Édito

Permettre à chaque enfant et adolescent d’évoluer dans un environnement scolaire épanouissant est une exigence absolue, qui nous engage collectivement au sein de l’École. Alors qu’à l’échelle d’une scolarité, près d’un élève sur 10 est victime, sous des formes et à des degrés divers, de harcèlement, la Journée nationale de lutte contre le harcèlement est l’occasion d’insister sur l’importance de cette responsabilité collective.

"Et si l’autre c’était toi ?" C’est ainsi que nous interpellent les collégiens lauréats du Prix Non au harcèlement, invitant les harceleurs mais aussi les témoins à se mettre à la place de la victime pour ne plus laisser libre cours à ces comportements inacceptables et destructeurs. Il appartient en effet à chacun, élèves, familles, personnels des écoles et établissements, de veiller et d’agir afin que chaque élève puisse se sentir bien et en sécurité, au sein de l’institution scolaire et au-delà. En effet, le harcèlement à l’école trouve désormais un relai en ligne, notamment sur les réseaux sociaux, au risque de ne plus laisser aucun répit à la victime de cette spirale délétère.

Face à ces situations, nous avons le devoir et le pouvoir d’agir. Le devoir, parce qu’il n’est rien de plus précieux que le bien-être de nos élèves, et qu’il s’agit d’une responsabilité collective sans laquelle la promesse républicaine serait singulièrement écornée. Le pouvoir, parce que le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a engagé une action inédite par son ampleur de lutte contre le harcèlement.

Le déploiement du programme de formation et de mobilisation pHARe montre que, là où les mesures qui le composent sont mises en oeuvre, le harcèlement recule. C’est pourquoi j’ai décidé qu’il devait absolument être généralisé dans chaque école et établissement scolaire.

La place occupée par les réseaux sociaux chez les jeunes crée un enjeu supplémentaire dans la lutte contre le harcèlement : ils rendent poreuses les frontières de la classe et ne laissent aucune trêve aux élèves victimes. Nous devons renouveler notre vigilance en faveur d’un usage responsable du numérique. Prenant appui sur le cadre de référence des compétences numériques, deux parcours de formation à l’attention des élèves de 6e sont déployés dès ce mois de novembre. Ils leur permettront d’obtenir l’attestation de sensibilisation au numérique Pix 6e.

Enfin, si la nouvelle campagne Non au harcèlement renvoie plus particulièrement aux situations en collège et en lycée, l’école primaire doit aussi être mobilisée. À ce titre, des ressources adaptées au niveau et à l’âge des élèves du premier degré, et prenant appui sur les campagnes des années précédentes, sont mises à disposition des équipes éducatives sur le portail "Non au harcèlement".

Cette action ambitieuse et collective, dès l’école élémentaire, nous permet d’ériger un rempart solide et de faire reculer ensemble le fléau du harcèlement. Le travail et l’engagement des élèves et de leurs professeurs dans cette campagne nous invitent à maintenir avec conviction notre ambition en faveur du bien-être, et ainsi de la réussite de tous les élèves. Elèves, familles et personnels me trouveront toujours à leurs côtés.

Construisons ensemble une école engagée contre toutes les formes de violence.

Pap Ndiaye
Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse