PROGRAMMES Programme
de l'enseignement de français en classe de seconde générale
et technologique NOR : MENE0202333A
RLR : 524-5 ARRÊTÉ DU 3-10-2002
JO DU 11-10-2002 MEN` DESCO A4 Vu code de l'éducation,
not. art.L. 311-1 à L. 311-3 et L. 311-5 ; D. n° 90-179 du 23-2-1990
; A. du 18-3-1999 mod. par arrêtés des 19-6-2000 et 27-6-2001 ; avis
du CNP du 10-9-2002 ; avis du CSE du 19-9-2002Article 1 - Le
programme de l'enseignement commun de français en classe de seconde générale
et technologique est fixé conformément à l'annexe du présent
arrêté. Article 2 - Le
directeur de l'enseignement scolaire est chargé de l'exécution du
présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel
de la République française.
Fait à Paris, le 3 octobre
2002
Pour le ministre de la jeunesse,
de l'éducation nationale et
de la recherche
et par délégation,
Le directeur de l'enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR Annexe
PROGRAMME DE L'ENSEIGNEMENT DE
FRANÇAIS EN CLASSE DE SECONDE GÉNÉRALE ET TECHNOLOGIQUE
LE FRANÇAIS AU LYCÉE
: PRÉAMBULE
Ce préambule indique les finalités de l'enseignement du français
au lycée d'enseignement général et technologique. Il spécifie
les objectifs à atteindre, les types de contenus à enseigner et
les démarches à mettre en pratique pour chaque classe. Il fixe les
cadres et les principes du programme ; les modalités détaillées
feront l'objet de documents d'accompagnement destinés aux professeurs.
I - Finalités
L'enseignement du français participe aux finalités générales
de l'éducation au lycée : l'acquisition de savoirs, la constitution
d'une culture, la formation personnelle et la formation du citoyen. Ses finalités
propres sont la maîtrise de la langue, la connaissance de la littérature
et l'appropriation d'une culture. Ces trois finalités interdépendantes
méritent une égale attention.
- Il contribue à la constitution
d'une culture par la lecture de textes de toutes sortes, principalement d'uvres
littéraires significatives. Il forme l'attention aux significations de
ces uvres, aux questionnements dont elles sont porteuses et aux débats
d'idées qui caractérisent chaque époque, dont elles constituent
souvent la meilleure expression. Par là, il permet aux lycéens de
construire une perspective historique sur l'espace culturel auquel ils appartiennent.
- Il favorise la formation personnelle
de l'élève en donnant à chacun une meilleure maîtrise
de la langue et en l'amenant à mieux structurer sa pensée et ses
facultés de jugement et d'imagination. Il doit lui permettre, au terme
de cette formation, de savoir organiser sa pensée et de présenter,
par oral et par écrit, des exposés construits abordant les questions
traitées selon plusieurs perspectives coordonnées.
- Il apporte à la formation
du citoyen, avec la connaissance de l'héritage culturel, la réflexion
sur les opinions et la capacité d'argumenter.
Cet enseignement s'inscrit dans la
continuité de celui du collège, mais ses démarches sont plus
réflexives, afin de permettre aux lycéens de devenir des adultes
autonomes, aussi bien dans leurs études à venir que dans leur vie
personnelle et leur intégration sociale. Pour remplir ce rôle majeur
dans leur formation culturelle, le français doit à la fois leur
apporter des connaissances et s'attacher à former leur réflexion
et leur esprit critique.
I.1 La formation de la pensée : les perspectives d'étude
L'étude des textes contribue
à former la réflexion sur l'histoire littéraire et culturelle,
sur les genres et les registres, sur les significations et la singularité
des textes et sur l'argumentation et les effets de chaque discours sur ses destinataires.
L'histoire littéraire et culturelle
Elle doit permettre aux élèves
de découvrir et de s'approprier l'héritage culturel dans lequel
ils vivent. Elle les aide à comprendre le présent à la lumière
de l'histoire des mentalités, des idéologies et des goûts
saisie dans la lecture des textes. Elle repose avant tout sur la connaissance
de la littérature française. Mais elle doit aussi donner des ouvertures
sur les espaces culturels francophone et européen qui lui sont historiquement
liés. Elle implique la mise en relation de textes littéraires et
de textes non littéraires, ainsi que de l'écrit et d'autres langages.
Au collège, les élèves ont lu des textes porteurs de références
culturelles majeures. Au lycée, l'approche de l'histoire littéraire
et culturelle se fait de façon plus réflexive. Elle permet de saisir
les grandes scansions historiques que constituent les changements majeurs dans
les façons de penser et de sentir, mais aussi dans les façons de
s'exprimer.
Les genres et les registres
Le langage en général,
et l'art littéraire en particulier, a pour propriété spécifique
d'exprimer des attitudes et émotions fondamentales, communes à tous
les hommes, qui prennent forme dans les genres et les registres de l'expression.
Il convient donc de donner aux lycéens un accès à ce patrimoine
commun de l'humanité.
Les significations et la singularité
des textes
La lecture et l'écriture de
textes variés permettent aux élèves de mieux percevoir comment
tout texte s'inscrit dans des ensembles mais présente aussi des particularités
liées à la situation où il est élaboré, au
projet de son auteur et aux conditions de sa réception ; les élèves
peuvent ainsi discerner comment la signification est influencée par la
situation, mais aussi saisir l'originalité et l'apport des uvres
littéraires majeures, en ce qu'elles se distinguent des contraintes usuelles.
L'argumentation et les effets de chaque
discours sur ses destinataires
L'examen de débats d'idées
majeurs, qui ont marqué l'histoire culturelle, permet d'éclairer
les rapports humains dans la confrontation d'idées, la façon dont
s'élaborent les diverses sortes d'arguments et leur influence sur les interlocuteurs.
Ces quatre perspectives d'étude
sont nécessaires pour accéder, de façon réfléchie,
au sens des textes lus, et pour former le jugement comme l'esprit critique. Elles
permettent, ensemble, une lecture variée des textes. Elles sont complémentaires
; cependant, l'enseignement du français au lycée doit permettre
aux élèves de se les approprier progressivement. On aura soin de
mettre en avant, pour chaque objet étudié, la perspective ou les
perspectives les plus pertinentes.
I.2 Les connaissances : les objets d'étude
Les textes
La formation d'une culture et la connaissance
de la littérature demandent des lectures nombreuses et diversifiées.
L'enseignement du français au lycée porte donc avant tout sur les
textes, essentiellement littéraires. En effet, les uvres littéraires,
par leurs effets esthétiques et par les idées qu'elles portent,
représentent à cet égard des objets d'une richesse particulière.
La lecture d'uvres majeures du passé et d'uvres contemporaines
permet aux élèves de développer leur curiosité et
de nourrir leur imagination, tout en leur faisant acquérir les éléments
d'une culture commune.
La langue
La maîtrise de la langue est
la condition première de l'accès aux textes et de la formation de
la pensée. Elle engage l'identité individuelle et collective. Aussi
représente-t-elle une finalité essentielle et doit-elle être
enrichie sans cesse pour répondre aux besoins des lycéens. Une meilleure
maîtrise du vocabulaire, de la syntaxe et des formes de discours est à
la fois une spécificité de l'enseignement du français et
la condition de la réussite dans les autres disciplines. Les élèves
doivent donc devenir capables d'user avec pertinence, tant à l'oral qu'à
l'écrit, des principales formes de discours pour confronter de manière
cohérente et convaincante plusieurs types de représentations, d'analyses
ou d'idées. À cette fin, on ne manquera pas d'associer à
l'étude des textes et à l'expression écrite des temps d'étude
de la langue, du point de vue morphologique, syntaxique, discursif et stylistique.
La formation d'une culture
La culture prend forme par les lectures
et par la mise en relation des textes entre eux. Mais elle exige aussi de les
confronter à d'autres langages, dont le discours de l'image.
D'autre part, elle se structure grâce
à une mise en perspective historique. À cet égard, la richesse
des savoirs pour l'étude des textes et de la littérature impose
de privilégier, au cours des années de seconde et de première,
les mouvements et phénomènes qui constituent les grandes scansions
de l'histoire littéraire et culturelle, et les genres majeurs. La mise
en perspective historique se construira donc par l'approche des moments clés
de l'histoire des lettres, de la pensée et de l'esthétique.
II - Progression d'ensemble
- Le collège a donné les éléments d'une approche chronologique
de l'héritage littéraire et culturel ; le lycée est le lieu
propice pour approfondir celle-ci et l'étudier de façon réflexive,
en faisant percevoir les liens (de continuité et de ruptures) entre passé
et présent. L'accent mis sur la lecture d'uvres complètes
et de groupements de textes significatifs oblige à tenir le plus grand
compte des compétences réelles des lycéens face à
des écrits longs et parfois complexes. En fonction des difficultés
de lecture que présentent les uvres relevant d'un état de
langue historiquement éloigné, l'attention portera davantage, sans
exclusive cependant, sur des textes et mouvements littéraires des XIXème
et XXème siècles en seconde, et sur des textes et mouvements littéraires
et culturels antérieurs en première. En seconde, les élèves
abordent la notion de mouvement littéraire ; en première, celle,
plus complexe, de phénomènes littéraires et culturels. Le
domaine français, et francophone en seconde, est privilégié
; en première, il est mis en relation avec des phénomènes
de dimension européenne.
- Les genres ont été
abordés au collège ; au lycée, ils sont étudiés
méthodiquement, y compris dans leurs évolutions et leurs combinaisons.
Les registres (par exemple, le tragique ou le comique) sont abordés en
seconde, puis approfondis en première. Leur étude permet une mise
en relief des modes de connaissance de l'humain et du monde propres à la
littérature, et favorisera des relations entre les lettres et la philosophie
lorsqu'on abordera celle-ci en terminale.
- La réflexion sur la production
et la réception des textes constitue une étude en tant que telle
au lycée, alors qu'au collège elle n'a fait l'objet que d'une initiation.
En seconde, elle envisage le processus même de l'écriture. En première,
les différentes formes de relations entre les textes, et les réécritures
sont davantage analysés.
- Les éléments de l'argumentation
ont été abordés au collège ; au lycée, ils
sont envisagés sur un mode plus analytique. La classe de seconde met surtout
en lumière les façons de convaincre et persuader ; en la classe
de première, on insiste sur les formes et pratiques liées à
la délibération ; entre autres exercices, la formation à
la dissertation concourt à cette fin.
III - Mise en uvre
Le français au lycée doit donner une culture active. Elle est nécessaire
pour que se développe la curiosité des lycéens, condition
première du goût de lire et de s'exprimer et du plaisir pris aux
lettres et aux langages. À cette fin :
- la lecture est privilégiée
: des lectures abondantes et variées sont indispensables. On fait donc
lire aux élèves au moins six uvres littéraires par
an et de nombreux extraits. Pour l'étude des textes, qui est le but premier,
il existe diverses démarches critiques ; le professeur les choisit en fonction
des situations d'enseignement, mais ces démarches, ainsi qu'un nécessaire
vocabulaire d'analyse qui doit rester limité, ne constituent pas des objets
d'étude en eux-mêmes : elles sont au service de la compréhension
et de la réflexion sur le sens ;
- les productions écrites et
orales sont diversifiées : elles permettent en effet une meilleure compréhension
des lectures en même temps qu'une amélioration de la maîtrise
de la langue, des discours et des capacités d'expression. Des exercices
brefs et fréquents développent l'écriture d'invention, en
même temps qu'ils forment à l'écriture de commentaire et à
la dissertation ;
- le travail sur la langue est réalisé
à partir des textes étudiés mais aussi à partir des
productions des élèves, de façon à améliorer
la maîtrise de la langue par la pratique en même temps que par l'analyse
;
- afin d'assurer une intégration
effective de l'étude de la langue et de l'expression orale et écrite
et des lectures, le travail s'organise en ensembles cohérents de séances
(ou "séquences") selon des objectifs communs ces divers aspects de la formation
.
Le programme indique les objets d'étude
qui sont abordés à chaque niveau, de façon à assurer
le cadre d'une progression commune de la seconde à la première.
Mais le choix des uvres et des textes correspondants, ainsi que les modalités
de leur étude et les exercices appropriés relèvent de la
compétence des professeurs. En particulier, un objet d'étude peut
être abordé à l'intérieur d'une ou plusieurs séquences
; une séquence peut aussi rassembler des éléments issus de
plusieurs objets d'étude.
En alliant connaissances, capacité
de réflexion personnelle et mise en place de méthodes de travail,
on donne aux élèves des références solides et on les
rend capables d'accéder ensuite par eux-mêmes à d'autres connaissances.
PROGRAMME DE SECONDE
I - Objectifs
Première année du lycée et année "indifférenciée",
la classe de seconde a une double fonction : consolider les acquis antérieurs
et être la première étape dans la réalisation des buts
fondamentaux de l'enseignement du français au lycée, à savoir
une maîtrise sans cesse accrue de la langue, la connaissance de la littérature,
la constitution d'une culture et la formation d'une pensée autonome.
II - Contenus
II.1 Les perspectives d'étude
Il s'agit avant tout d'amener les
élèves à savoir construire les significations des textes
et des uvres. À cet effet, quatre perspectives d'étude sont
mises en uvre :
- l'approche de l'histoire littéraire
et culturelle ;
- l'étude des genres et des
registres ;
- la réflexion sur la production
et la singularité des textes ;
- l'étude de l'argumentation
et des effets sur les destinataires.
Le but essentiel est que les élèves
s'approprient ces quatre perspectives pour lire et produire des textes. Cependant,
il convient de les former progressivement à cette démarche. Aussi
le programme indique-t-il :
- les notions à aborder, c'est-à-dire
les objets d'étude retenus pour l'année de seconde, ainsi que les
connaissances et les compétences à faire acquérir ;
- la perspective dominante qui constitue
l'approche la plus pertinente pour chacun de ces objets d'étude ;
- une (ou des) perspective(s) complémentaire(s)
permettant d'étudier les textes et les uvres dans leur complexité.
De la sorte, les élèves
disposeront de repères précis. Le professeur, guidé par ces
perspectives et ces objets, est libre du choix des textes et uvres qu'il
fait étudier dans ses classes. Il peut ainsi organiser son enseignement
en tenant compte du niveau de ses élèves et de son projet pédagogique.
Il part de ce que les élèves connaissent déjà pour
les conduire progressivement vers des objets et questions qui leur sont moins
familiers.
II.2 Les objets d'étude
Les professeurs construiront librement
leur progression annuelle à partir de la liste qui suit, selon leur classe
et leur projet. Les points 1 à 5 doivent être obligatoirement abordés
dans l'année. Les points 6 et 7 sont optionnels.
1 - Mouvement littéraire et
culturel
En partant des textes et en ménageant
des temps de recherche autonome, les élèves sont amenés à
construire la notion, nouvelle pour eux, de mouvement littéraire et culturel
(auteurs, uvres, contextes) pour apprendre à mieux contextualiser
les uvres qu'ils lisent. En classe de seconde, l'étude porte sur
un des mouvements majeurs qui structurent l'histoire littéraire et culturelle
française. La démarche de contextualisation particulièrement
mise en uvre ici est sollicitée en tant que de besoin dans les autres
objets d'étude. L'élève se construit de la sorte un savoir
sur les mouvements majeurs au fil de ses lectures. Afin de faciliter une progression,
on étudie en seconde un mouvement littéraire et culturel du XIXème
ou du XXème siècle.
Corpus : un
ensemble de textes littéraires (poésie ou prose) et de documents
(y compris iconographiques) et une oeuvre au choix du professeur.
Perspective dominante : histoire
littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire
: étude des genres et
des registres.
N.B. : Les documents d'accompagnement
donnent une liste des mouvements appropriés à la classe de seconde.
2 - Le récit : le roman ou
la nouvelle
Le but est de faire apparaître
le fonctionnement et la spécificité d'un genre narratif.
Corpus : une
uvre littéraire du XIXème ou du XXème siècle,
au choix du professeur, accompagnée de textes complémentaires.
Perspective dominante : étude
des genres et des registres.
Perspectives complémentaires
: réflexion sur la production
et la singularité des textes ; approche de l'histoire littéraire.
3 - Le théâtre : les
genres et registres (le comique et le tragique)
Il s'agit de percevoir les spécificités
(le théâtre comme texte et comme spectacle) et les évolutions
du genre, les liens, mais aussi les distinctions entre genre et registre.
Corpus : une
pièce au choix du professeur (comédie ou tragédie) accompagnée
de textes et documents complémentaires.
Perspective dominante : étude
des genres et registres.
Perspectives complémentaires
: approche de l'histoire littéraire
; étude des effets sur les destinataires.
4 - Le travail de l'écriture
L'analyse des rapports entre sources,
projets, brouillons, texte et variantes, permet de montrer que la production d'un
texte est un processus singulier à l'intérieur même des règles
d'un genre ou par rapport à celles-ci ; on aborde la question de l'originalité
d'un style.
Corpus : un
groupement de textes littéraires et de documents au choix du professeur.
Perspective dominante : réflexion
sur la production et la singularité des textes.
Perspectives complémentaires
: étude de l'argumentation
et des effets sur le destinataire ; genres et registres.
5 - Démontrer, convaincre et
persuader
Le but est de percevoir et comprendre
les différences, mais aussi les liens, entre démontrer
- dans le domaine des vérités vérifiables -
et convaincre ou persuader, en s'appuyant sur des arguments rationnels ou sur
des facteurs affectifs.
Corpus : un
groupement de textes et de documents (éventuellement iconographiques) au
choix du professeur.
Perspective dominante : étude
de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspectives complémentaires
: étude des genres et
des registres (en particulier le polémique) ; approche de l'histoire littéraire.
6 - Écrire, publier, lire
L'examen de la situation des auteurs,
des lecteurs ou des spectateurs, des modes de diffusion, est conduit de façon
à montrer leurs effets sur les textes (qu'ils s'y plient ou y résistent).
Corpus : un
ou plusieurs ouvrages, au choix du professeur, et divers documents et extraits
(incluant des articles).
Perspective dominante : approche
de l'histoire littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire
: réflexion sur la production
et la singularité des textes.
7 - L'éloge et le blâme
Le but est de percevoir et comprendre
en quoi les usages de l'éloge et du blâme sont des moyens importants
d'argumentation.
Corpus : une
uvre ou un groupement de textes (poésie ou prose), accompagnés
de documents complémentaires (en particulier d'images, mais aussi de textes
de presse), au choix du professeur.
Perspective dominante : étude
de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspective complémentaire
: étude des genres (en
particulier le portrait) et des registres.
III - Démarche
L'enseignement du français en seconde s'organise en séquences qui
associent la lecture, l'écriture, l'oral et le travail sur la langue. Un
objet d'étude peut être abordé à l'intérieur
d'une ou plusieurs séquences. Une séquence peut rassembler des éléments
issus de plusieurs objets d'étude.
La durée des séquences
peut varier en fonction du projet du professeur et des réactions des élèves
; leur durée moyenne sera d'une quinzaine d'heures.
Le professeur a le choix des uvres,
des textes et des documents étudiés à l'intérieur
du cadre défini au paragraphe précédent. Les documents d'accompagnement
fourniront à titre indicatif des listes d'uvres et de documents ou
de types d'uvres et de documents, et donneront des exemples de mise en uvre.
Les contenus indiqués dans
le programme font l'objet du travail en classe entière. Les modules sont
les lieux privilégiés pour développer, en liaison avec les
activités menées en classe entière, la maîtrise de
la langue, la production de textes écrits et oraux et la méthodologie,
appliquée notamment à la documentation.
IV - Mise en uvre et pratiques
IV.1 La lecture
Les élèves qui entrent
en seconde ont déjà appris, tant dans leur cursus antérieur
que dans leurs pratiques personnelles, à s'approprier des écrits
divers selon des modalités de lecture variées. On vise à
développer leur goût et leur capacité de lire, en les confrontant
cependant à des uvres plus éloignées de leur univers
familier, dans un souci de formation d'une culture partagée. Dans ce but,
des lectures aussi nombreuses que possible sont indispensables. Il convient donc
que les élèves lisent au moins six uvres littéraires
par an ainsi que des textes et documents très diversifiés. On développe
deux formes de lecture : la lecture analytique et la lecture cursive.
La lecture analytique a pour but la construction détaillée de la
signification d'un texte et constitue donc un travail d'interprétation.
Elle peut s'appliquer à des textes de longueurs variées :
- appliquée à des textes
brefs, elle cherche à faire lire les élèves avec méthode
;
- appliquée à des textes
longs, elle permet l'étude de l'uvre intégrale.
Découverte dans un premier
temps grâce à une lecture cursive, l'uvre est ensuite reprise
et étudiée de façon analytique (étude d'extraits,
analyse de chapitres ou de traits caractéristiques, temps de synthèse).
Les documents et extraits seront organisés
en groupements de textes, étudiés en trois ou quatre semaines au
maximum. De même, l'étude d'une uvre intégrale ne s'étendra
pas sur plus de trois ou quatre semaines.
La lecture cursive est la forme libre, directe et courante de la lecture. Elle
se développe dans la classe et en dehors de la classe afin de faire lire
des élèves qui n'en ont pas toujours l'habitude ou le goût.
Elle est avant tout une lecture personnelle qui vise à développer
l'autonomie des élèves. Elle n'amène pas à analyser
le détail du texte mais à saisir le sens dans son ensemble. Elle
peut s'appliquer à des documents, extraits et textes brefs, mais son objet
essentiel est la lecture d'uvres complètes.
En classe, le professeur propose des
titres et des textes, indique des orientations pour aider les élèves
à avoir une lecture active, généralement en fonction d'un
projet, et établit des bilans.
Les lectures d'uvres dans l'année
se répartissent entre lectures cursives et lectures analytiques (étude
d'uvres intégrales), si possible de façon équilibrée.
Les lectures documentaires, qui peuvent
être, selon les situations et les besoins, analytiques ou cursives, devront
aussi devenir en fin de première un moyen courant d'information. On utilise
les dictionnaires et encyclopédies, la presse et les bases de données
(en particulier les ressources des technologies de l'information en liaison avec
le CDI). Les lectures documentaires permettent une meilleure contextualisation
des uvres étudiées, favorisant ainsi leur interprétation.
La lecture s'applique aussi à
l'étude de l'image. On utilisera des images fixes et mobiles, pour s'attacher
à dégager les spécificités du discours de l'image
et mettre en relation le langage verbal et le langage visuel.
IV.2 L'écriture
Le but est d'amener les élèves
à écrire souvent et régulièrement des textes de nature
et de longueur variées. Ils seront entraînés progressivement
à produire trois types d'écrits :
- des écrits d'argumentation,
en relation avec les textes et les uvres étudiés ;
- des écrits d'invention, en
liaison avec les différents genres et registres étudiés ;
- des écrits fonctionnels,
visant à fixer et restituer des connaissances.
La liaison entre lecture et écriture
doit être constante. Dans les écrits d'invention, en seconde, on
procède en particulier à des imitations, des transformations et
des transpositions des textes lus. Ces écrits contribuent ainsi à
une meilleure compréhension des lectures et permettent aux élèves
de construire leur réflexion sur les genres et registres.
Toutes ces pratiques se font selon
des consignes explicites. On recourt dans la mesure du possible au traitement
de texte et aux autres ressources des technologies de l'information.
IV.3 L'oral
En classe de seconde, le but est de
permettre aux élèves de pratiquer des activités orales diversifiées
et de commencer à analyser les spécificités de l'oral (variations
des formes de parole et des niveaux de langage en fonction des situations, des
buts et des interlocuteurs).
À cette fin, on associe (en
classe entière et en modules) :
- l'écoute, où l'on
insiste sur la diversité des genres de l'oral et sur les relations entre
les interlocuteurs (y compris en situation scolaire) ;
- l'expression orale : elle inclut
des lectures à haute voix, des récitations, des jeux dramatiques,
aussi bien que des prises de parole et des exposés (de durée limitée).
Ces travaux sont organisés
le plus fréquemment possible à l'intérieur de groupes, notamment
dans le cadre des modules. L'oral constitue souvent aussi une propédeutique
aux travaux d'expression écrite.
IV.4 L'étude de la langue
Elle est un facteur commun à
l'ensemble des activités proposées. Elle doit associer la pratique
de la langue et une réflexion sur celle-ci. À cette fin, elle prend
appui sur l'observation des uvres et des textes lus et étudiés,
ainsi que sur les productions écrites et orales des élèves.
En classe de seconde, il s'agit d'abord
d'améliorer la maîtrise de la phrase, du texte et du discours (étudiés
au collège), et de poursuivre l'acquisition d'une langue plus abstraite.
Pour cela :
- à l'échelle de la
phrase, les éventuelles lacunes morphosyntaxiques doivent être comblées
;
- à l'échelle du texte,
on privilégie les questions qui touchent à l'organisation et à
la cohérence de l'énoncé ;
- à l'échelle du discours,
la réflexion sur les situations d'énonciation, sur la modalisation
et sur la dimension pragmatique est développée ;
- le vocabulaire fait l'objet d'une
attention suivie. Les domaines considérés sont ceux des objets d'étude
de l'année. Le lexique est enrichi en relation avec les textes lus. On
analyse la création et la structuration lexicales. Pour donner accès
au vocabulaire abstrait, on fait notamment réfléchir sur la nominalisation
et la définition ;
- lorsque les uvres et textes
étudiés l'appellent, l'analyse des variations sociales et historiques
de l'usage langagier est abordée.
Pour une meilleure maîtrise
de la langue, on insiste également sur la diversité des moyens de
reformulation dans les productions écrites et orales. On conduit les élèves
à analyser (particulièrement en modules) les moyens lexicaux et
grammaticaux nécessaires à leur réalisation.
V - Relations avec les autres disciplines
Discipline carrefour, le français développe des compétences
indispensables dans toutes les disciplines. De plus, en seconde, des relations
plus précises seront établies et indiquées comme telles aux
élèves, avec les disciplines suivantes :
- l'histoire, pour l'histoire culturelle
;
- l'éducation civique, juridique
et sociale, entre autres pour les exercices de débat ;
- les arts, pour l'étude des
genres et des registres, l'histoire culturelle et l'analyse de l'image ;
- les langues anciennes, pour l'étude
des genres et des registres, de l'histoire littéraire et culturelle, du
lexique ;
- les langues vivantes, en particulier
dans l'approche des mouvements culturels européens.
Cette liste n'est pas limitative ;
chaque professeur l'enrichira en fonction du projet pédagogique de la classe
et de l'établissement.
VI - Documentation et relations avec d'autres partenaires
Les travaux de documentation (par l'usage des fonds documentaires multimédias
et pluridisciplinaires) ainsi que les lectures et les échanges autour des
lectures appellent un travail coordonné du professeur de français
et du professeur-documentaliste en fonction du projet pédagogique de la
classe.
Il est aussi recommandé de
développer l'attention des élèves à l'actualité
littéraire et culturelle. Il est conseillé de solliciter dans la
mesure du possible des interventions d'auteurs, d'acteurs, de metteurs en scène,
d'éditeurs, de bibliothécaires, de journalistes et de plasticiens,
qui s'inscrivent dans le cadre des projets d'établissement.