SANTÉSCOLAIRE
L'éducation
à la sexualité dans les écoles, les collèges et les
lycées NOR : MENE0300322C
RLR : 505-7 CIRCULAIRE N°2003-027
DU 17-2-2003
MEN DESCO B4 Texte adressé aux rectrices
et recteurs d'académie ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie,
directrices et directeurs des services départementaux de l'éducation
nationale ; aux directrices et directeurs d'école ; aux chefs d'établissement
; aux directrices et directeurs régionaux des affaires sanitaires et sociales
; aux directrices et directeurs départementaux des affaires sanitaires
et sociales
L'évolution
des mentalités, des comportements, du contexte social, juridique et médiatique
dans le domaine de la sexualité, ainsi que des connaissances scientifiques
liées à la maîtrise de la reproduction humaine a conduit les
pouvoirs publics à développer l'éducation à la sexualité
en milieu scolaire comme une composante essentielle de la construction de la personne
et de l'éducation du citoyen.
Dans le cadre de sa mission d'éducation
et en complément du rôle de premier plan joué par les familles,
l'école a une part de responsabilité à l'égard de
la santé des élèves et de la préparation à
leur future vie d'adulte : l'éducation à la sexualité contribue
de manière spécifique à cette formation dans sa dimension
individuelle comme dans son inscription sociale.
Cette démarche est d'autant
plus importante qu'elle est à la fois constitutive d'une politique nationale
de prévention et de réduction des risques - grossesses précoces
non désirées, infections sexuellement transmissibles, VIH/ sida
- et légitimée par la protection des jeunes vis-à-vis des
violences ou de l'exploitation sexuelles, de la pornographie ou encore par la
lutte contre les préjugés sexistes ou homophobes.
L'éducation à la sexualité
à l'école est inséparable des connaissances biologiques sur
le développement et le fonctionnement du corps humain, mais elle intègre
tout autant, sinon plus, une réflexion sur les dimensions psychologiques,
affectives, sociales, culturelles et éthiques. Elle doit ainsi permettre
d'approcher, dans leur complexité et leur diversité, les situations
vécues par les hommes et les femmes dans les relations interpersonnelles,
familiales, sociales.
Cette éducation, qui se fonde
sur les valeurs humanistes de tolérance et de liberté, du respect
de soi et d'autrui, doit trouver sa place à l'école sans heurter
les familles ou froisser les convictions de chacun, à la condition d'affirmer
ces valeurs communes dans le respect des différentes manières de
les vivre.
C'est pourquoi il est fondamental
qu'en milieu scolaire l'éducation à la sexualité repose sur
une éthique dont la règle essentielle porte sur la délimitation
entre l'espace privé et l'espace public, afin que soit garanti le respect
des consciences, du droit à l'intimité et de la vie privée
de chacun.
Un certain nombre de fondements de
l'éducation à la sexualité se trouvent d'ores et déjà
explicitement mentionnés dans les programmes scolaires de l'école
primaire et dans ceux de quelques-unes des disciplines des collèges et
des lycées. Plusieurs textes spécifiques sont par ailleurs venus
en 1996 (1) puis en 1998 (2), instaurer l'organisation de séquences d'éducation
à la sexualité au collège et mettre en place un dispositif
de formation des personnels.
Les dispositions de l'article 22 de
la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire
de grossesse et à la contraception ont désormais complété
le chapitre II du titre I du livre III du code de l'éducation par un article
L. 312-16 aux termes duquel "Une information et une éducation à
la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges
et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles
et par groupes d'âge homogène. Ces séances pourront associer
les personnels contribuant à la mission de santé scolaire et des
personnels des établissements mentionnés au premier alinéa
de l'article L. 2212-4 du code de la santé publique ainsi que d'autres
intervenants extérieurs conformément à l'article 9 du décret
n° 85-924 du 30 août 1985 relatif aux établissements publics
locaux d'enseignement. Des élèves formés par un organisme
agréé par le ministère de la santé pourront également
y être associés."
Dans cette nouvelle perspective, il
est nécessaire, en s'appuyant sur l'ensemble des actions déjà
mises en place, de définir les objectifs de l'éducation à
la sexualité de l'école primaire jusqu'à la fin du lycée,
en précisant les modalités de mise en uvre, et le pilotage
du dispositif.
Cette circulaire annule
et
remplace la circulaire n°
98-234 du 19 novembre 1998 relative à l'éducation à la sexualité
et à la prévention du sida. (1) Circulaire n° 96-100 du
15 avril 1996 relative à la prévention du sida en milieu scolaire
et à l'éducation à la sexualité.
(2) Circulaire n° 98-234 du 19 novembre 1998 relative à l'éducation
à la sexualité et à la prévention du sida.
I - Les objectifs de l'éducation à la sexualité dans le cadre
scolaire
L'école a un rôle spécifique dans la construction individuelle
et sociale des enfants et des adolescents. Il s'agit de leur donner les moyens
de s'approprier progressivement les données essentielles de leur développement
sexuel et affectif et leur permettre notamment de mieux analyser et appréhender
les multiples messages médiatiques et sociaux qui les assaillent quotidiennement.
Dans ce cadre, l'éducation
à la sexualité vise principalement à apporter aux élèves,
en partant de leurs représentations et de leurs acquis, les informations
objectives et les connaissances scientifiques qui permettent de connaître
et de comprendre les différentes dimensions de la sexualité ; elle
doit également susciter leur réflexion à partir de ces informations
et les aider à développer des attitudes de responsabilité
individuelle, familiale et sociale.
Ainsi, afin de guider l'élaboration
d'un projet par les équipes éducatives, on peut appliquer au champ
spécifique de l'éducation à la sexualité, les objectifs
éducatifs suivants :
- comprendre comment l'image de soi
se construit à travers la relation aux autres ;
- analyser les enjeux, les contraintes,
les limites, les interdits et comprendre l'importance du respect mutuel ; se situer
dans la différence des sexes et des générations ;
- apprendre à identifier et
à intégrer les différentes dimensions de la sexualité
humaine, biologique affective, psychologique, juridique, sociale, culturelle et
éthique ;
- développer l'exercice de
l'esprit critique notamment par l'analyse des modèles et des rôles
sociaux véhiculés par les médias, en matière de sexualité
;
- favoriser des attitudes de responsabilité
individuelle et collective notamment des comportements de prévention et
de protection de soi et de l'autre ;
- apprendre à connaître
et utiliser les ressources spécifiques d'information, d'aide et de soutien
dans et à l'extérieur de l'établissement.
Des documents accompagnant la mise
en uvre des séances d'éducation à la sexualité
en préciseront les contenus, la répartition et la progression pédagogiques
adaptés à chaque cycle.
II - La mise en uvre de l'éducation à la sexualité
Au sein des écoles et
des établissements scolaires, tous les personnels, membres de la communauté
éducative, participent explicitement ou non, à la construction individuelle,
sociale et sexuée des enfants et adolescents.
En effet, en toutes circonstances,
dans les différents espaces des écoles et des établissements
(salles de classe, de cours ou d'activité, lieux d'accueil ou de récréation,
espaces de circulation, vestiaires, restaurant scolaire...), tout adulte de la
communauté éducative contribue à réguler les relations
interindividuelles et à développer chez les élèves
des savoir-être tels que le respect de soi et de l'autre ou l'acceptation
des différences.
Ces pratiques éducatives impliquent
une nécessaire cohérence entre les adultes participant au respect
des lois et des règles de vie en commun qui s'exercent aussi bien dans
le cadre de la mixité, de l'égalité, que de la lutte contre
les violences sexistes et homophobes contraires aux droits de l'homme.
Au-delà de ces situations quotidiennes,
il est nécessaire d'organiser un travail pluridisciplinaire s'appuyant
sur les compétences complémentaires des divers personnels, inscrit
dans le projet d'école et le projet d'établissement, voire inséré
dans une politique d'établissement.
2.1 Une formation à destination de l'ensemble des élèves
Dans les enseignements, à
tous les niveaux, les programmes des différentes champs disciplinaires
- tels que la littérature, l'éducation civique, les arts plastiques,
la philosophie, l'histoire, l'éducation civique juridique et sociale...
- offrent, dans leur mise en uvre, l'opportunité d'exploiter des
situations, des textes ou des supports en relation avec l'éducation à
la sexualité selon les objectifs précédemment définis.
Les enseignements scientifiques liés
aux sciences de la vie occupent une place spécifique mais non exclusive
dans ce domaine. Ils procurent aux élèves les bases scientifiques
- connaissances et raisonnements - qui permettent de comprendre les phénomènes
biologiques et physiologiques mis en jeu.
Les enseignants de ces disciplines
sont en outre guidés par le souci constant d'établir un lien entre
les contenus scientifiques et leurs implications humaines, préparant ainsi
les élèves à adopter des attitudes responsables et à
prévenir les risques.
Dans la construction de leur progression
sur l'année et sur le cycle, ils veillent à donner toute leur place
aux parties des programmes relatives, selon les niveaux d'enseignement, à
la reproduction et à la transmission de la vie, à la contraception,
aux infections sexuellement transmissibles et particulièrement au sida.
En lien avec les connaissances acquises
à travers les programmes scolaires aux différents niveaux, il est
nécessaire de concevoir une continuité éducative tenant compte
des questionnements et de la maturité des élèves.
À cette fin, trois séances
d'information et d'éducation à la sexualité doivent,
au minimum, être organisées dans le courant de chaque année
scolaire.
Elles permettent de relier les différents
apports concourant à l'éducation à la sexualité et
de les compléter notamment dans les domaines affectif, psychologique et
social, conformément aux objectifs définis ci-dessus (cf. §1).
2.1.1 À l'école primaire,
l'éducation à
la sexualité suit la progression des contenus fixée par les programmes
pour l'école. Les temps qui lui sont consacrés seront identifiés
comme tels dans l'organisation de la classe. Ils feront cependant l'objet, en
particulier aux cycles 1 et 2, d'une intégration aussi adaptée que
possible à l'ensemble des autres contenus et des opportunités apportées
par la vie de classe ou d'autres événements. Aussi, à l'école,
le nombre de trois séances annuelles fixé par l'article L. 312-16
du code de l'éducation doit-il être compris plutôt comme un
ordre de grandeur à respecter globalement dans l'année que comme
un nombre rigide de séances qui seraient exclusivement dévolues
à l'éducation à la sexualité. L'ensemble des questions
relatives à l'éducation à la sexualité est abordé
collectivement par l'équipe des maîtres lors de conseils de cycle
ou de conseils de maîtres. Les objectifs de cet enseignement intégré
aux programmes ainsi que les modalités retenues pour sa mise en uvre
feront en outre l'objet d'une présentation lors du conseil d'école.
2.1.2 Au collège et au lycée,
le chef d'établissement établit en début d'année scolaire
les modalités d'organisation et la planification de ces séances,
inscrites dans l'horaire global annuel des élèves, garantissant
ainsi la mise en uvre et la cohérence de ce dispositif, qui sera
intégré au projet d'établissement et présenté
au conseil d'administration. Pour les lycées, il fera également
l'objet d'un débat au conseil de la vie lycéenne.
Les modalités d'organisation
des séances - durée, taille des groupes - sont adaptées à
chaque niveau de scolarité. Elles doivent privilégier un cadre favorisant
l'écoute, le dialogue et la réflexion et peuvent s'appuyer sur les
dispositifs existants. Le chef d'établissement veillera à la cohérence
et à la complémentarité entre les apports des enseignements
et les apports de ces séances.
La mise en uvre de l'éducation
à la sexualité, dans le premier comme dans le second degré,
doit donc s'appuyer sur une véritable démarche de projet qui permet
à la fois :
- d'informer et/ou d'associer les
parents d'élèves ;
- de garantir la cohérence
et la coordination des différents apports ;
- de susciter un travail intercatégoriel
;
- d'assurer, le cas échéant,
le cadrage des interventions de partenaires extérieurs.
2.2 Des actions individuelles
Les séances d'éducation
à la sexualité peuvent être l'occasion de susciter chez certains
élèves des questionnements d'ordre privé ou encore de révéler
des difficultés personnelles. Celles-ci ne doivent pas être traitées
dans un cadre collectif mais relèvent d'une prise en compte individuelle
de l'élève et d'une relation d'aide qui, dans les écoles
et les établissements scolaires, peut s'appuyer sur tout adulte de la communauté
scolaire susceptible d'apporter une écoute et d'être un relais, et
plus particulièrement sur les compétences spécifiques des
personnels de santé et sociaux.
En outre, la prise en charge et l'accompagnement
qui s'exercent à l'occasion des bilans de santé, des dépistages,
de l'accueil à l'infirmerie ou de l'entretien social, permettent d'établir
avec les élèves une relation de confiance et un dialogue en toute
confidentialité. C'est dans ce contexte que prennent place les dispositions
de la loi n° 2000-1209 du 13 décembre 2000 relative à la contraception
d'urgence et du décret d'application n° 2001-258 du 27 mars 2001,
selon lesquelles les infirmières des établissements scolaires peuvent
administrer la contraception d'urgence dans les situations d'urgence et de détresse
caractérisée.
Les personnels de santé et
sociaux assurent également les relais nécessaires au sein de l'école
ou de l'établissement, ainsi qu'avec les familles et les professionnels
des réseaux de soins.
Ainsi certains élèves
traversant des difficultés personnelles nécessitant un entretien
individuel seront orientés s'ils le souhaitent, soit vers les personnes
ressources de l'établissement - personnels de santé et sociaux -
soit vers des structures extérieures spécialisées.
III - La prise en charge
- À l'école primaire, c'est aux maîtres chargés de
classe qu'incombe la mise en uvre de l'éducation à la sexualité
dans le cadre des enseignements, avec le tact qui s'impose et en recherchant la
plus grande cohésion avec l'ensemble des apprentissages. Le cas échéant,
les maîtres pourront solliciter conseils et assistance auprès de
l'infirmière ou du médecin scolaire formés à cet effet.
Les maîtres porteront une attention toute particulière à la
parole de l'enfant en vue de l'aider à discerner ce qui, dans les rapports
qu'il entretient avec ses camarades et avec les adultes, est acceptable ou ne
l'est pas.
- Au collège et au lycée,
ces séances sont prises en charge par une équipe de personnes volontaires,
constituée avec un souci de pluralité, associant autant que possible,
dans la logique du projet d'établissement, enseignants et personnels d'éducation,
sociaux et de santé, formés à cet effet.
- Il peut être fait appel à
des interventions extérieures, dans le respect des procédures d'agrément
en vigueur, conformément, d'une part, au décret n° 92-1200
du 6 novembre 1992, modifié le 20 mai 1999, relatif aux relations du ministère
chargé de l'éducation nationale avec les associations qui prolongent
l'action de l'enseignement public et, d'autre part, aux dispositions de la circulaire
n° 93-136 du 25 février 1993 relative aux relations avec les associations
qui prolongent l'action de l'enseignement public, qui rappellent cependant la
possibilité pour des associations non agréées d'intervenir
pendant le temps scolaire, dans des conditions précisées au chapitre
II.
Il peut être toutefois recommandé
de privilégier le recours à des intervenants issus d'associations
ayant reçu l'agrément, national ou académique, prévu
par le décret du 6 novembre 1992.
Les partenaires extérieurs
ayant bénéficié d'une formation appropriée peuvent
intervenir, dans les séances d'éducation à la sexualité
dans le respect des principes, de l'éthique et des objectifs définis
dans la présente circulaire.
Ces interventions, qui s'inscrivent
dans le cadre du projet d'école ou d'établissement, devront s'insérer
dans la programmation et la progression définies par l'équipe éducative
en charge des séances.
Elles sont organisées avec
l'autorisation du directeur d'école après avis du conseil des maîtres,
dans le premier degré (3), ou à la demande du chef d'établissement,
en accord avec l'équipe en charge de l'éducation à la sexualité,
dans le second degré. Elles se déroulent en présence et sous
la responsabilité pédagogique du maître ou d'un membre de
cette équipe afin d'assurer la continuité de la relation éducative,
l'accompagnement, le suivi et l'évaluation des actions.
Le comité d'éducation
à la santé et à la citoyenneté (CESC) est le dispositif
de repérage et de mise en réseau indispensable des partenaires de
proximité auxquels il peut être fait appel. Il permet en outre d'assurer
l'information de l'ensemble des personnels de la communauté éducative.
Par ailleurs, si la mise en uvre
de partenariats est susceptible d'étendre les ressources de l'école
en mobilisant des compétences spécifiques complémentaires,
elle permet aussi de disposer de ressources et relais extérieurs à
l'école. Ainsi les lieux d'information, de consultation et de conseil conjugal
et familial, les centres de documentation spécialisés, les espaces
d'écoute jeunes, les services téléphoniques, dispensent un
accueil personnalisé, une orientation, des informations sur la sexualité,
la contraception, la prévention des IST et du sida, les violences sexuelles,
accessibles aux élèves des collèges et des lycées.
Les personnels des établissements
scolaires doivent assurer la diffusion de ces informations notamment en mettant
à disposition des élèves des dépliants et un espace
d'affichage sur les structures locales et les numéros verts. Cette démarche
sera accompagnée dans le cadre des séances d'éducation à
la sexualité. (3) Circulaire n° 91-124 du
6 juin 1991, modifiée les 20 juillet 1992 et 29 juin 1994, portant directives
générales pour l'établissement du règlement type départemental
des écoles maternelles et élémentaires (1er paragraphe du
chapitre 5.4.4). Circulaire n° 92-196 du 3
juillet 1992 relative à la participation d'intervenants extérieurs
aux activités d'enseignement dans les écoles maternelles et élémentaires
(annexe 1, A, § b).
IV - Pilotage et formation
4.1 Un dispositif académique de pilotage
Chaque académie doit se doter
d'un projet d'éducation à la sexualité intégré
dans le projet académique de santé des élèves, tel
qu'il a été défini dans la circulaire n° 2001-012 du
12 janvier 2001 portant orientations générales pour la politique
de santé en faveur des élèves, et la circulaire n° 2002-098
du 25 avril 2002 relative à la politique de santé en faveur des
élèves.
Un bilan récent relatif aux
actions et formations en éducation à la sexualité établi
par la direction de l'enseignement scolaire, fait apparaître que de nombreuses
académies disposent d'équipes de pilotage chargées pour l'essentiel
de l'organisation et du suivi des formations.
La généralisation de
l'éducation à la sexualité, notamment par les séances
d'éducation à la sexualité prévues par la loi, impose
désormais, compte tenu de l'ampleur du dispositif à mettre en uvre,
que chaque recteur désigne auprès de lui un coordonnateur et une
équipe de pilotage académiques, en veillant à ce que des
représentants désignés par les inspecteurs d'académie
directeurs des services départementaux de l'éducation nationale
y participent également.
Afin de ne pas multiplier les dispositifs
spécifiques d'éducation à la santé et de prévention,
de mieux les articuler et les mettre en cohérence, notamment avec le groupe
d'animation des CESC, il est souhaitable de constituer un dispositif académique
de pilotage regroupant l'ensemble des coordonnateurs et des personnes-ressources
compétentes sur les thématiques de santé, sexualité,
prévention.
En ce qui concerne l'éducation
à la sexualité, comme pour les autres domaines évoqués,
les missions de l'équipe de pilotage académique se déclinent
selon cinq axes principaux :
- constituer une force de proposition
dans l'élaboration de la politique académique ;
- construire les partenariats institutionnels
- en particulier avec les programmes régionaux de santé ainsi que
les réseaux de soins - les partenariats associatifs et mutualistes, en
intégrant notamment les fédérations de parents d'élèves.
L'organisation de ces partenariats,
les modalités d'intervention dans les écoles et les établissements
scolaires, ainsi que leur contribution à la formation des personnels et
des intervenants extérieurs seront définis dans une charte académique,
établie selon les niveaux, entre le recteur et le directeur régional
de l'action sanitaire et sociale (DRASS), ou entre l'inspecteur d'académie,
directeur des services départementaux de l'éducation nationale et
le directeur départemental de l'action sanitaire et sociale (DDASS). Cette
charte, qui permet de poser un cadre éthique, pédagogique et administratif
clairement défini, pourra le cas échéant être élargie
à d'autres partenaires en fonction des situations de chaque académie
ou département ;
- contribuer à la définition
du cahier des charges de la formation des personnels, à l'élaboration
du plan académique et aux choix des formateurs ;
- constituer un réseau de ressources
documentaires à disposition des écoles et des établissements
scolaires, en s'appuyant en particulier sur les nouvelles technologies ;
- établir un bilan annuel académique
de la mise en uvre de la loi, à partir d'une grille nationale qui
sera transmise aux recteurs.
4.2 Une politique de formation des personnels
La formation initiale et continue
des personnels s'inscrit comme une des composantes du dispositif de pilotage d'une
éducation à la sexualité des élèves ; elle
doit permettre la constitution d'équipes aux compétences partagées,
susceptibles d'analyser dans leur contexte, les besoins des élèves,
de construire une démarche globale et progressive d'éducation adaptée
à l'école ou l'établissement scolaire.
En effet, une politique de formation
efficace, en un domaine qui exige de concilier savoirs, éthique, culture,
respect des personnes suppose à tout le moins que soit prise en compte
la dimension pluricatégorielle de l'encadrement des séances d'éducation
à la sexualité. Ainsi professeurs des écoles, enseignants
de science de la vie et de la Terre, de vie sociale et professionnelle, conseillers
principaux d'éducation, médecins, infirmières, assistants
de service social apportent en particulier, chacun pour ce qui le concerne, leur
contribution à un projet défini en commun dans ses objectifs et
ses résultats.
Les dispositifs de formation élaborés
dans ce cadre, et éventuellement construits avec les équipes locales
pour mieux répondre à leurs besoins, prendront appui aussi bien
sur les ressources académiques que sur celles apportées par les
partenaires extérieurs institutionnels ou associatifs habilités
à intervenir auprès des élèves dans le domaine de
l'éducation à la sexualité.
Compte tenu de la diversité
des personnels susceptibles d'intervenir dans ces formations, la logique d'ensemble
des dispositifs gagnera à être définie au niveau académique
dans l'objectif de la meilleure utilisation des ressources disponibles. Les modalités
de formation pourront cependant privilégier les interventions sur site
aidant en cela à la constitution des équipes éducatives.
Au cours des dernières années,
des formations interacadémiques à pilotage national ont permis de
constituer un réseau de formateurs pluricatégoriels chargés
notamment d'organiser les actions de formation d'équipes d'établissements
participant à la mise en uvre de l'éducation à la sexualité
dans les établissements scolaires.
Les recteurs veilleront à mobiliser
ces personnels et à développer leurs compétences tout en
renforçant ce réseau de formateurs afin d'être en mesure de
répondre aux besoins des écoles et établissements de leur
académie.
La loi du 4 juillet 2001 a confié
à l'école une mission éducative dans le champ bien spécifique
de l'éducation à la sexualité. Les orientations définies
dans la présente circulaire, constitue un cadrage aussi bien pour les personnels
de l'éducation nationale que pour les partenaires appelés à
intervenir dans les écoles et les établissements scolaires. J'appelle
votre attention sur l'importance que j'attache à la mise en uvre
de ces dispositions.
Pour le ministre de la jeunesse,
de l'éducation nationale et
de la recherche
et par délégation,
Le directeur de l'enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR