Bulletin Officiel
|
||
www.education.gouv.fr/bo/1998/24/ - vaguemestre@education.gouv.fr |
ENSEIGNEMENTS
ÉLÉMENTAIRE ET
SECONDAIRE
ORIENTATION DES ÉLEVES
Amélioration des procédures
d'orientation dans le second degré
NOR : MENE9801632C
RLR : 523-0
CIRCULAIRE N° 98-119 DU 2-6-1998
MEN
DESCO
Texte adressé aux recteurs ;
aux inspecteurs d'académie ; aux chefs d'établissement ; aux
conseillers principaux d'éducation ; aux conseillers
d'éducation ; aux conseillers d'orientation-psychologues
o Les procédures d'orientation sont
actuellement en cours. Nous souhaitons vous rappeler les grands
principes qui doivent les inspirer.
1) Tout doit être mis en
uvre pour maintenir, tout au long de la procédure, une
bonne qualité de dialogue avec les élèves et leur famille.
La qualité des échanges
d'information avec les élèves et leur famille, dans le
déroulement des procédures, conditionne fortement la manière
dont les élèves prendront une part active dans leurs choix
d'orientation. Tout doit être fait pour que l'élève soit
acteur de son évaluation et de son orientation. C'est une forme
de citoyenneté que d'apprendre à se connaître et à assumer
ses choix. À partir de la classe de 4e, l'élève
pourra être convié à participer à son conseil de classe.
À la veille de la tenue des
conseils de classe, nous
tenons à rappeler que l'évaluation ne saurait se borner à un
simple constat chiffré. Il convient, en effet, de valoriser les
acquis, même modestes, les savoirs maîtrisés, les capacités,
les compétences, les talents, même non scolaires et, sur cette base, de proposer aux
élèves des objectifs personnalisés avec les voies pour les
atteindre. La mise en évidence des faiblesses de l'élève sera
faite de façon à l'aider à progresser, en veillant à écarter
tout jugement sur sa personne ou toute sentence réductrice ou
vexatoire. Il convient de dire à l'élève ce qu'il fait et non ce qu'il est.
Le caractère fructueux du
dialogue sur l'orientation est lié à l'effort fait en continu,
en ce sens, pendant toute l'année. Le dialogue avec les élèves
et les familles doit s'inscrire dans une perspective constructive
prenant en compte leurs intentions et aussi la réalité des
conditions de l'affectation. Dans cette optique, plusieurs
niveaux de dialogue ont été prévus : avec les professeurs des
disciplines, les professeurs principaux et les conseillers
d'orientation-psychologues, le chef d'établissement, et, en cas
de désaccord, au sein de la commission d'appel. Cet
échelonnement des échanges permet d'établir plus complètement
les diverses composantes de la décision.
Pour que les familles puissent
être utilement associées à ce processus, il est rappelé que
les conseils de classe doivent se tenir en dehors des heures de
classe, après 17 heures pour faciliter la présence des parents.
Dans le cas où l'on s'adresse à
des personnes qui maîtrisent mal notre langue, à l'écrit en
particulier, tous les moyens de traduction et d'explicitation
devront être recherchés.
2) Le redoublement ne doit
pas être une solution de facilité.
Une augmentation récente du taux
de redoublement, notamment en sixième, est observée : une telle
évolution n'est pas souhaitable, car le redoublement n'est pas
en lui même un gage de succès. Il peut même décourager
définitivement certains élèves. La solution permettant aux
élèves de surmonter leurs difficultés se situe au moins
autant, sinon davantage, dans l'utilisation de toute la palette
des mesures d'aide, de soutien et de remédiation. Lorsqu'un
redoublement est envisagé, le dialogue entre l'équipe
pédagogique, l'élève et sa famille doit être engagé afin de
donner à l'élève l'envie de progresser et d'éviter le
découragement. Lorsque le redoublement s'est avéré
nécessaire, sa finalité doit être clairement expliquée à
l'élève et à sa famille.
Il ne doit jamais être une simple redite mais reposer dans tous les cas sur un
contrat de réussite individuel avec l'élève, fondé sur une
analyse de ses difficultés et proposant des éléments de
remédiation. Études dirigées, organisation en groupes de
besoin constituent des outils utiles à un tel projet.
3) La classe de seconde doit
garder son caractère de seconde de détermination.
L'accès à une série de
première n'est pas subordonné au choix des options de seconde.
Les lycées ont le devoir de faciliter le cheminement de chaque
élève en lui offrant un véritable enseignement de rattrapage
quand il effectue un choix raisonné qui n'est pas dans la ligne
des options choisies en seconde. Cette souplesse offerte aux
élèves ne doit toutefois pas conduire à sous-estimer la
nécessité de trouver en fin de troisième un juste équilibre
entre le caractère de détermination de la classe de seconde et
le choix d'options pertinent par rapport aux séries du
baccalauréat.
4) L'orientation vers les
classes de première d'adaptation doit être développée.
Il est nécessaire de maintenir au
baccalauréat professionnel sa finalité professionnelle. Les
élèves souhaitant poursuivre leurs études au-delà du BEP, et
qui ont fait la preuve de leurs capacités devraient donc tout
naturellement se tourner vers la classe de première
d'adaptation. Leur démarche est parfois contrariée par la
crainte de ne pas trouver au lycée les conditions favorables qui
leur ont permis de se ressourcer au lycée professionnel.
L'engagement explicite des équipes de lycées pour la réussite
de ces élèves, ainsi que la qualité de leur accueil à la
rentrée et le soutien à leur apporter sont des facteurs
particulièrement favorables au développement de ces
orientations.
5) Assurer le suivi de
l'affectation des élèves et veiller à la qualité de l'accueil
à la rentrée.
À partir du moment où le dossier
d'affectation est déposé, les familles perdent la maîtrise du
processus qui s'engage et qui se traduit par une décision
d'affectation dans un établissement, et, le cas échéant, dans
une spécialité. La procédure échappe alors à la
compréhension des familles, malgré la présence de
représentants des parents dans les commissions. C'est une source
importante de déception et de démotivation surtout lorsque
l'affectation proposée ne correspond pas à la demande initiale.
Ce sont surtout les affectations en lycée professionnel qui
suscitent le plus d'interrogations.
Afin de mieux ajuster les
décisions et de les rendre plus transparentes, nous souhaitons que les élèves qui
n'auront pas obtenu satisfaction sur leur premier vu ou qui
n'auront pu être affectés lors de la tenue des commissions
soient particulièrement suivis localement par l'établissement
d'origine et le CIO. Les responsables locaux de la mission
d'insertion seront également mobilisés. L'objectif est
d'informer rapidement ces élèves, de leur faire comprendre tout
l'intérêt d'une orientation en lycée professionnel, notamment
eu égard aux débouchés professionnels, de maintenir le contact
avec eux afin d'éviter qu'ils ne se découragent, et, le cas
échéant, d'étudier une nouvelle solution soit par
réaménagement de leur projet, soit en adaptant les conditions
d'accueil en lycée professionnel. Il est impératif de réduire
au strict minimum les délais de décision et surtout de prononcer cette orientation
en positivant les capacités des élèves.
Les conseillers
d'orientation-psychologues sont particulièrement concernés par
cette phase de la procédure. Ils participeront à la réception de ces jeunes
jusqu'au terme de l'affectation en juillet, et, dès la
pré-rentrée, suivront leur accueil dans les lycées
professionnels jusqu'à ce que la situation soit stabilisée. Le
chef de service académique d'information et d'orientation, à
l'échelon académique, l'inspecteur de l'éducation nationale
chargé de l'information et de l'orientation dans le département
et les CIO constituent un réseau irremplaçable pour faire
circuler l'information rapidement, assurer les liaisons
nécessaires avec les services concernés du rectorat et de
l'inspection académique, les commissions d'affectation, et les
lycées professionnels.
6) Il faut porter une
attention particulière aux élèves en difficulté à tous les
niveaux de la scolarité.
Les commissions d'affectation
devront examiner avec un soin particulier les dossiers des
élèves issus des SEGPA et des classes de troisième d'insertion
candidats à un CAP de sorte que la dynamique engagée avec eux
ne soit pas brisée faute d'une prise en compte de leur demande
d'admission en LP. On sera particulièrement attentif à
l'accueil de ces élèves à la rentrée. Une mÍme attention
sera accordée aux élèves de seconde à qui est proposée une
orientation en BEP.
Des actions de soutien scolaire
devront être encouragées, en cas de besoin, pour la période
des vacances.
Le ministre de l'éducation
nationale,
de la recherche et de la
technologie
Claude ALLÈGRE
La ministre déléguée,
chargée de l'enseignement
scolaire
Ségolène ROYAL