Climat scolaire et prévention des violences

Un climat scolaire serein est une condition essentielle pour assurer les bonnes conditions de travail, le bien-être et l'épanouissement des élèves et des personnels. La grande majorité des violences en milieu scolaire est constituée d’actes d’incivilité et de victimation souvent mineures mais répétées. L’action publique fait prioritairement porter ses efforts sur la lutte contre toutes les formes de harcèlements et de violences quotidiennes que l’École de la République ne peut pas accepter.

L’amélioration du climat scolaire : un enjeu majeur de la politique publique d’éducation

Il est nécessaire d’agir sur le climat scolaire pour améliorer les performances du système éducatif. Créer les conditions d’un cadre plus apaisé, plus inclusif et protecteur exige une implication résolue à tous les niveaux de l’institution scolaire. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre les violences, mais aussi de faire de chaque établissement un endroit sûr, où chaque élève peut apprendre et se construire sereinement.

La notion de climat scolaire renvoie à celle de qualité de vie à l’école. Elle s’analyse en tenant compte du regard porté par les parents, les éducateurs et les élèves sur leur expérience de vie et de travail au sein de l’école, du collège ou du lycée.

Les principaux éléments qui caractérisent le climat scolaire sont les suivants :

  • les relations entre les personnes (respect, partage, soutien, coopération, entraide), aussi bien au sein de l’école, du collège et du lycée (entre élèves, entre professionnels, entre élèves et professionnels), qu’entre professionnels et familles ;
  • l’enseignement (différenciation pédagogique, aide, encouragements, etc.) et les apprentissages (contenus disciplinaires, éducations transversales) ;
  • la sécurité : sécurité physique, résilience, capacité à gérer les crises et à résoudre les conflits, sécurité émotionnelle, etc. ;
  • l’environnement physique : hygiène, adaptation et agrément des espaces et des matériels, etc. ;
  • le sentiment d’appartenance : sentiment d’être relié à la communauté scolaire et aux personnes, engagement, enthousiasme des professeurs et des élèves, adhésion aux valeurs de la République et à la Nation ;
  • la participation effective des élèves aux activités scolaires ;
  • la réaction face aux comportements à risque : réaction des élèves face à des conduites à risque de leurs pairs, prise en compte de ces conduites à risque par les professionnels, etc. ;
  • l’attention portée par l’école à la vie familiale : les élèves sentent que les professionnels respectent leur environnement et leur culture familiale.

La recherche scientifique, notamment le programme international de l’OCDE (Pisa), démontre qu’un climat scolaire serein influence positivement la réussite des élèves, diminue les risques de décrochage professionnel des enseignants, a un impact favorable sur la sécurité en milieu scolaire, la réduction des conduites à risques, des micro-violences et du harcèlement, de l’absentéisme et du décrochage. Par ailleurs, le climat scolaire apaisée est à la fois une condition et un moyen de renforcer l’implication des parents d’élèves dans la vie de l’École dans le cadre d’une coéducation propice à la réussite et le bien-être des élèves.

La mesure du climat scolaire

Au niveau national

Les enquêtes de climat scolaire et de victimation sont des outils pour mesurer les violences en milieu scolaire et mieux prévenir le harcèlement entre pairs et les cyberviolences.

La direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère chargé de l'éducation nationale déploie des enquêtes nationales de victimation et de climat scolaire, qui permettent de recueillir l’avis des élèves et des personnels des écoles élémentaires, des collèges et des lycées.

La Depp déploie également l’enquête Sivis (Système d’information et de vigilance sur la sécurité scolaire). Mise en place à la rentrée 2007, elle permet le recueil de données sur la violence en milieu scolaire. Pour plus de précisions, consultez les pages suivantes :

Au niveau local

L’enquête locale de climat scolaire (ELCS) est un outil de pilotage, qui n’a pas de valeur statistique mais qui permet, dans une école, un collège ou un lycée, d’établir un diagnostic partagé avec l’ensemble des acteurs de la communauté éducative, en donnant la parole aux personnels, aux parents et aux élèves (mesurer le ressenti, prendre en compte l’expérience). Proposée aux chefs d’établissement et aux directeurs et directrices d’école, l’ELCS offre un cadre pour conduire une stratégie collective d’amélioration du climat scolaire, déterminer les actions à mettre en œuvre et faire évoluer les pratiques.

Composée de questionnaires adressés aux personnels, aux élèves et aux parents d’élèves, l’ELCS permet de mesurer le climat de sécurité, de connaître les situations de violences (notamment des micro violences) et de harcèlement, et de faire émerger des situations dont les équipes n’avaient pas connaissance.

Elle contribue également à évaluer le climat éducatif, la qualité des relations, le sentiment de justice et d’appartenance et d’interroger l’expérience scolaire et professionnelle des élèves comme des personnels.  

La démarche d'amélioration du climat scolaire

L’amélioration du climat scolaire est l’affaire de toute la communauté éducative (personnels de l’établissement, élèves, parents d’élèves, de l’École) et s’inscrit dans le cadre du projet d’école ou d’établissement.

La démarche d’amélioration du climat scolaire comporte sept axes, pour lesquels la rubrique "comment agir sur le climat scolaire" sur Éduscol donne des pistes concrètes d’action : les stratégies d’équipe, la justice en milieu scolaire, la prévention des violences et du harcèlement, la pédagogie et la coopération, la coéducation, les pratiques partenariales, la qualité de vie et le bien-être à l’école.

La généralisation et la structuration des groupes académiques "climat scolaire" (GACS) vise la redynamisation de la vie en milieu scolaire dans tous ses aspects, pédagogiques et éducatifs y compris. Leur rôle est d’accompagner les écoles et les établissements scolaires dans les circonscriptions et les bassins de formation, en s’assurant que l'amélioration du climat scolaire est recherchée non seulement à l'échelle des écoles et des établissements scolaires, mais également à l'échelle de la classe. Le rôle des GACS est aussi de développer la formation initiale et continue des personnels dans le domaine du climat scolaire, en lien avec les Instituts nationaux supérieur du professorat et de l’éducation (Inspé) et les écoles académiques de la formation continue.

Au sein de la direction générale de l’enseignement scolaire, la mission de prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire (MPVMS) apporte son appui et son expertise dans la mise en œuvre des politiques académiques en faveur du climat scolaire.

Focus sur la prévention de toutes les formes de violences et de harcèlement

Les violences peuvent prendre différentes formes : violences physiques (coups, bousculades, etc.), violences verbales (insultes, moqueries, etc.) ou psychologiques (humiliations, menaces, etc.). Elles peuvent revêtir un caractère sexuel, sexiste ou discriminatoire (racisme, antisémitisme, LGBTphobies), ou encore constituer des atteintes aux biens matériels. Elles peuvent se dérouler dans l’enceinte de l’établissement, à ses abords ou en ligne (cyberharcèlement). Prévenir ces violences, y compris sous leur forme la plus fréquente, les micro-violences, contribue à éviter une dégradation du climat scolaire.

Les actions à conduire relèvent de la sensibilisation des professionnels et des élèves, de la formation, de la prise en charge des victimes et des auteurs. Un travail doit aussi être mené avec les témoins, de manière à ce que le collectif constitue un élément de prévention contre toutes les formes de violence :

Focus sur les séances d'empathie à l'école primaire

Ne jamais minimiser la parole de l’enfant, former les élèves, les parents et toute la communauté éducative, lutter contre toutes les formes de discrimination sont des actions indispensables pour mieux prévenir le harcèlement. Mais la prévention du harcèlement doit avant tout être permise par l’adoption de comportements altruistes et prosociaux et des formes positives de communication.

Ainsi, des cours d’empathie sont généralisés dans les écoles maternelles et élémentaires à la rentrée de septembre 2024. Ces cours permettent plus généralement de développer les compétences psychosociales des élèves, qui ont pour objectif d’améliorer les relations, à soi et aux autres. Une phase d’expérimentation de séances d'empathie a été conduite de janvier à juin 2024 dans plus de 1000 écoles et a permis de mesurer de premiers effets positifs, dont la réduction du nombre de situations de harcèlement et d’actes de violence.

Former les élèves à l’empathie doit améliorer la qualité des relations entre les élèves et favoriser l’acquisition d’un ensemble de compétences indispensables au vivre ensemble, à l’estime de soi, au respect de l’autre et, in fine, à la réussite scolaire de tous les élèves dans un climat scolaire serein.

Au-delà des cours d’empathie à l’école primaire, l’enjeu est de renforcer la formation des élèves aux compétences psychosociales dont la recherche atteste des effets bénéfiques : réduction des addictions, des phénomènes de violence, amélioration de la santé, du bien-être, de la réussite scolaire, renforcement des relations à soi et aux autres.

Par cette démarche globale, l’École contribue pleinement à la stratégie nationale interministérielle de développement des compétences psychosociales chez les enfants et les adolescents.

    Focus sur le plan ministériel pour la sécurité des élèves, des personnels et des établissements scolaires

    Face à toutes les formes de violences qui traversent notre société, l’École doit rester un sanctuaire républicain, au sein duquel la sécurité de chacun – élève, professeur, personnel de direction, agent administratif ou encore intervenant – doit être assurée en permanence. Un plan interministériel est mis en place pour déployer un bouclier autour de l'école et garantir la sécurité des élèves, des personnels et des établissements scolaires.

    Ce plan s’articule autour de 3 axes.

    Assurer la sécurité de tous les élèves pour un climat scolaire apaisé

    Des mesures engagées, en termes de prévention, de détection et de réaction, pour protéger les élèves face aux agissements violents, aux discriminations ou encore aux atteintes portées au principe de laïcité.

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    Protéger tous les personnels de l'éducation nationale

    Protection des personnels de l’éducation nationale, allant de la vigilance face aux menaces en ligne au renforcement de l’autorité des professeurs, sans omettre la priorité donnée à l’engagement, chaque fois qu’un personnel est agressé, des procédures disciplinaires et judiciaires requises en parallèle de l’octroi de la protection fonctionnelle

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    Sécuriser les enceintes scolaires

    Sécurisation des enceintes scolaires, qui contribue pleinement à la protection de chacune des personnes accueillies à l’école, en anticipant tous les risques, en renforçant les moyens de contrôle et de surveillance et en créant de nouveaux dispositifs nationaux et académiques, plus mobiles et plus souples, pour répondre à toute situation de crise.

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    Des numéros à votre écoute

    3018 : Non au harcèlement

    Élèves, parents, professionnels, un numéro vert et une application mobile pour tout renseignement ou signalement : le 3018.

    Numéro gratuit, anonyme et confidentiel disponible 7j/7, de 9h00 à 23h00.

    119 - Allô enfance en danger

    Le service national d'accueil téléphonique pour l'enfance en danger. Le 119 : un numéro gratuit et accessible 24h/24.

    www.allo119.gouv.fr

    Ecoute.contrelhomophobie.org / 0 800 005 774

     Service d’écoute par téléphone, livechat ou e-mail, tous les jours de 8h à 23h

     

    Mise à jour : août 2024