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ENCART
Relance de
l'éducation prioritaire : élaboration, pilotage et
accompagnement des contrats de réussite des Réseaux
d'éducation prioritaire
RELANCE DE L'ÉDUCATION PRIORITAIRE
ÉLABORATION, PILOTAGE ET
ACCOMPAGNEMENT DES CONTRATS DE RÉUSSITE DES RÉSEAUX
D'ÉDUCATION PRIORITAIRE
C. n° 99-007 du
20-1-1999
NOR : SCOE9803349C
RLR : 510-1 ; 520-0
MEN - DESCO
Texte adressé aux recteurs ; aux inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'éducation nationale ; aux inspecteurs de l'éducation nationale ; aux chefs d'établissement.
o L'éducation
nationale a souvent su donner le meilleur d'elle-même dans les
zones d'éducation prioritaire, en se fondant sur le travail en
équipe, une pédagogie adaptée, des projets élaborés
collectivement, enfin et surtout en tenant le cap de la réussite
scolaire et donnant plus à ceux qui ont le moins.
Les ZEP ont donc innové et
produit pour l'ensemble du système éducatif des idées et des
savoir-faire. Ces résultats ont été obtenus au prix de
beaucoup d'efforts et d'engagement de la part de celles et ceux
qui travaillent en ZEP. C'est pourquoi il faut consolider ce qui
est déjà fait, remobiliser les équipes gagnées par la
lassitude, mettre en commun les savoir-faire et les réussites.
La politique de relance de l'éducation prioritaire, dont les
grands principes ont été définis lors des Assises nationales
de Rouen, est nourrie des échanges et des remontées du terrain
dans le cadre des forums académiques.
Cette relance doit se faire en
étroite articulation avec la politique de la ville. L'école
doit se recentrer sur sa mission fondamentale et elle le fera
d'autant mieux qu'à sa périphérie elle incitera ses
partenaires à régler un certain nombre de problèmes, notamment
dans le cadre des contrats de ville.
I - LA MISE EN
PLACE DES RÉSEAUX D'ÉDUCATION PRIORITAIRE ET DES CONTRATS DE
RÉUSSITE
1 - Les Réseaux d'éducation prioritaire
Le Réseau d'éducation
prioritaire regroupe des établissements et des écoles qui se
situent dans des secteurs défavorisés en raison de leur
environnement social, économique et culturel. Ces
établissements et écoles mutualisent leurs ressources
pédagogiques et éducatives ainsi que leurs innovations au
service de la réussite scolaire des élèves. Les réseaux
bénéficient d'un accompagnement renforcé de la part des
équipes départementales et académiques. Ils se constituent sur
des bassins scolaires cohérents et de petite taille permettant
un pilotage de proximité. Ils sont des pôles visibles et
reconnus en matière de partenariat, dans la plupart des cas, le
collège sera tête de réseau. Le Réseau d'éducation
prioritaire permet de diviser les trop grandes ZEP en réseaux à
taille humaine ; il assouplit l'effet de " zone " en
intégrant des écoles et des collèges qui ont besoin de cette
dynamique.
Tous les établissements et
écoles en ZEP font partie d'un Réseau d'éducation prioritaire
; ainsi, le réseau associe à la réflexion et à l'action, des
équipes qui ont à faire face à des problèmes comparables.
2 - Les contrats de réussite
Recentrer l'éducation prioritaire
sur les apprentissages, accorder la priorité à l'acquisition
des savoirs et, notamment, à la maîtrise de la langue, ne
signifie nullement qu'il convient de limiter l'action éducative
aux seuls apprentissages instrumentaux. L'acquisition des
compétences et des savoirs scolaires suppose que les élèves
développent leur goût pour l'étude, perçoivent le sens et la
finalité de ce qui leur est demandé, prennent conscience que la
réussite scolaire favorise l'exercice d'une vie libre,
responsable et citoyenne. Une telle ambition implique beaucoup de
créativité dans l'organisation des activités scolaires, une
variété des situations d'apprentissage, une gestion novatrice
de l'espace et du temps, une individualisation des parcours
d'apprentissage.
Il ne s'agit pas pour autant
d'éclater la démarche éducative en une mosaïque d'activités
diverses. Bien au contraire, la diversification doit être
ordonnée et correspondre à des objectifs pédagogiques
clairement identifiés, s'inscrivant dans une stratégie
concertée et partagée. Les objectifs et la stratégie doivent
tenir compte des travaux d'analyse et de réflexion entrepris par
l'ensemble des acteurs engagés dans la politique d'éducation
prioritaire et être arrêtés en fonction de l'analyse de la
situation concrète de chaque réseau.
Plus qu'ailleurs, la nécessité
s'impose de concevoir, de mettre en uvre et d'évaluer un
travail collectif fondé sur des projets : projet de réseau ou
de zone, projet d'école et d'établissement. Ces projets doivent
naturellement s'articuler les uns par rapport aux autres dans une
logique de complémentarité.
Le projet du réseau est le fruit
d'un travail collectif des équipes pédagogiques, animées par
le responsable et le coordonnateur du réseau. Il fait l'objet
d'une discussion avec les autorités académiques pour être
formalisé en un contrat de réussite. Celui-ci fixe les
objectifs retenus en termes de réussite des élèves, précise
les priorités accordées en moyens de tous ordres, intègre les
mesures d'accompagnement, d'animation pédagogique et de
formation nécessaires, ainsi que celles montées en partenariat.
Ce contrat global doit se décliner dans le projet de chaque
école et de chaque établissement, dont la contribution à
l'atteinte des objectifs doit ressortir clairement.
Ce contrat comporte les modalités
d'une évaluation continue et d'un bilan relatif à l'efficacité
des actions entreprises. Les actions relatives à l'articulation
entre le temps scolaire et les activités périscolaires,
engagées en partenariat, peuvent s'intégrer soit dans le
contrat de réussite soit dans un contrat éducatif local.
3 - Identités et "pôles
d'excellence"
Pour mobiliser les acteurs et
motiver les élèves, seront encouragées au sein des REP, des
activités éducatives d'excellence de type sections sportives,
classes musicales à horaires aménagés, ateliers de pratique
artistique et jumelage avec les institutions culturelles.
Des partenariats avec un
établissement d'enseignement supérieur ou de recherche de la
même académie ou d'une académie voisine seront activement
recherchés (sciences, langues, technologie, etc.).
La mise en place de ces activités
est de nature à valoriser et conforter l'identité de ces
établissements scolaires.
II - LES DIX
ORIENTATIONS PRIORITAIRES DU CONTRAT DE RÉUSSITE
Ces orientations sont le fruit du
repérage des réussites de terrain. Leur mise en place
s'appuiera sur l'utilisation d'un centre de ressources
académique qui épaule les équipes pédagogiques.
1 - Réaffirmer les exigences communes
pour assurer un égal accès de tous au savoir
Le recentrage sur les
apprentissages et les savoirs est la question centrale. Les
programmes d'enseignement ont pour fonction de définir les
objectifs et connaissances à atteindre, les méthodes de travail
à acquérir et les relations entre les disciplines. Ils
constituent une référence nationale définissant des exigences
communes. Il n'y a pas de programme spécifique pour l'éducation
prioritaire. Les exigences y sont les mêmes qu'ailleurs. Le
maintien de celles-ci participe de la mission fondamentale du
service public de l'éducation.
Les exigences des programmes ne
sont ni abstraites, ni formelles : pour qu'elles soient atteintes
il convient de partir des besoins des élèves et d'y apporter
des réponses adaptées.
Dans cet esprit, il appartient aux
équipes pédagogiques de s'approprier les finalités des
programmes afin de concentrer leur action sur ce qu'elles jugent
constitutif des objectifs essentiels à atteindre à un moment
donné, compte tenu des acquis, des besoins et de la progression
des élèves qui leur sont confiés. Il faut en effet permettre
à ces élèves de s'approprier les références nécessaires
pour poursuivre leurs études et aborder avec succès les niveaux
ultérieurs de formation.
2 - Assurer la maîtrise de la lecture et
des langages
L'inégalité dans la maîtrise du
langage est l'un des facteurs les plus importants de
l'inégalité des chances de réussite scolaire. Déjà, 90% des
projets de ZEP ont pour priorité la maîtrise des langages,
outil fondamental d'acquisition des savoirs, instrument de lutte
contre l'exclusion, élément essentiel de la formation à la
citoyenneté, d'accès à la science et à la culture. La
maîtrise du langage oral et écrit par tous les élèves
représente donc une priorité absolue tout au long du cursus
scolaire. Elle doit être l'affaire de tous les enseignants,
quelle que soit leur discipline, à tous les niveaux
d'enseignement. Elle concerne également les autres personnels.
Dès l'école maternelle, les
enseignants tirent profit de chaque instant de communication
orale offert par la vie de classe, en donnant valeur à
l'expression orale des enfants, pour permettre à chacun d'oser
parler, de pouvoir dire et de mettre ainsi le langage au service
de ses apprentissages.
La mission de l'école
élémentaire est de poursuivre cet apprentissage de l'oral, de
faire acquérir à tous les élèves du cycle des apprentissages
fondamentaux une bonne maîtrise de la lecture et de l'écriture
et de prendre en charge tout au long du cycle des
approfondissements les élèves en difficulté d'apprentissage.
Au collège, il convient de donner, dans toutes les disciplines,
une large place à la pratique de l'oral (écoute et prise de
parole), de l'écriture, de la rédaction et de la lecture par
tous les élèves et dans toutes les activités.
À l'école comme au collège, on
s'attachera à développer la maîtrise de l'argumentation, qui
permet de dialoguer et de faire prévaloir l'échange rationnel
de points de vue et d'idées. La capacité à conceptualiser et
à argumenter, à comprendre, constitue un élément de la
maîtrise des langages. La capacité à la réflexion et à
l'analyse fait aussi partie de la maîtrise de la lecture.
3 - Développer les activités
culturelles et sportives ainsi que l'éducation à l'image
Il faut s'efforcer de mettre les
élèves dans des situations où la compréhension des médias
passe par l'observation fine de ce qui se passe dans l'image, les
sons et le langage. Les comparaisons entre médias, les modes
d'accès à l'information sont autant d'activités qui les
aideront à faire le lien entre le vécu, le réel et le
représenté et à exercer leur pensée critique. Cette démarche
pourra utilement se développer dans le champ de la culture
scientifique et technique. Il s'agit d'encourager les
expériences, de refuser la simple consommation des médias,
d'utiliser les capacités de maîtrise des langages pour former
le jugement et faciliter la confrontation des connaissances.
La créativité culturelle et
l'expression corporelle sont des facteurs de réussite scolaire.
Les projets élaborés avec les partenaires culturels et sportifs
sont articulés avec l'enseignement des disciplines artistiques
et de l'éducation physique et sportive. En particulier, le
développement d'espaces pour l'art et la culture dans les
écoles et les établissements, ainsi que la fréquentation des
équipements culturels doivent être fortement encouragés. Il en
est de même pour tout ce qui touche au développement des
pratiques d'activités sportives, dans le cadre des écoles, des
établissements et des associations sportives. Ces projets feront
partie intégrante des contrats de réussite, en lien avec les
objectifs pédagogiques de ceux-ci.
4 - Encourager la scolarisation précoce
Le rôle de l'école maternelle
est fondamental. Les performances de CP des élèves de ZEP qui
sont scolarisés précocement sont meilleures dans divers
domaines. Les REP doivent donc faire l'objet d'une priorité pour
le développement de cette scolarisation là où elle est encore
insuffisante.
Il y a lieu, avec l'ensemble des
partenaires intéressés (protection maternelle et infantile,
caisses d'allocations familiales, collectivités locales, etc., )
d'inciter les familles à scolariser leurs jeunes enfants dès
l'âge de deux ans.
5 - Assurer le soutien des élèves les
plus fragiles et lutter contre l'échec scolaire
Pour aider efficacement les
élèves les plus fragiles, il faut améliorer le repérage des
difficultés dès le début de la scolarité. Les pratiques
pédagogiques centrées sur l'élève induisent naturellement des
modalités d'évaluation accompagnant celui-ci dans son
cheminement et mettant en évidence les progrès accomplis ; ceci
implique que les équipes soient en mesure de définir clairement
les objectifs visés et de les expliciter aux élèves, de
repérer les acquis et les besoins, notamment à partir des
évaluations nationales.
Le parcours scolaire est marqué
par un certain nombre de ruptures. Celles-ci peuvent être
positives pour le développement des élèves. Pour autant, on
veillera à ce qu'elles ne fragilisent pas ces derniers. C'est
pourquoi, toutes les actions de liaison entre écoles et
établissements fréquentés successivement par les élèves
(formations communes, mise en place de tutorat, visites, livrets
de compétences communs, etc.) sont à encourager, valoriser et
évaluer.
6 - Renforcer l'éducation à la
citoyenneté et à la morale civique
L'éducation à la citoyenneté,
fondée sur des savoirs comme sur des pratiques et impliquant
toutes les disciplines, toutes les activités scolaires et
périscolaires, traverse toute l'action éducative. Au-delà des
programmes spécifiques d'éducation civique, il est impératif
que la vie de l'école ou de l'établissement soit organisée de
telle sorte qu'elle favorise l'apprentissage des règles et donne
aux élèves l'occasion et le goût de développer une
participation active et responsable à la vie collective, et
renforce la lutte contre la violence sous toutes ses formes.
La prévention des conduites à
risques est renforcée par la généralisation dans les
établissements scolaires du second degré du comité
d'éducation à la santé et à la citoyenneté. Il est
recommandé que plusieurs établissements fassent fonctionner en
réseau un comité d'éducation à la santé et à la
citoyenneté, auquel les écoles élémentaires sont
naturellement associées (circulaire n° 98-108 du 1er juillet
1998, B.O. n° 28 du 9-7-1998).
Des Chartes des droits et devoirs
à partir d'un travail sur les règlements intérieurs devront
être élaborées dans tous les lycées et collèges.
7 - Resserrer les liens de l'école avec
les parents
Partout où la qualité du
dialogue et des partenariats avec les familles s'est établie, la
vie scolaire s'en est trouvée améliorée. C'est pourquoi, il
s'agit de donner ou redonner à tous les parents confiance en
l'école, alors que certains d'entre eux manifestent, à son
égard, tout à la fois une certaine défiance et de très
grandes attentes.
Les apports en matière d'éducation civique doivent être
relayés par les parents. Dans cette optique, des actions
concrètes sont conduites dans le cadre du contrat de réussite,
pour l'accueil des parents à certains moments, comme à la
rentrée scolaire ou à l'occasion de la Semaine des parents mais
aussi tout au long de l'année, en redonnant toute son importance
au rôle de leurs représentants. On s'appuiera sur la fonction
de médiation qu'exerce notamment le professeur principal dans le
second degré ; on associera les parents à l'élaboration des
projets, ainsi qu'aux activités des écoles et des
établissements et surtout à l'orientation de leurs enfants. Les
familles doivent se sentir en confiance et valorisées par
l'école.
8 - Ouvrir l'école sur le quartier pour
créer les conditions d'un partenariat efficace
Les Réseaux d'éducation
prioritaire font appel à des partenaires dont l'intervention
doit être cohérente avec l'action des établissements
scolaires, dans le respect du domaine de compétences de chacun.
La concertation avec les maires, les conseils généraux et le
cas échéant régionaux, ainsi qu'avec les services de l'État
(préfet) concernés est impérative.
La politique de la ville
L'action de l'école s'articule
avec la politique de la ville. Les autorités académiques
doivent y veiller. Ainsi, la priorité accordée à l'éducation
dans la politique de la ville passe par "une mobilisation
des services de l'État autour d'un projet éducatif"
(relevé de décisions du Comité interministériel des villes du
30 juin 1998).
Les contrats de ville
intégreront la préoccupation éducative. Par exemple, une
analyse des périmètres de recrutement des écoles et des
collèges et le cas échéant des stratégies d'évitement de
ceux-ci peut être conduite. La prévention de l'échec scolaire
passe par une lutte contre la ségrégation sociale ; ceci
nécessite en amont une volonté politique des collectivités
territoriales en matière d'urbanisme et de logement.
Dans cet esprit, la
création des REP doit permettre d'articuler les logiques de
l'éducation prioritaire avec celles de l'intégration des
quartiers les plus défavorisés au sein des villes et des
agglomérations. Les sous-préfets à la Ville doivent
obligatoirement être consultés.
Les contrats éducatifs
locaux
Les contrats éducatifs locaux
organisent le temps de l'enfant avant et après les heures de
classe, dans les conditions prévues par la circulaire
interministérielle n° 98-144 du 9 juillet 1998 (B.O. n° 29 du
16-7-1998).
Ces contrats, par lesquels les
administrations d'État et les collectivités territoriales
mettent en commun leurs moyens, s'articuleront avec les contrats
de réussite dont ils peuvent constituer un complément.
De plus, on envisagera , dans les
réseaux d'éducation prioritaire, la mise en place des nouveaux
rythmes de travail et de vie des écoles, annoncés dans la
Charte pour bâtir l'École du XXIème siècle.
L'École ouverte
Lancée en 1991, l'opération
interministérielle École ouverte a été étendue à l'ensemble
des académies. Elle concerne aujourd'hui les enfants des écoles
élémentaires et des collèges. Elle constitue pour les REP une
véritable opportunité de participer à l'intégration sociale
et scolaire de leurs élèves en construisant un lien positif
fort de l'élève avec son établissement scolaire.
La politique sociale et
de santé
L'amélioration du dépistage des
difficultés dès la petite enfance contribue à réunir les
conditions d'une meilleure scolarité. Dans les réseaux
d'éducation prioritaire, un nouveau bilan obligatoire fondé sur
une visite médicale systématique à l'issue de la scolarité
primaire sera progressivement mise en place. Le renforcement de
la liaison avec la PMI sera recherché.
En matière d'accès aux soins, si
l'école n'a pas à se substituer à la responsabilité
parentale, elle doit, en liaison avec tous les partenaires
concernés, aider les familles à accéder aux soins requis pour
leurs enfants.
Il y a lieu dans les REP de
constituer ou de renforcer un partenariat solide avec les
assistantes sociales de quartier et les associations
spécialisées.
Les classes-relais
Pour les élèves de collège en
voie de déscolarisation, les classes-relais peuvent constituer
un mode de socialisation et de rescolarisation, comme le prévoit
la circulaire n° 98-120 du 12 juin 1998 (B.O. n° 25 du
18-6-1998). Ces dispositifs doivent être considérés comme un
mode de scolarisation en collège. Le nombre de ces classes doit
connaître une augmentation sur deux ans.
9 - Donner aux acteurs de terrain des
outils efficaces pour évaluer leurs progrès
De la classe au réseau, les
équipes enseignantes et les équipes de direction définissent
les modalités de suivi des actions conduites, afin d'en mesurer
l'efficacité.
Les autorités académiques qui
assurent le suivi général de l'activité des Réseaux
d'éducation prioritaire, les y aideront en leur fournissant des
outils et une formation adaptés.
Des instruments sont
déjà disponibles
La direction de la programmation
et du développement propose déjà une large palette d'outils :
protocoles d'évaluation des acquis des élèves à l'entrée en
CE2, en 6ème et en seconde, banques d'outils d'aide à
l'évaluation pour l'école, le collège et la seconde, de
pilotage et de dialogue destinés aux établissements publics
locaux d'enseignement. Une culture de l'évaluation sera
développée.
Les centres de
ressources
Devant la très grande diversité
des situations académiques, il ne convient pas de rechercher une
réponse uniforme en matière d'implantation de centres de
ressources. Ils mettent en relation et en cohérence les
ressources existantes au sein de l'académie auprès des IUFM,
des centres régionaux de documentation pédagogique (CRDP), des
centres de formation et d'information et pour la scolarisation
des enfants de migrants (CEFISEM), des centres d'information et
d'orientation (CIO), observatoires du district pour
l'orientation.
Le centre de ressources constitue
un lieu d'information, de mémoire et de diffusion d'expériences
professionnelles, mais aussi un point d'accueil, de conseil, et
d'échanges de pratiques. L'échange de pratiques qui a été au
cur des Assises nationales de l'éducation prioritaire
constitue le point d'appui le plus efficace pour les équipes
pédagogiques. La liaison est assurée avec les travaux de
recherche universitaire et les actions de terrain. Ce centre doit
apporter tout à la fois une aide à l'analyse de besoins et à
la résolution de problèmes, et exercer une fonction de conseil
pédagogique et d'aide au projet tout en induisant des
recherches-actions et en instituant une veille en matière
d'études. Tous les personnels peuvent bénéficier des services
de ces centres.
La mise en place progressive de
centres de ressources au sein des académies doit se faire dans
un esprit de mise en réseau dont le centre Alain Savary de
l'Institut national de recherche pédagogique (INRP) constitue
avec le Centre national de documentation pédagogique (CNDP) un
point d'appui essentiel.
10 - Améliorer l'accompagnement des
enseignants et créer les conditions d'un pilotage plus
performant
L'accueil, le soutien et la
formation des équipes
Il importe que la motivation des
personnels et leur capacité à travailler en équipe soient
soutenues et que leurs réussites soient reconnues et
valorisées. De ce point de vue, on veillera à ce que les
activités des aides-éducateurs s'inscrivent bien dans les
projets.
De plus, il convient d'accorder
une attention toute particulière aux nouveaux arrivants. Les
mesures prises pour rendre plus attractive l'affectation dans ces
écoles et établissements et la qualité de l'accueil qui est
fait à l'ensemble des personnels des Réseaux d'éducation
prioritaire sont de nature à favoriser leur intégration et leur
stabilisation. De ce point de vue, les responsables veillent à
encourager toutes les initiatives, qu'elles soient spécifiques
à l'éducation nationale (parrainage des nouveaux affectés,
entraide en direction de ceux-ci par les équipes éducatives,
recherche d'un juste équilibre dans la répartition des
services, etc.) ou partenariales (faciliter l'accès à un
premier logement par les municipalités, informations sur le
quartier, etc.).
La formation des équipes doit leur apporter une aide pour
réussir avec les élèves dans la classe, pour l'élaboration et
le suivi des projets, pour faciliter la mise en commun de
pratiques et pour les évaluer ; des groupes d'analyse de
pratiques, de recherche-action et des réseaux coopératifs sont
de nature à permettre aux équipes d'élargir leur champ de
réflexion. Les formations sur place et pluri-catégorielles,
faisant appel à des partenaires extérieurs sont privilégiées
en raison de leur efficacité reconnue.
Les responsables et les
coordonnateurs des réseaux
Les recteurs veillent à ce que
chaque Réseau d'éducation prioritaire ait un responsable
désigné, connu et reconnu par l'ensemble des partenaires. Ce
responsable est assisté d'au moins un coordonnateur, choisi
parmi les personnels de l'éducation nationale indépendamment de
son statut et de ses fonctions précédentes. Ce choix doit tenir
compte de quatre critères : la motivation, les compétences
pédagogiques, les qualités relationnelles et d'animation et la
connaissance du système éducatif et de ses partenaires. Le
coordonnateur, qui est issu aussi bien du second que du premier
degré, dispose du temps nécessaire à l'exercice de sa
fonction. Responsables et coordonnateurs reçoivent une lettre de
mission que le recteur établit en fonction des objectifs et du
contenu du contrat de réussite.
Les autorités académiques
répondent aux besoins des acteurs des réseaux. Ils veillent
notamment à ce qu'ils puissent échanger leurs pratiques et à
ce qu'ils bénéficient de formations adaptées.
Un conseil de réseau ouvert à
l'ensemble des écoles et des établissements du réseau et à
ses principaux partenaires est réuni régulièrement.
Le groupe de pilotage
académique
Le suivi académique des Réseaux
d'éducation prioritaire rend indispensable l'existence d'un
groupe académique de pilotage. Il est constitué par le recteur
qui en assure la présidence, assisté par le correspondant
académique et les inspecteurs d'académie, directeurs des
services départementaux de l'éducation nationale. Les corps
d'inspection et le centre de ressources académique seront
évidemment associés aux travaux du groupe. Lorsqu'il le juge
utile, le recteur peut inviter différents partenaires à
participer à ces travaux. Ce groupe académique de pilotage
s'attache à mobiliser les énergies, à encourager les équipes
et leur créativité, à mettre en commun les réussites et les
savoir-faire, à susciter des échanges de pratiques et
d'expériences, à mettre en place des ressources de formation et
d'accompagnement. Responsable du suivi de la politique
d'éducation prioritaire dans l'académie, il propose au recteur
toute mesure propre à orienter et soutenir cette politique.
L'accompagnement par les
responsables académiques
Les responsables académiques sont
attentifs aux besoins exprimés en matière d'action, de suivi et
d'évaluation. Les recteurs et les inspecteurs d'académie
mobilisent tous les responsables concernés au service des
équipes de direction et des équipes pédagogiques des REP : les
inspecteurs de l'éducation nationale, les inspecteurs
pédagogiques régionaux, tant des disciplines que des
établissements et de la vie scolaire, les IUFM, les
universités, aussi bien pour assurer la formation des personnels
que pour accompagner et conduire des recherches appliquées ;
l'implication des équipes des REP dans une recherche-action doit
être encouragée. Les personnels d'inspection accordent la
priorité à leurs interventions dans les Réseaux d'éducation
prioritaire dans un esprit de conseil et d'encouragement à
l'exercice du métier d'enseignant dans les REP.
L'accompagnement par
l'administration centrale
Donner une impulsion nationale et
définir le mouvement d'ensemble, encourager les progrès,
soutenir une animation inscrite dans la durée, mettre à
disposition l'ensemble du potentiel du ministère, identifier les
difficultés et les attentes qui doivent conduire à des
décisions nationales, attribuer les moyens prioritairement,
telle est la mission de l'administration centrale.
Il appartient au bureau du réseau
scolaire de la DESCO, en liaison avec les autres bureaux,
services et directions concernés, de conduire cette animation
dans le respect des diversités académiques.
Les Réseaux d'éducation
prioritaire constituent un espace privilégié de mobilisation et
de créativité des enseignements scolaires. Ils doivent être
encouragés à devenir partout des lieux d'initiatives et
d'innovations pédagogiques, au service de la réussite des
élèves qui ont le plus de besoins en étant bénéfiques à
l'ensemble du système éducatif.
Car si l'on réussit là où c'est
le plus difficile, on réussira aussi pour tous les élèves en
difficulté quel que soit leur établissement scolaire.
La ministre déléguée, chargée de l'enseignement scolaire
Ségolène ROYAL