[ARCHIVE] Prévention : intervention d'étudiants en santé dans les écoles et établissements scolaires
Un service sanitaire de trois mois pour les étudiants en santé est créé. Il sera déployé sur tout le territoire et concernera notamment, et dès 2018, des écoles, des collèges de l'éducation prioritaire et des lycées, y compris en zone rurale. Des actions de prévention et de promotion de la santé y seront assurées.
Instauration du service sanitaire : présentation et objectifs
Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, ont annoncé le 26 février 2018 la mise en place du service sanitaire de trois mois dans toutes les formations en santé : médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie et soins infirmiers. Ce dispositif, qui vise à familiariser les futurs professionnels de santé aux enjeux de prévention, concernera 48 000 étudiants à la rentrée 2018, puis sera généralisé à la rentrée 2019.
Ils interviendront auprès de la population, notamment en milieu scolaire et universitaire, afin de :
- promouvoir les comportements favorables à la santé. La prévention passe notamment par cette promotion.
- assurer des actions de prévention et de promotion de la santé auprès de publics divers, y compris dans les écoles, notamment sur les thématiques de la vie affective sexuelle, des addictions, de la nutrition et de la promotion de l’activité physique
- lutter contre les inégalités territoriales et sociales en santé en veillant à déployer les interventions auprès des publics les plus fragiles
L’instauration d’un service sanitaire pour tous les étudiants en santé permettra de diffuser sur tout le territoire des interventions de prévention organisées et encadrées par les universités et les instituts de formation dans le cadre du cursus formation obligatoire des étudiants en santé, et aussi de les sensibiliser eux-mêmes à intégrer cette démarche dans leur future pratique professionnelle en association avec tous les acteurs notamment en milieu scolaire et de façon multidisciplinaire.
Prévention et promotion de la santé : le contexte de la création du service sanitaire
La fréquence des comportements à risque reste élevée en France. Elle est particulièrement prégnante chez les jeunes et parmi les plus fragiles socialement qui bénéficient d’une moindre sensibilisation aux comportements et environnements favorables à leur santé. Aujourd’hui, les enfants ne sont pas égaux devant l’alimentation, et l’incidence de l’obésité infantile dépend de la catégorie sociale des parents. Les jeunes ne sont pas égaux non plus devant le tabagisme et l’accès à une activité physique n’est pas le même pour tous.
[Témoignages] Ils le font déjà
L’université d’Angers : un projet quasi-finalisé de prise en compte du service sanitaire dans les cursus
Au cours de l’année scolaire 2016-2017, des actions de prévention en santé ont été menées dans un collège et un lycée de la ville d’Angers par les étudiants des filières de santé.
L’objectif principal du projet était de contribuer à la réduction des conduites à risque chez les adolescents. Les thématiques de la vie affective et sexuelle, du tabagisme, de la consommation de drogues et d’alcool ont été retenues en raison de l’incidence des consommations abusives et des conduites à risque chez les adolescents.
En parallèle, l’objectif était de former d’une manière pratique les étudiants en santé à la prévention, et de générer un cadre de travail entre étudiants en interprofessionnalité, en associant lors des interventions des étudiants des filières de médecine, pharmacie et soins infirmiers. Cette expérience a montré la faisabilité des interventions, sa bonne réception par les élèves et la grande satisfaction des étudiants impliqués.
Cette expérience va permettre d’expérimenter dès 2018 un service sanitaire pour 600 étudiants en médecine, pharmacie, maïeutique et soins infirmiers, sur quatre périodes de 11 semaines, intégrées dans les maquettes de formation.
L’évaluation du dispositif concernera la qualité de la formation des étudiants, la qualité des messages délivrés, la réception du message, l’évaluation de l’impact et enfin l’évaluation du retentissement sur les autres aspects des études.
Lorsque l’on m’a contacté pour mettre en place des actions de prévention avec l’université d’Angers, j’ai bien sûr accepté tout de suite. L’avantage, c’est que ce sont des étudiants, donc des jeunes, qui parlent à d’autres jeunes. L’éducation à la sexualité, notamment, est organisée dans le collège avec des professeurs de SVT ou les infirmières, qui le font avec leurs mots d’adulte et souvent cela fait apparaitre un décalage.
Le fait que ce soient des étudiants qui parlent, qui utilisent les mêmes mots permet aux élèves d’être moins complexés quand il faut parler de certaines pratiques, comme l’homosexualité, etc. Ce sont des sujets compliqués à aborder avec des adultes.
L’action prévention s’est déroulée en plusieurs parties. Tout d’abord, nous avons eu des réunions de présentation, ensuite nous avons eu des formations au Service de médecine préventive de l’université et ensuite nous avons créé des jeux comme supports de connaissance pour les adolescents.
Par exemple un jeu de l’oie a été créé sur la sexualité, on séparait la classe d’élèves en deux, ils avaient chacun une équipe, ils tiraient au sort des cartes et les cartes comportaient des questions sur la sexualité auxquelles ils devaient répondre.
Des actions de prévention partiellement inscrites dans les cursus comme à Dunkerque et Nantes
À l’instituts de formation en soins ifirmiers (IFSI) de Dunkerque, au cours de leur 2e année, les élèves-infirmiers ont l’obligation d’élaborer une démarche d’éducation à la santé auprès d’un groupe d’enfants ou d’adolescents en milieu scolaire ou en lieu de vie. Cela prend la forme de 28 heures de travaux dirigés accompagnés par six cadres de santé formateurs et de 35 heures de travail personnel guidé.
L’École de sages-femmes de Nantes a travaillé à la conception et l’organisation d’un module de 40 heures au sein de l’unité d’enseignement de santé publique des étudiant(e)s de Master 1 en Maïeutique dont l’objectif est de former les étudiants sages-femmes pour leur permettre d’animer des séances d’éducation à la vie affective et sexuelle auprès des lycéens et apprentis des Pays de la Loire.
Un programme d’éducation à la sexualité et à la contraception créé il y a dix ans à Marseille
Dans le cadre des enseignements de la faculté de médecine de Marseille, un programme (module optionnel) d’éducation à la sexualité et à la contraception a été créé au cours de l’année universitaire 2006-2007. Ce projet propose la mise en place d’une formation des étudiants en médecine à un programme éducatif de prévention concernant la sexualité et la contraception associé à une application pratique par l’intermédiaire d’une intervention des étudiants ainsi formés dans des collèges de la région.
- Les comportements à risque restent nombreux, notamment chez les jeunes
- La méthode
- Le service sanitaire
- Qui est concerné ?
- Selon quel format ?
- Ils le font déjà
Etudes de santé : un service sanitaire de trois mois dès la rentrée 2018
Mise à jour : mai 2022