Cyclone Chido à Mayotte : le ministère de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche se mobilise. Consultez les dernières informations
Les ministères de la sphère éducative (Ministère de l’éducation nationale, Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative, Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche) développent une politique volontariste en faveur des personnes en situation de handicap ou en situation d’inaptitude, afin de les accompagner tout au long de leur carrière et à toutes les étapes de leur parcours.
Cette politique passe par la mise en place de dispositifs d’accueil, un recrutement pouvant être de droit commun ou spécifique au titre du handicap, des dispositifs pour maintenir dans l’emploi, accompagner l’évolution professionnelle.
Aujourd'hui, déclarer son handicap au travail reste plus que jamais une démarche personnelle et totalement confidentielle.
Les raisons sont variées : on se déclare d’abord pour soi, pour améliorer ses conditions de travail, obtenir la compensation de son handicap, favoriser les relations avec ses collègues dans une perspective de lutte contre les discriminations, bénéficier d’une meilleure écoute, pour aménager sa carrière et disposer d’un accès à des dispositifs spécifiques, mais la déclaration du handicap permet également de faire évoluer les représentations au sein du collectif et de travailler à une meilleur inclusion professionnelle par la prise en compte de la différence. Dans ses effets, elle nous concerne tous au quotidien, que l’on soit en situation de handicap ou non.
Parce que chaque nouvelle déclaration est un pas de plus pour changer les mentalités et faire avancer les choses, pour soi et pour les autres.
Le saviez-vous ?
50% des actifs seront touchés par une situation de handicap au cours de leur vie.
70% des agents actuellement en situation de handicap ne l'étaient pas lors de leur recrutement.
Près de 80% des handicaps ne sont pas immédiatement visibles.
Le risque d’être confronté à un handicap augmente avec l’âge : 85 % des personnes handicapées le deviennent au cours de leur vie.
En ajoutant les personnes qui ont un problème de santé durable accompagné de restrictions dans la vie quotidienne ou dans l’exercice d’une activité professionnelle, la population handicapée définie "au sens large" comprend 12 millions d’individus.
Au sein de l’éducation nationale, le taux d’emploi atteint pour la première en 2024 les 4,09% (il était de 3,33% en 2022).
Le handicap moteur peut se manifester de différentes façons. Difficultés plus ou moins importantes pour :
se déplacer
communiquer
saisir et manipuler des objets
effectuer certains gestes, etc.
Les troubles moteurs peuvent nécessiter l'usage de certains équipements, tels que :
fauteuil roulant
canne
béquille, etc.
Dans tous les cas, il est très important de s'assurer, avant l'arrivée de l'agent, de l'accessibilité des locaux dans lesquels il exercera ses fonctions.
Handicap moteur et collectif de travail : comment se comporter ?
Avant l'arrivée de la personne handicapée, pensez à lui réserver un emplacement de parking proche de l'entrée de l'établissement.
Le premier jour, indiquez-lui les passages les plus accessibles pour se déplacer dans les locaux. Veillez également à faciliter l'accès aux lieux en dégageant le passage.
Aménagez les rangements de façon à ce qu'elle puisse y accéder facilement.
Une personne en fauteuil saura vous expliquer comment l'aider à gravir un obstacle ou à effectuer une action. Si vous êtes amené à pousser le fauteuil d’une personne en situation de handicap, évitez les mouvements brusques, anticipez et annoncez les manœuvres.
Si une personne supporte mal la station debout, proposez-lui de s'asseoir.
Si vous devez avoir une conversation prolongée avec une personne en fauteuil, asseyez-vous afin d'être au même niveau qu'elle.
Si la personne a des difficultés d'élocution cela ne signifie pas pour autant qu'elle souffre d'un handicap intellectuel. Écoutez-la, soyez patient et parlez-lui normalement.
Adressez-vous directement à la personne handicapée et non à son auxiliaire. Ce dernier n'est pas votre interlocuteur mais son accompagnateur.
Parlez de façon habituelle et n'hésitez pas à employer les termes "marcher", "courir", etc.
Le handicap d'origine sensorielle
Le handicap d'origine visuelle
Alors que le sens que nous mettons le plus à contribution pour appréhender notre environnement est la vue, les personnes souffrant d'un handicap visuel doivent le compenser par le toucher, l'ouïe, l'odorat et la perception des mouvements. Elles appréhendent le monde extérieur d'une autre façon. Les personnes aveugles ou malvoyantes se déplacent généralement avec une canne blanche et/ou accompagnées d'un chien. Afin que la présence du chien ne soit pas un obstacle supplémentaire dans l'accès à la vie de la cité, les transports, les lieux publics ainsi que ceux permettant une activité professionnelle, formatrice ou éducative, sont autorisés aux chiens guides d'aveugles. En outre, ces animaux sont dispensés du port de la muselière.
La personne malvoyante reste une personne voyante, parfois à un très faible degré, qui présente des besoins spécifiques. Elle peut avoir besoin de s'approcher très près des objets pour les reconnaître. L'intégration de la personne malvoyante dans le milieu professionnel peut passer par l'utilisation d'une aide technique, qu'elle soit optique (loupe, lampe-loupe, système télescopique), électronique (télé-agrandisseur portable connecté à un ordinateur), ou informatique (logiciel de grossissement des caractères, écran agrandi, etc.). Dans tous les cas, il convient d'accorder une importance particulière à l'ambiance lumineuse de son poste de travail. Celle-ci devra être adaptée à la forme de malvoyance dont souffre l'agent : vision tubulaire, vision périphérique, vision altérée, etc.).
Handicap d'origine visuelle et collectif de travail : comment se comporter ?
Pour capter l'attention d'une personne déficiente visuelle, appelez-la par son nom/prénom. Dans un lieu bruyant il se peut qu'elle ait des difficultés à évaluer si l'on s'adresse à elle ou à son voisin, touchez-lui légèrement l'épaule pour vous faire remarquer.
Si la personne ne connaît pas le son de votre voix, présentez-vous.
Lorsqu'elle doit se déplacer, offrez-lui votre aide. Si elle l'accepte, vous pouvez lui demander la façon dont elle préfère être guidée. Elle peut tenir votre bras, poser sa main sur votre épaule ou être guidée verbalement. Il peut également être nécessaire d'ajouter des indications orales. Précisez lorsque vous allez contourner un obstacle et annoncez la première et la dernière marche d'un escalier.
Si la personne est accompagnée d'un chien, n'oubliez pas qu'il travaille et ne doit pas être perturbé. Demandez l'autorisation à son maître avant de le caresser.
Vous pouvez employer naturellement le vocabulaire de la vision, "auriez-vous vu M. Untel ?". - Vous pouvez lui décrire l'environnement, notamment en cas de bruit ou d'odeur surprenante.
Ne déplacez pas les objets sans l'en avertir, elle risquerait de peiner à les retrouver.
Avant de diriger une personne vers un siège expliquez-lui de quel type d'assise il s'agit (fauteuil, chaise, tabouret, etc.). Ensuite, pour l'aider à s'asseoir il suffit de placer sa main sur le dossier de la chaise qui lui est destinée et de la laisser faire. Avancez la chaise si celle-ci est poussée sous une table.
Prévenez quand vous quittez une pièce, afin qu'elle se rende compte de votre sortie.
Le handicap d'origine auditive
Le terme handicap auditif désigne différents types de déficiences, pouvant toucher une seule oreille et aller d'une surdité légère à une surdité profonde. Les surdités sont classées, selon le degré de gravité de la déficience, en déficience auditive légère, moyenne, sévère ou profonde.
En fonction du degré de gravité, les personnes sourdes ou malentendantes devront mettre en place certains types de compensations. Pour accéder à l'information et pour communiquer, les personnes sourdes profondes s'appuieront surtout sur le visuel et le gestuel. Les personnes malentendantes auront, elles, la plupart du temps, recours à des prothèses auditives.
Ces compensations requièrent de la part de la personne handicapée un surcroît de concentration, souvent générateur de fatigue.
Les personnes malentendantes équipées de prothèses auditives resteront gênées dans des lieux bruyants ou lorsqu'il y a un bruit de fond. Les personnes sourdes peuvent avoir des difficultés à maîtriser la puissance de leur voix car elles n'ont pas conscience du bruit qu'elles génèrent.
Handicap d'origine auditive et collectif de travail : comment se comporter ?
Lorsque vous vous adressez à une personne porteuse d'un handicap auditif il est inutile de hausser le ton. Parlez lentement, faites des phrases courtes et utilisez des mots simples. Articulez afin qu'elle puisse lire plus facilement sur vos lèvres. Pensez à vous installer dans un endroit bien éclairé (attention au contre-jour).
Si vous rencontrez des obstacles lors d'une conversation avec la personne, proposez-lui d'écrire. D'une manière générale, écrivez les nombres et les noms propres.
Pour pallier les difficultés induites par l'impossibilité de communiquer par téléphone, utilisez les courriels, les SMS ou le fax.
Ne parlez pas en marchant.
Si des réunions sont organisées, prévoyez, selon le cas, un interprète (en LSF ou langage parlé complété) ou un système de vélotypie (méthode de saisie qui permet le sous-titrage en temps réel). Il existe également des systèmes de traduction à distance qui fonctionnent sur internet.
Communiquer avec une personne malentendante
En complément des aides auditives, les personnes porteuses d'un handicap auditif disposent de divers moyens de communication :
La lecture labiale : en fonction de la forme que prend la bouche pour expulser différents sons, certaines personnes parviennent à "lire sur les lèvres". Cet exercice demande une grande concentration et n'est pas toujours applicable lors des conversations à plusieurs.
Le langage parlé complété : il permet de coder avec la main tous les sons de la langue française.
La langue des signes : la langue des signes française (LSF) a été reconnue comme étant une langue à part entière par la loi du 11 février 2005. C'est une langue visuelle qui associe gestes, mouvements corporels, expressions du visage, elle possède sa propre grammaire et syntaxe.
Le handicap d'origine intellectuelle
La déficience intellectuelle n'est pas une maladie. Elle se caractérise par un fonctionnement intellectuel inférieur à la moyenne auquel sont généralement associées des limitations, notamment au niveau de la compréhension, des connaissances et de la cognition (ce qui a trait à l'abstraction, la mémoire, l'orientation dans l'espace, la déduction, etc.).
Le degré d'autonomie de la personne varie en fonction du niveau de son retard mental. Une déficience légère permet généralement de s'adapter sans grandes difficultés au poste de travail.
D'une façon générale, les personnes souffrant d'une déficience intellectuelle doivent pouvoir s'appuyer sur des repères spatiaux et temporels de façon à se sentir en sécurité. Il est donc important d'en tenir compte dans leur environnement de travail, notamment dans sa dimension relationnelle.
Handicap d'origine intellectuelle et collectif de travail : comment se comporter ?
Soyez simples et accueillants.
Parlez lentement, utilisez des mots simples et laissez le temps à la personne de comprendre et de répondre.
Ne manifestez pas d'impatience, soyez attentif à ce que la personne souhaite vous expliquer.
Ne soyez pas surpris par les manifestations de proximité que la personne peut vous témoigner (tutoiement, etc.).
Le handicap psychique
Une personne souffrant d'une maladie psychique présente différents troubles de la personnalité n'affectant pas généralement ses capacités intellectuelles, mais pouvant avoir des incidences sur la pensée, le comportement ou bien l'affectivité. Plus particulièrement, ce type de maladie affecte les qualités relationnelles, peut conduire à une certaine rigidité de raisonnement, à des problèmes de concentration et entraîne des difficultés à s'adapter à la vie en société.
Le handicap psychique résulte de différentes maladies (psychoses, troubles bipolaires, troubles graves de la personnalité, etc.) ou de certaines pathologies (traumatisme crânien, etc.). Il nécessite généralement des soins de longue durée.
Les troubles peuvent être d'intensité variable. L'adaptation au poste de travail dépend du degré de gravité et de la nature du handicap. Ainsi, une personne dépressive, tout en étant fragile, peut tout à fait s'insérer dans une équipe. L'environnement immédiat et l'ambiance de travail jouent bien sûr un rôle prépondérant.
L'intégration sera d'autant plus aisée que la personne aura été bien accueillie et reconnue dans ses compétences.
Handicap psychique et collectif de travail : comment se comporter ?
Soyez patients, ne vous montrez pas agressifs.
Mettez vos préjugés de côté.
Évitez l'isolement de la personne, l'évolution brusque de l'environnement de travail, trop de sollicitations simultanées.
Le trouble de santé invalidant
Certaines maladies (sclérose en plaques, cancer, VIH, diabète, hyperthyroïdie, etc.) entraînent des déficiences ou des contraintes plus ou moins importantes qui peuvent être momentanées, permanentes ou évolutives. La fatigue induite par la maladie et/ou son traitement devra également être prise en compte.
Contrairement aux différentes déficiences évoquées précédemment, liées à l'altération d'une fonction (motrice, sensorielle, mentale, etc.) ces maladies impliquent souvent, principalement pour des raisons liées à la fatigue, une activité réduite, en termes de charge de travail ou de durée.
Ces troubles et leurs conséquences sont trop diversifiés pour pouvoir être détaillés. Néanmoins, l'attitude à adopter relève du bon sens. Elle requiert également des qualités comme la discrétion, le tact et le respect de la personne.
Tous concernés : une politique handicap en faveur des personnels en plein développement ces dernières années
Le saviez-vous ?
Créé par la loi n°2005-102 du 11 février 2005, le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP) est un acteur essentiel de la politique handicap dans la Fonction publique.
Il aide les employeurs publics à remplir leurs engagements vis-à-vis des personnes en situation de handicap et à atteindre le taux légal d'emploi de 6%. Par ses financements et les partenariats qu'il noue, il incite les employeurs à mettre en œuvre des politiques d'inclusion professionnelle ambitieuses pour favoriser :
le recrutement et l’insertion professionnelle ;
la formation et l'accompagnement tout au long du parcours professionnel ;
le maintien dans l'emploi des agents en cas de handicap survenu au cours de leur activité professionnelle ;
l’accessibilité de l’environnement numérique ;
la sensibilisation du collectif de travail aux questions du handicap.
Chiffres clés
5,66% de taux d'emploi direct
34 252 recrutements de personnes en situation de handicap dans la Fonction publique
7 972 agents publics maintenus dans l'emploi dans la Fonction publique
85 nouvelles conventions signées avec les employeurs publics en 2023
269 786 bénéficiaires de l'obligation d'emploi dans la Fonction publique
La prise en compte du handicap dans les priorités gouvernementales pour favoriser l’inclusion professionnelle
La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, a contribué à favoriser le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap, en étendant l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) à la fonction publique à hauteur de 6%.
Elle a également institué une Conférence nationale du handicap (CNH) qui se réunit tous les trois ans, sous l’autorité du président de la République, "afin de débattre des orientations et des moyens de la politique concernant les personnes handicapées".
Le comité interministériel du handicap (CIH) qui applique les feuilles de route de la CNH est destiné à agir sur le quotidien des personnes en situation de handicap dans différents domaines comme l’emploi, le logement, la santé, l’accessibilité de la ville et des transports, l’accès aux sports, à la culture et aux loisirs. Le dernier CIH du 16 mai 2024 a notamment promu l’accessibilité universelle, qu’il s’agisse de l’accessibilité des bâtiments, des transports, téléphonique ou encore numérique.
Le Secrétariat général du CIH anime le réseau des Hauts fonctionnaires en charge du handicap et de l’inclusion (HFHI) qui ont pour responsabilité de définir et de mettre en œuvre la politique des ministères auxquels ils sont rattachés, en matière d'accessibilité universelle et de handicap, dans le cadre des orientations générales du Gouvernement définies en la matière.
la systématisation des référents handicap : désignation de référents handicap de proximité, intervenant pour accompagner les personnels tout au long de leur carrière, sous l’animation d’un correspondant handicap agissant en pilotage de la politique handicap au sein de chaque structure ;
la mise en œuvre de la portabilité des équipements intervenant en compensation du handicap dans le cadre d’un changement de poste ou d’une mobilité d’un agent BOE,
l’accompagnement au reclassement des agents devenus inaptes dans la fonction publique ;
la possibilité d’évoluer dans la carrière par le recrutement de fonctionnaires BOE par la voie du détachement-promotion dans un corps ou cadre d’emploi de catégorie supérieure ;
la possibilité de titulariser des apprentis BOE à l’issue de leur contrat de professionnalisation.
Au sein des Ministères de l’éducation nationale, des sports, de la jeunesse et de la vie associative et de l’enseignement supérieur et de la recherche, ces évolutions se mettent en œuvre grâce à une animation renforcée au niveau national des réseaux de correspondants handicap et à des efforts importants de professionnalisation de ces derniers. Le renouvellement du conventionnement avec le FIPHFP et, prochainement, la diffusion d’un nouveau plan d’actions ministériel Handicap et Inclusion Professionnelle (2024-2027) définissant des orientations pour l’ensemble des périmètres ministériels, accompagnent le développement de cette politique.
Je suis Sébastien Callut, je suis chef de bureau à l'administration centrale, au sein de la direction de l'encadrement, et j'ai exercé dans différents services ressources humaines en académie.
J'ai été amené, à plusieurs reprises au cours de ma carrière, à recruter et accueillir dans les équipes des travailleurs handicapés, soit parce qu'ils étaient extérieurs à la fonction publique et qu'ils ont pu être recrutés par la voie contractuelle, soit parce qu'ils étaient déjà présents dans les collectifs de travail et qu'ils ont décidé de déclarer leur handicap au cours de leur carrière.
J'ai beaucoup appris au contact des collègues travailleurs handicapés, mais également au contact des différents professionnels que sont les correspondants handicap et tous les acteurs de la sphère médico-sociale.
J'ai beaucoup appris des différents types de handicap, certains étant visibles, beaucoup d'autres ne l'étant pas.
J'ai appris à dépasser mes représentations, puisqu'on en a tous.
J'ai également appris un certain nombre d'informations importantes, comme le fait que 80 % des personnes en situation de handicap sont concernées par un handicap qui n'est pas visible ou encore qu'une très grande majorité des handicap surviennent au cours de la vie et ne sont donc pas des handicaps de naissance.
La particularité pour un encadrant, voire peut-être parfois la difficulté, c'est que l'encadrant est informé de la situation de handicap de son collaborateur si celui-ci a décidé de le déclarer, mais il n'a pas à avoir connaissance de la pathologie ou du type de handicap.
Certains handicaps plutôt visibles vont appeler des réponses plutôt techniques et certains handicaps non-visibles vont davantage, pour l'encadrant, appeler des réponses relatives à l'organisation, à l'adaptation du poste de travail et de l'organisation autour du travailleur handicapé.
L'important, me semble-t-il, est que les collectifs de travail puissent être sensibilisés aux situations de handicap, ce qui va faciliter, le moment venu, l'accueil d'un travailleur handicapé.
J'ai par exemple eu dans mon expérience la situation d'un collègue qui avait fait valoir sa qualité de travailleur handicapé.
Les autres collègues étaient informés de cela sans avoir pour autant connaissance du type de handicap et le médecin du travail avait préconisé de revoir la fiche de poste de l'agent.
Et dans ce cas, l'ensemble du collectif a pu se mobiliser autour de l'agent, réfléchir collectivement à une nouvelle répartition des missions et ainsi, la réponse a été trouvée par le collectif, par l'ensemble des collègues qui ne se sont pas sentis lésés, mais qui ont bien entendu, la nécessité de pouvoir compenser, de pouvoir aménager les choses.
Ce serait un message positif et rassurant pour leur indiquer que le fait de déclarer sa qualité de travailleur handicapé permet véritablement d'être accompagné sans être stigmatisé, de pouvoir bénéficier d'une compensation de son handicap, ce qui est un droit reconnu par la loi et, au final, de pouvoir évoluer dans un environnement professionnel favorable qui permette au travailleur handicapé d'exprimer son plein potentiel et d'exprimer tous ses atouts, sa collaboration au collectif de travail.
À destination des encadrants, le message serait un message d'humilité et de simplicité, également.
D'humilité parce qu'il me semble important de dépasser ses idées reçues et de savoir faire appel, également, aux différents professionnels, à commencer par le correspondant handicap.
Le correspondant handicap peut jouer un rôle essentiel en conseillant l'encadrant dans les différentes situations qu'il va rencontrer.
Et je pense également aux modules d'autoformation conçus par la mission à destination des personnes handicapées, qui représentent une véritable ressource pour les encadrants.
Un message de simplicité, puisqu'il s'agit avant tout de créer un climat favorable à l'échange, au dialogue, à la confiance, qui va faciliter l'accueil, ultérieurement, d'un travailleur handicapé.
Quelles solutions peut-on envisager pour maintenir l’agent dans l’emploi ?
La définition du projet professionnel de l'agent
La définition d’un projet professionnel est un préalable à toute démarche de maintien dans l’emploi, dès lors que les seuls aménagements matériels et techniques pour adapter le poste de travail ne sont pas suffisants pour maintenir en fonction l’agent.
Ainsi, il peut s’avérer nécessaire d’accompagner l’agent dans la définition d’un projet professionnel réaliste et réalisable, tenant compte des difficultés rencontrées pour le maintenir dans l’emploi ou en prévision d’une usure professionnelle ou d’une inaptitude aux fonctions prévisible.
Dans ce cadre, il pourra être accompagné par différents intervenants : le correspondant handicap ou le référent handicap de proximité, le chef d’établissement, le directeur des ressources humaines, le médecin du travail, le conseiller mobilité carrière, le conseiller RH de proximité, etc., chacun intervenant ayant son expertise métier, à une étape de la procédure d’aménagement de poste, ils peuvent toutefois orienter l’agent vers le ou les bons interlocuteurs en fonction de l’état d’avancement du projet, de la situation à l’égard du handicap, des difficultés rencontrées.
Les aménagements de poste de travail pouvant être mobilisés en compensation du handicap
De nombreux dispositifs sont prévus pour accompagner les agents concernés.
Les acteurs préalablement cités pourront orienter l’agent vers le médecin du travail afin qu’il puisse identifier les limitations d’activités et prescrire les moyens de compensation.
Les aménagements de poste peuvent être de différents types :
Aménagements organisationnels (par exemple, la localisation de la salle de classe pour un enseignant, l’accès à un ascenseur ou à une place de parking réservée, etc.).
Aménagements horaires : il s’agit d’aménager l’emploi du temps de l’agent pour tenir compte de soins éventuels ou d’une fatigabilité accrue liée au handicap ou à la maladie. Pour les personnes qui ne sont pas en capacité de travailler à temps plein, la loi a prévu le temps partiel de droit et le temps partiel pour raison thérapeutique.
Aménagements matériels : fauteuils adaptés, fauteuils roulants, bureau amovible, loupes, etc.
Participation à l’acquisition d’aides techniques : prothèses auditives, orthèses, lunettes, etc.
Aide humaine, tutorat
Aide au transport domicile-travail
Aide à l’interprétariat et la traduction : Braille et LSF, etc.
Formation d’aide à la compensation
Aménagements d’épreuves dans le cadre des concours, des examens professionnels, des entretiens …
Une fois la préconisation du médecin du travail émise, le correspondant handicap (académique, d’administration centrale ou d’établissement) étudie les solutions pouvant être envisagées au titre de la compensation du handicap, en tant que garant des principes de la politique handicap, puis met en œuvre l’aménagement de poste, une fois l’accord de l’employeur obtenu pour le financement.
Bonjour, je suis Bruno Berthou, je travaille au Bureau des moyens et des marchés, donc au ministère.
C'est un bureau qui s'occupe de toute la logistique pour le recrutement, donc de tous les personnels du ministère, et comme j'ai une déficience auditive assez importante, j'ai besoin d'appareils auditifs qui me permettent de bien comprendre ce que disent les autres.
J'ai décidé de déclarer mon handicap après une certaine période d'hésitation.
Au début, je ne voulais pas le faire parce que je pensais que ça allait me desservir dans ma carrière professionnelle.
Finalement, j'ai déclaré mon handicap parce qu'en fait, j'avais besoin de compensations de mon handicap dans mon travail et je me suis aperçu, de toute façon, que les gens avec qui je travaillais savaient que j'avais un handicap.
Et en plus, la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé permet d'avoir, donc, des compensations du handicap qui aident beaucoup dans la vie professionnelle.
La reconnaissance de travailleur handicapé est une reconnaissance administrative qui peut apporter, donc, beaucoup, notamment du point de vue des compensations du handicap.
Dans le cadre de mon métier, il est vrai que je communique beaucoup avec des personnels extérieurs, des prestataires, aussi bien au téléphone qu'en présentiel, en visioconférence, etc., et dans mon cas, en étant, donc, malentendant assez profond, j'ai à peu près 90 % de perte d'audition, ça m'a permis d'avoir, justement, des téléphones adaptés à mon handicap pour travailler dans des bonnes conditions.
Mon expérience a évolué dans le temps parce que mon handicap a évolué aussi dans le temps.
J'étais beaucoup moins malentendant lorsque je suis rentré dans la fonction publique et je n'avais pas besoin, en fait, d'appareils auditifs comme je les ai maintenant.
C'est vrai que j'en parlais très, très peu.
Quand je n'entendais pas ou que je ne comprenais pas, je demandais aux gens de répéter, comme n'importe quelle autre personne.
Et petit à petit, mon handicap s'est aggravé et là, j'avais besoin de dire aux gens que j'avais un handicap auditif parce que sinon, ils ne comprenaient pas.
Je pense qu'il faut être vraiment honnête avec les gens et il ne faut pas avoir peur de ce qu'on est.
Moi, j'ai un handicap, maintenant, je le reconnais, je n'ai aucune difficulté à en parler.
Et d'ailleurs, je me le rappelle assez souvent parce que, lorsqu'on a des réunions et que les gens, entre eux, parlent de façon plus ou moins naturelle en baissant un peu le son et que je ne comprends plus, je leur rappelle en disant : "Attendez un peu, je ne vous comprends pas", voilà, et bon, ça se passe très, très bien.
Avec tous mes collègues, je travaille en bonne entente.
Avec ma hiérarchie aussi, il n'y a aucun problème.
Franchement, je trouve que la reconnaissance du handicap, c'est important parce que ça aide tout le monde, aussi bien vous-même que les autres.
Il faut vraiment ne pas hésiter à faire une reconnaissance de son handicap auprès de l'administration parce que cette reconnaissance se fait de manière confidentielle, donc, en fait, ça se passe entre vous
et la personne qui s'occupe de votre dossier ou le médecin du travail, les autres ne savent pas que vous faites une reconnaissance de travailleur handicapé.
Et après, votre handicap, vous l'avez, vous en parlez ou pas, c'est votre choix.
Pour ma part, je l'ai fait parce que ça m'aide.
Si vous estimez que vous n'avez pas besoin d'en parler à vos collègues pour une raison ou pour une autre, n'hésitez pas à faire la reconnaissance quand même de travailleur handicapé parce que ça vous ouvre beaucoup de choses et beaucoup d'aides et finalement, ça vous facilite la vie, quoi qu'il arrive.
C'est très, très important.
Voilà. Bon courage.
Des dispositifs spécifiques d’adaptation du poste de travail à l’éducation nationale
Des dispositifs spécifiques existent à l’éducation nationale, ils sont ouverts uniquement aux agents de la filière enseignement. Ils revêtent un caractère temporaire et transitoire.
L'allègement de service
De manière exceptionnelle, un enseignant, qu’il relève de l’enseignement public ou de l’enseignement privé, peut, en raison de son état de santé et sur préconisation médicale du médecin du travail, bénéficier d'un allègement de son service, dans la limite du tiers des obligations réglementaires liées au statut du corps occupé, tout en continuant de percevoir l'intégralité de son traitement. Cette dérogation au droit commun est accordée pour une année scolaire ou pour une durée inférieure. Sa reconduction l'année suivante n'est pas automatique mais peut être envisagée, en fonction de l’évolution de santé, d’un nouvel avis du médecin du travail et des moyens disponibles de l’employeur. Cet allègement peut néanmoins être porté à la moitié des obligations de service pour les agents affectés sur un poste adapté au CNED.
L'affectation sur poste adapté
Ce dispositif est destiné aux personnels enseignants, d'éducation et d'orientation du premier et du second degrés exerçant dans les établissements d'enseignement scolaire publics, et qui sont fonctionnaires. Les candidats à un poste adapté doivent présenter leurs demandes selon le calendrier fixé par l'académie (circulaire annuelle). Dans tous les cas, l'avis du médecin du travail est requis.
Cette affectation permet aux personnels enseignants d'exercer des fonctions de nature différente. Elle peut répondre à deux types de démarches :
la préparation d'un retour aux fonctions d'enseignement devant des élèves ;
un reclassement dans le cas d’une usure professionnelle, d’une inaptitude aux fonctions prévisible ou confirmée.
Il existe deux types de postes adaptés :
l'affectation sur un poste adapté de courte durée (PACD) : elle est prononcée pour une durée d'un an, renouvelable deux fois. Elle peut s'exercer dans tout service ou établissement relevant du ministère de l'éducation nationale ou au sein d'un établissement relevant du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les agents peuvent également bénéficier d'une mise à disposition auprès d'un organisme ou d'une autre administration exerçant des missions de service public.
l'affectation sur un poste adapté de longue durée (PALD) : elle est prononcée pour une durée de quatre ans et peut être renouvelée sans limite. Elle ne peut s'exercer que dans un service ou établissement relevant du ministère de l'éducation nationale.
Dans les deux cas, l'affectation relève du recteur pour le second degré ou, par délégation, du directeur académique des services de l'éducation nationale (DASEN) pour le premier degré.
Les personnels enseignants bénéficiant de ces postes adaptés doivent être dans une démarche dynamique de retour à l'emploi. En effet, ce dispositif vise à maintenir dans l’emploi tout en mettant à disposition l’agent auprès d’un organisme pour qu’ils occupent des fonctions différentes. Il est soumis aux obligations réglementaires de service du corps d’accueil, et ne peut pas être totalement déchargé de service pour suivre une formation.
Les fonctions occupées doivent avoir été choisies en lien avec l’agent et sur la base de son projet professionnel pour lui permettre de se qualifier sur ces nouvelles fonctions. Des formations sont possibles, pour les agents concernés selon une quotité compatible avec l’exercice des missions confiées.
Les affectations sur postes adaptés au Cned sont exclusivement réservées aux personnels enseignants dont les situations de santé ne leur permettent plus d’exercer devant élèves, par exemple les personnels atteints de troubles de santé invalidants comportant des séquelles définitives et nécessitant l’exercice de l’emploi à domicile.
L’accompagnement au reclassement pour les agents devenus inaptes ou présentant des risques d’usure professionnelle
Lorsque l'inaptitude est dûment constatée (par le conseil médical pour les fonctionnaires et assimilés, et par le médecin agréé pour les agents non titulaires), plusieurs possibilités peuvent être examinées par l'équipe des ressources humaines : l’affectation sur un autre emploi du même grade, l’accompagnement au reclassement (PPR pour les fonctionnaires et/ou détachement suite à inaptitude aux fonctions initiales) en lien avec la définition du projet professionnel de l’agent.
L'affectation sur un autre emploi du même grade
Si l'aménagement de poste de l'agent est impossible ou insuffisant, l'équipe des ressources humaines examine la possibilité d'affecter l'agent sur un autre emploi du même grade dont les conditions de service sont compatibles avec son handicap/inaptitude. Si la demande de réintégration de l'agent fait suite à un congé de maladie (uniquement congé longue maladie, congé longue durée ou congé ordinaire de plus de six mois), la nouvelle affectation est prononcée après avis du conseil médical. Sinon, l'avis du médecin du travail peut être suffisant.
Il peut être recommandé à l'agent de procéder à un bilan de compétences, pour l'aider à affiner son projet professionnel, et/ou l’inviter à suivre des formations pour acquérir les compétences dont il ne disposerait pas encore dans la perspective d’un reclassement ou d’une reconversion professionnelle. Certains de ces dispositifs peuvent être pris en charge sur les crédits handicap dans le respect des critères et conditions d’éligibilité, ces financements étant dédiés à la politique handicap.
Le reclassement
Dans le cas où l'état de santé de l'agent ne permet ni l'aménagement de poste, ni l'affectation sur un autre emploi du même grade, le conseil médical doit être saisi pour constater l'inaptitude aux fonctions de l'agent et la nécessité éventuelle de le reclasser dans un autre corps. Cette procédure de reclassement nécessitant des délais assez longs, il est important de rappeler que les équipes des ressources humaines doivent être alertées le plus tôt possible afin de pouvoir l'anticiper.
Si le reclassement est possible, l'équipe des ressources humaines propose systématiquement une période préparatoire au reclassement (PPR) en vue de favoriser la découverte d’un nouveau métier et de permettre à l’agent d’acquérir les nouvelles compétences nécessaires à l’exercice du métier visé pour le reclassement.
A l’issue de la PPR (que l’agent est libre d’accepter ou non), l’employeur propose par écrit à l'agent un ou plusieurs emplois susceptibles d'être pourvus par la voie du détachement. Les propositions correspondent au projet professionnel préalablement déterminé. L’agent est invité à présenter une demande de reclassement dans un autre corps à son employeur. L'investissement de l'agent dans la construction du projet professionnel est indispensable à la réussite de son reclassement.
Si l'administration n'est pas en mesure de proposer de tels emplois au sein du même département ministériel, elle doit se rapprocher des services ressources humaines d’autres ministères ou fonctions publiques, afin de pouvoir proposer des postes correspondants au projet professionnel, dans la limite maximale de trois propositions.
Il est possible de bénéficier d'un reclassement dans un corps de niveau supérieur, équivalent ou inférieur selon les modalités retenues par les statuts particuliers de ces corps (sous réserve de remplir les conditions d'ancienneté fixées par ces statuts). Lorsque l'agent est reclassé dans un corps inférieur, il conserve l'indice détenu dans son corps d'origine. Pour les maîtres du privé, le reclassement peut être effectué uniquement dans un emploi d'enseignement correspondant à une autre échelle de rémunération ou dans une autre discipline d'enseignement (article R 914-81 du code de l'éducation).
Dans le cas où une administration n’arriverait pas à identifier des postes d’accueil – en son sein ou dans d’autres administrations – elle devra en informer l’agent en motivant ses démarches. L’agent sera alors accompagné dans sa demande de retraite pour invalidité.
Dans le cas d’un avis d’inaptitude totale et définitive, le reclassement n’est pas possible. Là encore, l’administration accompagne l’agent dans ses démarches de retraite pour invalidité.
Le saviez-vous ?
Au cours de l’année 2023, au sein du ministère de l’Éducation nationale :
3747 bénéficiaires de l'obligation d'emploi (BOE) ont bénéficié d’au moins un aménagement de leur poste de travail (mobilier, matériel informatique, étude ergonomique, etc.) ;
5553 aménagements ont été réalisés ;
744 agents en situation de handicap ont été accompagnés par un auxiliaire dans l’exercice de leurs activités professionnelles (pour un total de 16 288 heures hebdomadaires accordées par le ministère) ;
Le total des dépenses au titre de la politique handicap d’inclusion professionnelle s’élève pour 2023 à 19,6 M€ (hors dispositifs spécifiques) ;
3159 agents en situation de handicap ont bénéficié d’un allègement de service pour un total de 15 216,8 heures hebdomadaires accordées par le ministère) ;
1020 agents ont pu bénéficier d’un poste adapté de courte durée (PACD) et 1009 d’un poste adapté de longue durée (PALD) dans les 1er et 2nd degrés.
LE HANDICAP : FAITES VALOIR VOS DROITS
Comment vous faire reconnaître travailleur handicapé ?
RETIREZ UN DOSSIER auprès de votre mairie ou téléchargez-le sur le site de la maison départementale des personnes handicapées. (www.mdph.fr)
CONSTITUEZ VOTRE DOSSIER compléter le formulaire n° 13788*01 et fournir les documents demandés.
APRÈS ANALYSE DE VOTRE DOSSIER la MDPH peut vous délivrer la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et vous accorder dans certains cas la prestation de compensation.
LA MDPH PEUT ÉGALEMENT déterminer le taux d'incapacité et délivre une carte d'invalidité.
Comment déclarer votre situation de handicap à votre employeur ?
Une démarche volontaire confidentielle
À tout moment prenez contact avec le correspondant handicap de votre aczdémie et faites lui parvenir le justificatif de bénéficiaire d'obligation d'emploi.
Tous concernés : accompagner l'apparition du handicap ou de l'inaptitude en cours de carrière
L'apparition du handicap en cours de carrière est la situation la plus fréquente. La déclaration demeure une décision personnelle et volontaire.
Toutefois, il importe de sensibiliser l’agent à la nécessité de se déclarer auprès de son employeur afin de pouvoir anticiper les besoins d’aménagement de poste de travail, lorsque la situation le nécessite ou si la situation de santé ou de handicap évolue. Afin que la compensation du handicap puisse se mettre en place de façon optimale, il est important que la personne BOE déclare son handicap le plus tôt possible ou du moins dès qu’elle se sent prête. Il convient de ne pas attendre d’avoir besoin d’aménagements pour se déclarer, car les délais d’obtention du titre BOE auprès des MDPH peuvent être plus ou moins longs, ainsi que les délais de mise en œuvre des aménagements de poste, notamment les aides matérielles et techniques, une fois la qualité administrative de bénéficiaire de l’obligation d’emploi transmise à son employeur.
Comment obtenir la qualité de travailleur handicapé ?
Se faire reconnaître travailleur handicapé sur un plan administratif
Les droits sont liés au statut de bénéficiaire de l’obligation d’emploi (BOE) de l’agent concerné, la catégorie la plus connue étant la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), mais il en existe d’autres telles que définies par l’article L5212-13 du code du travail :
Les victimes d'accidents du travail ou de maladies professionnelles ayant entraîné une incapacité permanente au moins égale à 10% et titulaires d'une rente attribuée au titre du régime général de sécurité sociale ou de tout autre régime de protection sociale obligatoire.
Les titulaires d'une pension d'invalidité attribuée au titre du régime général de sécurité sociale, de tout autre régime de protection sociale obligatoire ou au titre des dispositions régissant les agents publics à condition que l'invalidité des intéressés réduise au moins des deux tiers leur capacité de travail ou de gain.
Les bénéficiaires mentionnés à l'article L. 241-2 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre ;
Les bénéficiaires mentionnés aux articles L. 241-3 et L. 241-4 du même code ;
Les titulaires d'une allocation ou d'une rente d'invalidité attribuée dans les conditions définies par la loi n° 91-1389 du 31 décembre 1991 relative à la protection sociale des sapeurs-pompiers volontaires en cas d'accident survenu ou de maladie contractée en service.
Les titulaires de la carte "mobilité inclusion" portant la mention "invalidité" définie à l’article L. 241-3 du code de l’action sociale et des familles.
Les titulaires de l'allocation aux adultes handicapés.
La RQTH est délivrée pour de nombreuses maladies et limitations, y compris pour des personnes ayant déjà le statut de fonctionnaire. Les personnes souhaitant l’obtenir sont invitées à contacter la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) du département où elles résident. Celle-ci leur fournira toutes les informations utiles et les formulaires nécessaires (ces derniers sont aussi disponibles dans les mairies).
La MDPH peut également déterminer le taux d'incapacité et délivrer une carte d'invalidité, qui permet de bénéficier notamment d'avantages fiscaux. Un délai de plusieurs mois étant souvent nécessaire pour ces démarches, il est vivement conseillé de ne pas attendre d'avoir besoin de ces documents pour les demander. L'éventuelle prise en charge ultérieure en sera ainsi facilitée.
Déclarer sa situation de handicap à son employeur
Les personnes ayant la qualité de bénéficiaire de l'obligation d'emploi (BOE) peuvent se déclarer à tout moment auprès du correspondant handicap de l'académie, au référent handicap de proximité ou au service de gestion. Ces interlocuteurs leur assurent une totale confidentialité des échanges.
Les principaux acteurs du handicap
La politique en faveur des personnes en situation de handicap est par nature transversale. C'est donc de la coopération de l’ensemble des intervenants, à différents niveaux, que naît la meilleure prise en compte du handicap, dans l’intérêt des personnes concernées.
Le département du handicap et de l’insertion professionnelle (DHIP)
Au sein de l'administration centrale, la Mission Handicap Intégration professionnelle (MIPH) a été créée en 2006 pour mettre en œuvre les nouvelles dispositions induites par la loi de 2005. Devenue Mission Handicap Inclusion Professionnelle en 2023, puis Département Handicap Insertion Professionnelle en 2024, le département est chargé de la définition de la politique d’inclusion professionnelle pour l'ensemble des agents des deux ministères, et de la déclinaison du "plan d’actions handicap" au niveau déconcentré (académies, établissements d’enseignement supérieur...), grâce à une animation renforcée des réseaux de correspondants handicap.
Le DHIP constitue une instance de pilotage national qui anime le réseau des correspondants handicap académiques et d’universités avec qui elle est en lien constant et participe de leur professionnalisation. Le département peut être amené à travailler en collaboration avec les services déconcentrés des académies, des départements, des établissements d’enseignement supérieur, et avec les directions et les services de l'administration centrale. Il est membre du comité national du FIPHFP.
Le directeur des ressources humaines
Il met en œuvre la politique nationale en faveur du handicap au sein de son académie, de l’administration centrale ou de son établissement d’enseignement supérieur en coordonnant l'action des différents services. Il s’appuie sur l’expertise métier du correspondant handicap. Ainsi, le plan d’actions national est adapté au niveau académique, de l’administration centrale et dans l’enseignement supérieur afin de tenir compte des spécificités territoriales.
Le correspondant handicap et le référent handicap de proximité
La fonction de référent handicap a été introduite dans la loi de transformation de la fonction publique. En effet, l’article 92 de cette loi prévoit que chaque agent peut contacter un référent handicap pour l’accompagner dans ses démarches et l’aider à mieux s’intégrer ou à se maintenir dans l’emploi. Cette fonction a été précisée dans la circulaire DGAFP du 17 mars 2022, et figure dorénavant dans le référentiel commun des métiers de la fonction publique (fiche FPGRH017).
Au sein de la sphère éducative, deux niveaux ont été définis :
Un correspondant handicap est présent dans chaque académie, à l'administration centrale et dans chaque établissement d’enseignement supérieur. Il assure une mission de pilotage de la politique handicap en déclinant les orientations nationales au niveau académique, de l’administration centrale et d’établissement. Il anime le réseau des référents handicap de proximité. Les correspondants handicap font partie de l'équipe de gestion des ressources humaines qui porte la responsabilité de la politique du handicap au niveau territorial.
Des référents handicap de proximité qui agissent en accompagnement des situations individuelles : ils conseillent et accompagnent les agents dans leurs démarches de maintien dans l’emploi. Ils agissent sous l’animation du correspondant handicap qui est l’expert métier et garant des principes de la politique handicap d’inclusion professionnelle au sein de la structure.
Administration centrale (uniquement pour les personnels de l'administration centrale)
Le médecin du travail vérifie la compatibilité de l’état de santé avec les conditions de travail liées au poste occupé et prescrit les aménagements sous l’angle du besoin de compensation. Il prescrit les examens complémentaires, peut formuler des avis sur le risque professionnel de l’agent et la nécessité d’anticiper un reclassement ou une reconversion professionnelle. Il peut procéder, pour le compte de l'administration, aux examens médicaux des fonctionnaires. Les personnes en situation de handicap ou d'inaptitude font partie des personnels qu'il suit en priorité. Son avis est obligatoirement requis avant tout aménagement de poste. Lorsque ses propositions ne sont pas agréées par l'administration, celle-ci doit motiver son refus et la formation spécialisée du comité social d’administration (CSA) doit en être tenu informée.
Focus sur le recrutement des personnes en situation de handicap en 2023
Pour la rentrée 2023, plus de 1200 recrutements de personnels en situation de handicap, relevant des filières d’enseignement, d'éducation et d'orientation, administratives, sociales et de santé, ingénieurs, techniques, de recherche et de formation, des filières techniques et pédagogiques (sport)… ont été réalisés.
Ils concernent toutes les voies de recrutement :
par la voie des concours,
par la voie contractuelle de droit commun ou "agent non titulaire",
par la voie contractuelle au titre du handicap au titre de l’article L352-4 du code général de la fonction publique (CGFP).
par la voie de l’apprentissage
par des voies de recrutement sans concours : catégorie C, PACTE, PEC (parcours emploi compétences – contrats aidés)…
Emploi et handicap : mieux accompagner la personne en situation de handicap
Le ministère de l'éducation nationale mène une politique active en faveur des personnes en situation de handicap, afin de les accompagner tout au long de leur carrière, ce qui passe par l’accueil de la personne, un recrutement pouvant être spécifique et une politique ministérielle de maintien dans l’emploi.
Le recrutement des personnes en situation de handicap
Le recrutement des personnes en situation de handicap à l'Éducation nationale se fait après une sélection sur dossier et un entretien.Pour la rentrée 2020, plus de 500 postes de personnels enseignants, d'éducation et d'orientation, de personnels administratifs, sociaux, de santé, d'adjoints techniques et de techniciens sont à pourvoir dans ce cadre.