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Réglementation finançière et comptable
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ÉTABLISSEMENTS
PUBLICS SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES
Mise en œuvre du décret du 22 février 2002 relatif
au régime budgétaire, financier et comptable des EPST
NOR : MENF0400815C
RLR : 381-0
CIRCULAIRE N°2004-062 DU 28-4-2004
MEN - DAF
ECO
Le
décret du 22 février 2002 abroge
les régimes administratifs, budgétaires, financiers
et comptables propres à chaque établissement et les remplace par un régime
commun. Les arrêtés qui vont être pris pour chaque établissement permettront
d’apporter les adaptations nécessaires à la situation de chacun
d’entre eux. L’objet de la présente circulaire est double
:
- éclairer et développer les dispositions du nouveau régime à partir des
travaux préparatoires à cette réforme ;
- préciser le contenu des dossiers que les établissements présenteront
en vue de la prise des arrêtés.
On se référera en lisant la présente circulaire au document budgétaire
type qui y est joint.
I - Le budget
1 - Les nomenclatures de
dépenses
Le décret détermine trois agrégats de destinations
de dépenses et cinq natures de dépenses.
a) Les destinations des dépenses
La logique de constitution des trois agrégats
ressort des items mentionnés par le décret pour leur constitution :
- le premier agrégat regroupe les activités conduites au niveau de chaque
laboratoire ;
- le deuxième (“actions communes” ) regroupe les actions transversales
qui soutiennent et prolongent la recherche ;
- le troisième (“fonctions support”) regroupe les prestations
de services internes et les moyens communs de l’établissement.
Le décret prévoit la possibilité d’une réserve pour hausse des rémunérations
ou des charges sociales. Dès lors que des dispositions législatives ou
réglementaires nouvelles, prises en cours de gestion, justifient la mobilisation
de cette réserve, les crédits concernés du budget pourront être abondés,
après visa du contrôleur financier.
Sont en outre prévues, hors agrégats, des dotations d’emplois et
de crédits à répartir (cf. le point 6) qui seront affectées à une destination
de dépenses après visa du contrôleur financier.
Chaque établissement doit élaborer une nomenclature détaillant les destinations
de dépenses au sein des trois agrégats. Les items mentionnés par le décret
définissent le noyau commun de la nomenclature souhaitée.
Ils peuvent être complétés. Par exemple, la formation par la recherche,
destination de l’agrégat “actions communes” non mentionnée
par le décret, pourra être utilisée par certains établissements. D’autres
ne l’utiliseront pas, parce qu’ils préfèrent recenser ces
dépenses avec les moyens apportés aux unités de recherche. Un partage
entre ces deux agrégats, correspondant à des modalités de gestion différentes,
sera également possible.
Les destinations mentionnées par le décret peuvent aussi être scindées.
La valorisation des résultats de la recherche, par exemple, pourra être
détaillée en plusieurs postes. On veillera en ce cas à ce que les intitulés
des items détaillés rappellent leur appartenance à un genre commun. S’agissant
des moyens généraux du 3ème agrégat, c’est-à-dire des moyens non
susceptibles d’être ventilés dans le 1er agrégat, ils seront, en
fonction de l’organisation qui prévaut, décrits en un seul poste,
en deux ou trois postes (moyens généraux des unités de recherche, des
services territoriaux, des services centraux), ou plus. Il en va de même
pour les dépenses immobilières.
Dans tous les cas, les choix doivent être guidés par le souci de traduire
la réalité des responsabilités budgétaires et des circuits de gestion.
Derrière chaque destination de dépenses il doit y avoir des acteurs responsables
bien identifiés.
Le décret indique que l’agrégat “activité de recherche conduite
par les unités” sera réparti entre les unités ou entre des groupes
d’unités de recherche. Le choix dépend évidemment de leur nombre.
Une information plus détaillée pourra être donnée dans le guide de procédures
prévu ci-après.
La répartition dans le même agrégat entre les thèmes et programmes de
recherche est le seul cas dans lequel des données analytiques ne correspondant
pas à des responsabilités de gestion pourront être utilisées. Quand un
établissement ne dispose pas d’un suivi direct des coûts des projets
de recherche permettant de classer les dépenses par thèmes ou programmes,
une méthode analytique pourra être utilisée. Par exemple : rattachement
de chaque chercheur, équipe ou unité à un thème, puis calcul du coût du
thème en ajoutant au coût des chercheurs une moyenne par tête, pour l’unité
à laquelle ils appartiennent, des autres coûts. La méthode utilisée sera
expliquée dans le dossier de préparation de l’arrêté d’établissement
et résumée par une note de bas de tableau.
Si les crédits du premier agrégat sont présentés selon une double ventilation,
ils sont en revanche gérés selon l’une ou l’autre de ces répartitions.
L’établissement choisira un mode de gestion pour une longue période.
Son système d’information sera construit en cohérence avec ce choix.
L’arrêté de nomenclature qui détaille les destinations de dépense,
ne fixera que les principes de cette double ventilation du budget entre
acteurs et entre thèmes et programmes de recherche, dont les listes relèvent
de décisions de l’établissement.
Cet arrêté sera accompagné, au niveau de chaque établissement, d’un
guide de procédures, adopté par le conseil d’administration, devra
comprendre :
- la liste des unités et groupes d’unités de recherche ainsi que
la liste des thèmes et programmes de recherche ;
- la définition précise de chacune des destinations de dépenses.
Les établissements doivent ainsi mettre en cohérence leur nouveau cadre
budgétaire et leurs modalités de gestion.
b) Les natures de dépenses
Les cinq natures de dépenses forment des
catégories très larges destinées à permettre une gestion aisée du croisement
entre les destinations de dépenses et leurs différentes natures.
Sur les deux premières, se ventilent, de manière exhaustive, les dépenses
de personnels, quels que soient le statut et le mode de rémunération :
titulaires, remplaçants, vacataires, chercheurs associés, enseignants-chercheurs,
personnels mis à disposition, contrats de recherche...
Le décret met à part les personnels financés sur emplois budgétaires sur
lesquels un contrôle sera exercé.
Les dépenses de personnel sur emplois budgétaires doivent être ordonnancées
de la même manière que toutes les autres dépenses, c’est-à-dire
au niveau de chaque ligne de destination, afin de permettre l’adoption
du compte financier dans une forme identique à celle du budget voté.
Le total des autres dépenses de personnel n’étant pas limitatif,
il sera par exemple possible, en cours d’année, de conclure des
contrats ou de répondre à des appels d’offres générant des recettes
et des dépenses au-delà de la prévision globale pour cette catégorie de
dépenses. Il est néanmoins nécessaire à la sincérité du budget que ces
dépenses soient évaluées de la manière la plus exacte possible.
Les opérations d’investissement programmé se définissent soit par
le caractère pluriannuel de l’exécution de la dépense (les restes
à mandater ne relevant pas de cette logique) soit éventuellement, pour
faciliter le suivi de certaines dépenses, par leur montant, par exemple
lorsqu’il est supérieur à un seuil que précisera l’arrêté
de nomenclature indiquant quelles destinations de dépenses peuvent comporter
des AE.
2 - Les nomenclatures de recettes
Les quatre catégories définies par le décret
doivent être détaillées pour chaque établissement en lignes de recettes
correspondant au plan comptable. Ainsi, la catégorie “autres subventions
et produits” comprendra une ligne intitulée “opérations financières-immobilisations”
destinée à retracer en recettes les opérations patrimoniales. Les lignes,
dont le nombre ne devra pas être excessif, seront le plus souvent des
agrégations des comptes ou des subdivisions de comptes existantes.
3 - Limitativité des crédits
La gestion budgétaire est fortement assouplie
par le nouveau régime :
- le nombre d’enveloppes limitatives de crédits est réduit à trois
: le premier agrégat de destinations de dépenses et l’ensemble formé
par les deux autres agrégats, ainsi que le montant total des dépenses
de personnel sur emplois budgétaires ;
- l’ensemble des recettes est affecté à l’ensemble des dépenses.
Il ne sera plus nécessaire, par exemple, de virer des ressources propres
d’une section qui les reçoit vers d’autres qui les dépensent.
Sous réserve du respect des enveloppes limitatives, l’établissement
pourra organiser une fongibilité des crédits, au-delà de l’allocation
de dotations globales de fonctionnement et d’équipement aux unités
de recherche qui sera évidemment poursuivie. La répartition, dans le budget,
des destinations de dépenses par natures de dépenses n’a pas pour
effet de donner un caractère limitatif aux répartitions prévues, mais
d’asseoir la qualité de la prévision, du compte rendu et du débat
budgétaire.
La gestion croisée de crédits fongibles classés par destination et d’une
enveloppe limitative de dépenses de personnel sur emplois budgétaires
au niveau de l’établissement, oblige cependant à une gestion distincte
de ces dépenses de personnel. Les établissements indiqueront, dans leur
dossier de proposition d’arrêté ministériel, les procédures existantes
ou à mettre en place permettant à la fois de faire bénéficier les acteurs
de l’établissement du maximum de fongibilité et de gérer le plafond
global de dépenses de personnel sur emplois budgétaires.
4 - Le suivi des opérations programmées
Les opérations d’investissement programmé
et les autres opérations en capital donnent lieu à l’ouverture d’autorisations
d’engagement (AE). Le suivi de ces opérations, reflétant le résultat
de la comptabilité des programmes d’investissement, est effectué
par l’ordonnateur au moyen des tableaux suivants :
- le tableau de suivi par opération des engagements et des mandatements
des AE affectées ;
- le tableau de suivi global des affectations d’AE et des mandatements
de CP (en flux annuels) ;
- le tableau de suivi global des AE et des CP (en stock).
Ces tableaux, dont les modèles sont joints à la présente circulaire, seront
annexés au budget de l’établissement.
Pour les opérations d’investissement programmé, les recettes contractuelles
peuvent générer des autorisations d’engagement au-delà des recettes
effectivement perçues dans l’exercice, sous réserve d’un engagement
de la partie contractante formalisé dans une convention, et dans la limite
du montant apporté par cette partie.
5 - Annexes
Le budget, outre le document dont la présentation
associée au budget est prescrite par l’article 13, comportera
six annexes :
- le tableau des emplois budgétaires (article 4) ;
- le calcul des dépenses de personnel ;
- la ventilation des contrats de recherche et des soutiens finalisés,
par unité ou groupe d’unités de recherche qui en est à l’origine,
sauf dérogation prévue à l’article 5 ;
- l’état du fonds de roulement lorsqu’une augmentation ou
une diminution est prévue (art. 6) ;
- les tableaux de suivi des opérations programmées (par opération et globalement)
(art. 10) ;
- le budget exécuté de l’année n - 2, le budget voté de l’année
n - 1 et la prévision d’exécution de l’année n - 1 (art. 12),
présentés dans le même format que celui de leur vote.
D’autres annexes seront définies en fonction des besoins de chaque
établissement.
6 - Assouplissements
Pour permettre l’adaptation des procédures
de gestion, une mise en œuvre échelonnée à partir du 1er janvier
2004 a été prévue.
Les difficultés de prévision budgétaire détaillée pour certaines dépenses
pourront donner lieu à la constitution de dotations hors agrégats d’emplois
et de crédits à répartir. Les besoins auxquels répondent ces dotations
devront être précisés afin de déterminer leurs montants dans les limites
fixées par le décret.
Le décret ouvre en outre la possibilité de déroger, par arrêté ministériel,
à la ventilation, au stade du budget, des contrats de recherche et soutien
finalisés par unité ou groupe d’unités qui en est à l’origine.
II - Présentation de l’ensemble
des apports à l’activité conduite par les unités de recherche
1 - Le périmètre du recensement
L’objet de cette présentation est
de donner une vision synthétique des ressources mobilisées par les différentes
unités ou groupes d’unités de recherche et par les différents thèmes
et programmes de recherche classés selon leurs finalités. Il faut pour
cela rassembler l’information sur les ressources apportées par l’établissement
et sur celles, apportées par ses partenaires dans les unités, ne transitant
pas par le budget de l’établissement.
Le recensement porte sur les moyens de l’activité conduite directement
par les unités de recherche. Ce périmètre correspond exactement au premier
agrégat du budget. Il exclut donc les actions communes et les fonctions
support gérées à l’extérieur des unités.
2 - Les données extrabudgétaires rassemblées
Nonobstant la méconnaissance du coût des
personnels rémunérés par les partenaires et l’absence d’homogénéité
des grilles d’analyse des dépenses utilisées par les différents
partenaires, il est apparu possible de présenter l’ensemble des
ressources en distinguant deux natures d’apports :
- les effectifs de personnels par catégorie (chercheurs ; enseignants-chercheurs
; ingénieurs, techniciens et assimilés) ;
- les ressources financières notamment les dotations budgétaires apportées
par les partenaires aux unités, à l’exclusion de celles affectées
à des dépenses de personnel statutaire.
Il sera indiqué, dans les dossiers de proposition des arrêtés ministériels,
quelles sources de données seront utilisées (applications de gestion,
comptes rendus prévus par les conventions avec les partenaires, enquêtes
auprès des unités et des partenaires...).
Les établissements travailleront à améliorer les modalités de ce recensement.
3 - La portée de la présentation
La présentation a valeur indicative.
Elle sera établie pour les données les plus récentes qui auront pu être
rassemblées.
Les établissements travailleront à créer les conditions qui permettront
à terme de réaliser le même recensement au stade de la prévision budgétaire.
4 - Les annexes
À la présentation seront jointes trois annexes :
- la liste des partenaires dans les unités ;
- la liste des unités gérant des partenariats ;
- les apports constatés pour l’année précédant celle de la présentation
principale, de manière à mettre en évidence l’évolution d’une
année sur l’autre des données rassemblées.
III - Les objectifs et les
résultats
1 - Les buts de la démarche
Ce troisième document vise à éclairer les
choix budgétaires par la présentation des objectifs poursuivis par l’établissement
et par la mesure de leur réalisation :
- les établissements s’attacheront à montrer la cohérence entre
les orientations stratégiques de leur action et leurs orientations budgétaires
;
- de même, les objectifs visés seront placés en regard des résultats constatés.
Le document ne vise pas à calibrer des dotations budgétaires.
Les indicateurs de résultats seront présentés de manière à permettre une
lecture en évolution, sur le moyen terme plus que sur l’année. Ils
seront utilement accompagnés de notes méthodologiques.
Le lien avec les moyens budgétaires mobilisés sera établi soit au niveau
de l’ensemble de l’établissement pour les objectifs de nature
transversale, soit au niveau des agrégats budgétaires, soit, quand cela
est possible, au niveau des destinations de dépenses détaillées.
2 - Les objectifs
On cherchera à couvrir un spectre large
et équilibré d’objectifs déclinés selon trois axes d’analyse.
- L’efficacité finale (ou efficacité socio-économique) vise à apprécier
l’impact sur la société des actions de l’établissement dans
l’accomplissement de ses missions. On cherchera à mesurer le rapport
entre les réalisations et les objectifs visés. Par exemple, pour l’activité
de recherche : production scientifique et technique ; pour l’action
spécifique de valorisation : partenariats économiques et créations d’entreprises,
revenus procurés.
- Les objectifs de qualité, tant pour l’activité de recherche proprement
dite que pour la gestion interne de l’établissement.
- Les objectifs d’efficacité dans la gestion des ressources (ou
d’efficience). Cet axe d’analyse de la performance est centré
sur les produits des activités, que l’on rapporte aux moyens consommés.
IV - Le format général du
document budgétaire
Le document comprendra les trois
tableaux de synthèse dont le modèle est joint à la circulaire. Figureront
ensuite les annexes obligatoires ou propres à l’établissement. L’ensemble
de ces annexes seront clairement raccordées aux tableaux de synthèse par
le moyen suivant : le titre de l’annexe renverra à la ligne, à la
colonne ou à la case du tableau de tête qui est développée au moyen de
cette annexe. La présentation des annexes sera donc unifiée sous la forme
de “zooms” des tableaux de tête.
Le dossier de proposition d’un arrêté ministériel comportera une
maquette de document budgétaire complet, contenant chaque fois que possible,
à titre d’exemple, les données afférentes à un exercice budgétaire
passé et, en tout état de cause, les nomenclatures proposées, les objectifs
et les indicateurs de résultats ainsi que les notes méthodologiques.
Pour le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement
supérieur et de la recherche
et par délégation,
Le directeur des affaires financières
Michel DELLACASAGRANDE
Pour le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie
et par délégation,
Par empêchement du directeur du budget,
Le sous-directeur
Hugues BIED-CHARRETON
Annexes
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