Les Cordées de la réussite : permettre aux élèves de bâtir et de concrétiser un projet d'orientation
Le dispositif des Cordées de la réussite propose un accompagnement des élèves dans leur parcours d'orientation. L'objectif est d'introduire une plus grande équité sociale dans l'accès aux formations de l'enseignement supérieur.
Les Cordées de la réussite : un programme de mise en réseau des établissements pour accompagner les projets d’orientation
Le but des Cordées de la réussite est de lutter contre l'autocensure des élèves par un accompagnement continu dès la classe de 4e, jusqu'au baccalauréat et au-delà.
Durant l'année scolaire 2022-2023, plus de 161 000 élèves bénéficiaires se sont engagés dans plus de 900 cordées.
En vidéos : découvrez de nombreux exemples d'actions Cordées de la réussite dans les établissementsUn établissement encordé et des établissements têtes de cordée mettent en place des actions pour donner à chaque élève les moyens de sa réussite dans l'élaboration de son projet d'orientation, quel que soit le parcours envisagé, poursuite d'études dans l'enseignement supérieur ou insertion professionnelle.Une "Cordée de la réussite" repose sur le partenariat entre :
- une "tête de cordée" qui peut être un établissement d'enseignement supérieur : grandes écoles, universités ou des lycées comportant une CPGE ou une STS (Section de Technicien Supérieur)
- et des établissements dits "encordés" : collèges et lycées de la voie générale, technologique ou professionnelle qui relèvent plus particulièrement des réseaux d'éducation prioritaire, des quartiers prioritaires de la politique de la ville ou de zones rurales éloignées des métropoles.
Ce partenariat se traduit par un ensemble d'actions d'accompagnement mises en œuvre dans le collège ou le lycée "encordé" en faveur des élèves volontaires. Il ne se résume pas à une seule mise en relation entre un élève et un étudiant mais se concrétise par un programme d'accompagnement global conçu conjointement entre la tête de cordée et les établissements "encordés", avec le soutien des autorités académiques.
La Semaine nationale des Cordées de la réussite
Cette semaine est l'occasion pour la communauté éducative de mettre à l'honneur le dispositif des Cordées, et tous les acteurs qui y participent : personnels des établissements scolaires et de l'enseignement supérieur, élèves bénéficiaires et leurs familles, mais aussi le monde associatif, économique, les collectivités territoriales, etc.
En 2024, la semaine nationale des Cordées de la réussite se déroule du 15 au 20 janvier.
De nombreuses actions d'accompagnement proposées par les Cordées de la réussite seront valorisées sur tout le territoire, afin de faire et connaître et surtout amplifier le déploiement des Cordées envers les publics prioritaires : élèves scolarisés en éducation prioritaire, en zone rurale et isolée, en lycée technologique et professionnel.
La Charte des Cordées de la réussite
La charte des Cordées de la réussite est signée par le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports et par la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Elle constitue une déclinaison de l’instruction interministérielle (MENJS-MESRI-ANCT) du 21 juillet 2020 relative à la mise en œuvre des Cordées de la réussite. Elle a fait l’objet d’une concertation avec les ministères partenaires du dispositif ainsi qu’avec les conférences de l’enseignement supérieur (CPU, CDEFI, CGE).
Cette charte engage tout acteur impliqué au plan national ou local dans le dispositif des Cordées de la réussite : élèves, étudiants, mentors, établissements d’enseignement secondaire encordés et établissements d’enseignement supérieur têtes de cordée, associations, partenaires du monde économique, collectivités territoriales…
- Le dispositif est ouvert à tous les élèves volontaires scolarisés dans un établissement encordé
- Les élèves bénéficient de modalités d'accompagnement diversifiées et sur mesure
- Les élèves bénéficiaires et les tuteurs/mentors s'engagent dans la durée
- Les établissements scolaires encordés veillent à assurer la cohérence du parcours de l'élève
- L'offre de formation dans l'enseignement supérieur est présentée dans sa diversité aux élèves
- Les interventions de partenaires s'intègrent dans le dispositif pour une articulation cohérente de leurs actions
- Établissements encordés et têtes de cordée assurent un pilotage partagé des actions d'accompagnement
- Les établissements têtes de cordée assurent l'encadrement des étudiants tuteurs et valorisent leur engagement
- Les services académiques animent la communauté des acteurs des Cordées de la réussite
- Les ministères pilotent le dispositif au plan national et en organisent le suivi et l'évaluation
Qui est concerné par ce dispositif ?
Bonjour, je m'appelle Inès, j'ai 20 ans et je suis en 3e année de médecine.
J'ai bénéficié du dispositif Cordées de la réussite en terminale, à travers une prépa Paces qui était organisée dans mon lycée.
Le dispositif consistait en des cours qu'on avait le mardi soir, donnés par des étudiants de la faculté de médecine de Créteil, et le mercredi après-midi par des professeurs de mon lycée.
On avait l'impression que, dans un sens, ils plaçaient un peu d'espoir en nous et qu'ils se disaient que, oui, nous aussi, on pouvait réussir. Du coup, ça nous poussait à vouloir tenter des choses folles, des rêves qu'on n'aurait peut-être pas pensés, tentés si on n'avait pas eu ce soutien-là.
Il y avait le contact avec les étudiants qui était sympatique parce qu’on pouvait se rendre compte de leur réalité.
Ils pouvaient nous raconter, répondre à nos questions, etc. On a aussi visité une faculté de médecine, ce qui nous a permis de nous rendre compte de la vie d'un étudiant et de fréquenter les différents lieux, comme l'amphithéâtre, la bibliothèque universitaire, les salles de travail, etc.
Ce dispositif m'a principalement servi à élargir mes horizons et à découvrir chacune des filières concernées par la Paces, parce qu'on a souvent des préjugés sur dentaire, pharmacie, sage-femme, en pensant que Paces, c'est médecine, mais ce n’est pas le cas.
On a eu des témoignages de plusieurs étudiants pour nous le prouver et nous le témoigner. Appréhender les différentes matières qui composent une Paces, mais aussi qui composent les études de médecine, en général, ça m'a permis de me rendre compte que c'était exactement ce qui me correspondait et ce que j'avais envie de faire. Je pense que la réelle force de ce dispositif, c'est que ça permet de découvrir une orientation avant même d'y être entré.
C'est pour ça que dans mon cas, certains des camarades qui étaient avec moi ont décidé de ne pas tenter la Paces, de ne pas entrer en études de santé parce que, finalement, ils se sont rendus compte que ça ne leur correspondait pas. Et au contraire, d'autres ont été confortés dans l'idée que c'étaient les métiers qu'il leur fallait.
Aujourd'hui, je suis certaine de mon choix d'orientation car je suis extrêmement intéressée par mon cursus. Je suis en stage tous les matins à l'hôpital, et je découvre plein de choses au sujet des pathologies et de la prise en charge du patient, mais mon orientation n'est pas terminée, car je n'ai pas encore choisi ma spécialité.
J'avance pas à pas pour découvrir cela.
Le dispositif peut être mis en place dès la classe de 4e. Il concerne les collégiens et les lycéens. Il y a une continuité de suivi du collège au lycée. Sont prioritairement concernés par le dispositif :
- les élèves scolarisés en éducation prioritaire ou en quartier prioritaire politique de la ville (QPV) et en particulier dans les cités éducatives
- les collégiens et lycéens de zone rurale et isolée dont les ambitions scolaires se trouvent souvent bridées par l'éloignement des grandes métropoles
- les lycéens professionnels, qui, avec la transformation de la voie professionnelle, doivent pouvoir bénéficier de parcours plus personnalisés et progressifs
Il n'y a pas de sélection parmi les élèves d'un établissement encordé. Tous ceux qui sont souhaitent bénéficier des cordées de la réussite le peuvent. Il n'est pas nécessaire d'avoir de très bons résultats scolaires. Les élèves qui manquent de confiance en eux et qui n'oseraient pas le faire de leur propre initiative, sont d'ailleurs encouragés à s'y engager par l'équipe pédagogique et éducative. Les élèves en situation de handicap sont également concernés par ce dispositif, qui est pleinement inclusif.
Afin de constituer le groupe d'élèves concernés, le chef d'établissement informe les familles.
Il met en avant la plus-value du dispositif pour l'élève en termes d'accompagnement à l'orientation et d'élaboration progressive de son parcours. En dialoguant avec les familles, les élèves et les équipes pédagogiques, il arrête fin septembre la liste des élèves volontaires. Le chef d'établissement est également garant du suivi des élèves bénéficiaires du dispositif.
Des actions pour construire son projet d'orientation
Afin d’aider l’élève à construire son parcours de réussite du collège au lycée et du lycée vers la poursuite d’études de l’enseignement supérieur ou vers l’insertion professionnelle, l’équipe éducative s’appuie sur plusieurs actions. Celles-ci sont adaptées au degré de maturation du projet d’orientation de l’élève :
- actions d'accompagnement et d'ouverture sociale et culturelle
- actions de tutorat/mentorat
- actions de préparation aux usages du numérique et d'éducation aux médias
- opportunités pour découvrir d'autres lieux et d'autres secteurs professionnels
- opportunités pour bénéficier de l'offre des internats du XXIe siècle, où un accompagnement pédagogique et éducatif de grande qualité sera proposé.
- actions liées à la découverte des métiers pour permettre de faire évoluer la représentation de telle filière ou profession chez les élèves et de lutter contre les stéréotypes de genre.
- actions d'ouverture sociale et culturelle qui accordent une grande place à la prise de parole en public, aux activités orales propres à développer la confiance en soi
- actions pour préparer les épreuves de terminale : grand oral du bac général ou évaluation du chef-d'œuvre en voie professionnelle
Les familles sont particulièrement associées au processus d'orientation des enfants.
Les élèves bénéficiaires des "cordées de la réussite" profitent ainsi :
- d'un tutorat par un étudiant
- de parrainage par des professionnels du secteur public
- de parrainage par des professionnels du secteur privé
Ces tutorats et parrainages sont permis par la mobilisation des associations complémentaires de l'Éducation nationale
- la mobilisation des fondations partenaires de l'égalité des chances.
Comment encorder mon établissement ?
Un chef d'établissement ou un professeur qui souhaiterait faire adhérer son établissement à une cordée, pourra contacter le référent académique désigné par le recteur d'académie.
Mise à jour : janvier 2024