SCÉNARIOS
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STÉRÉOTYPES
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CONSÉQUENCES
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RECOMMANDATIONS
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Scénario 1.1
Lors d'un cours de mathématiques,
Sophie est interrogée. Elle réfléchit et commence
à répondre. Olivier lui coupe la parole pour répondre
à sa place. Le (la) professeur se tourne vers Olivier pour
écouter sa réponse. |
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En mathématiques, les garçons
ont souvent l'esprit plus vif. Ils sont plus créatifs et
plus actifs en classe.
Question :
Faut-il laisser s'exprimer librement
la spontanéité des garçons qui dynamisent le
cours ? |
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La dynamique de la classe est vite
dominée par les garçons qui accaparent l'attention
des enseignants. Les filles s'effacent et n'osent pas s'imposer
face aux garçons. Si elles sont moins mises en valeur, elles
finissent par douter de leurs compétences et perdent confiance. |
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S'efforcer de "contrôler" la
spontanéité des "bons" élèves garçons
en veillant à distribuer la parole plus équitablement
entre les filles et les garçons.
Quand on pose une question, laisser
un temps avant de désigner ou solliciter l'élève
qui va répondre .
Dans tous les cas, lui laisser
terminer sa réponse sans que personne ne lui coupe la parole. |
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Scénario 1.2
Dans une classe de terminale SMS, lors
d'un contrôle sur table, Philippe, à plusieurs reprises,
sollicite l'aide de l'enseignant(e) pour se faire définir
le sens de certains mots. Il devient l'objet de plaisanteries des
filles qui le traitent de "bébé" et lui lancent :
"Un garçon, ça ne demande pas de l'aide !". |
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Les garçons sont très
minoritaires dans cette section. Ils ne sont pas vraiment à
leur place dans cette filière qui mène à des
emplois féminins. Ils ont rarement librement choisi cette
section et s'ils sont là, c'est qu'ils avaient un niveau
insuffisant pour d'autres filières.
Questions :
Pourquoi les garçons ne pourraient-ils
pas être motivés et compétents pour le secteur
médico-social ?
Doit-on laisser les élèves
perpétuer les stéréotypes sur les rôles
féminins/ masculins ? |
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Les garçons en minorité
dans une classe peuvent être conduits soit à jouer
les "caïds" soit à s'inhiber totalement quand ils ne
correspondent pas à l'image traditionnelle du garçon
attendue par l'ensemble de la classe. Dans ce dernier cas, ils risquent
de ne plus oser exprimer leurs difficultés et d'aggraver
leur situation scolaire. |
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Saisir la réaction des filles
pour déclencher un débat sur la place des filles et
des garçons dans ce type de formation et de manière
plus générale sur la division sexuée des formations
et du travail.
Souligner la connotation sexiste des propos afin de favoriser de
meilleures relations entre les filles et les garçons dans
la classe par le dialogue.
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Scénario 1.3
En cours de mathématiques pour
un exercice sur les fonctions, le (la) professeur demande à
Vanessa de faire le cadre du graphe au tableau.
Pendant ce temps, l'enseignant(e)
ne regarde pas ce que fait Vanessa mais continue à échanger
avec la classe.
Quand celle-ci a fini, elle est
remerciée pour le soin et la précision de son travail
et renvoyée à sa place. Arnaud est appelé pour
faire la démonstration mathématique et le schéma
de la courbe. |
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Les filles sont plus soigneuses.
Elles ont le souci de bien exécuter ce qu'on leur demande.
On est sûr que le travail sera bien fait.
Question :
Faut-il répartir les tâches
demandées aux filles et aux garçons en fonction de
l'idée que l'on se fait de leurs compétences ?
|
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Cela renforce la division sexuée
des compétences : les garçons produisent des idées,
des solutions, les filles exécutent bien les tâches
qui demandent du soin et de l'attention. |
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Veiller à diversifier les tâches
demandées , afin que filles et garçons mettent en
uvre l'ensemble des compétences requises.
Montrer aux garçons que
le soin et l'attention contribuent à la réussite.
Permettre aux filles d'exprimer leurs compétences en raisonnement
pour qu'elles améliorent leur confiance en elles.
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SCÉNARIOS
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STÉRÉOTYPES
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CONSÉQUENCES
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RECOMMANDATIONS
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Scénario
2.1
En 3ème, un exercice de soudure
est proposé en technologie.
L'enseignant(e) demande aux élèves de se mettre par
groupe de quatre en disant : "les garçons, occupez-vous des
filles, elles vont avoir besoin d'aide !". |
|
Les filles n'y connaissent
rien. Elles risquent de faire des dégâts et de se blesser.
La technologie, c'est pour les garçons.
Question :
Faut-il mettre les filles sous la protection
des garçons quand on propose une tâche que l'on suppose
plutôt faite pour les garçons? |
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On renforce chez les filles l'idée
qu'elles sont inaptes pour ce type de tâche.
On conforte la division sexuée
des compétences et des savoirs par un effet d'étiquetage.
Les filles risquent de se démotiver
pour cet enseignement. |
|
Veiller à ce que les groupes soient
mixtes sous condition que les filles prennent leur part d'initiative.
Montrer que la réussite ou l'échec
dans cette tâche n'est pas une question de sexe et que les qualités
d'attention et de minutie qu'elle requiert sont indispensables tant pour
les filles que pour les garçons. |
Scénario
2.2
En français, le (la) professeur de CM2
demande une recherche documentaire sur un auteur et la réalisation
en groupe d'un dossier écrit qui sera noté. Les garçons
se bagarrent pour être avec les filles parce qu'elles sont soigneuses,
sérieuses, et écrivent bien. |
Les filles sont plus consciencieuses
et plus soigneuses. Elles rédigent mieux. Elles sont plus
motivées par ce type de thème et meilleures en français.
Question :
Faut-il laisser les élèves
organiser le travail collectif comme ils veulent même si la
répartition des tâches ne paraît pas égalitaire
? |
|
Les filles peuvent se sentir flattées
et mettre leur point d'honneur à assumer le travail de mise
en forme et de rédaction, laissant aux garçons la
possibilité de se "reposer" sur elles. Les garçons
pourront bénéficier d'une note sans avoir participé
à l'exercice.
On instaure ainsi des rapports sociaux
discutables entre les filles et les garçons. |
|
Laisser aux groupes l'initiative de
l'organisation du travail tout en demandant que chacun rédige
une partie identifiable du dossier. Ainsi chaque élève
se sera impliqué dans la note collective.
Aborder avec les élèves
l'idée qu'il y aurait des compétences "féminines"
et "masculines". |
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Scénario
2.3
En physique, un exercice noté
doit être réalisé en groupe durant l'heure de
cours.
Des garçons refusent la
présence de filles dans leur groupe, prétextant qu'elles
sont ni assez rapides, ni assez fortes. |
|
La physique en général
motive moins les filles. Elles y réussissent moins bien.
Les garçons sont plus actifs et plus inventifs.
Question :
Faut-il respecter la volonté des
garçons à travailler entre eux ? |
|
On renforce chez les filles leur sentiment
d'incompétence et chez les garçons leur sentiment
de supériorité.
On ne favorise pas l'émulation
entre les filles et les garçons. |
|
Veiller à ce que tous les groupes soient
mixtes et que les filles ne soient pas reléguées à
un rôle d'observatrices.
Faire comprendre que la physique est
aussi bien une matière pour les filles que pour les garçons
en rap pelant, par exemple, l'apport des femmes à cette discipline.
Penser à proposer des contenus
d'exercice en lien avec l'environnement quotidien pour les rendre plus
attractifs. |
Scénario
2.4
En arts plastiques, les élèves
doivent réaliser en groupe la maquette du collège
ou du lycée idéal. Les groupes constitués spontanément
ne sont pas mixtes. |
|
Les garçons et les filles
s'entendent mieux quand ils sont séparés.
Quand on les fait travailler
ensemble, les garçons ne laissent pas la place aux filles.
Question :
Faut-il faire des groupes non mixtes
pour que les filles puissent exprimer leurs idées ?
|
|
La non mixité, si elle apporte
un confort relatif aux filles, ne permet pas aux élèves
de confronter des besoins différents et de découvrir
leurs compétences mutuelles en termes de créativité
et de réalisation. |
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Expliquer que, dans un collège
ou un lycée, vivent des filles et des garçons qui
peuvent avoir des idées différentes sur l'architecture
de ce lieu de vie. Le projet sera donc plus riche et plus convivial
si toutes les idées et tous les besoins sont mis en commun. |
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SCÉNARIOS
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STÉRÉOTYPES
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CONSÉQUENCES
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RECOMMANDATIONS
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Scénario 3.1
En 4ème, au cours d'éducation
physique et sportive, un tournoi de handball est organisé
en équipes mixtes.
D'emblée, les garçons
prennent les postes d'avant. Les filles, reléguées
à l'arrière, ne parviennent pas à prendre leur
place dans le jeu.
|
|
Les filles sont moins combatives.
Elles ont peur des coups. Elles tirent moins bien et moins fort
que les garçons.
Question :
Dans une activité qui implique
l'engagement physique, faut-il laisser les filles et les garçons
s'installer dans des comportements qui leur conviennent spontanément
? |
|
Le jeu va rapidement être l'affaire
des garçons, les filles vont se sentir inutiles et être
renforcées dans une passivité qui les détache
de l'esprit collectif du jeu. |
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Relever l'organisation spontanée
des équipes en insistant sur l'aspect collectif du jeu où
chacun a son rôle.
Placer des filles et des garçons
aux postes d'arrière et d'avant.
Mettre les filles en con-fiance
au cours d'exercices d'entrainement aux matchs.
Valoriser les performances de
l'équipe nationale féminine. |
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Scénario 3.2
En 5ème, le (la) professeur
d'EPS présente l'activité "Danse" qui fera l'objet
de plusieurs séances.
Les garçons commencent
à ricaner en disant que c'est un "truc de filles".
Ils perturbent l'activité
en chahutant et en se moquant des garçons qui participent. |
|
La danse est plutôt une activité
pour les filles. Elles sont plus gracieuses. Les garçons
s'ennuient. Il leur faut des activités où leur combativité
puisse s'exprimer.
Question :
Faut-il respecter l'attitude spontanée
des garçons et leur proposer une autre activité en
parallèle ? |
|
On renforce les garçons et les
filles dans l'idée que certaines activités sont par
nature réservées à l'un ou l'autre sexe en
fonction de dispositions physiques différentes. |
|
Prendre en compte le rejet a priori
des garçons et présenter la danse comme une activité
qui convient à tous, en s'appuyant sur des exemples :
- danses guerrières des
origines, exécutées par les hommes ;
- danses traditionnelles avec
groupes mixtes ou groupes composés uniquement d'hommes ou
de femmes ;
- danses actuelles comme le break,
surtout pratiquées par les garçons. |
|
Scénario 3.3
Dans cette école primaire ,
à chaque récréation, les garçons investissent
la cour sur laquelle est tracée un terrain de basket pour
faire des matchs ou jouer à s'attraper.
Les filles se replient sur les
bancs autour de la cour pour bavarder ou dans des recoins pour jouer
à l'élastique, aux balles, à la marelle. |
|
Les garçons sont plus remuants.
Ils ont besoin de se "défoncer", de courir. Les filles sont
plus calmes, elles adorent "papoter" ou jouer entre elles.
Question :
Faut-il respecter cette organisation
de l'espace imposée par les jeux des garçons ?
|
|
L'espace est occupé et dominé
par les garçons qui peuvent exercer librement leurs besoins
d'activités physiques.
Les filles et les garçons
n'apprennent pas à partager leurs jeux. |
|
Veiller à une organisation de
l'espace de la cour, qui permette la juxtaposition d'activités
différentes.
Veiller à ce que des filles
qui manifesteraient l'envie de se joindre aux garçons ne
soient pas rejetées et réciproquement.
Sensibiliser les filles et les
garçons au respect des territoires des uns et des autres
et au partage des activités en récréation.
|
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SCÉNARIOS
|
STÉRÉOTYPES
|
CONSÉQUENCES
|
RECOMMANDATIONS
|
Scénario
4.1
Julie et Christophe, élèves
de la même classe de 3ème, ont obtenu au 1er trimestre
la même moyenne en mathématiques : 13. Sur leur bulletin
scolaire, figurent les mentions :
- "Julie a fourni de gros efforts, travail
sérieux. Continuez."
- "Christophe est en dessous de ses possibilités.
Pourrait être un élève brillant s'il travaillait
plus régulièrement." |
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En mathématiques, les filles
réussissent en travaillant beaucoup. Les garçons peuvent
souvent mieux faire : ils n'exploitent pas toutes leurs possibilités.
Question :
Une même note mesurerait-elle des
éléments différents selon les sexes ?
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On utilise souvent un double standard
dans l'évaluation des filles et des garçons : on juge
les filles sur leur travail, les garçons sur leurs capacités
intellectuelles.
Cela renforce chez les filles le sentiment
qu'elles ont d'être moins bonnes en mathématiques que
les garçons. Elles pensent que pour réussir en mathématiques,
il faut avoir la "bosse" des maths et qu'elles ne l'ont pas.
|
|
Prendre conscience de ce double standard
dans l'évaluation des filles et des garçons dans les
matières connotées masculines ou féminines.
Pour éviter les effets d'étiquetage
selon le sexe des élèves dans la notation, on peut
dès le début de l'année scolaire, corriger
les devoirs anonymés .
Veiller, dans le libellé des appréciations
sur les bulletins scolaires, à valoriser les filles autant
sur leurs compétences que sur le travail fourni. |
|
Scénario 4.2
Au conseil de classe du
3ème trimestre, on examine les cas de Virginie et Julien,
élèves de 2nde, qui demandent une 1ère scientifique.
Dans l'ensemble, leur niveau scolaire est comparable et leurs résultats
dans les matières scientifiques se situent autour de la moyenne.
On sait que Virginie veut devenir professeur des écoles.
Quant à Julien, il n'a pas encore de projet précis.
Le conseil de classe décide d'accorder la 1ère
S à Julien et une 1ère
ES à Virginie. |
|
On pense que les garçons
sont souvent au-dessous de leurs possibilités. Il faut les
pousser à travailler en ayant des exigences pour eux.
Pour une fille qui veut devenir professeur
des écoles, la filière ES convient bien et on craint
que son niveau ne lui permette pas de suivre une 1ère
S.
Question :
Faut-il faire une distinction entre les
deux élèves, alors que leurs performances scolaires
sont comparables? |
|
À résultats équivalents,
on traite différemment les filles et les garçons.
On conforte le garçon dans l'idée
que si ses résultats sont moyens, c'est qu'il ne travaille
pas assez et la fille dans l'idée qu'elle fait tout ce qu'elle
peut : on utilise ainsi un double standard dans l'évaluation
des filles et des garçons.
De ce fait, on n'offre pas les mêmes
possibilités d'orientation ultérieures à l'un
et à l'autre. |
|
Au cours des conseils
de classe, porter une attention particulière à l'évaluation
des dossiers des filles et des garçons quand leur niveau
est comparable.
Adopter une attitude de "promotion" à
l'égard des filles, de la même manière qu'on
le fait à l'égard des garçons. |
|
Scénario
4.3
Sébastien est élève
de seconde, ses résultats sont bons, autant dans les matières
littéraires que scientifiques.
Il demande à entrer en 1ère
littéraire avec le projet de devenir journaliste.
Ses professeurs insistent auprès
de lui pour qu'il entre en 1ère
scientifique. |
|
Pour un garçon brillant,
c'est dommage d'entrer dans une filère littéraire.
Il va se retrouver dans une classe de filles.
Il vaut mieux qu'il entre
en 1ère scientifique où
il y aura plus d'émulation et des possibilités d'orientation
plus diversifiées.
Question :
Faut-il "pousser" cet élève
à poursuivre des études scientifiques ? |
|
On fournit une image alternative de
la filière littéraire : dévalorisée
pour les garçons, valorisée pour les filles.
On prend le risque que l'élève
s'ennuie dans la filière scientifique et se démotive.
|
|
Dialoguer avec l'élève
et le (la) conseiller(ère) d'orientation psychologue pour
s'assurer de la solidité de sa motivation pour la filière
littéraire.
Respecter son choix en évitant
de reproduire les stéréotypes sur la hiérarchie
des filières et sur l'association lettres/féminin
sciences/masculin. |
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SCÉNARIOS |
CONSTATS/STÉRÉOTYPES |
CONSÉQUENCES |
RECOMMANDATIONS |
Scénario
5.1.1
Professeurs et conseillers(ères)
d'orientation psychologues organisent une séance collective
de préparation au choix des secteurs professionnels où
se dérouleront les stages de découverte. Spontanément,
les filles et les garçons émettent le désir
de faire leur stage dans des secteurs traditionnellement féminins
ou masculins. |
|
Il existe des métiers qui
intéressent toujours les jeunes filles : s'occuper d'enfants
ou d'animaux ... D'autres qui conviennent mieux aux jeunes garçons
: mécanique, industrie..., notamment pour des élèves
en difficulté.
Questions :
Peut-on accepter d'emblée que
les jeunes filles cherchent essentiellement des stages dans des
métiers traditionnellement féminins, et les garçons
dans des métiers traditionnellement masculins ?
Faut-il agir sur les représentations
que les élèves se font des métiers, susciter
d'autres intérêts ? |
|
On risque d'inciter les élèves
- filles ou garçons- à reconduire les modèles
professionnels les plus courants, en méconnaissant les conséquences
sociales et professionnelles que cela peut engendrer.
Si les élèves n'ont pas
conscience que le rejet ou l'attrait pour une profession est dépendant
des représentations que l'on en a, ils risquent de se cantonner
dans la recherche de stages conventionnels et d'avoir du mal à
les exploiter. |
|
Prévoir un temps de discussion,
de recherche sur l'évolution des rôles respectifs des
hommes et des femmes, l'égalité des sexes, l'importance
et les conséquences de mesures sociales (temps partiel, congé
parental...).
Faire travailler l'ensemble des élèves
sur les raisons qui président aux choix professionnels (famille,
école, société, employeur).
Utiliser tous les outils de l'éducation
à l'orientation (cédérom, jeux,...) pour élargir
l'approche des métiers.
Faire travailler sur les représentations
des métiers et des professions.
S'appuyer sur les séquences d'éducation
à l'orientation, ainsi que sur des disciplines comme l'économie,
la géographie, l'éducation civique. |
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Scénario 5.1.2
Professeurs et conseillers(ères)
d'orientation psychologues organisent une séance collective
pour l'exploitation des stages de découverte réalisés
par les élèves. |
|
Les hommes et les femmes ne sont
pas égaux face au travail, mais on ne peut pas y changer
grand chose.
Questions :
Est-il possible de faire l'économie
d'une analyse sexuée des métiers et des fonctions
rencontrés par les élèves au cours de leur
stage?
Faut-il ignorer la misogynie de certains
milieux professionnels ?
Faut-il montrer que les liens qui existent
entre formation et insertion professionnelle peuvent être
différents pour les filles et les garçons ?
|
|
On risque d'occulter le fait que le
marché du travail et les déroulements de carrière
sont souvent différents pour les hommes et les femmes.
On risque d'amener des filles à
faire des choix d'orientation dans des secteurs dont les garçons
s'excluent.
On laisse croire que n'importe quelle
formation présente des avantages similaires par rapport à
l'insertion professionnelle. De fait on ne favorise pas une prise
de décision réaliste. |
|
Amener les élèves à
se poser les questions sur les conditions de travail, sur l'égalité
professionnelle et sociale. Leur faire prendre conscience de l'impact
culturel dans l'élaboration des choix.
Penser à la façon de valoriser
et d'analyser les apports des jeunes qui ont réalisé
un stage dans un secteur professionnel non conventionnel.
Faire travailler l'ensemble des élèves
sur l'insertion, différente selon les sexes, selon les niveaux
de qualification et les secteurs professionnels. |
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SCÉNARIOS |
CONSTATS/STÉRÉOTYPES |
CONSÉQUENCES |
RECOMMANDATIONS |
Scénario
5.2.1
En 3ème, professeurs et conseillers(ères)
d'orientation psychologues organisent la visite d'un lycée
professionnel industriel avec le chef de travaux. |
|
Les élèves qui passent
dans la classe supérieure, et la plupart des filles ne sont
pas intéressés par ce type de visite.
Questions :
Faut-il emmener tous les élèves
de la classe ou seulement ceux qui sont intéressés
?
Faut-il tenir compte de la réalité
actuelle des liens entre formation, insertion et carrière
professionnelle selon le sexe et ne pas susciter la curiosité
des filles pour certains secteurs ?
L'information doit-elle aussi concerner
la vie dans l'établissement ? |
|
On risque de provoquer une scission
entre les filles et les garçons, les bons et les moins bons
élèves. C'est donc une façon de maintenir des
représentations socio-sexuées des métiers et
des formations ainsi qu'une image dévalorisée de l'enseignement
professionnel industriel.
On risque de faire naître
des illusions si l'on n'informe pas sur le fait que l'insertion
professionnelle est encore tributaire de représentations
sexuées.
Les élèves et les enseignants
risquent de ne pas avoir conscience que pour les filles comme les
garçons, être en minorité dans un établissement
peut poser des problèmes de vie scolaire. |
|
Préparer la visite
de façon à favoriser la découverte de formations
ignorées ou mal connues, notamment par les filles.
Permettre de mieux connaître
tous les domaines professionnels associés à ces formations
et sensibiliser ainsi à des choix d'orientation plus variés.
Veiller à ce que l'environnement
économique soit connu des élèves et soit un
élément de la prise de décision.
Préparer avec les établissements
d'accueil l'arrivée des filles dans des formations plutôt
masculines ainsi que l'arrivée des garçons dans des
filières féminines, pour limiter les risques d'abandon.
|
|
Scénario
5.2.2
Pour faciliter la connaissance des
formations, des rencontres avec d'anciens élèves sont
organisées par les enseignants(es) et le (la) conseillers(ères)
d'orientation psychologues pour les classes de seconde du lycée.
Ces rencontres sont préparées
avec les élèves. |
|
Faire parler des pairs de la formation
qu'ils suivent fera naître ou confirmera des choix.
Les filles et les garçons ne
s'intéressent pas aux mêmes filières.
Questions :
Faut-il faire le choix des intervenants
selon des critères précis ?
Faut-il prévoir une exploitation
de cette rencontre avec les élèves ? |
|
On risque de n'avoir pour intervenants
que des témoins filles et garçons qui sont dans les
filières qui les accueillent traditionnellement et donc de
ne pas ouvrir de nouvelles perspectives sur les orientations des
filles et des garçons.
Si l'exploitation des témoignages
n'est pas réalisée, il est vraisemblable que seuls
les jeunes préalablement intéressés par les
filières représentées auront retenu quelque
chose de l'action et que filles et garçons maintiendront
des choix traditionnels. |
|
S'assurer que les élèves
des deux sexes seront représentés, et qu'ils pourront
avoir un discours valorisant le type d'études choisi, surtout
s'ils ont intégré des formations non conventionnelles.
Définir préalablement,
avec les intervenants, les objectifs de la rencontre : leur demander
d'aborder les contenus des formations, les motivations des choix,
les projets d'études et les projets professionnels, la place
des filles et des garçons dans les différentes formations
présentées, etc. |
|
Scénario
5.2.3
L'équipe administrative,
éducative et le (la) conseillers(ères) d'orientation
psychologuesorganisent un forum, un carrefour des "métiers". |
|
C'est l'occasion pour les élèves
de rencontrer des professionnels qui les aident dans leurs choix
futurs.
Les filles et les garçons ne
sont pas intéressés par les mêmes métiers.
Questions :
Faut-il laisser croire que tous les métiers
sont également accessibles aux femmes et aux hommes ?
Faut-il inviter les élèves
à s'informer sur une formation ou un métier qui traditionnellement
ne leur est pas réservé ou qu'ils craignent ne pas
pouvoir suivre ? |
|
Faire comme si tout était toujours
possible pour les filles et les garçons, c'est refuser un
principe de réalité indispensable à toute prise
de décision en orientation, et donc renforcer les stéréotypes
et représentations des élèves.
Ne pas élargir le champ des possibles,
ne pas travailler sur l'estime de soi revient à favoriser
l'auto-censure. |
|
Inciter chacun des élèves
de la classe à réagir aux propos des témoins,
à faire des comparaisons avec son propre cas, à s'approprier
le contenu des interventions.
Prévoir une séance de préparation
des élèves afin de les inviter à poser aussi
des questions sur la place des femmes et des hommes dans les cursus,
l'insertion professionnelle, le déroulement de carrière,
les fourchettes de salaire, les conditions de travail.
Amener les garçons et les filles
à s'interroger sur le poids des représentations sociales
dans l'intérêt ou le rejet qu'ils manifestent pour
telle profession. |
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SCÉNARIOS
|
CONSTATS/STÉRÉOTYPES
|
CONSÉQUENCES
|
RECOMMANDATIONS
|
Scénario
6.1
Une élève de 4ème
se présente à l'infirmerie pour la 3ème fois,
sous le prétexte d'un malaise qui l'empêche de participer
au cours d'éducation physique et sportive. L'élève
est l'objet de moqueries de la part de ses camarades. Elle s'en
est plainte à l'infirmière.
Au cours de l'entretien, l'infirmière
constate que la jeune fille éprouve des complexes par rapport
à son corps (son poids, son image, etc.). |
|
Dans la société
actuelle, la pression du modèle féminin proposé
par les magazines et par la mode exerce une influence importante
sur l'image que les jeunes filles souhaitent avoir d'elles-mêmes
et sur le regard que les autres leur portent, et particulièrement
les garçons.
Questions :
Les garçons et les filles ont-ils
le même rapport à leur image corporelle ?
Ont-ils des conduites
alimentaires différentes ? |
|
Accéder à la demande
de la jeune fille ne lui permet pas d'affronter ses difficultés
par rapport aux activités physiques et à son image
corporelle.
De plus cela ne règle pas la question
de l'intolérance liée aux aspects physiques et vestimentaires
des personnes, en particulier vis à vis des filles qui ne
correspondent pas aux normes sociales de la mode. |
|
Accepter de garder l'élève
à l'infirmerie, sous certaines conditions.
Conseiller de consulter un médecin
nutritionniste, si ce problème de poids présente un
handicap réel pour l'élève.
Établir dans tous les cas un contact
avec l'enseignant d'EPS.
Aborder à l'occasion d'un travail
en éducation civique sur les discriminations, la question
du respect des personnes dans leurs différences .
Travailler sur les conduites alimentaires
des adolescents (régimes, boulimie, anorexie...) dans le
cadre de séquences d'éducation à la santé,
du cours de sciences de la vie et de la terre ou de groupes de parole.
Aborder à cette occasion, l'influence du regard et des propos
des autres sur l'image de soi.
Travailler sur l'impact des médias
dans ce domaine, tant avec les garçons qu'avec les filles. |
|
Scénario
6.2
Depuis quelques semaines des bouteilles
d'alcool sont découvertes dans l'internat des garçons
d'un lycée . |
|
La consommation d'alcool est souvent
considérée comme un rite de passage de l'adolescence
à l'âge adulte, communément accepté socialement
pour et par les garçons.
Questions :
Faut-il pour autant banaliser une consommation
régulière d'alcool ? Faut-il interpréter différemment
l'alcoolisation des garçons et des filles ?
La consommation d'alcool n'est-elle
pas associée à la nécessité pour le
garçon de s'affirmer dans la bande et plus particulièrement
auprès des filles ? N'est-elle pas le signe de troubles plus
graves ? |
|
La permissivité engendre les
abus, les risques de violences, et met en danger la santé
et la sécurité des adolescents.
L'interdiction formelle induit des conduites
de transgression. |
|
Ouvrir le dialogue avec les élèves
: travailler sur les modifications de comportements, les représentations
sociales et les effets différenciés, selon le sexe,
de la consommation d'alcool.
Montrer que l'alcool peut entrainer des
conduites non maîtrisables, qui vont à l'encontre de
l'effet recherché dans une valorisation par rapport aux filles
(violences sexuelles, rapports non protégés).
Ouvrir un débat entre filles et
garçons pour parler des attentes du groupe par rapport aux
rôles de sexe généralement caricaturaux de la
masculinité et de la féminité. |
|
Scénario
6.3
Lors de son intervention annuelle,
le planning familial demande à n'avoir que les filles parce
que les garçons sont trop difficiles à tenir, et peu
ou pas intéressés. |
|
Il est socialement admis que ce
sont principalement les filles qui doivent assumer seules la contraception.
Les messages de prévention s'adressent souvent aux jeunes
filles, en faisant appel à leur sens des responsabilités
face à la prévention des grosesses non désirées,
ou face aux maladies sexuellement transmissibles.
Question :
Faut-il laisser les garçons à
l'écart de ces séances d'information ? |
|
Les garçons ne sont pas responsabilisés.
On renforce l'idée que la contraception,
l'éducation à la sexualité est l'affaire des
filles.
On ne prépare pas les filles et
les garçons à assumer leur sexualité de manière
également responsable. |
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Discuter des spécificités
masculine et féminine en amenant les élèves
à réfléchir et prendre conscience de la nécessité
d'une responsabilité et d'une prévention partagées.
Mettre l'accent sur la dimension relationnelle
de la sexualité qui permet d'établir une relation
de confiance et de dialogue, en vue d'assumer à deux les
choix que l'on fait.
Travailler tantôt en groupe mixte,
tantôt en groupe non mixte, pour mieux prendre en compte la
demande des élèves et leurs différences de
maturité et de préoccupation.
Informer autant les filles que les garçons
sur les différents moyens de contraception et de prévention,
sur les structures existantes (planning familial, centres de planification),
et sur le fait qu'elles accueillent aussi bien les garçons
que les filles. |
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Scénario 6.4
Un(e) surveillant(e) a entendu les
réflexions moqueuses à l'encontre d'un garçon
régulièrement objet de quolibets :
"T'as vu sa démarche, comment
il est "fringué", il est toujours avec les filles, c'est
un pédé !" |
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Certaines expressions ont tendance
à faire partie du langage courant et à être
considérées comme anodines. Pourtant, elles sont l'expression
d'une violence verbale sexiste et sexuelle, liée à
une représentation stéréotypée de l'homme
et de la femme, de la masculinité ou de la féminité.
Question :
Peut-on utiliser une apparence ou une
attitude, comme critère d'identification ? |
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Cela risque d'enfermer le garçon
dans une identité imposée par le groupe. On renforce
ainsi les images traditionnelles de ce que doit être un garçon,
une fille. |
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Informer le professeur principal de
la situation.
Réagir sur les propos tenus en
rappelant l'importance des notions de liberté, de respect
et d'acceptation des différences quelles qu'elles soient.
Plus largement, proposer dans le cadre
des séquences d'éducation à la sexualité,
une réflexion permettant aux élèves de comprendre
et de respecter les orientations sexuelles de chacun et de chacune. |
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Scénario 6.5
À la récréation,
des filles n'osent plus traverser la cour du collège, parce
qu'un groupe de garçons les interpelle à propos de
leur tenue, en proférant des propos sexistes. |
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Le sexisme recouvre aussi bien des
réflexions moqueuses, des commentaires insultants, voire
injurieux que des actes plus graves dont l'objectif est toujours
de persuader qu'un sexe est inférieur à l'autre.
Question :
Comment gérer ce jeu social sur
les apparences ? |
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La permissivité banalise le
sexisme ordinaire comme un mode de relation normal entre les garçons
et les filles. |
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Intervenir immédiatement pour
mener un travail de réflexion avec les protagonistes :
- faire découvrir la part de conformisme
social de leur comportement ;
- travailler sur les représentations
de la femme et de l'homme idéalisés, que véhiculent
souvent les médias et les modèles sociaux ;
- faire prendre conscience que des propos
sexistes instaurent un rapport de force qui peut conduire à
terme à d'autres formes plus graves de violence. |
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Scénario 6.6
Lors des interclasses au collège,
des garçons font des incursions fréquentes dans les
toilettes des filles (escalade des portes, poursuites...). |
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Les sanitaires sont un lieu où
les garçons ont pris l'habitude de "chahuter" les filles
et d'exprimer leur curiosité sexuelle.
Question :
Faut-il laisser faire en pensant que
les filles n'ont qu'à réagir ? |
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Laisser faire, c'est permettre la violation
de lieux d'interdits.
Les garçons se sentent légitimés
à dominer même les espaces privés et d'intimité
des filles. |
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Ne pas banaliser la situation.
Veiller au respect de l'intimité,
des règles d'hygiène et de sécurité
que sont en droit d'attendre les élèves.
Organiser, le cas échéant,
une surveillance attentive et régulière des sanitaires.
Susciter, auprès des élèves,
garçons et filles, une réflexion sur les notions d'intimité
et d'espace privé, qu'il est fondamental de respecter dans
tout groupe social (famille, école, club sportif...).
Etre attentif aux risques éventuels
de violences sexuelles qui peuvent exister autant pour les garçons
que pour les filles. |
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Scénario 6.7
Un(e) professeur intercepte une feuille
qui circule dans la classe. Il (elle) s'aperçoit que ce sont
des photos pornographiques. |
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L'accès à la pornographie
est de plus en plus facile pour les adolescents, qu'il s'agisse
de revues, de vidéos ou de sites internet.
De tout temps, les adolescents se
sont procurés des photos ou revues pornographiques : cela
fait partie des rituels initiatiques à la sexualité
des garçons.
Question :
Faut-il fermer les yeux sur ce fait qui
peut paraître anodin et passager ? |
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Ces images véhiculent des représentations
avilissantes et dégradantes de la femme et de la sexualité
humaine. Elles induisent l'accès à une sexualité
facile, sans risque et sans investissement relationnel. |
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Ne pas passer sous silence ces incidents
: poser une parole d'adulte par rapport à la pornographie
dans le groupe/classe concerné :
Rappeler la loi et les valeurs qu'elle
sous-tend : respect de l'autre, défense de l'intégrité
de la personne.
Donner aux élèves
les moyens d'exercer leur esprit critique en marquant qu'il s'agit
de représentations fictionnelles et dégradantes d'une
sexualité utilisée à des fins commerciales,
qui se caractérise par l'irréalisme des images et
des situations.
Les aider à repérer en
quoi ces représentations traduisent une incapacité
à entrer en relation avec l'autre.
Faire un travail de prévention
des abus et violences sexuelles. |
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