[ARCHIVE] Pour une meilleure régulation des contenus publicitaires des opérateurs de paris sportifs
Particulièrement mobilisée contre le matraquage publicitaire des plateformes de paris sportifs ciblant les jeunes, Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, appelle l’Autorité nationale des jeux (ANJ) à mieux encadrer ces contenus marketing suite à la surenchère de l'Euro de football et souhaite vivement que ces plateformes s’engagent à respecter le cadre légal du décret du 4 novembre 2020.
Depuis plusieurs années, il y a eu une massification globale des budgets de campagnes de communication des opérateurs avec notamment une accélération extrême depuis 2019 : +26 % des budgets publicitaires depuis 2019. Cette massification s’est accompagnée d’un déportement de la cible des campagnes publicitaires vers la jeunesse. Aujourd’hui, 70 % des parieurs ont moins de 34 ans. Par ailleurs, une étude de l’ANJ révèle que les joueurs jeunes sont bien plus susceptibles de devenir addicts aux paris sportifs que leurs aînés. 16 % des joueurs de 18 à 24 ans et 14 % des joueurs de 25 à 34 ans déclarent avoir ressenti une perte de contrôle (contre 2 % des 50 ans et plus) durant le deuxième confinement.
Sensible à cette question, la secrétaire d’État a interpellé la présidente de l’Autorité nationale des jeux une première fois le 9 juillet 2021, avant de la rencontrer le 20 juillet 2021, pour dessiner des pistes de réponse à ces abus avant les grandes échéances sportives à venir (JO de Tokyo, Coupe du Monde 2022).
Il ressort de cette première réunion une volonté commune de mieux réguler les contenus marketing et publicitaires des plateformes de paris en ligne et d’agir pour clarifier, voire compléter le cadre légal de diffusion d’ici la fin de l’année. Un travail commun entre le secrétariat d’État chargé de la Jeunesse et de l’Engagement, l’ANJ et l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) sera effectué afin de réduire drastiquement et immédiatement la pression publicitaire et les communications commerciales ciblant les jeunes adultes.
"Les différentes études sur l’addiction montrent que les jeunes sont plus sensibles à l’influence des stratégies publicitaires qui valorisent l’image positive et festive de certains comportements et produits. Le Gouvernement ne peut laisser la Jeunesse de notre pays devenir le fonds de commerce des plateformes de paris en ligne. Nous serons intransigeants face aux campagnes de communication qui usent des codes des jeunes pour les retourner contre eux. Les pratiques excessives doivent être régulées" a déclaré Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l'Engagement.
Mise à jour : mai 2022