[ARCHIVE] Remise du rapport sur la consultation relative au Service National Universel : une nouvelle étape vers sa mise en oeuvre
Le groupe de travail, conduit par le Général Daniel Menaouine, a remis ce lundi 19 novembre au secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Gabriel Attal, et au secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, son rapport relatif à la consultation de la jeunesse sur le Service National Universel.
Après la communication en Conseil des ministres du 27 juin dernier, le Gouvernement avait missionné le groupe de travail afin qu’un dialogue constructif soit mené avec l’ensemble des parties prenantes et que les modalités de mise en oeuvre du Service National Universel soient confrontées aux besoins de la société, aux aspirations de la jeunesse et aux réalités des territoires.
Les membres du groupe de travail ont donc rencontré et auditionné les représentants de la jeunesse et de l’ensemble des parties prenantes du futur Service National Universel. Ils se sont déplacés dans différentes régions de métropole et d’outre-mer, accompagnés par des membres du gouvernement, et ont organisé un hackathon au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.
Enfin, une étude qualitative auprès de panels représentatifs de jeunes et de parents d’élèves ainsi qu’une consultation numérique (plus de 75 000 répondants), notamment menée durant les Journées Défense et Citoyenneté (JDC), ont été réalisées. Au moment où se termine cette phase intense de consultation, les membres du groupe de travail se réjouissent du signal fort adressé par le Président de la République, en nommant un secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, en la personne de Gabriel Attal, afin de porter cette politique publique.
Des objectifs réaffirmés, une pédagogie à poursuivre
- La mise en place du Service National Universel (SNU) est un engagement fort du Président de la République.
"L’objectif initial du SNU est de favoriser la participation et l’engagement de chaque jeune dans la vie de la Nation, de valoriser la citoyenneté et le sentiment d’appartenance à une communauté́ rassemblée autour de ses valeurs, de renforcer la cohésion sociale et de dynamiser le creuset républicain", rappelle Gabriel Attal.
- Les consultations menées ont confirmé que la pédagogie autour de ce projet est essentielle : très peu informés sur le Service National Universel, souvent hostiles au premier abord à la mise en place d’un dispositif obligatoire, les jeunes, comme les acteurs du monde de la jeunesse, ont globalement affirmé que le service national universel était une opportunité pour la société, à partir du moment où ils en comprenaient le bien-fondé et les objectifs.
"Ces résultats sont positifs, mais nous n’emporterons une plus large adhésion qu’en faisant de la pédagogie et en répondant aux questions concrètes autour de sa mise en oeuvre", déclare Gabriel Attal.
- Si le caractère universel, donc l’obligation, fait l’objet de contestations de principe, tous les interlocuteurs conviennent qu’il constitue la condition impérative pour une égalité réelle et pour l’engagement de l’État sur un certain nombre de sujets sociaux qui concernent plus particulièrement la jeunesse (illettrisme, santé, décrochage, insertion, etc.)
Ce que recherchent et plébiscitent les jeunes
- Il ressort des résultats de la consultation menée auprès de 45 985 jeunes en JDC une tendance générale très positive : 75% des jeunes sondés se sont montrés favorables aux objectifs du SNU et seuls 25,3% déclarent qu’ils "n’ont pas du tout envie de faire leur SNU" ; parce que cela leur est imposé, d’une part, et parce qu’ils ne savent pas comment ils vont pouvoir le concilier avec leurs activités, d’autre part.
Les termes de "Curiosité" (41%) et d’"Utilité" (31,5%) apparaissent loin devant les mots "Corvée" (14%) et "Peur" (4%).
- L’objectif de brassage social, géographique et culturel suscite une grande adhésion. Loin d’être hostiles au séjour collectif et à une séparation avec leur famille, les jeunes souhaitent que le SNU soit une occasion de s’éloigner de leur cadre quotidien ainsi qu’une étape de leur parcours, notamment consacrée à la découverte de l’autre et au dépaysement. Les jeunes veulent également devenir des acteurs à part entière de leur SNU et plébiscitent un apprentissage par la pratique et une différenciation nette avec les activités scolaires.
90% estiment qu’il permettrait "de rencontrer des jeunes de régions et milieux sociaux différents".
38% des jeunes souhaiteraient "apprendre les gestes de premiers secours et participer à la mise en place d’un poste de secours". - Pour eux, s’entremêlent le désir d’apprendre des choses qui leur seront utiles et la volonté d’être utile aux autres. Pour une grande majorité, la phase d’engagement obligatoire serait une étape primordiale dans leur parcours. Ils aimeraient pouvoir la réaliser à l’échelle européenne, voire internationale.
77% considèrent que le SNU "devrait renforcer la connaissance de leurs droits et devoirs en tant que citoyen de la République".
Ils montrent un intérêt marqué pour l’utilité de réaliser un bilan de santé (72%) ainsi qu’un point sur l’orientation (64%). - L’environnement (39%) et la défense (37%) sont les thématiques qui les intéressent majoritairement
- JDC : à la question "Parmi les activités suivantes, lesquelles te donneraient le plus envie de faire ton SNU", 48% des jeunes répondent : "des activités liées à la défense et à la sécurité (s’engager comme pompier volontaire ou dans la réserve des armées)".
- "Je constate dans chacun de mes déplacements que les jeunes ont une forme d’attachement pour l’armée, la gendarmerie, la police ou les pompiers. Sans doute s’est-elle renforcée après les attentats de 2015. Le SNU doit renforcer les liens entre l’armée et la nation, la participation de militaires à l’encadrement y contribuera", constate Gabriel Attal.
- puis, "des activités liées à l’environnement et au développement durable (participer à la préservation de la faune et de la flore ou au tri des déchets)" (26,5%).
- Des vocations d’engagement qui ne demandent qu’à être poursuivies et concrétisées
33% des filles et 28% des garçons se déclarent "intéressés par l’idée de maximiser les bénéfices de cette expérience et de prolonger leur SNU dans une forme de service volontaire".
La consultation menée ces quatre derniers mois a révélé une véritable envie des parties prenantes (jeunes, collectivités locales, associations, institutions et organismes d’insertion professionnelle, monde économique notamment) de s’impliquer dans l’encadrement ou la structuration logistique et pédagogique du Service National Universel. La remise de ce rapport ouvre une nouvelle étape pour la construction opérationnelle du Service National Universel, qui se concrétisera par une première cohorte de jeunes appelés dès 2019.
- La première phase du SNU constitue l’aboutissement du parcours citoyen, débuté à l’école primaire et poursuivi au collège. Effectuée aux alentours de 16 ans, elle sera d’une durée d’un mois maximum et comportera deux périodes : un temps d’hébergement collectif ; puis, une période d’engagement, prenant la forme d’une mission d’intérêt général, pouvant être effectuée dans des associations, des collectivités locales, des institutions ou des organismes publics ainsi que des corps en uniforme.
- La deuxième phase du SNU vise à la poursuite, volontaire, d’une période d’engagement d’une durée d’au moins trois mois, liée à la défense et à la sécurité (engagement volontaire dans les armées, la police, la gendarmerie, les pompiers, la sécurité́ civile, les réserves opérationnelles), à l'accompagnement des personnes, à la préservation du patrimoine ou de l'environnement ou encore au tutorat par exemple, sans que cette liste soit limitative. Ces différentes opportunités d’engagements, civils ou militaires, intégreront les formes de volontariat existantes ainsi que des propositions nouvelles, y compris celles qui émaneront des jeunes eux-mêmes. À titre d’exemple, l’actuel service civique sera l’un des moyens d’accomplir cette seconde phase du SNU.
Mise à jour : mai 2022