ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, RECHERCHE ET TECHNOLOGIE



ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
Conditions d'inscription des étudiants étrangers dans les établissements d'enseignement supérieur
NOR : MENS0202443C
RLR : 430-2a
CIRCULAIRE N°2002-214
DU 15-10-2002
MEN - DES A6
INT
MAE

Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie, chancelières et chanceliers des universités ; aux vice-recteurs ; aux présidentes et presidents et directrices et directeurs des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel ; aux directrices et directeurs d'établissements publics à caractère administratif ; aux directrices et directeurs des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires
o L'accueil des étudiants repose sur le principe d'autonomie reconnue par la loi. La décision de leur inscription revient exclusivement aux établissements d'enseignement supérieur.
En vertu du droit communautaire, les ressortissants d'un État membre de la Communauté européenne ou d'un État partie à l'accord sur l'Espace économique européen sont placés dans la même situation que les nationaux.
La procédure concernant l'accueil et la formation des étudiants étrangers en France est réglementée par un ensemble de textes référencés en annexe.
Elle s'articule autour des principes suivants :
- exigences de niveau équivalent pour les étudiants étrangers et français ;
- formalités d'inscription remplies dans leur pays, sauf pour les étrangers résidant en France ;
- répartition de l'ensemble des étudiants entre les établissements.
Afin d'améliorer les conditions de formation des étudiants étrangers et de les placer dans une situation optimale de réussite, il me paraît souhaitable de rappeler quelques règles et principes auxquels les universités, instituts et écoles doivent veiller lors de la préinscription ou inscription des étudiants étrangers.

I - Situation scolaire ou universitaire du candidat


Le type d'établissement et la filière de formation envisagée déterminent les modalités de la procédure d'inscription.

Pour s'inscrire en CPGE, STS, IUT,IUP, en 2ème ou 3ème cycle, dans une formation qui recrute par concours ou sur titre, l'inscription se fait auprès de l'établissement concerné sans procédure particulière. Je vous demande d'accorder une attention particulière à la situation scolaire ou universitaire des candidats s'inscrivant directement à ces niveaux d'études.
En revanche, les étudiants étrangers titulaires d'un diplôme étranger de fin d'études secondaires sollicitant une première inscription en premier cycle universitaire, sont obligatoirement soumis à la procédure d'admission préalable, sauf cas de dispense prévus par le décret n° 71-376 du 13 mai 1971 modifié.
De plus, un examen adapté à la formation envisagée vérifie leur niveau de compréhension de la langue française, sauf dans les cas prévus par le décret précité. Une note égale ou supérieure à la moyenne ne vaut pas inscription dans l'établissement sollicité, la décision d'admission relevant exclusivement de son ressort.
Lors de la procédure de préinscription et d'inscription, il importe d'examiner avec attention le parcours pédagogique des candidats afin de minimiser les risques d'erreurs d'orientation ou d'échecs.
Doivent être précisément étudiés les diplômes obtenus à l'étranger ainsi que les relevés de notes, en tenant compte de leur ancienneté et en vérifiant leur authenticité. Tout document falsifié ou toute fausse déclaration entraîne une interdiction d'inscription dans tous les établissements publics français. Cette sanction est prononcée à l'issue d'une procédure disciplinaire intentée par le président ou le directeur de l'établissement à l'encontre de l'étudiant coupable de malversation frauduleuse.
Doivent également être examinés les motivations du candidat, les raisons qui l'ont guidé à choisir telle filière, mention et établissement et son projet professionnel ou de recherche s'il envisage cette voie.
Ces éléments doivent permettre aux autorités universitaires compétentes de déterminer, précisément, si la formation envisagée correspond au profil pédagogique du candidat.
J'ajoute qu'il convient de tenir compte, de l'appréciation des services de coopération et d'action culturelle dans les postes diplomatiques, lorsque ceux-ci émettent un avis sur les candidatures. Leurs connaissances du contexte éducatif local peuvent éclairer utilement l'établissement, dans sa décision de pré-inscription ou d'inscription.
Il est souhaitable que de votre part, vous informiez ces services des décisions d'inscription que vous prenez.

II - L'entrée des étudiants étrangers en France


Je vous rappelle qu'aux termes de la réglementation en vigueur, dont les principaux textes sont rappelés en annexe, l'admission au séjour en France est subordonnée à la présentation d'un visa étudiant, d'une durée supérieure à 3 mois (visa de long séjour), ou d'un visa de long séjour temporaire d'une durée de 6 mois.

Toutefois, sont dispensés de visa de long séjour :
- les ressortissants d'un État membre de la Communauté européenne ou d'un État partie à l'Espace économique européen ;
- les étudiants polonais (convention bilatérale signée le 3 juillet 2001) ;
- les étudiants d'Andorre, Monaco, Saint-Marin, Saint-Siège et de Suisse ;
- les titulaires d'un visa "étudiant-concours" de court séjour.
Pour un séjour de plus de 3 mois, une carte de séjour ou un document provisoire de séjour (récépissé ou convocation) est toutefois nécessaire pour les ressortissants de ces États.
Toute demande d'inscription doit être examinée au fond et de manière circonstanciée, la situation du demandeur devant toujours être prise en compte, nonobstant les conditions d'entrée en France.
Toutefois, la production du visa de long séjour est une des conditions de recevabilité de la demande de carte de séjour temporaire.
Un étudiant entré en France avec un visa touristique et dont l'établissement a accepté l'inscription prend donc le risque de se voir refuser une carte de séjour et de se retrouver en situation irrégulière avant l'achèvement de son cursus.
Je vous demande donc de bien vouloir veiller à éviter ce type de déconvenue en attirant l'attention des étrangers sollicitant une inscription dans votre établissement sur les conditions d'entrée des étudiants sur le territoire français.
Par ailleurs, pour venir étudier en France, les étrangers doivent notamment justifier :
- de moyens d'existence, correspondant à au moins 70 % de l'allocation d'entretien de base versée aux boursiers français pour l'année universitaire écoulée, soit 427 euros par mois (2 800F) en 2001-2002, sauf pour les ressortissants d'un État membre de la Communauté européenne, d'un État partie à l'accord sur l'Espace économique européenne, de la Suisse ;
- d'une inscription dans un établissement. L'étudiant doit présenter :
. soit un certificat d'immatriculation, d'inscription et de préinscription dans un établissement d'enseignement ou de formation initiale ;
. soit une attestation d'inscription dans un organisme de formation professionnelle ;
. soit une attestation justifiant qu'il bénéficie d'un programme de coopération de l'Union européenne dans les domaines de l'éducation, de la formation et de la jeunesse.
Ces justificatifs sont produits au consulat, lors de la demande de visa et à la préfecture, lors de la demande ou du renouvellement de la carte de séjour.
La validité de la carte de séjour ne peut excéder la durée des études suivies. Elle est renouvelable chaque année et dépend de l'appréciation par l'autorité préfectorale :
- de l'assiduité dans les études et aux examens ;
- du contrôle de la progression raisonnable dans le cursus universitaire ;
- de la cohérence des changements d'orientation.

III - L'accueil des étudiants étrangers à la rentrée universitaire prochaine


La réussite de l'accueil des étudiants étrangers à la prochaine rentrée dans les conditions aujourd'hui prévisibles d'augmentation importante de la demande, sans capacités d'accueil supplémentaires, dépendra de la solidarité de tous les acteurs concernés.

Il convient donc de sensibiliser d'ores et déjà ces acteurs (universités, CROUS, pôles universitaires, associations étudiantes, bailleurs sociaux) aux difficultés prévisibles. Il semble tout d'abord important que les informations délivrées aux étudiants étrangers par les services des rectorats, des universités ou des CROUS, soient mieux coordonnées.
Par ailleurs, il serait souhaitable qu'à l'issue de réunions regroupant les acteurs mentionnés plus haut, on puisse :
- mobiliser toutes les ressources disponibles, par ville, par bassin géographique, pour offrir des possibilités de logement social ou à prix modérés ;
- mettre à disposition des solutions temporaires, le temps de trouver un logement, pour les étudiants étrangers qui disposent des ressources suffisantes pour être accueillis dans le secteur privé ;
- mettre en place des commissions communes universités-CROUS pour les aides sur les fonds de solidarité (FSU-FSDIE), l'exonération éventuelle des droits d'inscription pouvant être accordée par l'université ;
- faire des avances sur ressources propres des CROUS pour faciliter le règlement de certaines situations (exemple de Toulouse où les sommes remboursées, d'un montant faible, sont ensuite imputées sur le FSU) ;
- mettre en réserve un certain nombre de chambres pour faire face à d'éventuelles situations de crise.
Je vous demande de veiller au respect de l'ensemble des exigences rappelées dans cette circulaire qui ont pour objectif :
- de placer les étudiants étrangers dans une situation où les contingences administratives ou matérielles ne viendront pas entraver leur formation ;
- de ne pas favoriser les détournements de procédure qui pourraient provoquer un accueil défaillant des étudiants étrangers venant ternir l'image de l'université aussi bien en France que dans le monde.
 
Pour le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche
et par délégation,
Le directeur de l'enseignement supérieur
Jean-Marc MONTEIL
Pour le ministre de l'intérieur,
de la sécurité intérieure et des libertés locales
et par délégation,
Le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques
Stéphane FRATACCI
Pour le ministre des affaires étrangères
et par délégation,
La directrice de la coopération scientifique, universitaire et de recherche
Élisabeth BETON DELEGUE


Annexe
PRINCIPAUX TEXTES CONCERNANT L'ACCUEIL DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS EN FRANCE
- le code de l'éducation (notamment l'article L. 612-3) ;
- le décret n° 71-376 du 13 mai 1971 modifié, relatif à l'inscription des étudiants dans les universités et les établissements publics à caractère scientifique et culturel, en particulier les dispositions concernant l'accueil des étudiants étrangers (titre 3) ;
- l'arrêté du 31 décembre 1981, relatif aux modalités de l'évaluation de la connaissance de la langue française pour les ressortissants étrangers prévue par l'article 16 du décret n° 71-376 du 13 mai 1971 ;
- l'arrêté du 15 mars 1985, relatif aux modalités de dépôt et de transmission des demandes d'admission en première inscription en premier cycle pour les ressortissants étrangers ;
- le décret n° 2000-457 du 23 mai 2000, relatif au recensement automatisé des vœux d'orientation des élèves en premier cycle de l'enseignement supérieur et à la répartition des effectifs en cas de saturation des capacités d'accueil en Ile-de-France ;
- la loi n° 98-349 du 11 mai 1998 relative à l'entrée et au séjour des étrangers en France et au droit d'asile, modifiant l'ordonnance n° 45-2658 du 2 novembre 1945 relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France ;
- le décret n° 46-1574 du 30 juin 1946 modifié relatif aux conditions d'entrée et de séjour en France des étrangers ;
- la circulaire du 26 mars 2002 du ministère de l'emploi et de la solidarité, du ministère de l'intérieur et du ministère de l'éducation nationale, relative aux conditions d'entrée et de séjour en France des étudiants étrangers et modalités de renouvellement des cartes de séjour "étudiant" ;
- la circulaire DMP/DMI 2 n° 2002-25 du 15 janvier 2002 du ministère de l'emploi et de la solidarité et du ministère de l'intérieur, relative à la délivrance et au renouvellement des autorisations de travail aux étudiants étrangers ;
- la circulaire DMP/DMI 2 n° 2002-26 du 16 janvier 2002 du ministère de l'emploi et de la solidarité et du ministère de l'intérieur, relative au traitement des demandes d'autorisation de travail des étrangers.


 
B.O. n°39 du 24 octobre 2002

© Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/39/sup.htm