Édito

Le Grenelle de l’Éducation s’ouvre dans des circonstances particulières. À travers l’assassinat d’un professeur d’histoire géographie, c’est toute notre institution qui a été frappée au coeur. Dans ce moment tragique, chacun de nos concitoyens se rappelle ce qu’il doit à ses professeurs, et à tous ceux qui font l’École de la République. Ce sont un million d’hommes et de femmes qui, par engagement, par conviction, accomplissent chaque jour le métier le plus essentiel : former des citoyens éclairés et libres de penser.

Annoncé en août 2020, le Grenelle de l’Éducation paraît d’autant plus nécessaire aujourd’hui pour rassembler l’ensemble de la communauté éducative et toute la société civile autour d’un projet commun pour son École. Nous sommes le ministère de l’humain, et un système public de l’éducation qui fait réussir ses élèves passe par une attention absolue à ses personnels, à leur bien-être, au respect des élèves et des familles, au soutien de l’institution.

Le Grenelle de l’Éducation obéira à trois mots clés, qui sont les trois axes d’évolution que je souhaite pour notre grande maison : reconnaissance, coopération et ouverture.

La reconnaissance de nos personnels passe à l’évidence par une revalorisation des rémunérations, que j’ai toujours défendue. D’ores et déjà, en 2021, 500 millions d’euros en année pleine sont inscrits dans la loi pour améliorer les salaires, en particulier pour les débuts de carrière.

Je souhaite cependant que cette reconnaissance dépasse le cadre financier, car il s’agit aussi d’un meilleur accompagnement personnalisé à leur apporter, d’une plus grande écoute.

Renforcer l’esprit d’équipe entre toutes les parties prenantes de la communauté éducative est une composante essentielle pour lutter contre le sentiment d’isolement, partager les bonnes pratiques, conduire de plus grands projets. Alors que la performance individuelle de l’élève est encore trop souvent la seule encouragée, ces nouvelles coopérations ont aussi pour objectif de promouvoir le travail en équipes en classe.

Enfin, nous moderniserons notre système éducatif en ouvrant le champ des possibles pour nos personnels. Créer des passerelles, identifier les talents, encourager les expérimentations, se saisir des possibilités du numérique : autant de voies de progrès pour inscrire l’Éducation nationale dans le XXIe siècle.

Le Grenelle de l’Éducation se nourrira de toutes les expertises, de tous les regards et de toutes les contributions des parties prenantes de l’École et de notre pays.

Familles, partenaires sociaux, acteurs territoriaux, citoyens : tous, réunissons-nous autour de nos professeurs. C’est par leur ouvrage que notre École est le premier rempart de notre République et le creuset de notre cohésion nationale.

Jean-Michel Blanquer
Ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports