L'évaluation des inspections générales fait apparaître que les résultats de l'académie, malgré le réel investissement de tous les acteurs, se détériorent régulièrement depuis 1999/2000, et ceci largement pour des raisons endogènes au système éducatif. La mission d'évaluation a cherché à comprendre les raisons de cette évolution récente qui met à mal le "modèle éducatif lillois". Des travaux sur la "valeur ajoutée" des écoles et des collèges montrent des différences de résultats considérables entre établissements, à difficulté sociale équivalente. La cohérence de l'équipe éducative, l'autorité du chef d'établissement, le maintien d'exigences scolaires vis-à-vis des élèves, sont des facteurs récurrents de réussite des élèves, dans l'enseignement public comme dans l'enseignement privé. Celui-ci n'apparaît nullement "réservé" aux riches ; il exerce même une attraction croissante sur les classes moyennes, voire défavorisées, notamment en raison de la plus grande réussite scolaire des enfants qui lui sont confiés.Le pilotage pédagogique des établissements de l'académie s'est progressivement délabré, sous l'effet combiné d'expérimentations aux résultats mitigés et d'une rotation incessante des recteurs. L'expérience des "administrateurs de bassin", gérés en direct par le rectorat, a profondément ébranlé l'autorité des inspecteurs d'académie sur l'enseignement secondaire. Les "audits d'établissement", qui ont naguère mobilisé l'énergie des cadres de l'académie, ont permis de faire émerger une culture de l'encadrement, mais ils n'ont pas eu l'impact escompté sur la "base enseignante", et en conséquence sur les performances scolaires : l'énergie des inspecteurs territoriaux doit être réorientée vers leur coeur de métier. Enfin le partenariat avec les élus régionaux n'a pas été particulièrement constructif dans la dernière décennie.