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Un collégien sur cinq concerné par la cyberviolence

Si neuf élèves sur dix se sentent bien au collège en 2013, près de deux collégiens sur dix se déclarent victimes d’insultes, humiliations ou menaces diffusées sur les réseaux sociaux, par courriel ou SMS. Ce phénomène, en augmentation par rapport à 2011, retentit fortement sur le bien-être des élèves et sur leur perception du climat scolaire. 

Auteur : Tamara Hubert, DEPP B3

L’essentiel

La deuxième édition de l’enquête nationale de victimation et de climat scolaire observe une stabilité globale des situations de violences décrites et du ressenti des personnes entre 2011 et 2013, à champ constant. Les atteintes les plus souvent évoquées sont les insultes (57 %), le vol de fournitures (47 %), les sobriquets (39 %) et les mises à l’écart (37 %). Les violences physiques n’apparaissent qu’à la cinquième position du tableau, avec les bousculades qui touchent 36 % des élèves. Les violences physiques graves concernent 3 % des élèves et les violences à caractère sexuel 7 %.

Les micro-agressions favorisées par les médias numériques ont toutefois tendance à augmenter entre 2011 et 2013 : les insultes ou les humiliations sur les réseaux sociaux ou par SMS augmentent de cinq points, par exemple.

La cyberviolence touche plus souvent les filles ; 21 % d’entre elles déclarent avoir connu au moins une cyberviolence contre seulement 15 % des garçons. Ce chiffre est d’autant plus préoccupant que les filles connaissent globalement moins de victimations que les garçons : 54 % dissent ne pas avoir subi de fait violent contre 47 % des garçons. La cyberviolence touche beaucoup plus souvent les élèves en situation de harcèlement, quel que soit le type de violence (55 %).

La cyberviolence s’accompagne souvent d’une perception dégradée du climat scolaire chez les élèves qui en sont victimes : 38 % ressentent l’établissement comme violent (près de 18 points de plus que l’ensemble des collégiens) ; 17 % estiment que leurs relations avec les enseignants sont marquées par l’agressivité (contre 10 % en moyenne) ; 17 % déclarent ne pas s’être rendus au collège par peur de la violence (contre 6 % en moyenne).

Chiffres-clés

93 %
C’est la part d’élèves qui déclarent être satisfaits du climat de leur collège en 2013

18 %
C’est la part des collégiens qui déclarent avoir été victimes d’au moins une cyberviolence dans l’année scolaire

4,5 %
C’est la part de collégiens qui disent subir un cyberharcèlement, c’est-à-dire d’agressions répétées sur les réseaux sociaux ou par SMS 

Repères

L’enquête nationale de climat scolaire et de victimation

Elle recueille les points de vue des élèves et des personnels du collège sur l’ambiance dans l’établissement, la qualité des relations entre jeunes et adultes, leur sentiment de sécurité, les atteintes verbales et physiques, les violences à caractère sexuel, les vols et les jeux dangereux dont ils ont pu être victimes. Elle est confidentielle. Les questionnaires sont anonymes et les informations recueillies ne permettent en aucune manière d’identifier les personnes qui subissent ou qui font subir des violences.

Quel est le but de cette enquête ?

Conduite tous les deux ans par le ministère de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, l’enquête mesure l’étendue, la nature et la fréquence des violences dans les collèges, y compris celles qui n’ont pas fait l’objet d’un signalement administratif. Elle vise à prévenir et lutter contre la violence à l'école. Elle associe l’Observatoire de la délinquance et des réponses pénales, des chercheurs de l’université, les fédérations de parents d’élèves et les syndicats de personnels enseignants et non enseignants. Elle a permis la mise en place de nouvelles mesures : information des élèves et des parents, formation des enseignants, traitement des actes de violence, réforme des procédures et sanctions disciplinaires, orientations en matière de politique éducative de santé.

La cyberviolence

Elle se définit comme un acte agressif, intentionnel, perpétré par un individu ou un groupe aux moyens de courriels, SMS, réseaux sociaux, jeux en ligne, etc. Elle présente des spécificités liées aux médias numériques : capacité de dissémination vers un large public, caractère incessant, difficulté d’identifier l’auteur et d’agir une fois les messages diffusés.
La cyberviolence recouvre des réalités et des phénomènes variés : photos publiées sans autorisation ou modifiées, « happy slapping » (acte de violence provoqué, filmé et diffusé), diffusion d’images à caractère pornographique, usurpation d’identité, violation de l’identité, menaces ou diffamation. Elle amplifie et prolonge des phénomènes tels que moquerie, brimade, insulte, discrimination, violence physique, etc., voire exclusion du groupe de pairs, élément essentiel de la sociabilité juvénile.

Le harcèlement

Moins visible que les agressions, atteintes aux biens ou intrusions, le harcèlement est un comportement d’intimidation qui répète des micro-violences, moqueries et humiliations. Il mine de manière insidieuse et durable le climat au sein des écoles et des établissements scolaires. Ses conséquences sont extrêmement dommageables, tant pour les victimes que pour les auteurs : souffrance émotionnelle, isolement social de la victime, problèmes de santé psychosomatiques, décrochage scolaire, absentéisme, conduites suicidaires.

Les jeux dangereux

Ce sont des « jeux » d’asphyxie ou d’attaque qui exposent la santé physique et mentale de leurs auteurs à des conséquences graves et parfois irréversibles. La communauté éducative est formée à prévenir et repérer les signes de jeux dangereux et les pratiques violentes.

Approfondissement

Guide de prévention de la cyberviolence, 2013

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Note d’information n° 39, novembre 2014

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