| Enseignements élémentaire et secondaire | |
DEVOIR DE MÉMOIRE Mémoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions : 2 décembre 2007, 10 mai 2008 NOR : MENE0701788N
RLR : 554-9
NOTE DE SERVICE N°2007-166 DU 31-10-2007
MEN DGESCO B2-3
Texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie ; au directeur de l’académie de Paris ; aux inspectrices
et inspecteurs d’académie, directrices et directeurs
des services départementaux de l’éducation nationale
L’institution éducative accorde une place privilégiée aux réflexions sur l’histoire et sur la mémoire : à ce titre, l’acquisition des savoirs indispensables à une pleine compréhension de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions s’inscrit dans la mission d’éducation, comme l’ont souligné les rapports de 2005 et 2006 du comité pour la mémoire de l’esclavage adressés au Premier ministre. Cette connaissance participe en effet à la formation d’esprits éclairés et de citoyens responsables en favorisant la construction d’une pensée tolérante et ouverte à autrui.
1 - Deux journées dédiées dans le cadre d’un parcours civique
Dans notre système scolaire, deux dates sont dédiées à la sensibilisation des écoliers, des collégiens et des lycéens à l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions : - le 2 décembre, journée internationale pour l’abolition de l’esclavage ; - le 10 mai, date anniversaire de l’adoption à l’unanimité par le Sénat de la loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Le 2 décembre 2007, puis le 10 mai 2008, les enseignants sont appelés à organiser des moments particuliers de réflexion et d’échange qui soient aussi des moments de fraternité dans le souvenir des longues et terribles “nuits sans nom” et “sans lune” qui furent celles des esclaves (Léon-Gontran Damas). Conformément aux compétences sociales et civiques inscrites dans le socle commun de connaissances et de compétences, ces deux journées dédiées s’inscrivent dans le parcours d’éducation civique des élèves. Dans ce cadre, des projets structurés sont mis en œuvre tout au long de l’année. Les enseignants pourront, pour ce faire, s’appuyer sur des outils pédagogiques proposées (http://eduscol.education.fr ; http://www.parcoursciviques.org) et http://www.histoire-immigration.fr/
2 - Enseignements des élèves et actions éducatives
De l’école primaire jusqu’au lycée, les programmes d’enseignement prévoient l’étude de ces questions. Il s’agira notamment de montrer comment l’abolition de l’esclavage s’inscrit dans un processus historique de progrès pour la communauté nationale et plus largement pour l’humanité. Dans le premier degré, les enseignants aborderont les thèmes de la traite des noirs, de l’esclavage et de leurs abolitions en histoire, en géographie, et en éducation civique. Ils prendront appui sur les œuvres littéraires proposées à l’étude en prolongement des programmes. Le document d’application des programmes “littérature cycle 3” mentionne plusieurs ouvrages utiles, notamment : Deux graines de cacao de Évelyne Brisou-Pellen, et Le Trèfle d’or de Jean-François Chabas. Dans le second degré, principalement en classe de 4ème et de première, les programmes offrent aux professeurs la possibilité de donner aux élèves de solides connaissances sur la traite négrière, l’esclavage et les révoltes qui ont précédé son abolition définitive. Par ailleurs, les enseignements d’éducation civique, de lettres, de philosophie, de langues étrangères ou encore d’éducation musicale et d’arts plastiques permettent des éclairages nombreux et variés de cette question. Les approches transversales, au croisement des dimensions historiques, linguistiques, littéraires et artistiques, sont par ailleurs les bienvenues. Le thème de l’esclavage pourra ainsi être abordé, par exemple, dans le cadre d’une réflexion pluridisciplinaire sur les droits de l’homme ; ou encore au sein d’un projet d’éducation artistique et culturelle centré sur l’apport créatif des cultures métisses. Les journées de commémoration, des projets spécifiques, des classes culturelles dédiées et des expositions renforceront ces enseignements Elles seront également l’occasion d’élargir la réflexion à des problématiques actuelles comme la traite des êtres humains, travail des enfants, travail forcé, etc. Les académies sont invitées à valoriser les initiatives locales. Elles veilleront notamment à signaler les meilleures réalisations au titre de la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage dans le cadre du Prix des droits de l’homme - René Cassin qui, outre les contributions des équipes autour du thème choisi annuellement, peut également récompenser des projets ou des actions concrètes réalisés dans les établissements.
Pour le ministre de l’éducation nationale et par délégation, Le directeur général de l’enseignement scolaire Jean-Louis NEMBRINI
Annexes
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