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Bulletin Officiel |
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SANCTION DES
ÉTUDES
Charte
des thèses
NOR : MENR9802320A
RLR : 430-4
ARRÊTÉ DU 3-9-1998
JO DU 11-9-1998
MEN DR C2
Article 1 - Chaque
établissement public d'enseignement supérieur adopte, après
avis des conseils compétents et consultation de ses écoles
doctorales quand elles existent, une charte des thèses. Elle est
signée par le doctorant, d'une part, son directeur de thèse
et les responsables des structures d'accueil, d'autre part.
Article 2 - La
charte type figurant en annexe peut être précisée et
complétée par l'établissement dans le respect des
principes qu'elle fixe.
Article 3 - La
mise en place de la charte doit avoir lieu avant
le 31 décembre 1998. L'application
de la charte doit faire l'objet d'un bilan établi par le conseil
scientifique de l'établissement à l'attention du conseil
d'administration. Ce bilan est porté à la connaissance du
ministre chargé de l'enseignement supérieur, après
adoption par le conseil d'administration.
Article 4 - La
charte est intégrée dans le contrat signé entre le
chef d'établissement et le ministre chargé de l'enseignement
supérieur. Son application fait partie de l'évaluation du
contrat des établissements concernés.
Article 5 - Le
directeur de la recherche, les présidents d'université et
les chefs d'établissements d'enseignement supérieur et de
recherche sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application
du présent arrêté, qui sera publié au Journal
officiel de la République française.
Fait à Paris, le 3 septembre
1998
Pour le ministre de l'éducation
nationale,
de la recherche et de la technologie
et par délégation,
Le directeur de la recherche
Daniel NAHON
La préparation d'une thèse
repose sur l'accord librement conclu entre le doctorant et le directeur
de thèse. Cet accord porte sur le choix du sujet et sur les conditions
de travail nécessaires à l'avancement de la recherche. Directeur
de thèse et doctorant ont donc des droits et des devoirs respectifs
d'un haut niveau d'exigence.
Cette charte définit ces
engagements réciproques en rappelant la déontologie inspirant
les dispositions réglementaires en vigueur et les pratiques déjà
expérimentées dans le respect de la diversité des
disciplines et des établissements. Son but est la garantie d'une
haute qualité scientifique.
L'établissement s'engage
à agir pour que les principes qu'elle fixe soient respectés
lors de la préparation de thèses en co-tutelle
Le doctorant, au moment de son
inscription, signe avec le directeur de thèse, celui du laboratoire
d'accueil et celui de l'école doctorale lorsqu'elle existe, le texte
de la présente charte, précisé et complété
par l'établissement, dans le respect des principes définis
ci-dessous, ce qui permet à ce dernier d'affirmer sa politique propre
en matière de formation doctorale.
1 - La thèse, étape
d'un projet personnel et professionnel
La préparation d'une thèse
doit s'inscrire dans le cadre d'un projet personnel et professionnel clairement
défini dans ses buts comme dans ses exigences. Elle implique la
clarté des objectifs poursuivis et des moyens mis en œuvre pour
les atteindre.
Le candidat doit recevoir une information
sur les débouchés académiques et extra-académiques
dans son domaine. Les statistiques nationales sur le devenir des jeunes
docteurs et les informations sur le devenir professionnel des docteurs
formés dans son laboratoire d'accueil lui sont communiqués
par l'école doctorale lorsqu'elle existe, son directeur de thèse
et les services de la scolarité de son établissement d'inscription.
L'insertion professionnelle souhaitée par le doctorant doit être
précisée le plus tôt possible. Afin de permettre que
l'information sur les débouchés soit fournie aux futurs doctorants
du laboratoire, tout docteur doit informer son directeur de thèse,
ainsi que le responsable de l'école doctorale, lorsqu'elle existe,
ou de la formation doctorale, de son avenir professionnel pendant une période
de quatre ans après l'obtention du doctorat.
L'objectif d'un directeur de thèse
ou d'un responsable d'école doctorale doit être d'obtenir
un financement pour le plus grand nombre de doctorants sans activité
professionnelle. Le futur directeur de thèse et le responsable de
l'école informent le candidat des ressources éventuelles
pour la préparation de sa thèse (allocation ministérielle
de recherche, bourse régionale, bourse industrielle, bourse associative...).
Les moyens à mettre en œuvre
pour faciliter l'insertion professionnelle reposent aussi sur la clarté
des engagements du doctorant. S'il est inscrit dans une école doctorale,
le doctorant doit se conformer à son règlement et notamment
suivre les enseignements, conférences et séminaires. Afin
d'élargir son champ de compétence scientifique, des formations
complémentaires lui seront suggérées par son directeur
de thèse. Ces formations, qui font l'objet d'une attestation du
directeur de l'école doctorale, élargissent son horizon disciplinaire
et facilitent sa future insertion professionnelle. Parallèlement,
il incombe au doctorant, en s'appuyant sur l'école doctorale lorsqu'elle
existe et sur l'établissement, de se préoccuper de cette
insertion en prenant contact avec d'éventuels futurs employeurs
(laboratoires, universités, entreprises, en France ou à l'étranger).
Cette stratégie pourra inclure la participation aux journées
doctoriales. Selon les disciplines et les laboratoires, cet éventail
de formations complémentaires peut utilement inclure un séjour
en entreprise de quelques semaines.
2 - Sujet et faisabilité
de la thèse
L'inscription en thèse précise
le sujet, le contexte de la thèse et l'unité d'accueil.
Le sujet de thèse conduit
à la réalisation d'un travail à la fois original et
formateur, dont la faisabilité s'inscrit dans le délai prévu.
Le choix du sujet de thèse repose sur l'accord entre le doctorant
et le directeur de thèse, formalisé au moment de l'inscription.
Le directeur de thèse, sollicité en raison d'une maîtrise
reconnue du champ de recherche concerné, doit aider le doctorant
à dégager le caractère novateur dans le contexte scientifique
et s'assurer de son actualité ; il doit également s'assurer
que le doctorant fait preuve d'esprit d'innovation.
Le directeur de thèse doit
définir et rassembler les moyens à mettre en œuvre pour permettre
la réalisation du travail. À cet effet, le doctorant est
pleinement intégré dans son unité ou laboratoire d'accueil,
où il a accès aux mêmes facilités que les chercheurs
titulaires pour accomplir son travail de recherche (équipements,
moyens, notamment informatiques, documentation, possibilité d'assister
aux séminaires et conférences et de présenter son
travail dans des réunions scientifiques, qu'il s'agisse de "congrès
des doctorants" ou de réunions plus larges). Enfin, pour leur part,
les membres de l'équipe qui accueillent le doctorant, doivent exiger
de ce dernier le respect d'un certain nombre de règles relatives
à la vie collective qu'eux mêmes partagent et à la
déontologie scientifique. Le doctorant ne saurait pallier les insuffisances
de l'encadrement technique du laboratoire et se voir confier des tâches
extérieures à l'avancement de sa thèse.
Le doctorant, quant à lui,
s'engage sur un temps et un rythme de travail. Il a vis-à-vis de
son directeur de thèse un devoir d'information quant aux difficultés
rencontrées et à l'avancement de sa thèse. Il doit
faire preuve d'initiative dans la conduite de sa recherche.
3 - Encadrement et suivi de
la thèse
Le futur doctorant doit être
informé du nombre de thèses en cours qui sont dirigées
par le directeur qu'il pressent. En effet, un directeur de thèse
ne peut encadrer efficacement, en parallèle, qu'un nombre très
limité de doctorants, s'il veut pouvoir suivre leur travail avec
toute l'attention nécessaire. Le doctorant a droit à un encadrement
personnel de la part de son directeur de thèse, qui s'engage à
lui consacrer une part significative de son temps. Il est nécessaire
que le principe de rencontres régulières et fréquentes
soit arrêté lors de l'accord initial.
Le doctorant s'engage à
remettre à son directeur autant de notes d'étape qu'en requiert
son sujet et à présenter ses travaux dans les séminaires
du laboratoire. Le directeur de thèse s'engage à suivre régulièrement
la progression du travail et à débattre des orientations
nouvelles qu'il pourrait prendre au vu des résultats déjà
acquis. Il a le devoir d'informer le doctorant des appréciations
positives ou des objections et des critiques que son travail pourrait susciter,
notamment lors de la soutenance.
Le directeur de thèse propose,
en concertation avec le doctorant, au chef d'établissement par l'intermédiaire
du responsable de l'école ou de la formation doctorale, la composition
du jury de soutenance dans le respect des règles propres à
l'établissement, ainsi que la date de soutenance. Ces jurys doivent
comporter au moins un tiers de personnes extérieures à l'établissement,
et il est souhaitable qu'ils ne dépassent pas six membres au total.
Ceux-ci sont choisis selon leur compétence scientifique ; leurs
membres chercheurs ou enseignants-chercheurs ne doivent pas avoir pris
une part active à la recherche du candidat, en dehors du (des) directeur
(s) de thèse.
4 - Durée de la thèse
Une thèse est une étape
dans un processus de recherche. Celle-ci doit respecter les échéances
prévues, conformément à l'esprit des études
doctorales et à l'intérêt du doctorant.
La durée de référence
de préparation d'une thèse est de trois ans. À la
fin de la seconde année, l'échéance prévisible
de soutenance devra être débattue, au vu de l'avancement du
travail de recherche. Des prolongations peuvent être accordées,
à titre dérogatoire sur demande motivée du doctorant,
après avis du directeur de thèse. Cet accord ne signifie
pas poursuite automatique du financement dont aurait bénéficié
le doctorant. La possibilité d'aides peut être explorée,
notamment pour les doctorants rencontrant des difficultés sociales.
Les prolongations doivent conserver un caractère exceptionnel. Elles
sont proposées au chef d'établissement sur avis du directeur
de l'école doctorale, lorsqu'elle existe, après un entretien
entre le doctorant et le directeur de thèse. Elles interviennent
dans des situations particulières ; notamment, travail salarié,
enseignement à temps plein, spécificité de la recherche
inhérente à certaines disciplines, prise de risque particulier.
Elles ne sauraient en aucun cas modifier substantiellement la nature et
l'intensité du travail de recherche tel qu'ils ont été
définis initialement d'un commun accord.
Dans tous les cas, la préparation
de la thèse implique un renouvellement annuel de l'inscription du
doctorant dans son établissement.
Pour se conformer à la durée
prévue, le doctorant et le directeur de thèse doivent respecter
leurs engagements relatifs au temps de travail nécessaire. Les manquements
répétés à ces engagements font l'objet entre
le doctorant et le directeur de thèse d'un constat commun qui conduit
à une procédure de médiation.
5 - Publication et valorisation
de la thèse
La qualité et l'impact de
la thèse peuvent se mesurer à travers les publications ou
les brevets et rapports industriels qui seront tirés du travail,
qu'il s'agisse de la thèse elle-même ou d'articles réalisés
pendant ou après la préparation du manuscrit. Le doctorant
doit apparaître parmi les coauteurs.
6 - Procédures de médiation
En cas de conflit persistant entre
le doctorant et le directeur de thèse ou celui du laboratoire, il
peut être fait appel par chacun des signataires de cette charte à
un médiateur qui, sans dessaisir quiconque de ses responsabilités,
écoute les parties, propose une solution et la fait accepter par
tous en vue de l'achèvement de la thèse. La mission du médiateur
implique son impartialité ; il peut être choisi parmi les
membres du comité de direction de l'équipe d'accueil ou de
l'école doctorale lorsqu'elle existe, et en-dehors de l'établissement.
En cas d'échec de la médiation
locale, le doctorant ou l'un des autres signataires de cette charte peut
demander au chef d'établissement la nomination par le conseil scientifique
d'un médiateur extérieur à l'établissement.
Un dernier recours peut enfin être déposé auprès
du chef d'établissement.
7 - Dispositions transitoires
et diverses
Pour les thèses en cours,
les dispositions en matière de soutenance de thèse, de publication
et de procédures de médiation peuvent s'appliquer dès
la rentrée 1998-1999.