En France, la laïcité est l’un des grands principes de la République : chacun est libre de croire en un dieu ou plusieurs, de ne pas croire, de changer de religion, d’adopter ou d’abandonner une religion.
On n’impose pas de religion et on n’en interdit aucune.
Cette règle de vie s’applique aussi à l’école.
Elle met tous les élèves au même niveau : ils sont égaux pour vivre ensemble et apprendre dans les meilleures conditions possibles. Entre copains, avec les professeurs, à la piscine, dans la cour, dans la classe, avec les filles, les garçons, pour partager, pour s’épanouir, pour grandir… La laïcité nous permet de bien vivre ensemble.
Pourquoi une campagne de promotion de la laïcité à l'Ecole ?
Lancée à la rentrée, la campagne "C'est ça la laïcité", permet de montrer que la laïcité n'est pas qu'un principe, en illustrant des situations quotidiennes et fédératrice à l'école, dont tous les élèves se réjouissent.
Les prénoms utilisés dans cette campagne sont les vrais prénoms des enfants et adolescents qui ont participé à sa réalisation.
À propos de la laïcité
"La laïcité dans notre République c’est d’abord l’expression de notre liberté […], c’est aussi l’égalité entre toutes les religions […], c’est enfin la fraternité […]. En France, l’école de la République est laïque car la laïcité garantit à tous les élèves et à tous les niveaux un enseignement consacré au seul culte du savoir et de la recherche, qui forgent les esprits libres et ouverts au monde."
Robert Badinter, 2 novembre 2020
Un peu d'histoire
La France a parcouru un long chemin pour devenir une République laïque. Les étapes qui ont permis d’instaurer la laïcité racontent ce qu’elle rend possible aujourd’hui…
La laïcité en France n’est pas le fruit d’un hasard ou de la volonté de quelques hommes. Elle est le produit d’une histoire marquée par le rôle important de la religion, notamment catholique, dans la vie politique du pays. Avant la Révolution française, les rois concentraient le pouvoir, au nom de Dieu. C’est ce qu’on appelle la monarchie de droit divin. Par ailleurs, si la France était très majoritairement catholique, elle a connu des divisions profondes avec l’émergence du protestantisme et les guerres de religion. C’est pour sortir de cette double situation – arbitraire royal au nom de Dieu et guerres de religion – qu’à partir du XVIIIème siècle, les philosophes des Lumières imaginent un État sans religion, qui n’accorderait pas de privilège au nom d’une religion et qui offrirait même à chacun la liberté de choisir la sienne… L’idée d’égalité entre tous devient un combat politique pour organiser autrement la vie en France.
En 1789, la Révolution met fin à la monarchie absolue puis chasse le Roi en donnant naissance à la République en 1792, et la société commence à vouloir se libérer de l’autorité de la religion et des inégalités qu’elle crée. Les révolutionnaires inscrivent dans la Déclaration des droits de l’homme que chacun a le droit d’avoir son opinion religieuse. Cela devient un des fondements de la République.
Pour organiser la place de la religion dans le pays, en 1801, Napoléon Bonaparte signe un accord avec le pape : le Concordat. La religion catholique n’est pas la religion de la France mais celle de la grande majorité des Français.
Il faut attendre la IIIe République, pour qu’en 1882, une loi supprime les leçons de religion en classe. Aux parents, de l’enseigner à leurs enfants s’ils le désirent. Pour cela, les élèves ont un jour de congés par semaine.
Enfin, en 1905, une loi sépare les Églises de l’État. L’État ne favorise et ne dépend d’aucune religion. Les Églises, c’est à dire les hommes qui représentent les religions, n’interviennent pas dans les décisions de l’État (ex : le sujet d’une loi) et l’État n’intervient pas dans le fonctionnement des Églises.
Chaque Français est ainsi libre de croire, de ne pas croire ou de changer de religion, et toutes les religions ont le droit d’exister. C’est inscrit dans tous les grands textes qui organisent la vie du pays comme la Constitution. Mais la question de la place de la religion est à nouveau soulevée au gré de l’actualité.
Par exemple, à la fin des années 1980, des jeunes filles sont venues voilées au collège, en revendiquant le droit d’afficher ostensiblement leur confession dans l’enceinte scolaire.
Pour certains, c’était contraire à la laïcité car l’école doit "rester l'asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas" (Jean Zay, 1936) et rester un espace de respiration républicaine. Pour d’autres, il faut faire passer avant toute chose le respect des croyances.
Ainsi en 2004, une nouvelle loi a été votée pour encadrer le port de signes religieux à l’école (ex : le voile, une kippa, une croix autour du cou…).
Les élèves ont le droit d’en porter s’ils sont très discrets, car ils ne doivent pas faire pression sur les autres. Chacun est libre de croire ce qu’il veut et de se forger une opinion sans subir l’influence de ses camarades, et sans les influencer non plus, par le port de signes religieux ostensibles.
Aujourd’hui, la République assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinguer leur origine ou leur religion. Les Français sont tous égaux.
La laïcité à l'école : outils et ressources
Cette campagne fait partie de l’ensemble de la dynamique pédagogique engagée depuis plusieurs années autour des valeurs de la République.
L’intérêt de cette démarche de communication est de susciter des échanges, adaptés à chaque niveau scolaire, pour permettre de nourrir la compréhension de la laïcité au sein de l’ Ecole de la République.
- des contenus d’accompagnement pédagogique de la campagne
- des documents pour faire vivre la laïcité à l'école
- ressources pédagogiques pour les enseignants
- ressources pédagogiques à destination des élèves.
- Un "Guide républicain", un ensemble d'ouvrages et de textes de référence sur la laïcité