Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la république : Pap Ndiaye, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, nomme 5 nouveaux membres et élargit le périmètre de l'instance
Le conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République (CSLVR) a été créé en 2018 et officialisé en 2021 pour exercer auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse une mission de conseil, d'expertise et d'étude relative à la mise en œuvre du principe de laïcité et à la promotion des valeurs de la République dans les politiques publiques de l'éducation, de la jeunesse et des sports. Il est présidé par la sociologue Dominique Schnapper.
Fort de son expertise, le conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République accompagne l’éducation nationale sur des enjeux essentiels. Son travail a notamment contribué à la production d’outils donnant aux acteurs de l’éducation et aux professionnels du secteur de la jeunesse, ainsi qu’aux étudiants qui préparent les concours de recrutement, des instruments indispensables à la promotion des principes républicains au sein de l’école, en particulier la laïcité.
Deux ans après la création officielle du conseil, Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, nomme cinq nouveaux membres : Gwenaële Calves, Christine Darnault, Jacques Fredj, Thomas Hochmann et Alain Policar. Il élargit le périmètre de leur réflexion à tout ce qui renforce l’adhésion des élèves aux valeurs de la République : la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et toutes les formes de haine et de discriminations, l’égalité femme-homme, la promotion du principe de fraternité à l’école.
Cette nomination est officialisée par un arrêté en date du jeudi 13 avril 2023. Les membres sont nommés pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois.
Le conseil est donc désormais composé de :
- Dominique Schnapper (Présidente)
- Jean Louis Auduc
- Ghaleb Bencheikh
- Catherine Biaggi
- Abdennour Bidar
- Médéric Chapitaux
- Monique Dagnaud
- Delphine Girard
- Olivier Galland
- Patrick Kessel
- Catherine Kintzler
- Isabelle de Mecquenem
- Frédérique de la Morena
- Jean Eric Schoettl
- Michèle Narvaez (rapporteure)
- Gwenaële Calvès
- Christine Darnault
- Jacques Fredj
- Thomas Hochmann
- Alain Policar
Comme précédemment, le secrétariat général du conseil est assuré par Alain Seksig et le secrétaire général-adjoint est Iannis Roder.
Éléments biographiques des nouveaux membres :
Gwenaële Calvès
Gwénaële Calvès est professeure de droit public à l’université de Cergy-Pontoise, où elle dirige le diplôme d’université « Laïcité et principes de la République ». Ses recherches portent sur le droit de la non-discrimination, sur la liberté d’expression et sur la laïcité. Elle a notamment publié Envoyer les racistes en prison ? Le procès des insulteurs de Christiane Taubira (LGDJ, 2015), La discrimination positive (PUF, coll Que-sais-je ?, 4e éd., 2016), Territoires disputés de la laïcité. 44 questions (plus ou moins) disputées (PUF, 2018), et La laïcité (La Découverte, coll. Repères, 2022). Elle coanime depuis 2001 le groupe de recherche Politiques antidiscriminatoires (CERI-Sciences Po). Elle est membre de l’Observatoire parisien de la laïcité (depuis 2012) et du collège Lutte contre les discriminations et promotion de l’égalité du Défenseur des droits (depuis 2014). Entre 2015 et 2018, elle a siégé à la Commission nationale consultative des droits de l’homme.
Christine Darnault
Christine Darnault, agrégée de lettres classiques, a été professeure de collège puis de lycée dans la région parisienne où elle a enseigné pendant quinze ans le français, le latin et le grec. Elle a été formatrice, notamment en langues anciennes, puis inspectrice d’académie, inspectrice pédagogique régionale (IA-IPR) de lettres à partir de 2017. Chargée par le recteur de la mission Laïcité valeurs de la République dans l’académie de Créteil de 2019 à 2020, elle y a coordonné la réponse aux atteintes à la laïcité, aux actes à caractère raciste ou antisémite, aux actes ou propos discriminatoires et aux dérives sectaires dans les écoles et les établissements, et a organisé l’offre de formation en matière de citoyenneté et de promotion des valeurs de la République pour les élèves et les personnels. Elle est depuis 2020 directrice de cabinet adjointe du recteur, en charge de la pédagogie et des politiques éducatives. Référente déontologue pour l’académie de Créteil, elle anime, aux côtés de Jean-Louis Auduc son président, les débats du comité académique de déontologie.
Jacques Fredj
Historien de formation, Jacques Fredj prend la direction en 1992 du Centre de documentation juive contemporaine, créé en 1943 et situé à Paris au sein du Mémorial du martyr juif inconnu. En 1996, il devient directeur du Mémorial du martyr juif inconnu et insuffle dès l’année suivante un plan d’agrandissement et de remodelage de ces deux institutions, qui donnera lieu à l’ouverture du Mémorial de la Shoah en 2005.
Il porte aussi le projet de création en 2012 du Mémorial de la Shoah de Drancy. Complémentaire du Mémorial de Paris, ce nouveau lieu d’histoire et de transmission permet de mieux connaître le rôle central du camp de Drancy dans la déportation des Juifs de France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Jacques Fredj a notamment publié Les Juifs de France dans la Shoah (coédition Gallimard / Mémorial de la Shoah) ainsi que Drancy, un camp d’internement aux portes de Paris (Privat).
Thomas Hochmann
Thomas Hochmann est professeur de droit public à l’Université Paris Nanterre, membre du centre de théorie et analyse du droit, co-titulaire de la chaire France-Québec sur les enjeux contemporains de la liberté d’expression. Ses recherches portent sur les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’expression, et sur la théorie du droit. Il a notamment publié Le négationnisme face aux limites de la liberté d’expression. Étude de droit comparé (Pedone, 2013), et co-dirigé Les anciens présidents de la République au Conseil constitutionnel. Un bilan (Presses Universitaires de Reims, 2018), L’effet horizontal des droits fondamentaux (Pedone, 2018), L’extension du délit de négationnisme (LGDJ, 2019), Un classique méconnu : Hans Kelsen (Marre et Martin, 2019). Parmi ses articles publiés dans des revues, on peut signaler "Le Christ, le père Noël et la laïcité, en France et aux États-Unis", Nouveaux Cahiers du Conseil constitutionnel (2016) ; "L’inéligibilité des auteurs de propos racistes", Légipresse (2021) ; et "Islamophobe ! Antisioniste ! Islamo-gauchiste ! Les mots piégés de l’antiracisme", Pouvoirs (2022).
Alain Policar
Alain Policar est agrégé de sciences sociales et docteur en science politique. Il a enseigné seize ans dans le secondaire, puis, de 1988 à 2014, à la faculté de droit et des sciences économiques de Limoges. Il est, depuis 2008, chercheur associé au Cevipof (Sciences Po). Ses recherches portent principalement sur la théorie politique et la philosophie contemporaine avec comme principales thématiques le racisme et l’antiracisme, la justice sociale, le libéralisme politique, le cosmopolitisme et l’universalisme. Parmi ses récentes publications, Comment peut-on être cosmopolite ? (Le Bord de l’eau, 2018), Le cosmopolitisme sauvera-t-il la démocratie ? (dir.), Classiques Garnier, 2019, Le libéralisme politique expliqué aux jeunes gens, Le Bord de l’eau, 2019 ; Cosmopolitisme ou barbarie, Editions rue d’Ulm, 2020 ; L’inquiétante familiarité de la race. Décolonialisme, intersectionnalité et universalisme, Le Bord de l’eau, 2020 ; Le monde selon Francis Wolff. Ontologie, éthique et anthropologie, Classiques Garnier, 2021 ; L’universalisme en procès, Le Bord de l’eau, 2021 ; Les mots qui fâchent (dir. avec Nonna Mayer et Philippe Corcuff), Editions de l’Aube, 2022 ; Haine de l’antiracisme. Dialogue avec Régis Meyran, Textuel, 2023. Paraîtront à la rentrée prochaine, L’universalisme en débat(s) (dir. avec Stéphane Dufoix), Le Bord de l’eau et La République contre elle-même (dialogue avec Isabelle Barbéris), Mialet-Barrault.
Mise à jour : avril 2023