"Je crois que la réponse à cette question tient en deux points. Le premier point concerne l’apprentissage, le développement de connaissances générales ayant trait à l’évolution. L’évolution de domaines qui peuvent être complexes, celui du langage, celui des mathématiques, celui de l’espace, etc., pour lesquels on dispose en France de très peu d’études longitudinales. Nous en avons deux actuellement : la cohorte ELFE et la cohorte EPIPAGE. Ce sont des cohortes qui suivent les enfants depuis la naissance et pendant un certain temps. Il est important d’avoir une cohorte spécifique qui s’intéresse aux apprentissages et qui les suive. De ce point de vue de l’acquisition de connaissances fondamentales concernant des sous-domaines, leur évolution, leurs interactions, il est très important d’avoir un suivi de cohorte qui commence très tôt, dès l’entrée à l’école maternelle. Ça, c’est le premier point.
Le deuxième point concerne l’intérêt pour le système éducatif c’est-à-dire pas seulement pour les connaissances générales du développement des apprentissages. Le système éducatif est un système dans lequel on a installé des programmes, des curricula, des séries d'exercices et il est important que celui-ci ; le système éducatif, puisse mettre en relation l’évolution des performances, l’évolution des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être en relation avec ce qu’on croit à un certain moment être susceptible de constituer des programmes, des curricula, des types d’activités, des types d’exercices. Et de ce point de vue-là, c’est quelque chose qui nous manque. Nous avons eu peu de panels visant à suivre l’évolution des performances dans des sous-domaines comme pour le français, on pourrait l’avoir pour le dessin, pour la musique, pour l’éducation physique. Donc suivre l’évolution des performances et mettre en relation cette évolution avec les curricula et les programmes, c’est à la fois chercher un peu plus de réalisme et en même temps se demander quelles ambitions on peut avoir pour les apprentissages chez les enfants."