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Enseignements élémentaire et secondaire
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PROTECTION
DU MILIEU SCOLAIRE
Usage de l’internet dans le cadre pédagogique et
protection des mineurs
NOR : MENT0400337C
RLR : 506-0
CIRCULAIRE N°2004-035 DU 18-2-2004
MEN
DT
Texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie
Le
développement de l’usage de l’internet est une priorité nationale.
Il doit s’accompagner des mesures de formation et de contrôle permettant
d’assurer la sécurité des citoyens et notamment des mineurs. Le
gouvernement vient de mettre en ligne le site
http://www.mineurs.fr
qui recense l’ensemble des informations et projets en ce domaine
et que vous pourrez utilement consulter.
J’ai souhaité, lors d’une communication en conseil des ministres
au mois de mai dernier, rappeler l’importance de l’utilisation
de l’internet dans le cadre scolaire et réaffirmer le rôle majeur
de l’école pour lutter contre la fracture numérique et proposer
un accès à ce savoir pour tous nos élèves.
Au sein de l’éducation nationale, l’usage de l’internet
dans les pratiques pédagogiques est déjà largement développé et se banalise
avec le déploiement généralisé des accès au réseau dans les établissements
scolaires.
Cette banalisation des accès et des usages doit bénéficier de mesures
d’accompagnement adaptées, destinées à faciliter le travail des
équipes pédagogiques, tout en prenant en compte les impératifs de sécurité
et notamment la protection des mineurs.
Ces mesures, objet du présent courrier concernent : l’aide aux établissements
et équipes éducatives, la formation, la sensibilisation et la responsabilisation
des utilisateurs, la mise en œuvre d’une chaîne d’alerte,
l’accompagnement du dispositif lui-même.
Les mesures d’aides
aux établissements et équipes éducatives
Les déploiements d’accès
généralisés à l’internet dans les établissements et écoles ne peuvent
s’effectuer qu’en prenant en compte les besoins des enseignants
et des équipes éducatives de disposer d’outils leur permettant de
sélectionner ou de contrôler l’information mise à disposition des
élèves. Deux modes de contrôle, complémentaires, sont possibles, modulables
selon les situations rencontrées (selon l’équipement des établissements,
et le niveau d’enseignement) :
- un contrôle a priori des informations consultées, en interdisant l’accès
à un ensemble de sites reconnus comme inappropriés (sites au contenu pornographique,
raciste, violent...) par l’intermédiaire de “listes noires”.
Il est également possible, pour des situations pédagogiques particulières,
de limiter la consultation à un ensemble connu de sites, à partir de “listes
blanches” ;
- un contrôle a posteriori, par examen de la liste des sites consultés.
De tels dispositifs de contrôle sont déjà opérationnels dans de nombreux
établissements, grâce aux efforts réalisés par l’État en partenariat
avec les collectivités locales dans le cadre du projet S2i2e. Ces dispositifs
s’appuient en règle générale sur la liste noire gérée par l’université
de sciences sociales de Toulouse I, reconnue comme une référence nationale
en la matière. L’expérience acquise ces dernières années dans ce
domaine permet de mettre à la disposition de l’ensemble des établissements
et écoles une liste noire nationale de référence disponible à l’adresse
http://www.educnet.education.fr/aiedu/listenoire.htm
(aiedu : accès à l’internet pour l’éducation).
Le déploiement des dispositifs S2i2e dans les établissements et écoles
doit se poursuivre. Chaque établissement ou école doit à terme disposer
de tels services.
L’effort engagé les années précédentes sera poursuivi au cours des
prochaines années avec un accent particulier sur les écoles, actuellement
moins bien dotées que les collèges et lycées dans ce domaine.
Les mesures de formation,
de sensibilisation et de responsabilisation des utilisateurs
Aussi performants que puissent
être les dispositifs de filtrage, ils demandent à être accompagnés de
mesures de formation, de sensibilisation et de responsabilisation de l’ensemble
des acteurs concernés ; une solution efficace dans le domaine de la sécurité
ne peut se concevoir sans l’implication des utilisateurs. Les usagers,
personnels de l’éducation nationale et élèves, doivent être informés
des spécificités de l’internet. Cette sensibilisation et responsabilisation,
qui est déjà largement engagée dans les académies, est une étape indispensable
à une utilisation citoyenne de l’internet. Elle demeure une nécessité
et le fondement d’une véritable prise de conscience des problèmes
éventuels.
Des actions d’information et de sensibilisation à destination des
équipes éducatives et des élèves sont à prévoir en s’appuyant sur
les ressources académiques les plus concernées, notamment le CTICE avec
le support du RSSI. La responsabilisation de tous les acteurs doit en
particulier passer par la contractualisation de l’usage de l’internet.
Chaque établissement et école devra établir une charte d’utilisation
de l’Internet et l’annexer au règlement intérieur. Elle devra
être signée par les élèves et leurs parents dans le cas des élèves mineurs.
Une charte nationale type, à compléter selon les spécificités de chaque
établissement, est disponible à l’adresse suivante :
http://www.educnet.education.fr/chrgt/charteproj.pdf
Parallèlement, une charte d’utilisation de l’internet, destinée
à l’ensemble des personnels de l’éducation nationale est en
cours de validation. L’ensemble de ces chartes sera annexé au schéma
directeur de la sécurité lors de sa parution.
Les mesures d’alerte
Un fonctionnement sans faille
de l’accès à l’internet ne peut être garanti par les seules
mesures précédentes. Un certain nombre d’incidents peuvent survenir,
notamment liés à l’accessibilité de pages inappropriées non filtrées.
Une chaîne d’alerte a ainsi été définie permettant d’engager
les mesures adaptées dans les meilleurs délais et d’assurer la circulation
de l’information utile afin de maintenir un niveau de protection
optimal.
Cette chaîne repose sur les chefs d’établissement ou les directeurs
d’école, une cellule académique organisée autour du CTICE et du
RSSI et une cellule nationale de coordination dont le rôle est précisé
en annexe. Le chef d’établissement ou le directeur d’école,
alerté par ses équipes pédagogiques de tout incident lié à la sécurité
survenant dans son établissement, doit se mettre en contact avec la cellule
académique qui contactera au besoin la cellule nationale de coordination.
Les mesures d’accompagnement
du dispositif lui-même
Un dispositif de suivi et d’accompagnement
de la mise en œuvre des mesures est prévu.
Il repose sur un formulaire en ligne qui devra être renseigné périodiquement
par les chefs d’établissements et directeurs d’école. Un point
initial sera réalisé en mars 2004.
Ce formulaire, accessible à l’adresse
http://aiedu.orion.education.fr
est joint au présent courrier et pourra être adapté en fonction des difficultés
éventuelles que vous pourriez me signaler avant la fin du mois de février.
Vous aurez la possibilité d’accéder aux résultats de l’enquête
concernant votre académie.
Les mesures évoquées sont soumises à des calendriers différents suivant
les contraintes techniques rencontrées. On peut distinguer notamment les
chaînes d’alertes, l’information et la sensibilisation des
chefs d’établissement et directeurs d’école, la formation
des équipes éducatives, la sensibilisation des élèves et la signature
des chartes, la mise en œuvre des outils de filtrage dans les établissements
ou écoles :
- les chaînes d’alertes doivent être mises en œuvre sans attendre
;
- l’information et la sensibilisation des chefs d’établissement
doivent s’effectuer sans attendre ;
- la sensibilisation des équipes éducatives est déjà largement engagée
dans les académies ; elle doit être poursuivie et organisée au niveau
académique ;
- la sensibilisation des élèves et la signature des chartes devrait pouvoir
se généraliser sous l’effet des actions de formation et sensibilisation
engagées ;
- la mise en œuvre des outils de filtrage dans les établissements
ou écoles est naturellement variable et évolutive en fonction des infrastructures
de réseau disponibles. Tout déploiement de réseaux doit en revanche être
accompagné des outils adaptés.
Un guide pratique de mise en œuvre a été établi ; il est consultable
à l’adresse
http://www.educnet.education.fr/aiedu/guide1.htm.
Ce guide est conçu pour prendre en compte à la fois l’évolution
des technologies et le savoir-faire des utilisateurs. Il sera nécessairement
évolutif.
Enfin, la mise en place effective du brevet informatique et internet (B2i)
doit être poursuivie avec la détermination afin que nos élèves puissent
être tous à même de maîtriser, avec efficacité et civisme, ces nouveaux
moyens de communication.
Je vous demande de bien vouloir veiller à la mise en œuvre de ces
mesures le plus rapidement possible dans votre académie.
Le ministre délégué à l’enseignement scolaire
Xavier DARCOS
Annexe 1
Organisation
de la cellule de coordination nationale et chaîne d’alerte
Rôle de la cellule nationale
Une cellule nationale est créée
afin de coordonner l’ensemble des actions au plan national.
Ses rôles sont les suivants :
- coordonner la remontée d’informations des académies vers le niveau
national ;
- être l’interlocuteur unique en cas de problème non résolu au niveau
local ou académique ;
- être l’interlocuteur avec les médias ;
- orienter vers une cellule d’aide psychologique pour les cas n’ayant
pu être traités au niveau local ou académique ;
- assurer la gestion de la “liste noire” nationale ;
- assurer une veille technologique permanente afin d’assurer une
pérennité technologique des outils utilisés.
La sous-cellule de gestion de la liste
noire
Cette cellule est chargée d’assurer
la mise à jour et la mise à disposition de la “liste noire”
nationale et d’assurer sa pérennité. Un site web, ainsi qu’une
adresse de courrier électronique sont mis en place afin d’assurer
la remontée de l’information.
La sous-cellule d’aide psychologique
À travers un formulaire sur le site web
de la cellule nationale et un numéro de téléphone, cette cellule peut
être jointe pour traiter les cas graves nécessitant une assistance psychologique
non disponible au niveau local ou académique.
Éléments déclenchant de la procédure
d’alerte
La chaîne d’alerte doit être utilisée
afin d’informer l’ensemble des acteurs. La circulation de
l’information est primordiale afin d’assurer une réponse optimale
à chaque problème posé. La chaîne d’alerte doit être utilisée dans
les cas suivants :
- découverte d’un site internet inapproprié accessible : la cellule
de gestion de la liste noire doit être prévenue ;
- découverte d’un site internet injustement filtré : la cellule
de gestion de la liste noire doit être prévenue ;
- besoin d’une assistance psychologique suite à la consultation
de sites inappropriés ;
- demande des médias en cas de crise.
La chaîne d’alerte
La cellule académique et la cellule nationale
de coordination sont informées par la chaîne d’alerte définie au
niveau national. Le passage à l’échelon supérieur aura lieu chaque
fois qu’il sera nécessaire, c’est à dire lorsque le niveau
local n’aura pu fournir de réponse satisfaisante.
1) Au sein de chaque établissement ou école, les membres de l’équipe
pédagogique informent le chef d’établissement ou le directeur d’école
des incidents constatés.
2) La cellule académique constituée autour du CTICE est informée des incidents
se produisant dans les établissements et écoles par le chef d’établissement
ou le directeur d’école.
3) En cas de besoin, cette cellule académique informe la cellule nationale
de coordination par l’intermédiaire des dispositifs d’assistance
mis à disposition (interface web et courrier électronique). Au besoin,
le haut fonctionnaire de défense est informé.
Moyen de contact
Dans chaque académie, les établissements
et écoles seront informés des moyens de contact de la cellule académique,
par l’intermédiaire d’affichettes qui seront envoyés à chaque
académie.
Au niveau national, un “guichet unique” est mis en place :
la cellule nationale pourra être contactée directement par les représentants
académiques à travers une adresse de courrier électronique (par l’intermédiaire
d’un formulaire) et un site web dont l’adresse est
http://www.educnet.education.fr/aiedu
Annexe 2
Échéancier
Le dispositif global doit se
mettre en place progressivement dans l’ensemble des académies. Durant
cette période transitoire, tous les services ne seront pas disponibles,
mais les moyens déjà mis en place permettront déjà d’assurer un
niveau satisfaisant de protection.
Janvier 2004
- Mise à disposition sur le site Educnet
des documents de référence : guide pratique, chartes.
- Création de la cellule nationale, mise à disposition de la liste “noire”
nationale et mise en place des dispositifs permettant sa mise à jour.
- Mise en place de la cellule d’aide psychologique nationale.
- Mise en place d’un site internet permettant aux chefs d’établissement
d’indiquer l’état initial du dispositif mis en place dans
l’établissement.
Février 2004
- Réalisation de l’enquête afin d’avoir
un point initial de la situation.
Courant 2004
- Séminaires nationaux sur la sécurité
dans le cadre du schéma directeur de la sécurité.
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