bien été vu par le système de soins.
S’il n’y a pas de “Retour” après un délai variable
qu’il faut déterminer selon la déficience dépistée, l’environnement
et les possibilités logistiques, la MPSFE effectue un “Rappel”
écrit ou oral à la famille lui indiquant la nécessité de consulter.
Si, après ce rappel, à n’y a toujours pas “Retour”,
il faut intervenir auprès de la famille.
2 - Intervention d’un
médiateur
Un “ordre de mission”
comprenant des données très succinctes sur l’enfant est alors transmis
à ce que l’on pourrait appeler un “accompagnant santé “.
Cette personne a une fonction précise : contacter la famille de l’enfant
afin de vérifier les raisons du non “Retour” puis l’aider
à accéder aux soins si nécessaire.
*Expérimentation
menée dans les départements de l’Oise et de la Seine-Saint-Denis.
En effet :
- soit il s’agit d’un simple défaut de retour d’information,
l’enfant ayant eu en fait accès aux soins (ou tout au moins en cours
d’accès, par exemple prise de rendez-vous déjà effectuée...). Le
médiateur va alors transmettre à la MPSFE les informations utiles au suivi
;
- soit l’enfant n’a pas eu accès aux soins pour diverses raisons
que le médiateur va étudier avec la famille. Il va, non seulement déterminer
les difficultés-réelles ou supposées-d’accès et/ou de recours aux
soins. mais aussi tenter, avec les institutions, associations, ou toutes
personnes utiles, y compris la MPSFE, de les résoudre afin que l’enfant
soit réellement pris en charge.
Ce médiateur doit avoir toute compétence pour mettre la famille en confiance
afin de préciser, avec elle, le problème évoqué.
Dans les expériences de ce type déjà menées dans l’Oise, le rôle
de médiateur est tenu, soit par un personnel de la caisse primaire d’assurance
maladie (CPAM) ou de la caisse régionale d’assurance maladie (CRAM)
( personnel administratif, travailleur social) soit par des volontaires
associatifs.
Dans tous les cas, le médiateur a un rôle majeur. En effet, à côté de
sa fonction de facilitateur d’accès aux soins, il possède certaines
informations indispensables à l’analyse des difficultés et des obstacles
rencontrés, au suivi des enfants mais aussi à l’évaluation de l’ensemble
du dispositif.
Ces médiateurs, et l’institution à laquelle ils appartiennent, font
partie intégrante du dispositif. En aucun cas, il ne doit y avoir d’un
côté, le personnel de la MPSFE réduit aux fonctions de “dépistage-avis-rappel”
et de l’autre, des médiateurs chargés de l’accès aux soins.
Il s’agit d’un ensemble
cohérent de partenaires partageant exactement les mêmes objectifs, les
mêmes méthodes et les mêmes critères d’évaluation.
Pour cela, deux outils sont requis :
- un comité de pilotage qui se réunit au moins deux fois par an ;
- un système d’information adapté aux exigences du programme.
3 - Le comité de pilotage
Sa fonction est d’assurer
l’organisation, le suivi et l’évaluation des actions tout
en maintenant le haut niveau de dialogue entre les différents partenaires.
Il communique de façon claire et succincte avec l’ensemble des institutions
et professionnels concernés dans la ville et le département. Il désigne
la structure susceptible de gérer les fonds éventuellement mobilisables
au renforcement de l’action (contrat ville...). Il négocie les conventions
indispensables.
Le comité de pilotage se réunit au moins deux fois par an.
Il est coprésidé par l’inspecteur d’académie, directeur des
services de l’éducation nationale et le directeur départemental
des affaires sanitaires et sociales et/ou par leur représentant, le médecin
conseiller technique et le médecin inspecteur de santé publique. Il est
composé des équipes de la MPSFE, du ou des médiateurs, d’un représentant
de chaque partenaire de l’action : CPAM, conseil général, ville,
associations, Conseil de l’ordre, professionnels de soins, centre
médico-psycho-pédagogique (CMPP).
Il peut proposer des actions spécifiques complémentaires visant à améliorer
l’efficacité du dispositif.
Par exemple :
- mobiliser les enfants, les familles et l’entourage socio-éducatif
sur la nécessité de la prise en charge ;
- sensibiliser l’enfant et son entourage à l’adoption de comportements
favorables à la santé.
Dans tous les cas, il recherche les opérateurs pertinents : comité régional
d’éducation à la santé (CRES) ou comité départemental d’éducation
à la santé (CDES)... et procède à l’évaluation des actions entreprises.
Ces nouveaux opérateurs intègrent alors le comité de pilotage.
4 - Le système d’information
Les supports d’information
et l’organisation du recueil d’information doivent permettre,
sans qu’il y ait violation du secret médical :
- de préciser les caractéristiques (identité, sexe, adresse classe. école...)
de chaque enfant ;
- d’assurer le suivi des pathologies détectées ;
- d’informer sur les mesures d’accompagnement mises en place
pour l’accès aux soins de chaque problème de santé mais aussi d’éclairer
sur les obstacles rencontrés par les familles.
En bref, le système d’information doit permettre d’évaluer
régulièrement l’efficience du dispositif global et des différentes
étapes du processus. Il doit donc recueillir les données nécessaires et
suffisantes, mais pas plus.
Les supports d’information à utiliser peuvent être divers : papier
seul, papier et informatique, ou informatique seule.
Le choix du support doit tenir compte des habitudes et contraintes locales
ainsi que du lieu du recueil informatique (transfert aller-retour des
dossiers et supports papier).
Cependant, la nécessité absolue d’informatisation du projet n’est
plus à démontrer. On ne peut suivre l’évolution d’une action
de ce type en demandant aux équipes de comptabiliser à la main, pour plusieurs
items et plusieurs fois par an des centaines, sinon des milliers de dossiers.
5 - Le support informatique
C’est l’utilisation
du logiciel (MEDSI) : chaque équipe de la MPSFE a son ordinateur portable
et saisit directement les données. Il faut alors non seulement vérifier
les items du suivi et de l’activité des médiateurs, mais aussi prévoir
la centralisation et l’analyse des données.
Les éléments suivants doivent apparaître clairement afin que la saisie
et l’analyse informatique puissent avoir lieu :
- oui ou non y-a-t-il tel ou tel problème de santé ?
- est-il déjà pris en charge ?
- si déficience, non ou mal prise en charge, un avis a-t-il été transmis
?
- en cas d’avis, quel type de professionnel de santé est sollicité
?
- y-a-t-il eu “Retour” ?
- y-a-t-il eu besoin d’un Rappel ?
- type de prise en charge (facultatif) ?
- nécessité d’un suivi ?
- “ordre de mission” transmis au médiateur ?
- “retour” du médiateur ?
- actions mises en œuvre par le médiateur ?
6 - L’ordre de mission
au médiateur
Afin de donner toute indication
utile au médiateur, sans violer le secret médical, un “ordre de
mission” est envisagé.
Celui-ci a plusieurs fonctions :
Côté recto
- préciser le nom et les coordonnées de
l’enfant (et de sa famille) à contacter ;
- indiquer les professionnels de santé pour qui un “avis”
a été donné ;
- concrétiser - seul document commun - les relations partenariales entre
la MPSFE et le médiateur.
Côté verso
- le mode d’intervention du médiateur
;
- indiquer si l’enfant a déjà eu accès aux soins ;
- informer la MPSFE des aides spécifiques réalisées par le médiateur.
Cette difficulté, reprise à juste titre par plusieurs médecins, pourrait
être levée de la façon suivante : lors du bilan systématique, le médecin
scolaire, en donnant l’avis à la famille, la prévient d’emblée,
qu’en cas de non-retour, un “médiateur” prendra contact
avec elle afin de l’aider à surmonter des difficultés éventuelles.
La mobilisation de ce “médiateur” peut d’ailleurs être
immédiate si, au cours du bilan, une difficulté dans l’accès aux
soins est manifeste (problème administratif ou financier). La famille
sait, alors immédiatement qu’il y a partage, avec le médiateur,
de l’information médicale.
7 - Suivi année après année
ou à la demande
Quel que soit le temps de contact
avec l’enfant durant lequel le repérage d’un trouble a été
effectué, le dispositif doit être capable de mobiliser à nouveau le même
circuit des partenaires et le même système d’information :
- nouvel enfant arrivant dans le dispositif ;
- nouveau trouble apparaissant en cours de scolarité ;
- examen à la demande des parents, des enseignants ;
- rupture dans la piste en charge d’une déficience (ex : l’enfant
ne va plus à ses séances d’orthophonie).
Chaque équipe de centre médico- scolaire (CMS) s’organise avec ses
partenaires afin de prendre en charge ces différents cas. Les supports
d’information prévoient ces étapes. Le comité de pilotage valide.
8 - Bilan médical en CM2
Cet entretien médical, proposé
dans l’Oise à tous les élèves de CM2, a un quadruple objectif :
- il permet de s’assurer que les prises en charge préconisées au
préalable l’ont bien été. Cela permet de réorienter si besoin et
de donner des éléments d’évaluation pour le dispositif général ;
- il repère de nouveaux troubles plus spécifiques de la pré-adolescence
pouvant donner lieu à des avis adaptés ;
- il maintient et renforce le lien entre l’élève, sa famille et
la santé scolaire ;
- il constitue un temps de parole adapté à l’écoute et au conseil.
Ces entretiens individuels peuvent déboucher sur la mise en place de programmes
d’éducation pour la santé mais aussi sur la modification du dispositif
général d’accompagnement.
Le comité de pilotage recherche les indicateurs pertinents d’évaluation
de ces entretiens.
Annexe 4
CONVENTION-CADRE N° 2003/002
Entre
Le ministère de la jeunesse de l’éducation nationale et de la recherche,
direction de l’enseignement scolaire,
représentée par Monsieur Jean-Paul de Gaudemar,
localisé au 107, rue de Grenelle, 75007 Paris
ci-après désigné par le “ministère”
d’une part,
et
L’Institut national de la santé et de
la recherche médicale,
Établissement public scientifique et technologique,
représenté par son directeur général, Monsieur Christian Brechot,
localisé 101, rue de Tolbiac, 75654 Paris cedex 13
ci-après désigné par l’“Inserm”
d’autre part
Collectivement désignés ci-après les “parties”
Il est convenu ce qui suit
:
Article 1 - Domaine de collaboration
Le présent accord-cadre a pour objet de
fixer les conditions générales de collaboration entre le ministère et
l’Inserm pour faire progresser et valoriser les connaissances disponibles
liées à l’enfance et à l’adolescence, et contribuer à leur
mise à disposition auprès des acteurs du système éducatif.
Article 2 - Modalités de collaboration
2.1 Les
thèmes susceptibles de faire l’objet d’actions conjointes
seront examinés par les parties dans le cadre d’un comité de coordination.
Ce comité qui se réunit au moins une fois par an, est composé :
l
Pour l’Inserm :
- du directeur général ou de son représentant ;
- du directeur du Département animation et partenariats scientifiques
ou de son représentant.
l
Pour le ministère :
- du directeur de l’enseignement scolaire ou de son représentant
;
- du sous-directeur des établissements et de la vie scolaire ou de son
représentant.
2.2 Chaque
action conjointe envisagée dans le cadre du présent accord respectera
les conditions suivantes :
- définition préalable concertée entre les parties du champ d’activité
à promouvoir et des moyens susceptibles d’y contribuer ;
- établissement d’un avenant particulier pour chaque action retenue.
Article 3 - Contenu des avenants particuliers
Chaque avenant définira notamment :
- le domaine précis de collaboration et sa durée ;
- le montant des participations financières du ministère et de l’Inserm
;
- les dispositions ayant trait aux personnels affectés à ces collaborations.
Article 4 - Propriété des résultats
4.1
Les données fournies par le ministère restent sa propriété.
4.2
Les résultats, y compris méthodes, procédés et/ou savoir-faire, objets
des avenants à la présente convention-cadre sont la propriété de l’Inserm.
4.3
Le ministère pourra utiliser les résultats des actions pour ses besoins
propres.
Article 5 - Publication des résultats
5.1
Les parties conviennent que les résultats des actions donneront lieu à
la rédaction de publications scientifiques effectuées sous la direction
du responsable scientifique.
5.2
Tout résultat devra être soumis aux deux partenaires pour approbation
avant publication. Toute publication devra mentionner que les actions
ont été réalisées par l’Inserm à la demande du ministère.
Article 6 - Collaboration avec des
tiers
Le ministère et l’Inserm se réservent
la possibilité, pour toute action conjointe, d’associer un ou plusieurs
partenaires à la mise en œuvre de cette action. Ceux-ci seront signataires
de l’avenant particulier décrit à l’article 3.
Article 7 - Durée
La présente convention-cadre est conclue
pour une durée de 3 ans à compter de sa signature, renouvelable par tacite
reconduction.
Article 8 - Litiges
Les parties s’efforceront de régler
à l’amiable, préalablement à toutes instances judiciaires, tout
différend qui pourrait intervenir à l’occasion de l’interprétation
ou de l’exécution des clauses du présent avenant. À défaut la contestation
sera portée devant le tribunal compétent de Paris.
Fait à Paris, le 26 septembre 2003
En deux exemplaires originaux
Pour le ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de
la recherche
et par délégation,
Le directeur de l’enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR
Pour l’institut national de la santé et de la recherche médicale
Le directeur général
Christian BRECHOT
Annexe 5
PROTOCOLE D’ACCORD
Entre
Le ministère de la jeunesse, de l’éducation
nationale et de la recherche
représenté par le directeur de l’enseignement
scolaire (DESCO) et le directeur de la programmation et du développement
(DPD),
Le ministère des affaires sociales, du travail
et de la solidarité
représenté par la directrice de la recherche, des
études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et le directeur
général de la santé (DGS)
et
L’Institut de veille sanitaire (InVs) représenté par son directeur
général
collectivement désignés ci-après par les “parties”.
Il est convenu ce qui suit
:
Article 1 - Objet du protocole
d’accord
Le présent protocole d’accord est
relatif à la réalisation d’un cycle triennal d’enquêtes sur
l’état de santé des populations scolaires.
Article 2 - Conduite des enquêtes
Les enquêtes définies à l’article
1 sont effectuées à l’initiative conjointe du ministère de la jeunesse,
de l’éducation nationale et de la recherche et du ministère des
affaires sociales, du travail et de la solidarité, coréalisateurs de ces
enquêtes, qui associent à titre de partenaire l’Institut de veille
sanitaire. Les rôles et les droits de chacune des parties font l’objet
des articles 3 à 7 du présent protocole d’accord.
Un comité de projet est constitué, composé de représentants des parties
: DESCO, DPD, DREES, DGS, InVs, et de représentants d’autres institutions
ou experts en tant que de besoin. Le comité de projet détermine les thématiques
et les protocoles scientifiques des enquêtes et réalise le suivi de leur
réalisation, conformément aux articles suivants. Le comité, qui veillera
à l’éthique et au bon déroulement de l’enquête, se réunira
chaque fois que nécessaire et à l’initiative de l’une ou l’autre
des parties.
Article 3 - Modalités d’exécution/responsabilité
scientifique/rôles et droits des parties
Les parties s’engagent à fournir
les moyens nécessaires pour d’une part, mener à bien l’organisation
du projet et l’accompagnement du dispositif mis en place et, d’autre
part, pour assurer l’utilisation des résultats obtenus.
3.1 Production des données
Les enquêtes successives seront réalisées
par les deux ministères coréalisateurs, avec l’appui technique du
comité de projet, dans le cadre de leurs compétences propres inhérentes
à leurs missions spécifiques.
- La DREES est chargée de réaliser le matériel d’enquête, le diffuser,
le collecter et de saisir les données.
- La DPD procède au tirage des échantillons.
- La DESCO détermine la faisabilité des enquêtes, compte tenu d’une
part de leur déroulement au regard des exigences de la scolarité à ce
moment, d’autre part des programmes d’activité des personnels
de santé de l’éducation nationale auxquels elle confiera le recueil
des données.
La constitution et la validation des fichiers sont réalisées par la DREES
avec l’appui technique du comité de projet.
3.2 Déroulement de la collecte
L’organisation administrative des
enquêtes auprès des écoles et des établissements publics locaux d’enseignement
est mise en place sous l’autorité et la responsabilité du recteur
et de l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux
de l’éducation nationale.
3.3 Garanties entourant le déroulement
de l’enquête
Les enquêtes seront réalisées, après avis
du conseil national de l’information statistique (application des
dispositions du décret n° 84-628 du 17 juillet 1984) et selon les conditions
de confidentialité conformes aux recommandations de la Commission nationale
de l’informatique et des libertés (CNIL) et, en tant que de besoin,
soumises au Comité consultatif pour la protection des personnes soumises
à la recherche biomédicale (CCPPRB), dans le respect des formalités prévues.
En particulier, une lettre rappelant les principaux objectifs de l’enquête
concernée, ainsi que les modalités de passation, sera remise aux parents
quelques jours avant le déroulement de l’enquête. Ils pourront faire
part au directeur d’école ou au chef d’établissement d’un
éventuel refus.
Article 4 - Analyse des données et
publication des résultats
Chaque enquête fait l’objet d’une
première publication de nature générale rédigée par les deux ministères
coréalisateurs de l’enquête et publiée dans les supports de ces
deux ministères dans un délai maximum de six mois après consolidation
des fichiers. Cette publication fera mention des différents intervenants
ayant participé à la réalisation de l’enquête. Le comité de projet
sera tenu au courant du contenu de cette étude avant publication, pour
information.
Suite à cette première publication, le comité de projet aura la responsabilité
de l’analyse des données par les différents participants au comité
de projet. Dans ce cadre, il devra veiller à une bonne harmonisation des
travaux pour éviter des redondances éventuelles. En ce sens, les publications
spécifiques à chacune des parties feront l’objet d’une information
préalable du comité de projet. Selon l’opportunité, il pourra s’agir
de publications communes ou non, dans le respect des règles habituelles
de publication propres à chaque support.
De façon générale, l’origine des données sera systématiquement mentionnée
dans les publications. Les tableaux de résultats mentionneront à la fois
à titre de source les deux ministères coréalisateurs et le fichier dont
est issue l’exploitation statistique ou l’étude.
Article 5 - Propriété de l’enquête
et modalités de transferts de données
Les ministères de la jeunesse, de l’éducation
nationale et de la recherche et des affaires sociales, du travail et de
la solidarité bénéficient d’une protection du contenu de la base
au titre de leur droit de producteurs de bases de données, s’exerçant
sans préjudice de la protection résultant du droit d’auteur ou d’un
autre droit sur la base de données publiques ou un de ses éléments constitutifs.
En application des articles L. 1413-2 et L. 1413-3 du code de la santé
publique, la DREES remet à l’Institut de veille sanitaire une copie
de l’ensemble des données dans un délai maximum de six mois après
la consolidation des fichiers afin que celui-ci puisse exercer ses missions.
Dans l’optique d’une pleine valorisation du travail de collecte
des données réalisé, le principe général sera de favoriser l’accès
aux fichiers d’enquêtes, en premier lieu pour les participants au
comité de projet. Les transferts de données seront organisés dans le respect
des dispositions de la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978,
notamment de son titre V ter relatif au traitement des données personnelles
de santé à des fins d’évaluation ou d’analyse des activités
de soins ou de prévention.
Les demandes d’accès aux données de l’enquête par des équipes
de recherche extérieures sont faites auprès de la DREES et seront examinées
par le comité de projet. Celui-ci donne un avis sur cette demande aux
directeurs de la DPD, de la DESCO et de la DREES, pour accord. Les demandes
doivent comprendre une présentation de l’objectif de l’étude,
le plan d’analyse des données ainsi que l’avis de la CNIL
lorsque les données demandées sont indirectement nominatives. La mise
à disposition des données ne doit pas nécessiter un traitement de la part
de la DREES. Les données ainsi transmises ne peuvent pas être cédées à
un tiers et ne peuvent pas être commercialisées.
Les bénéficiaires de ces transferts s’engageront à respecter les
dispositions relatives au secret statistique et à la confidentialité contenues
dans la loi n° 51-711 du 7 juin 1951 sur l’obligation, la coordination
et le secret en matière de statistiques.
Article 6 - Durée du protocole d’accord
Le présent protocole d’accord prend
effet à la date de signature par les différentes parties pour une période
couvrant un cycle triennal. À l’issue de cette période, l’application
de ce protocole d’accord sera évaluée, afin de procéder à son adaptation,
si nécessaire.
Il sera ensuite renouvelé, par tacite reconduction, pour des périodes
équivalentes. Il pourra être dénoncé par chacune des parties, après un
préavis d’une durée suffisante pour permettre la conclusion de la
dernière enquête en cours.
Article 7 - Régime de l’accord/Litiges
Les parties s’efforceront de résoudre
à l’amiable tout différend qui pourrait intervenir à l’occasion
de l’interprétation ou de l’exécution de clauses du présent
protocole d’accord.
Fait à Paris, en 1 exemplaire original, le 14 janvier 2003
Le ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche
Direction de l’enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR
Direction de la programmation et du développement1
Jean-Richard CYTERMANN
Le ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité,
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
Mireille ELBAUM
L’Institut de veille sanitaire
Gilles BRUCKER
Annexe 6
CONVENTION
entre
Le ministre de la jeunesse, de l’éducation
nationale et de la recherche,
ci-après désigné MJENR
Le ministre délégué à l’enseignement scolaire
et
Le ministre de la santé, de la famille et des
personnes handicapées
ci-après désigné MSFPH
PRÉAMBULE
Dans le cadre d’un partenariat, initié par
la direction de l’enseignement scolaire du ministère chargé de l’éducation
nationale et la direction générale de la santé du ministère chargé de la
santé, un dispositif de formation des enseignants aux premiers gestes de
secours a permis d’élaborer et de mettre en œuvre le programme
“Apprendre à porter secours” à l’école primaire (note
de service DE-DLC n° 97-151 du 10 juillet 1997, circulaire DGS du 25 juillet
1997).
À partir d’une initiative originale conduite dans le département de
la Somme, un dispositif de formation, à destination des enseignants du premier
degré, a été développé. Ce dispositif leur permet d’enseigner aux
élèves des gestes simples qui peuvent sauver une vie. Il s’intègre
dans le projet interdisciplinaire de chaque classe et soutient, tout au
long des trois cycles, un enseignement progressif établi en fonction du
développement psychomoteur et de la construction par l’enfant de son
autonomie.
Pour aider les formateurs, la direction de l’enseignement scolaire
et le SAMU/CESU-80, au titre de l’ANCESU/SAMU de France, ont réalisé
une brochure pédagogique “Apprendre à porter secours”. Cet outil
de référence permet de mettre en œuvre les modalités de formation des
enseignants du premier degré.
Le ministre délégué à l’enseignement scolaire, dans sa communication
en conseil des ministres du 26 février 2003 sur “La santé des jeunes
en milieu scolaire”, préconise la généralisation du dispositif “Apprendre
à porter secours” à l’ensemble des élèves de l’école primaire
et l’extension progressive d’une formation aux premiers secours
pour les élèves du collège, jusqu’à l’obtention de l’attestation
de formation aux premiers secours (AFPS).
C’est pourquoi il a paru nécessaire
de formaliser le cadre du partenariat Éducation nationale- santé
en matière de formation de formateurs et d’enseignants
et notamment de préciser les modalités
d’intervention des SAMU-CESU
auprès des équipes ressources de formateurs dans chaque académie ou département.
Il est convenu ce qui suit
:
Article 1 -
La présente convention fixe le cadre du partenariat établi entre le
MSFPH et le MJENR afin
de répondre, d’une part, à un objectif de santé publique et d’autre
part à un objectif d’apprentissage scolaire. Il s’agit de
:
- rendre plus efficace le premier maillon de la chaîne des secours, en
permettant à tout citoyen d’effectuer une alerte et de pratiquer
des gestes simples face à une situation d’urgence médicale avant
la prise charge par les secours spécialisés ;
- développer, chez les élèves, des comportements citoyens et de solidarité
et faire acquérir des savoirs et savoir-faire dans la gestion de situations
d’incidents ou d’accidents de santé, en prenant appui sur
les programmes d’enseignement.
Afin de réaliser ces objectifs, il convient de mettre en place des stratégies
académiques ou départementales permettant la constitution des équipes
ressources définies à l’article 2, la généralisation de la formation
des enseignants du premier degré, la possibilité de création de comités
de pilotage académiques ou départementaux et la déclinaison de conventions
au niveau local.
Article 2 -
Le développement des formations de formateurs au programme “Apprendre
à porter secours” nécessite de constituer
des équipes ressources académiques ou départementales composées
d’infirmières, de médecins scolaires, de membres des équipes de
circonscription du premier degré et de personnels de SAMU/CESU. Les personnels
de SAMU/CESU, territorialement compétents, apportent le conseil technique
dans le domaine des soins d’urgence.
Ces équipes ressources sont chargées de former les enseignants du premier
degré selon un référentiel national en annexe 6.1 (formation de base pour
les enseignants). Ceux-ci dispenseront, à leurs élèves, un enseignement
leur permettant de reconnaître une situation d’urgence et d’y
répondre en attendant les secours spécialisés suivant le tableau référencé
en annexe 6.2 (compétences à acquérir par les élèves).
Ces deux annexes définissent les objectifs et les contenus d’une
formation de base pour les enseignants du premier degré de 6 heures minimum
réparties en 3 heures pour les gestes techniques et 3 heures pour les
modalités pédagogiques.
Article 3 -
Un comité de pilotage national est constitué
par les représentants des deux ministères signataires de cette convention.
Il définit la formation “Apprendre à porter secours” en prenant
appui sur les références scientifiques et pédagogiques nationales et internationales
pour la formation aux premiers secours et les orientations et modalités
pédagogiques des programmes scolaires du niveau concerné.
Article 4 -
Les ministères signataires élaborent et diffusent des outils
pédagogiques nationaux supports de la
formation de formateurs en prenant en compte l’évolution de la formation
aux premiers secours et des programmes scolaires. Ces outils, de formes
diverses, sont adaptés en fonction des besoins identifiés : brochures,
affiches, supports multimédia, site internet.
Article 5 -
Le comité de pilotage national peut proposer l’organisation de
journées nationales d’études ou de formation.
Des travaux de recherche pourront être
envisagés.
Article 6 -
Le comité de pilotage national suit la mise en œuvre des formations
“Apprendre à porter secours”
dans les académies et les départements et envisage les évolutions nécessaires.
La DESCO et la DHOS établissent, conjointement, un bilan annuel.
Article 7 -
Au niveau académique ou départemental, des conventions signées par les
représentants de l’éducation nationale et de la santé prévoiront
le fonctionnement des équipes ressources et établiront les modalités d’organisation
de la formation “Apprendre à porter secours” pour les enseignants
du premier degré en référence aux annexes 6.1 et 6.2, incluant le cas
échéant d’autres partenaires. Elles définiront également les conditions
de financement de ces formations.
Pour la formation initiale, les équipes sont invitées à établir des contacts
locaux avec les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM)
pour inciter à la mise en œuvre de cette formation. En ce qui concerne
la formation continue, cette formation sera inscrite dans les dispositifs
académiques ou départementaux de formation.
Les partenaires s’engagent à assurer les recyclages nécessaires
pour permettre la mise en œuvre du programme tel que défini aux annexes
6.1 et 6.2.
Les SAMU-CESU peuvent participer à la formation continue, dans le domaine
des soins d’urgence pour les personnels de la mission de promotion
de la santé en faveur des élèves.
Les partenaires peuvent constituer un comité de pilotage académique ou
départemental garant de l’application de la formation nationale
telle que définie aux annexes 6.1 et 6.2.
Elles peuvent prévoir la réalisation de documents pédagogiques spécifiques
qui respecteront la finalité de cette formation et les contenus des annexes
6.1 et 6.2.
Elles préciseront les modalités de pilotage et de suivi des formations
et prévoiront un bilan annuel qui sera transmis à la DESCO selon une grille
nationale de recueil. Elles établiront également les modalités selon lesquelles
les SAMU/CESU feront apparaître les actions réalisées en partenariat dans
le cadre de leur bilan d’activité annuel.
Article 8 -
Cette convention a une durée de validité d’une année, à dater de
la signature et pourra être ensuite renouvelée par tacite reconduction
sauf dénonciation par un des signataires dans le délai de deux mois avant
son échéance. Elle peut être modifiée, par avenant, à la demande de l’une
ou l’autre des parties.
Fait à Paris, le 26 septembre 2003
Pour le ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de
la recherche
et par délégation,
Le directeur de l’enseignement scolaire
Jean Paul de GAUDEMAR
Pour le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées,
et par délégation,
Le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des
soins
Édouard COUTY
Annexes 6.1 et 6.2
APPRENDRE À
PORTER SECOURS
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