Le décrochage scolaire : un défi à relever plutôt qu'une fatalité

La lutte contre le décrochage scolaire représente un enjeu majeur de cohésion sociale et d’équité du système éducatif. Les études rassemblées dans ce numéro de la revue Éducation & formations analysent les différentes situations et facteurs propices à l’abandon prématuré d’une formation. La connaissance des multiples causes du décrochage permet, en effet, d’identifier autant de leviers d’intervention publique pour prévenir l’échec et favoriser l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle.

Revue Éducation et formations

Coordinateurs : Cédric Afsa et Caroline Simonis-Sueur

Qui décroche ?

À partir des données issues d'un panel représentatif d’élèves depuis leur entrée en sixième jusqu’à leur sortie du système éducatif, Cédric Afsa s’intéresse aux 18 % des élèves qui ont abandonné leurs études sans obtenir de diplôme autre que le brevet des collèges. Il repère que la moitié de ces décrocheurs présentait un niveau scolaire insuffisant à l’entrée au collège. La prévention commence donc dès l’enseignement primaire, avec une attention particulière aux élèves les plus fragiles.

 

Les abandons d’études en cours de CAP

L’étude de Maud Coudène montre le rôle déterminant du niveau scolaire initial dans le phénomène de décrochage. Elle attire l’attention sur la période-clé de l’orientation où le collégien se destinant à la voie professionnelle choisit la spécialité de son cursus.

 

Les écarts se creusent-ils en cours de collège ?

L'article de Joanie Cayouette-Remblière repose sur un corpus de données inédites collectées à partir des dossiers scolaires. En observant les interactions entre les élèves « en danger » et la communauté éducative, elle montre combien l’ajustement des attentes et des perceptions des uns envers les autres est un processus délicat dont l’échec conduit le jeune à lâcher prise.

Les jeunes sortants sans diplôme : une diversité de parcours

La typologie des décrocheurs que réalise Isabelle Robert-Bobée met en évidence une diversité de profils de ces jeunes. Elle nous met en garde contre la tentation de dessiner un portrait-robot unique du décrocheur.

 

Les sortants précoces et les sortants sans diplôme : deux mesures des faibles niveaux d’études

Béatrice Le Rhun et Mireille Dubois comparent deux indicateurs statistiques qui mesurent deux facettes différentes du phénomène de décrochage et montrent en quoi ils sont cohérents. L’un est une mesure instantanée de la « performance » du système éducatif, l’autre évalue la proportion des jeunes âgés de 18 à 24 ans sans diplôme qui peinent à s’insérer durablement sur le marché du travail.

Le baccalauréat professionnel en trois ans après la troisième : vers une élévation du niveau des élèves ?

L’article de Florence Defresne et Mireille Dubois livre les tout premiers éléments d’évaluation de la réforme de la voie professionnelle. Ils indiquent une augmentation significative du nombre de bacheliers, qui correspond à un des effets attendus de la réforme.